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02/04/2023

Le gauchisme, cette faune adolescente

 

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Il y a tant à apprendre lorsque l'on observe la faune et la flore locale. Je prends l'exemple de la ville du Béarn où j'étudie.

 

Des gens bloquent des universités. Mais après tout, si c'est pour une cause légitime, pourquoi pas?

 

Ils le font en continu, un premier jour, puis un deuxième, puis une semaine entière. Pour causer pareille agitation, la cause doit être noble et grande. Elle l'est assurément, c'est pour dire non à la réforme des retraites.

 

Ces mêmes gens se réunissent tous les jours pour voter un blocage, et effectivement bloquent toutes les entrées de deux gros bâtiments de la faculté. Personne ne semble s'opposer publiquement à eux.

 

Ils ont bloqué une faculté, et profitent de la lenteur du processus de décision (en l'occurrence le recours au Conseil Constitutionnel)pour perturber le cours de leurs études. Le prétexte est-il bon ? Je ne le nie pas. Mais ces gens qui usent de ce prétexte sont-ils dignes de faire usage de celui-ci ? Non. Pour au moins la grande majorité d'entre eux.

 

Le blocus (terme utilisé dans les opérations militaires notamment, ce qui donne du sérieux, et même un peu de prestige à leur démarche, qui consiste surtout à amasser des chaises devant les entrées de l'université et à rester assis toute la journée à ne rien faire) qu'ils effectuent n'a pas la moindre légitimité. Pourquoi, alors que je viens de dire que sur le fond ils auraient raison? Tout simplement parce que le motif profond de leur révolte est sans grandeur ni poésie.

 

Ces gens ne veulent pas lutter contre le règne du capitalisme de marché, ils ne se révoltent pas pour mettre fin à l'iniquité qui consiste à faire remplir les caisses de retraites publiques par les petites gens à la place, par exemple, des fraudeurs fiscaux, non, pas du tout. Les bannières derrière lesquelles ils se rangent peuvent dire l'inverse, elles sont néanmoins transparentes et ne cachent pas la réalité. La réalité profonde de leur être. Ces gens empêchent l'accès à la faculté parce qu'ils veulent travailler le moins possible, et s’arrêter le plus tôt possible.

 

Qui sont-ils d'ailleurs? Qui compose cette faune de pseudos-rebelles ? De vieux militants cgtistes et de jeunes gauchistes. Les jeunes hommes ne respirent ni la force ni le caractère, les jeunes filles sont laides. C’est mauvais signe: ces gens là ont tous les traits de la frustration et de l'échec, et ceux de l’adolescence éternelle, sans âge, et de la collaboration parfois malgré soi avec des intérêts pernicieux qui les dépasse.

 

Tous, en tout cas, sont à nos yeux les parasites de la révolte sociale authentique. Ils sont les meilleurs alibis de la droite des affaires qui elle n'attend que cela pour justifier sa propre domination. Comment ne pas renforcer son sentiment d'appartenir aux "tomorrowers" lorsqu'on voit tant de gens moralement si petits crier de « si grands mots »?

 

Vous me direz: Tu exagères, pourquoi ne pas leur donner un peu de crédit dans leur démarche? Peut-être que leurs ambitions sont plus hautes et que tu ne le sais pas?

Ma réponse est la suivante : Où étaient-ils tous au "temps de la Covid"?

 

Comparons la situation avec l'époque des confinements: De la part de ces mêmes gens qui bloquent la fac aujourd’hui, pas le moindre doute, pas la moindre contestation quant à la légitimité de toutes les mesures de restriction de nos libertés, qu’il s'agisse de la vaccination obligatoire pour l'accès à certains lieux, du port d'un masque dont l'efficacité est mise en doute par une partie du corps médical, pas la moindre inquiétude quant à la mise en place d'une application mobile capable de tracer et de révéler les mouvements et trajets des malades de la Covid-19. Sans parler, bien sûr, de l'utilisation d'un vaccin ARN messager qui n'a pas respecté les protocoles de sécurité utilisés pour tout vaccin traditionnel, et qui a pu permettre l'explosion des dividendes des propriétaires d'action des laboratoires pharmaceutiques.

 

Face à une telle absence de réflexion quant aux plus élémentaires privations, et au vu d’un tel acharnement quant à la défense de leurs droits à travailler le moins possible, comment ne pas rester perplexes ?

 

Nous sommes confortés dans notre analyse selon laquelle il existe, comme l'affirmait Evola, des "races de l'esprit ». Sans nul doute que ces abrutis n'appartiendront jamais à la race des aristocrates que mentionnait le Baron sicilien.

