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07/12/2023

Frédéric de Hohenstaufen et l'Ombre de l'Unique


 

Benoist-Mechin, Frédéric de Hohenstaufen ou le rêve excommunié, Cinquième partie – Le Roi de Jérusalem (juillet 1228 – octobre 1230), VII/VIII, pp. 182-187, Librairie Académique Perrin

 

VII

 

Le printemps éclatait partout. Les feuilles, les fleurs, les oiseaux, tout proclamait à sa façon la résurrection de la vie.

 

Pourtant, des nuages sombres s'accumulaient à l'horizon, qui n'allaient pas tarder à venir empoisonner l'atmosphère. Ils commencèrent à se faire sentir dés l'après-midi qui suivit la cérémonie du couronnement.

 

Frédéric avait convoqué à la tombée du jour le Grand Maître des Templiers et celui des Hospitaliers, qui étaient revenus à Jérusalem quoiqu'en empruntant un chemin diffèrent du sien pour bien marquer qu'ils réprouvaient son entreprise. Il voulait examiner avec eux les mesures à prendre pour redresser les remparts de la ville qui avaient été démantelés sur l'ordre de Saladin. Il savait que le traité de Jaffa reposait essentiellement sur le bon vouloir de deux personnes : Al-Khamil et lui-même.

 

Le jour où ils ne seraient plus là, que resterait-il de l'accord ?

 

Pour assurer son maintien, il fallait que les barons francs s'unissent et renonçassent aux querelles qui les opposaient les uns aux autres et leur avaient déjà causé des pertes que seule son intervention avait réussi à compenser. Il fallait aussi relever les remparts croulants de Jérusalem et des principales villes du royaume, pour ôter aux Musulmans toute envie de les reconquérir.

 

La discussion eut lieu sur l'emplacement même des remparts. Y assistaient Hermann von Salza et les deux évêques anglais, dont on retrouve partout en filigrane la présence muette. Malheureusement les deux autres Grands Maîtres ? Pierre de Montaigu et Bertrand de Thessy, ne purent s'accorder sur rien. Ils soulevèrent sans cesse de nouvelles difficultés et demandèrent, pour finir, un délai de réflexion. Il était manifeste qu'ils ne voulaient pas s'entendre, ni coopérer en quoi que ce soit avec Frédéric, pour lequel ils nourrissaient à présent une aversion non déguisée. Il faut dire, à leur décharge, que Frédéric n'avait guère ménagé leurs intérêts dans le traité de Jaffa. Après avoir confisqué leurs biens en Sicile, il venait de leur signifier qu'ils ne réintégreraient pas la maison de la mosquée El Aqsa où avaient vécu, pendant des années, leurs Grands Maîtres, leurs chanceliers et leurs commandeurs. Les Hospitaliers, quoique plus modérés, étaient jaloux des chevaliers teutoniques dont Frédéric avait comblé le Grand Maître de cadeaux. Il lui avait donné, coup sur coup, les châteaux de Montfort et de Toron, un territoire près de Sidon et enfin le « Manoir du roi », une résidence superbe située à proximité de la Tour de David, pour le récompenser des services éminents qu'il n'avait cessé de lui rendre. Exaspéré, Frédéric mit un terme à cette discussion, qui lui parut soudain sans objet, et renvoya les Grands Maîtres chez eux.

 

Mais ce fut surtout le lendemain, 18 mars, que la situation prit un caractère franchement orageux. Le patriarche Giraud avait défendu aux Croisés de se joindre au cortège de Frédéric et de participer à son entrée à Jérusalem. Mais, pour la plus grande mortification du patriarche, cet ordre n'avait pas été suivi. Emportée par la ferveur générale, une foule de pèlerins avait accompagné l’Empereur et s'était même bousculée sur le parvis du Saint-Sépulcre.

 

Pour se disculper de ce qui pouvait apparaître aux yeux du Pape comme une grave infraction à ses directives – et qui trahissait à tout moins un sérieux manque d'autorité – , le patriarche décida de recourir à une sanction terrible. Il envoya l'archevêque de Césarée à Jérusalem, en lui enjoignant de frapper d'interdit le Saint-Sépulcre et toutes les autres églises de la ville. Frapper une église d'interdit n'était nulle part une petite affaire. Mais frapper de cette mesure le Saint-Sépulcre lui-même était un acte proprement inouï. Il revenait presque à mettre en cause la divinité du Christ...

