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23/06/2023

La tendance du retour à l'Unité

Edgard Allan Poe, Eureka ou Essai sur l'Univers matériel et spirituel, IV, pp. 39-45, aux éditions Le Castor Astral

 

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Comme point de départ, adoptons donc la Divinité. Relativement à cette Divinité, considérée en elle-même, celui-là seul n’est pas un imbécile, celui-là seul n’est pas un impie, qui n’affirme absolument rien. « Nous ne connaissons rien, dit le baron de Bielfeld, nous ne connaissons rien de la nature ou de l’essence de Dieu ; — pour savoir ce qu’il est, il faut être Dieu même. »

 

« Il faut être Dieu même ! » Malgré cette phrase effrayante, vibrant encore dans mon oreille, j’ose toutefois demander si notre ignorance actuelle de la Divinité est une ignorance à laquelle l’âme est éternellement condamnée.

Enfin, contentons-nous aujourd’hui de supposer que c’est Lui, — Lui, l’Incompréhensible (pour le présent du moins), — Lui, que nous considérerons comme Esprit, c’est-à-dire comme non-Matière (distinction qui, pour tout ce que nous voulons atteindre, suppléera parfaitement à une définition), — Lui, existant comme Esprit, qui nous a créés, ou faits de Rien, par la force de sa Volonté, — dans un certain point de l’Espace que nous prendrons comme centre, à une certaine époque dont nous n’avons pas la prétention de nous enquérir, mais en tout cas immensément éloignée ; — supposons, dis-je, que c’est lui qui nous a faits, — mais faits… quoi ? Ceci est, dans nos considérations, un point d’une importance vitale. Qu’étions-nous, que pouvons-nous supposer légitimement avoir été, quand nous fûmes créés, nous, univers, primitivement et individuellement ?.

Nous sommes arrivés à un point où l’Intuition seule peut venir à notre aide. Mais qu’il me soit permis de rappeler l’idée que j’ai déjà suggérée comme la seule qui puisse convenablement définir l’intuition. Elle n’est que la conviction naissant de certaines inductions ou déductions dont la marche a été assez secrète pour échapper à notre conscience, éluder notre raison, ou défier notre puissance d’expression. Ceci étant entendu, j’affirme qu’une intuition absolument irrésistible, quoique indéfinissable, me pousse à conclure que Dieu a originairement créé, — que cette Matière qu’il a, par la force de sa Volonté, tirée de son Esprit, ou de Rien, ne peut avoir été autre chose que la Matière dans son état le plus pur, le plus parfait, de… de quoi ? — de Simplicité.

Ce sera là la seule supposition absolue dans mon discours. Je me sers du mot supposition dans son sens ordinaire ; cependant je maintiens que ma proposition primordiale, ainsi formulée, est loin, bien loin d’être une pure supposition. Rien n’a été, en effet, plus régulièrement, plus rigoureusement déduit ; — aucune conclusion humaine n’a été, en effet, plus régulièrement, plus rigoureusement déduite ; — mais, hélas ! le procédé de cette déduction échappe à l’analyse humaine ; — en tout cas, il se dérobe à la puissance expressive de toute langue humaine.

Efforçons-nous maintenant de concevoir ce qu’a pu et ce qu’a dû être la Matière dans sa condition absolue de simplicité. Ici, la Raison vole d’un seul coup vers l’Imparticularité, — vers une particule, — une particule unique, — une particule une dans son espèce, — une dans son caractère, — une dans sa nature, — une par son volume, — une par sa forme, — une particule qui soit particule à tous égards, donc, une particule amorphe et idéale, — particule absolument unique, individuelle, non divisée, mais non pas indivisible, simplement parce que Celui qui la créa par la force de sa Volonté peut très-naturellement la diviser par un exercice infiniment moins énergique de la même Volonté.

Donc, l’Unité est tout ce que j’affirme de la Matière originairement créée ; mais je me propose de démontrer que cette Unité est un principe largement suffisant pour expliquer la constitution, les phénomènes actuels et l’anéantissement absolument inévitable au moins de l’Univers matériel.

Le Vouloir spontané, ayant pris corps dans la particule primordiale, a complété l’acte, ou, plus proprement, la conception de la Création. Nous nous dirigerons maintenant vers le but final pour lequel nous supposons que cette particule a été créée ; — quand je dis but final, je veux dire tout ce que nos considérations jusqu’ici nous permettent d’en saisir, — à savoir, la constitution de l’Univers tirée de cette Particule unique.