 

Ce n'est pas avec ces gens-là que la minorité révolutionnaire de l’avenir forgera le monde de demain.

 

Le pire sans doute est que beaucoup de Français, au fond, ne pensent pas autrement. Une leçon est à tirer pour nous tous : les Français réagissent d’abord aux atteintes à leur porte-monnaie. Notons le précieusement, pour savoir à quel moment il sera opportun de frapper…

 

Vincent de Téma

26/03/2023

La grève ne sert à rien

 

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Rubens - Saturne dévorant l'un de ses enfants (1636)

 

Je suis allé dans les manifestations. Sans le moindre début de conviction. Mais avec le temps s’est forgé une certitude : celle selon laquelle la grève à l’ancienne ne servait plus à rien. Si elle a un jour servi à quelque chose…

 

A entendre les vieilles organisations syndicales, la grève permettrait de faire reculer le mouvement, de mettre fin à une réforme scandaleuse et inique.

 

C’est un mensonge. Grossier et éhonté. Et ce parce que l’État profond et la finance seront toujours là. Macron, quantité négligeable, quittera le pouvoir dans quatre ans. Après lui comme avant lui l’Iniquité aura ses serviteurs. La grève n’a pas pour but de redresser les torts, mais au contraire, de parvenir à la normalisation des relations entre syndicats et gouvernement. Ces jeunes et vieux imbéciles médiatiques qui essaient d’étouffer les voix appelant au chaos, ne comprennent pas que face à l’injustice la plus absolue, il n’y a d’autre solution que l’Anarchie. Tout simplement parce que c’est d’elle que naîtra l’ordre nouveau, l’ordre de la Liberté Nouvelle.

 

La grève est une expression pour ceux qui estiment qu’ils n’ont pas d’ennemi, mais seulement des adversaires. La grande majorité des manifestants attendent un règlement pacifique du conflit. Ils n’aiment pas Macron, mais ils seraient prêts à lui serrer la main si celui-ci acceptait de retirer sa réforme, et pour certains, d’augmenter leur RSA.

 

« Les Français sont des veaux », aurait dit De Gaulle, nous dirions plutôt que beaucoup de Français sont des pigeons. Ceux-là peuvent bien piailler de colère autant qu’ils veulent. Jetez-leur des miettes, et ils viennent vous manger dans la main.

 

Ceux-là, on l’a compris, ne sont pas les descendants des sans-culottes. A moins que cette bonne race ne soit depuis à ce point dégénérée. Moi qui n’ai pas la moindre goutte de ce vieux sang gaulois dans les veines, je ne peux que le constater.

 

On me dira : Mais alors, que faire ? Rien ? Inadmissible !

 

Je répondrai : Rien. C’est admissible.

 

L’Ennemi est trop fort pour l’attaquer frontalement. Seul un cataclysme économique ou écologique pourrait obliger à des mesures drastiques qui seules obligeront les Français à choisir entre soumission nouvelle ou violence nouvelle. S’ils choisissent la seconde option nous, les révolutionnaires en paroles, devront être prêts à devenir révolutionnaires en actes.

 

Ce n’est pas la grève qu’il faut, c’est la souffrance. Les Français doivent souffrir pour être prêts à en découdre avec leurs oppresseurs. On peut juger cela malheureux, mais c’est le sang et la douleur de demain qui sauveront la France et l’âme des Français. Toute conciliation avec le gouvernement sera le tombeau du pays réel.

 

Vincent de Téma

19/03/2023

La Russie (Gérard de Nerval)

 

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I.


Arrête, esprit sublime ! arrête !
Du sort crains de braver les lois !
Dieu qui commande à la tempête
L'agite sur le front des rois ;
Son bras pourra réduire en poudre
Ton laurier qu'on croit immortel,...
Et tu t'approches de la foudre,
En t'élançant aux champs du ciel.
Silence ! La Nuit veille encore ,
Les arrêts du Destin ne sont pas révolus :
Mais à l'ombre qui fuit succédera l'aurore,...
Et celle d'Austerlitz ne reparaîtra plus !



Dans le palais des Czars, Napoléon repose : —
Sans doute un songe heureux, sur ses ailes de rose,
D'héroïques tableaux vient bercer son espoir : —
Il est là ! dans Moscou soumis à son pouvoir !...
Mais ce n'est pas assez : quand pour lui tout conspire,
Quand d'un nouvel éclat tout son astre a relui,
Un destin plus brillant a de quoi le séduire...
Cet empire dompté... Qu'ai-je dit ? Un empire !
Le monde entier, le monde... et c'est bien peu pour lui.



II.