 

Habituellement la chose se passait suivant une dramaturgie lugubre,, qui mettait en évidence le goût du Moyen Age pour le sombre et le macabre. Les portes de l'église étaient sorties de leurs gonds et leur ouverture bouchée par des faisceaux de ronces. Les autels étaient dépouillés de tout ornement, les cierges éteints, les crucifix renversés, les ossements des saints tirés de leurs châsses et aucun office religieux n'avait plus lieu dans l'édifice. Aucun sacrement n'y était plus administré en dehors du baptême des enfants nouveaux-nés et de la confession des mourants. Une église frappée d'interdit était, au sens propre du terme, un lieu frappé de mort. Tous ces actes avaient pour objet de provoquer une psychose d'horreur : ils impressionnaient les esprits beaucoup plus fortement qu'une sentence d'excommunication. Appliqués au Saint-Sépulcre, ils apparurent à Frédéric comme un outrage personnel qui suscita en lui un mélange de tristesse et de colère. A quoi bon s'être donné tant de peine, à quoi bon avoir couru tant de risques pour faire restituer les Lieux saints à la Chrétienté, si c'était pour en interdire l'accès aux fidèles ?

 

Frédéric convoqua l'évêque de Césarée pour lui demander des explications. Mais, tout comme le patriarche Giraud, celui-ci s'abstint de répondre à son appel. Il avait reçu l'ordre de traiter l'Empereur comme s'il n’existait pas.

 

Écœuré par tant de sectarisme et de haine, Frédéric aurait voulu quitter Jérusalem au plus vite. Mais c'était impossible. Le sultan Al-Khamil l'avait invité à visiter, le lendemain, les sanctuaires musulmans en compagnie de Chems ed-Dine. Alors que les Lieux saints chrétiens se fermaient devant lui, les Lieux saints islamiques s'ouvraient pour l'accueillir. Il ne pouvait faire, à ceux qui lui rendaient cet honneur, l'affront de décliner leur invitation. D'autant qu'en temps normal le Haram était rigoureusement interdit aux Non-Musulmans.

 

VIII

 

Le lendemain, Frédéric se leva d’humeur morose. Il n'avait pas encore digéré l'outrage que lui avaient fait subir le patriarche Giraud et l'évêque de Césarée. Aussi est-ce avec une âme partagée entre la colère et l'indignation qu'il se rendit sur le seuil de la mosquée Al Aqsa où l'attendaient Chems ed-Dine, le cadi de Naplouse, qu'Al-Khamil avait chargé de lui faire visiter les lieux. Frédéric s'était fait accompagner, pour la circonstance, par quelques-uns des savants qu'il avait amenés avec lui de Brindisi et qui, dans cette phase de son voyage, reparaissaient opportunément sur le devant de la scène.

 

Lorsque, vêtu de son grand manteau de pèlerin, il eut gravi les marches menant au Dôme du Rocher et eut commencé à déambuler, à côté de Chems ed-Dine, sur l'immense esplanade bordée d'arcades à travers lesquelles on apercevait les deux symboles tangibles de la souffrance des hommes et des souffrances de Dieu – la vallée de Josaphat et le mont des Oliviers –, il éprouva le même sentiment que tous ceux qui, d'âge en âge, ont parcouru cet espace sacré : celui d'être délivré du poids des choses terrestres.

 

Comme il avait pu durant la nuit, les dalles de la plate-forme qui occupe le sommet du mont Moriah étaient recouvertes d'une pellicule luisante qui reflétait le ciel et donnait au visiteur l'impression d'être transporté quelque part entre ce monde et l'autre, en un point où il dominait les espaces et les siècles. Mais lorsque Frédéric approcha le Dôme du Rocher ce fut bien autre chose....

 

Cet octogone sublime le surprit d'emblée par sa grâce et son degré de conservation inattendu car, fondé en 691, il était déjà vieux de six cents ans. La pluie avait lustré ses revêtements de faïence, faisant chanter éperdument ses roses, ses gris, ses azurs et ses ors. Elle avait cerné d'un liséré d'argent ses colonnes, ses corniches et le profil de sa coupole, les faisant scintiller sous la lumière du matin, en sorte que l'édifice entier paraissait plus léger que les frondaisons des cyprès qui l'entouraient comme autant de flammes sombres. Rien ne semblait pouvoir approcher davantage de la perfection.