Cette constitution s’est effectuée par la transformation forcée de l’Unité, originelle et normale, en Pluralité, condition anormale. Une action de cette nature implique réaction. Une diffusion de l’Unité n’a lieu que conditionnellement, c’est-à-dire qu’elle implique une tendance au retour vers l’Unité, — tendance indestructible jusqu’à parfaite satisfaction. Mais je m’étendrai par la suite plus amplement sur ce sujet.

La supposition de l’Unité absolue dans la Particule primordiale renferme celle de la divisibilité infinie. Concevons donc simplement la Particule comme non absolument épuisée par sa diffusion à travers l’Espace. De cette Particule considérée comme centre, supposons, irradié sphériquement, dans toutes les directions, à des distances non mesurables, mais cependant définies, dans l’espace vide jusqu’alors, un certain nombre innombrable, quoique limité, d’atomes inconcevablement mais non infiniment petits.

Or, de ces atomes, ainsi éparpillés ou à l’état de diffusion, que nous est-il permis, non pas de supposer, mais de conclure, en considérant la source d’où ils émanent et le but apparent de leur diffusion ? L’Unité étant leur source, et la différence d’avec l’Unité le caractère du but manifesté par leur diffusion, nous avons tout droit de supposer que ce caractère persiste généralement dans toute l’étendue du plan et forme une partie du plan lui-même ; — c’est-à-dire que nous avons tout droit de concevoir des différences continues, sur tous les points, d’avec l’unité et la simplicité du point originel. Mais, pour ces raisons, sommes-nous autorisés à imaginer les atomes comme hétérogènes, dissemblables, inégaux et inégalement distants ? Pour parler plus explicitement, devons-nous croire qu’il n’y a pas eu, au moment de leur diffusion, deux atomes de même nature, de même forme ou de même grosseur ? et que, leur diffusion étant opérée à travers l’Espace, ils doivent être tous, sans exception, inégalement distants l’un de l’autre ? Un pareil arrangement, dans de telles conditions, nous permet de concevoir aisément, immédiatement, le procédé d’opération le plus exécutable pour un dessein tel que celui dont j’ai parlé, — le dessein de tirer la variété de l’unité, — la diversité de la similarité, — l’hétérogénéité de l’homogénéité, — la complexité de la simplicité, — en un mot, la plus grande multiplicité possible de rapports de l’Unité expressément absolue. Incontestablement nous aurions le droit de supposer tout ce que j’ai dit, si nous n’étions pas arrêtés par deux réflexions ; — la première, c’est que la superfluité et la surérogation ne sont jamais admissibles dans l’Action Divine ; et la seconde, c’est que le but poursuivi apparaît comme tout aussi facile à atteindre quand quelques-unes des conditions requises sont obtenues dans le principe, que quand toutes existent visiblement et immédiatement. Je veux dire que celles-ci sont contenues dans les autres, ou qu’elles en sont une conséquence si instantanée, que la distinction devient inappréciable. La différence de grosseur, par exemple, sera tout de suite créée par la tendance d’un atome vers un second atome, de préférence à un troisième, en raison d’une inégalité particulière de distance ; inégalité particulière de distance entre des centres de quantité, dans des atomes voisins de différente forme, — phénomène qui ne contredit en rien la distribution généralement égale des atomes. La différence d’espèce, nous la concevons aussi très-aisément comme résultant de différences dans la grosseur et dans la forme, supposées plus ou moins conjointes ; — en effet, puisque l’Unité de la Particule proprement dite implique homogénéité absolue, nous ne pouvons pas supposer que les atomes, au moment de leur diffusion, diffèrent en espèce, sans imaginer en même temps une opération spéciale de la Volonté Divine, agissant à l’émission de chaque atome, dans le but d’effectuer en chacun une transformation de sa nature essentielle ; — et nous devons d’autant plus repousser une idée aussi fantastique, que l’objet en vue peut parfaitement bien être atteint sans une aussi minutieuse et laborieuse intervention. Nous comprenons donc, avant tout, qu’il eût été surérogatoire, et conséquemment anti-philosophique, d’attribuer aux atomes, en vue de leurs destinations respectives, autre chose qu’une différence de forme au moment de leur dispersion, et postérieurement une inégalité particulière de distance, — toutes les autres différences naissant ensemble des premières, dès les premiers pas que la masse a faits vers sa constitution. Nous établissons donc l’Univers sur une base purement géométrique. Il va sans dire qu’il n’est pas du tout nécessaire de supposer une absolue différence, même de forme, entre tous les atomes irradiés ; — nous nous contentons de supposer une inégalité générale de distance de l’un à l’autre. Nous sommes tenus simplement d’admettre qu’il n’y a pas d’atomes voisins de forme similaire, — qu’il n’y a pas d’atomes qui puissent jamais se rapprocher, excepté lors de leur inévitable réunion finale.