Mais, qu'il rêve d'éclat ! qu'il rêve de conquête !
Il ne dormira plus d'un semblable sommeil :
Près du chevet royal où repose sa tête,
Le malheur est debout,... et l'attend au réveil !



Le malheur ! il grandit à la faveur de l'ombre ;
Bientôt le sol gémit sous son colosse affreux,
Son œil rouge étincelle au sein de la nuit sombre,
Et sur son front cadavéreux,
Qu'un sanglant nuage environne,
Brille de longs éclairs, une horrible couronne.
Il vomit l'incendie ; aux traces de ses pas,
De sang noir un fleuve bouillonne,
Et ses bras sont chargés de neige et de frimas.



Il s'élance ! — On s'éveille, on voit,.... on doute encore !
D'un premier jour de deuil épouvantable aurore,
Quelle clarté soudaine a frappé tous les yeux ?
La flamme à longs replis s'élance vers les cieux,
Gronde, s'étend, s'agite, environne et dévore.
Oh ! de quelle stupeur Bonaparte est frappé,
Quand devant lui Moscou s'écroule, enveloppé
De l'incendie affreux, que chaque instant rallume !
Qu'un triste sentiment doit ; alors l'émouvoir !...
C'est son triomphe, hélas ! ses projets, son espoir,
Qu'emporte la fumée, et que le feu consume !



III.



Son front s'est incliné : d'un brillant souvenir
Il veut en vain flatter sa pensée incertaine...
Mais le passé n'est plus qu'une image lointaine
Qui s'abîme dans l'avenir !
Peut-être d'autres temps lui présentaient naguère
Du pouvoir des humains les splendeurs passagères,
Des sceptres, des bandeaux, sublimes attributs ;
Hélas ! au jour du deuil tout souvenir s'efface ;
Quand l'avenir est là, qui gronde, qui menace,
L'image du bonheur n'est qu'un tourment de plus !



Cet avenir,... ô France ! ô ma noble patrie !
Toute sa profondeur bientôt se déroula :
Quelle est la nation qui n'en fut attendrie ?
Quel est l'homme qui n'en trembla ?
Et tel fut le destin dont tu tombas victime,
Que l'on ignore encore si, du fond de l'abîme,
Jalouse de ta gloire, et croyant la ternir,
La haine de l'enfer amoncela l'orage,...
Ou, du trop de grandeur dont tu fis ton partage,
Si l'équité du ciel prétendit te punir !



IV.



Dans cette héroïque retraite,
Qui des guerriers français a moissonné la fleur,
L'enfer ou le ciel fut vainqueur...
Mais nul pouvoir humain n'eut part à leur défaite. —
C'est en vain que du Nord les hideux bataillons,
Palpitants d'une horrible joie,
Fondaient sur les mourants en épais tourbillons,
Comme des corbeaux sur leur proie : —
Ardents, ils s'élançaient : mais, au bruit de leurs pas,
De quelque arme usée ou grossière
L'agonie un instant armait son faible bras,
Par un dernier effort, s'arrachait à la terre,
Que de morts elle allait couvrir...
Et dans cette couche guerrière
Exhalait le dernier soupir !



Ô gloire ! À cet aspect de la mort ranimée,
Des preux, dont le trépas semble encore menacer,
L'ennemi dans ses rangs vient de laisser passer
Les lambeaux de la Grande Armée :
Tant qu'il reste des bras pour soutenir son poids,
La bannière voltige à l'entour de sa lance,
L'aigle triomphateur dans les airs se balance,
Et sa menace encore fait tressaillir les rois !
Ô Russes, déjà fiers des triomphes faciles
Que votre espoir s'était promis,
Il ose à vos regards surpris
Passer, toujours debout sur ses appuis mobiles ! —
Mais, hélas ! contre lui si vos efforts sont vains,
Bientôt votre climat vengera votre injure,
Rassurez-vous : celui qui vainquit les humains
Est sans pouvoir sur la nature !



V.



Eh bien ! c'en est donc fait !... Nos compagnons sont morts,
Ils dorment aux déserts de la froide Russie,
La neige des hivers sur eux s'est épaissie,
Et, comme un grand linceul, enveloppe leurs corps !
Bien peu furent sauvés : mais combien la patrie
Dut réveiller d'amour en leur âme attendrie !
Ils avaient vu sur eux tant de ciels étrangers,
Supporté tant de maux, couru tant de dangers,
Qu'ils durent bien sentir, en revoyant la France,
Si la terre natale est douce après l'absence ! —
Mais leur enchantement fut bientôt dissipé,
La haine, la discorde agitaient nos provinces,
D'autres temps en nos murs amenaient d'autres princes,
Et le présent payait les dettes du passé.

 

Gérard de Nerval