 

Précédé de Chems ed-Dine, Frédéric pénétra dans le sanctuaire. Tout son centre était occupé par un rocher creusé en forme de grotte, mais si exigu que deux personnes pouvaient à peine s'y tenir à la fois. Une inscription était gravée dans chacun de ses six angles inégaux.

 

« Ici a prié Abraham », dit Chems ed-Dine à voix basse en désignant tour à tour chacun d'eux. « Ici, a prié David. Ici, Salomon. Ici, Elie. Ici, Jésus. Ici, enfin, Mahomet, le sceau de la Révélation. »

 

Quelle litanie ! L'esprit avait peine à imaginer la somme incalculable d'extases et d'illuminations que représentait cet ensemble de noms. Cet espace minuscule était le point de convergence de tous les monothéismes du monde, c'est pourquoi il était aussi sacré pour les Juifs que pour les Chrétiens, pour les Chrétiens que pour les Musulmans. Tous y révéraient un Dieu unique sous des vocables différents. « Cieux écoutez ! Terre, prête l'oreille ! Car l'Eternel parle.... » On se demandait comment ce rocher n'avait pas été foudroyé par la chute successive de ces tourbillons d'éclairs...

 

Mais il n'avait pas été foudroyé. C'étaient les prophètes, au contraire, qui étaient montés au ciel, transformés en torches par l'intensité de leur vision. Elie avait été emporté par un chariot de feu. Jésus, revêtu d'une aura de lumière, était remonté vers son Père. Quant à Mahomet, c'était d'ici même qu'il avait effectué son ascension sur sa jument ailée Bourak. Son élan avait été si impétueux qu'il avait laissé dans la pierre l'empreinte de son pied. C'était au cours de ce voyage qu'il avait vu, nous disent les Haddiths, « les sept cieux de l'enfer et du paradis, et Allah, derrière soixante-dix mille rideaux de lumière, séparés chacun par cinq cents ans de distances ».

 

– « A quoi servent ces petites grilles qui entourent le rocher ? » demanda Frédéric à l'un des desservants du temple.

 

– « A empêcher les petits oiseaux d'y pénétrer », répondit le desservant.

 

– « Les petits oiseaux ? » répliqua Frédéric en souriant, « et Dieu, au contraire, y a rassemblé des géants ».

 

A ce moment Frédéric se tourna vers Hermann von Salza qui l'avait accompagné et lui dit, le visage chaviré par l'émotion : – « Voyez ! C'est aujourd'hui le jour de la Rédemption ! » (Sieht ! Es ist heute des Tag des Heils!), voulant signifier par là que c'était le jour où se réalisait la conjonction de l'immanence et de la transcendance, du visible et de l'invisible.

 

Lorsque vint l'heure de la prière de midi et que résonna l'appel du muezzin, plusieurs de ceux qui escortaient Frédéric et que le chroniqueur arabe Ibn al-Jawzi nomme erronément « ses valets », puisqu'il ajoute aussitôt « et notamment un Sicilien avec lequel il lisait les divers chapitres de la Logique (d'Aristote) », s'agenouillèrent et récitèrent ensemble la Fatihah ou première prière du Coran, révélant par là qu'ils étaient Musulmans.

 

Chems ed-Dine n'en fut pas peu surpris. Mais son mécontentement dépassa bientôt sa surprise, car un muezzin se mit à psalmodier l'appel à la prière. Or Al-Khamil avait enjoint aux gardiens du temple de demeurer silencieux durant tout le séjour de Frédéric à Jérusalem, «  de crainte que leurs appels à la prière n’offensent ses oreilles ». Le cadi de Naplouse envoya immédiatement un garde au muezzin, pour lui dire de pas enfreindre les ordres du Sultan et lui commander de se taire. Frédéric, s'en étant aperçu, lui en fit le reproche :

 

– « Pourquoi veux-tu faire taire ce muezzin ? » lui demanda-t-il. « Je t'en prie, laisse-le dérouler sa pieuse mélopée puisque c'est justement pour l'entendre que je suis venu ici ! »

 

Cette journée de calme et de détente – dont il se souviendrait longtemps – avait manifestement rasséréné l'âme de Frédéric. Il en alla de même de la nuit qu'il passa dans la maison du cadi et au cours de laquelle, conformément à son désir, les muezzins rivalisèrent de ferveur en lançant vers le ciel leurs appels à la prière du soir et de l'aube. Frédéric les écouta avec ravissement. Ce fut seulement le lendemain que survint un incident pénible qui fit monter à sa tête une bouffée de chaleur.