Quoique la tendance, immédiate et perpétuelle, des atomes dispersés à retourner vers leur Unité normale soit impliquée, comme je l’ai dit, dans leur diffusion anormale, toutefois il est clair que cette tendance doit être sans résultat, — qu’elle doit rester une tendance et rien de plus, — jusqu’à ce que la force d’expansion, cessant d’opérer, donne à cette tendance toute liberté de se satisfaire. L’Action Divine, toutefois, étant considérée comme déterminée, et interrompue après l’opération primitive de la diffusion, nous concevons tout de suite une réaction, — en d’autres termes une tendance, qui pourra être satisfaite, de tous les atomes désunis à retourner vers l’Unité.

Mais la force de diffusion étant retirée, et la réaction ayant commencé pour favoriser le dessein final, — celui de créer la plus grande somme de rapports possible, — ce dessein est maintenant en danger d’être frustré dans le détail, par suite de cette tendance rétroactive qui a pour but son accomplissement total. La multiplicité est l’objet ; mais rien n’empêche les atomes voisins de se précipiter tout de suite l’un vers l’autre, — grâce à leur tendance maintenant libre, avant l’accomplissement de tous les buts multiples, — et de se fondre tous en une unité compacte ; — rien ne fait obstacle à l’agrégation de diverses masses, isolées jusque-là, sur différents points de l’espace ; — en d’autres termes, rien ne s’oppose à l’accumulation de diverses masses, chacune faisant une Unité absolue.

21/06/2023

El Desdichado

 

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Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

 

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

 

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

 

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

 

Gérard de Nerval

15/04/2023

Des milliards de mystères (Barjavel)

Barjavel, La nuit des temps, pp. 306-310, Presses de la Cité

 

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Le même jour, Coban ressuscité, Coban en danger de mort, l'équation de Zoran expliquée ou à jamais perdue. Les foules les plus obtuses comprirent que quelque chose de fabuleusement important pour elles était en train de se jouer près du pôle Sud, à l'intérieur d'un homme que la mort retenait par la main.

 

- Essayez de réaliser ce qui se passe à l'intérieur de cet homme. Le tissu de ses poumons est brûlé, en partie détruit. Pour qu'il puisse recommencer à respirer normalement, à survivre, et vivre, il faut que ce qui reste de ce tissu régénère ce qui n'existe plus. Lui dort encore. Il a commencé à dormir il y a 900 000 ans et il continue. Mais la chair de son corps est éveillée et se défend. Et s'il était lui-même éveillé, ça ne changerait rien. Il ne pourrait rien de plus. Ce n'est pas lui qui commande. Son corps n'a pas besoin de lui. Les cellules du tissu pulmonaire, les merveilleuses petites usines vivantes sont en train de fabriquer à toute vitesse de nouvelles usines qui leur ressemblent, pour remplacer celles que le froid ou la flamme a détruites. En même temps, elles font leur travail ordinaire, multiple, incroyablement complexe, dans les domaines chimique, physique, électronique, vital. Elles reçoivent, choisissent, transforment, fabriquent, détruisent, retiennent , rejettent, réservent, dosent, obéissent, ordonnent, coordonnent avec une sûreté et une intelligence stupéfiantes. Chacune d'elles sait plus que milles ingénieurs médecins et architectes. Ce sont des cellules ordinaires, d'un corps vivant. Nous sommes construits de milliards de cela, milliards de mystères, milliards de complexes microscopiques obstinés à leur tâche fantastiquement compliquée. Qui les commandes, ces merveilleuses petites cellules ? Est-ce que c'est vous, Vigmont ?

- Oh ! m'sieur...

- Alors, qui les commandes, vos petites cellules ? Qui leur ordonne de faire ce qu'elles ont à faire ? Qui les a construites comme il fallait pour qu'elles puissent le faire ? Qui les a mises chacune à sa place, dans votre foie, dans votre petite cervelle, dans la rétine de vos beaux yeux ? Qui ? Répondez, Vigmont, répondez !

- Je ne sais pas, m'sieur.

- Vous ne savez pas ?

- Non, m'sieur.

- Moi non plus, Vigmont. Et qu'est-ce que vous savez, à part ça ?

- Heu...

- Vous ne savez rien, Vigmont...