 

Frédéric s'était levé très tôt. Il venait de traverser l'esplanade pour admirer le Dôme du Rocher baigné par les premiers rayons de l'aurore, lorsqu'il aperçut une scène qui déchaîna sa colère. Il vit un prêtre catholique, assis à côté de l'empreinte laissée par le pied de Mahomet, qui tenait un Évangile ouvert et réclamait des taxes aux visiteurs, d'ailleurs peu nombreux étant donné l'heure matinale, mais avec un air hautain, comme si le sanctuaire eût été sa propriété personnelle. Frédéric se dirigea vers lui comme s'il voulait lui demander sa bénédiction ; puis, soudain, il lui assena un coup de poing si violent qu'il le renversa par terre.

 

– « Porcs ! » s'exclama-t-il, « le Sultan nous a accordé la faveur de nous laisser visiter ce lieu, et vous osez agir ainsi ? Si l'un d'entre vous pénètre encore ici avec ce genre d'intentions et de manières, je le tuerai ! »

 

Il fallu que Chems ed-Dine, attiré par le bruit de la dispute, vînt apaiser Frédéric et l'assurer qu'il prendrait les mesures nécessaires pour que ce genre d'incident ne se reproduisît plus. Mais l'Empereur était triste : cette altercation lui prouvait que, malgré tous ses efforts, il faudrait encore bien du temps pour que la coexistence christinao-musulmane prît racine dans les âmes. Partout, il se heurtait à ce qu'il détestait le plus : l'incompréhension, le sectarisme et l'intolérance. D'où la violence de sa réaction.

 

Une heure plus tard, Frédéric remercia Chems ed-Dine de ses bontés, distribua une somme d'argent aux desservants du temple, et redescendit vers la ville chrétienne.

 

IX

 

Frédéric ne demeura que quelques heures à Jérusalem. Il avait hâte de retourner à Saint-Jean-d'Acre, pour soumettre le patriarche Giraud à un interrogatoire en règle et lui demander des explications sur sa conduite inqualifiable...

 

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18/03/2023

La grande trahison métapolitique de la Droite – Deuxième partie : L'Ordre révolutionnaire

 

Les états multiples du clivage Gauche/Droite : l'Ordre révolutionnaire, la Droite et l'occidentalisme, l'identité et le prométhéisme, le Progrès comme représentation, la double contrainte de l'antiracisme/racisme et autres digressions autour du clivage Gauche/Droite

 

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Article précédent : La grande trahison métapolitique de la Droite – Première partie : Remise en contexte et introduction

 

Lecture audio disponible sur Souncloud.

 

« Bien creusé, vieille taupe ! s'exclame Hamlet à la vue du fantôme de son père, apparaissant au prince du Danemark si loin de son lieu de sépulture. Bien creusé, vieille taupe, Karl Marx réitérera dans Le dix-huit brumaire de Louis Napoléon, confiant dans l'esprit de la révolution prolétarienne.



La taupe qui a creusé le plus profondément est l'idée de progrès, née au 18ème siècle et devenue le totem et le tabou de la modernité occidentale. Elle est apparue lorsque le besoin s'est fait sentir d'attribuer à l'homme, vidé de tout contenu religieux, un destin ayant une signification matérielle. L'invention du progrès est devenue une idéologie, à tel point que des partis et des forces culturelles se disent progressistes et que ceux qui ne sont pas de leur acabit éprouvent le besoin de se justifier, de circonscrire ou de nier leur opposition.



Comment échapper à l'idée de progrès, à son avancée inexorable, à opposer ce qui signifie opposer au progrès de l'humanité, au mouvement positif vers des degrés ou des stades supérieurs, le concept implicite de perfection, d'évolution, de transformation continue vers le mieux. » Roberto Pecchioli, L'invention du progrès, Euro-Synergies



« Après Hegel et après Evola, une instance totale, productive à la fois d'une théorie et d'une phénoménologie, n'était plus apparue dans la philosophie. Le sujet radical, dans son apparition même, génère de jure de nouveaux scénarios et de nouvelles voies, comme un alchimiste transforme radicalement une matière vile et grossière en captant d'autres essences dans les profondeurs, atteignant la limite de la conjonction entre matière, structure et esprit. Un nouveau mot: catalyser, réagir. Un Homo Novissumus, le sujet radical, mais libéré des incrustations idéologiques de la modernité et de son suicide post-moderne, dans la mesure où il est ouvert, intérieurement, à la transcendance et à la métaphysique, à travers une voie opérative, théurgique, chamanique, « héroïco-mythogonique ». » Giacomo Maria Prati, Le sujet radical d'Aleksandr Douguine, Géopolitika

 

***



Se revendiquer de Droite, et en particulier de la Droite identitaire et alternative – entendez la Droite européenne – n'affirme pas notre idéologie, notre théorie politique, notre philosophie, notre spiritualité, notre religion, notre imaginaire, nos rêves, notre esthétique, notre mystique, notre ésotérisme, notre doctrine : notre vision du monde et notre métaphysique. Ne dit rien de notre empire intérieur. C'est une position de principe, pour ne pas dire une posture.



Le mot « identitaire » vide le mot « identité » de son sens en le séparant de sa totalité dimensionnelle et ses multiples états. De l'être soumis à l'expérience de la matière et du réel, aux contingences et nécessités de l'époque dans laquelle il s'inscrit. Certes, nous sommes le fruit de notre époque et de ce qui l'a précédé, mais n'oublions pas que nous ne sommes que de passage. Notre devoir est, dans le temps qui nous est imparti et qu'il nous reste, de prévoir ce qui va lui succéder, de nous préparer à bien mourir et de laisser le juste message aux prochaines générations. Un étrange mélange de patience et de sauvagerie, de très haute retenue et de sévère pulsion, doit s'emparer de nous.



La somme des combats menés par nos groupes, avec des moyens limités – il faut l'admettre et nous prenons en compte cette réalité –, est une somme nulle si nous ne résolvons pas l'équation globale et nous ne pouvons la résoudre qu'en proposant une démonstration intégrale. La démonstration compte davantage que le résultat, fut-il exact.



Cette « démonstration intégrale », qui sera exclusivement théorique dans son énoncée première, se cristallisera dans une vision du monde totalisante qui doit éviter deux travers : l'utopie et la parodie. Ce qui, du métapolitique au politique, se traduit par la volonté d'incarnation de nos idées dans un concept absolu et un corps politique par la fondation d'un grand « isme » : un centre, un axe, un ordre, un parti.



D'abord par l'élaboration d'une nouvelle théorie politique – tous les cadres socio-politiques ont explosé ; tous les constats ont été déposés ; la proposition de retour à une forme nostalgique de pouvoir sera rejetée –, ensuite par la constitution d'une avant-garde manifeste et doctrinaire. Une nouvelle forme de pratique politique qui, à défaut d'être « traditionnelle » dans un monde qui ne l'est plus, pour le meilleur et pour le pire ; et souvent celui de la cruelle loi de l'entropie vers la mort que nous n’éviterons pas mais que nous retenons le plus longtemps possible comme le déferlement des forces dévastatrices sur nos vies, peut se concevoir sous la forme d'une organisation informelle, revêtir le caractère imperiumique et sacral d'un katechon europae principiel, sans être une association ni une communauté, mais un pacte d'honneur et fidélité à des principes, une organisation métapolitique d'hommes libres mise à l'épreuve du réel, soutenue par la seule volonté, les compétences et habilitations particulières de ses « membres », reposant sur la confiance et le secret.



Pour acquérir ce niveau de discipline « aristocratique » et se mettre au service d'un tel Ordre « méritocratique », il est nécessaire d'introduire une notion de réenchantement et de transcendance à l'exercice. De réenchantement de notre « représentation du monde » et de transcendance de notre « être au monde ».



C'est à ce moment de l'exercice que tout s'écroule car un tel raisonnement fait appel à des aspects psychologiques et une force de caractère qui ne sont plus en vigueur dans nos groupes métapolitiques éclatés dans le réseau. On ne les retrouve pas davantage dans les communautés artificiellement organiques – ré-assemblées autour d'un critère unique et exclusif ou d'un divertissement. Il est donc nécessaire, avant toute chose, de réenchanter les idées politiques et transcender les milieux métapolitiques pour motiver cette discipline et obtenir l'allégeance sincère des militants éparpillés, contourner ce qui fait obstacle à cette tentative à la recherche de totalité dans sa hiérarchie et toutes ses subsidiarités. L'idée est de créer cet Ordre avec une poignée d'hommes et de faire comme-ci. Nous avons prêté allégeance à l'Empire eurasiatique de la Fin, nous sommes prêts à mourir pour nos idées et nous n'attendons rien en retour. Voilà un homme eurasiste.