- Non, m'sieur.

- Dites-moi : « Je ne sais rien ».

- Je ne sais rien, m'sieur.

- Bravo ! Regardez-les les autres, ils irent, ils se moquent, ils croient savoir quelque chose. Qu'est-ce qu'ils savent, Vigmont ?

- Je ne sais pas, m'sieur.

- Ils ne savent rien, Vigmont. Qu'est-ce que je dessine au tableau, vous reconnaissez ?

- Oui, m'sieur.

- Qu'est-ce que c'est ? Dites-le.

- C'est l'équation de Zoban, m'sieur.

- Ecoutez-les rire, ces idiots parce que vous vous êtes trompé d'une consonne. Croyez-vous qu'ils en savent plus que vous ? Croyez-vous qu'ils savent la lire ?

- Non, m'sieur.

- Et pourtant ils sont fiers d'eux, ils rigolent, ils se moquent ; ils se croient intelligents, ils vous prennent pour un idiot. Est-ce que vous êtes idiot, Vigmont ?

- Je m'en fous, m'sieur.

- C'est très bien, Vgmont. Mais ce n'est pas vrai. Vous êtes inquiet. Vous vous dites : « Je suis peut-être idiot. » Je vous rassure : vous n'êtes pas diot ! Vous êtes fait des mêmes petites cellules que l'homme dont les poumons sont en train de saigner au point 612, exactement les mêmes que celles dont était fait Zoran, l'homme qui a trouvé la clé du champ universel. Des milliards de petites cellules suprêmement intelligentes. Exactement les mêmes que les miennes monsieur Vigmont, et les miennes sont agrégées de philosophie. Vous vpyez bien que vous n'êtes pas idiot !

- Oui, m'sieur.

- Tenez, le voilà l'idiot : Jules-Jacques Ardillon, premier partout depuis la sixième, grosse tête ! Il croit qu'il sait quelque chose, il croit qu'il est intelligent. Non, monsieur Ardillon, je crois et je sais que vous êtes idiot. Est-ce que vous savez lire l'équation de Zoran ?

- Non, monsieur.

- Et si vous saviez la lire, est-ce vous sauriez ce qu'elle signifie ?

- Je pense que oui, monsieur.

- Vous pensez !... Vous pensez !... Quelle chance ! Vous êtes un Ardillon pensant ! Vous auriez dans la poche la clé de la vie et de la mort. Qu'est-ce vous feriez, monsieur-Ardillon-pensant ?

- Heu...

- Voilà, monsieur Ardillon, voilà...

- Général, vous avez entendu les nouvelles ?

- Oui, monsieur le Président.

- Ce Co... comment ?

- Coban.

- ...Coban, ils l'ont réveillé.

- Ils l'ont réveillé...

- Ils vont peut-être le sauver ?

- Peut-être...

- Ils sont fous !

- Ils sont fous...

- Cette équation de machin, vous y comprenez quelque chose ?

- Moi, vous savez, les équations...

- Même au C.N.R.S, ils n'y comprennent rien !

- Rien !...

- Mais c'est pire que la Bombe !

- Pire...

- D'un autre côté, ça peut avoir du bon...

- Ça peut...

- Mais même ce bon, ça peut avoir du mauvais.

- Mauvais, mauvais.

- Pensez à la Chine !

- J'y pense.

- Mettez-vous à sa place !

- C'est un peu grand...

- Faites un effort ! Qu'est-ce que vous penseriez ? Vous penseriez. « C'est encore ces salauds de Blancs qui vont mettre la main sur ce truc. Au moment où nous allions les égaler, peut-être les dépasser, ils vont de nouveau prendre mille ans d'avance. Il faut pas. Il faut absolument pas. » Voilà ce que vous penseriez si vous étiez la Chine.

- Évidement... Vous croyez qu'ils vont saboter ?

- Saboter, enlever, attaquer, massacrer, je n'en sais rien. Peut-être rien du tout. Comment savoir avec les Chinois ?

- Comment savoir...

- Comment ! Comment savoir ? C'est votre métier de savoir ! Vous dirigez les S.R ! les S.R ce sont les Services de Renseignements ! On l'oublie un peu trop ! Vous tout le premier ! Surveillez la Chine, général ! Surveillez la Chine ! C'est de là que ça viendra...

 

La force internationale aéronavale stationnée au nord de Terre Adélie se déploya dans les trois dimensions en forme de bouclier, et resta en alerte vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle avait des yeux en l'air et au-dessus de l'air, et des oreilles jusqu'au fond de l'océan