La constitution d'un « empire intérieur » en l'homme est primordiale – pour imaginer la possibilité de rétablir un empire continental multipolaire européen il faut premièrement que les hommes le portent en leurs cœurs et le réalisent de générations en générations car nous ne verrons pas l'avènement de cette grande Nation et d'un monde multipolaire de notre vivant, nous le craignons. Les projets à courts et moyens termes, les programmes politico-politciens qui ne sont souvent que l'expression de nos propres limites, les analyses désespérantes et déprimantes qui en résultent, les démonstrations réactionnaires complotistes ou réalistes de nos mécontentements, les psychanalyses en ligne et le commerce de développements personnels, les solidarités idéologiques vocifératrices virtuelles qui ne se font peur qu'à elles-mêmes, les projections planificatrices rationnelles et rigoureuses d'une pratique du pouvoir conférencière, l'exposition de nos névroses, la reproduction des nouveaux lieux communs postlibéreaux de prolétaires avec une connexions internet qui rêvent d'être bourgeois, etc, toute ces merdes que produit internet, ça n'est pas pour les hommes libres.



Nous ne devons nous concentrer que sur ce qui est caché, souterrain, secret, invisible. Si nous sommes nous-mêmes capables de fonctionner souterrainement et secrètement alors nous serons aptes à « prendre le pouvoir » quand l’événement se présentera. Nous devons rétablir le Grand Jeu ; vivre souterrainement et secrètement à l'air libre. Éteindre tous les écrans superposés de la grande subversion. S'extraire de cette plus grande servitude volontaire de l'illusion du combat sur les réseaux-sociaux qui sépare déjà les hommes en deux : ceux qui y croient et ceux qui ont comprit dés le début l'inutilité de tous nos combats. Nous nous adressons aux seconds. Nous couperons la tête des premiers avec Amour : ce sont les premiers responsables de nos erreurs, fautes et échecs métapolitiques car ils maintiennent les nôtres dans l'illusion et la servitude volontaire.



« Pour le dire autrement, et afin que je me fasse bien comprendre : le complotisme est la maladie infantile de l’eurasisme.

 

Les complotistes d’aujourd’hui sont nos Cohn-Bendit à nous. Et j’espère bien qu’on n’attendra pas soixante ans pour leur crever la panse.

 

Le complotisme est une colonisation supplémentaire de l’esprit européen par l’Amérique des bas-fonds, l’Amérique des ratés.

 

Si tant est que nous soyons eurasistes, nous autres hyperboréens, il semble cependant que nous le soyons autrement que l’on ne le serait selon la volonté de puissance de certains. Nous ne sommes pas des complotistes… Nous n’en croyons pas nos oreilles, lorsque nous les entendons parler, tous ces conférenciers internautes. « Voici les modalités du complot ! » C’est avec cette exclamation qu’ils se précipitent tous sur nous, avec une recette à la main, la bouche hiératique pleine de vomi. « Mais qu’importe à nous le complot ? » - répondons-nous avec étonnement. « Voici le complot ! » - reprennent ces sales vociférateurs endiablés : et voici la vertu, le nouveau chemin du bonheur !... Car, en plus de tout le reste, voici qu’ils se piquent de vertu et de puritanisme, nos petits héros… Nous sommes, de par notre nature, beaucoup trop heureux pour ne pas voir qu'il y a une petite séduction dans le fait de devenir eurasiste ; c'est-à-dire immoraliste et aventurier... Nous avons pour le labyrinthe mégalithique de nos ombilics limbesques une curiosité particulière, nous tâchons, pour cela, de faire connaissance de monsieur le Minotaure dont on raconte des choses si dangereuses. Chut ! Écoutez ! Le Taureau trépigne sur les parois de nos grottes antédiluviennes, il revient à la vie, ses naseaux frémissent et crachent de l’air chaud. Que nous importe votre corde à complots qui, prétendez-vous, nous aiderait à sortir de la caverne ! Vous voulez nous sauver au moyen de votre corde ! Et nous, nous vous supplions instamment de vous pendre avec !

 

A quoi sert tout cela en fin de compte ! Il n'y a pas d'autre moyen pour remettre l’eurasisme en honneur : il faut d'abord pendre les complotistes. » Laurent James, Le complotisme, cet anaconda dont nous écraserons la tête à coups de talon, Parousia



Et les occidentalistes et prométhéens de par leur occultisme scientiste n'en sont pas moins « complotistes » ! Comme les complotistes, leur deux cible sont l'Eurasisme et la Tradition.



« Leur mot d’ordre : tous contre la Sainte-Baume ! »



L'épanouissement et l'accomplissement de ces hommes de principes au sein d'une structure métapolitique qui, à terme, pourrait devenir une force politique, est la démonstration par l'exemple que notre pratique politique est fonctionnelle sur la base de quelques principes. Une nouvelle pratique politique principielle et sacrale, le rétablissement d'une verticalité organique par le redressement individuel des hommes de leur propre initiative.



Une organisation où une grande part de liberté individuelle se révèle créatrice et réalisatrice sans même avoir besoin de communiquer, de proposer des formations, d'imposer des réunions, de donner des instructions, de reproduire des entre-soi, car les projets collectifs sont voués à l'échec – notre doctrine doit devenir naturellement organique : à partir du moment où des hommes partagent une « vision du monde totalisante », défendent les mêmes principes et portent le même combat, ils n'ont même pas besoin de se connaître, de se parler, de s'auto-congratuler et se rassurer du bien fondé de ce combat pour vivre et « savoir quoi faire ». Nous faisons appel aux hommes vivants et libres. Des hommes que nous n'avons pas besoin de convaincre sur le fait que, avant de prétendre combattre le système politicomédiatique, nous devons attaquer frontalement les idéologies subversives à l'intérieur de nos propre camp qui sont là pour empêcher, bloquer, pourrir, tuer toute pulsion de vie et de révolution.



Il est important de faire société et d'appartenir à une communauté, cela va sans dire, mais cela ne regarde pas notre « organisation métapolitique ». L'homme adulte et libre d'accomplir ses devoirs fait société et appartient à la communauté qui lui correspond et lui ressemble, fait partie de toutes les associations qu'il veut, même et surtout celles de l'adversaire, tant qu'il porte au fond de lui cette vision supérieure et totalisante du monde nous pouvons compter sur lui sans même qu'il se fasse connaître avant que la nécessité se fasse sentir. Le besoin d'appartenir à un groupe et de reconnaissance, d'attirer et de recevoir de l'attention, doit s'accomplir dans sa vie personnelle : l'homme qui vient à la politique pour ses raisons, pour combler un vide, n'est pas fiable... Il ne s'agit plus de produire du constat et de la réinformation, de convaincre et de rassurer, de vendre des modèles économiques et des produits de consommation...



Vivre leur propre chaos, être en capacité de reconnaître les signes, se tenir prêts, se rallier et s'aligner à la nécessité, ne pas avoir besoin de réfléchir pour agir, être une meute de « loups solitaires », voilà ce que nous attendons de nos lecteurs.



Des héros, ça s'exhorte et s'exalte sur le champ de bataille ; nous n'en sommes pas là, mais la seule confiance doit résister à toutes les tentations postmodernes de reproduire de la Gouvernance et du calcul froid. Une littérature de combat et des mots d'ordre, seulement des mots d'ordre et la liberté. Un « Empire sans empereur » de cœurs ardents et d'âmes qui brûlent. Une grande revue ; qui suscite une littérature de combat ordonnatrice, et un réseau librement organique ; de petites cellules ou d'électrons libres, vivant localement, nationalement et à l'échelle continentale européenne, suffisent pour former une « avant-garde » et un « réseau ». Notre premier combat est celui contre des mentalité, notre guerre est psychologique et spirituelle, d'abord à l'intérieur de nos groupes. Nous pouvons nous rencontrer mais notre premier mot d'ordre serait : les principes avant le Prince.



Les organisations qui cherchent à retenir les hommes dans leur girond socio-économique sont celles qui n'ont pas confiance en elles-mêmes et leurs idées, qui n'aiment pas la liberté, qui veulent faire vos fonds de poche, qui ne sont pas européennes, qui ne sont pas eurasistes !



Elles ne rassembleront que des hommes qui n'ont pas confiance en eux et ressentent le besoin d'être dirigés ; qui ne se sont pas encore libérés de leurs droits démocratiques à posséder pour être des hommes d'honneur et de fidélité : de devoir être et n'être que devoir. Des hommes de devoir et de vouloir, voilà les hommes que nous attendons.



De nombreuses associations prennent le problème à l'envers. Elles considèrent que l'argent est le nerf de la guerre. Ce qui, en l'état actuel des choses, tient du délire car personne, à notre connaissance, n'a nommer la guerre. Quelle guerre ?



Ça n'est pas en finançant des journalistes et quelques divertissements ça et là, qui ne font que retenir les hommes dans l'angoisse de l'information/désinformation/réinformation qui ne fait que semer le doute et la confusion, qui éloigne du combat, que nous pourrions devenir une force organisationnelle, institutionnelle ou partisane de type classique suffisamment importante que pour rivaliser avec les milliards déversés contre nos groupes. Cette logique d'auto-financement est la première erreur métapolitique et une première preuve de défaillance de nos groupes qui veulent reproduire des modèles économiques qui ne correspondent pas aux échelles des combats que nous menons pour, enfin, combattre la guerre. Pour le dire autrement, nous ne finançons que pauvrement des individus qui, premièrement le demandent et qui deuxièmement pensent le mériter...



Nous ne sommes pas une entreprise et ne sommes pas la pour entretenir qui que cela soit. Nous considérons que les critères méritocratiques sont forts mal établis, qu'il n'y a aucun moyen de calculer l'influence réelle des initiatives personnelles, que sans une juste contribution et redistribution efficace des peu de moyens dont nous disposons, nous ne pouvons construire une véritable et charitable œuvre métapolitique. Si le « camp identitaire et européen » s'en donnait les moyens il existerait depuis longtemps un grand Parti et il existe des personnes compétentes pour gérer une telle structure. Elle n'existe pas parce qu'il n'y a aucune volonté qu'elle existe.



Dans ces conditions, chacun doit se donner les moyens de fonctionner individuellement et nous serons collectivement fonctionnel sans avoir besoin de financer des fonds de caisse inconséquents pour entretenir l'un plutôt que l'autre. Souvent pour financer du divertissement qui enferme les multitudes anonymes connectées dans l'illusion des écrans superposés. S'il y avait moins d' « influenceurs », de « lanceurs d'alertes », de « libres penseurs » notre silence aurait certainement davantage d'influence et cela fait bien longtemps que les forces seraient libérées...



« Il existe une opinion couramment répandue selon laquelle le concept d'empire présuppose obligatoirement la présence d'un empereur. Cependant, une analyse objective de ce phénomène montre que l'histoire connaît nombre d'empires sans empereur. Certains étaient dirigés par un cercle réduit, choisi au sein de l’aristocratie. D'autres, par un parlement ou un Sénat. Par conséquent, la présence d'un pouvoir monarchique unipersonnel, celui de l'empereur, ne constitue pas une condition indispensable à l'existence de l'empire. De plus, il a existé nombre D’états monarchiques, despotiques, tyranniques, ou encore dictatoriaux dans lesquels le roi ou le chef autoritaire possédait un pouvoir absolu mais qui ne se nommaient pas empire et n'offraient rien de commun avec lui. De cette façon, nous pouvons pleinement examiner le concept d'empire indépendamment de celui d’empereur. » Alexandre Douguine, La Quatrième théorie politique - La Russie et les idées politiques du XXIème siècle, Chapitre X Le projet « Empire », L'empire sans Empereur, pp. 209-210, aux éditions Ars Magna



Amour du Secret et secret de l'Amour. Principe de fidélité et Fidélité aux principes.



Notre combat n'est pas l'actualité et le développement personnel, le fichage et la « fête du pays réel » imaginaire ! Des hommes libres et des hommes libres seulement. Une organisation sans membres ne peut être montrée du doigt, diffamée, accusée, démantelée, emprisonnée, écartelée avant d'émerger. On ne peut enfermer des principes et il n'y a pas besoin de se revendiquer d'une organisation pour porter des principes... Seul son noyau actif et éditorial, il en faut bien un, est en prise direct avec les ennuis administratifs, la censure et les cabales. Chacun décide de son niveau d'implication et fera ce qu'il aura à faire au moment où il faudra le faire et où il sera à ce moment puisqu'il est impossible de prévoir où, quand et comment vont se produire les événements qui permettront de faire émerger un Ordre.



Complotons, conspirons, soyons partout et nul part !



Soyons un culte à mystères, une franc-maçonnerie, une mafia.



Notre vision idéale du monde ne se réalisera pas totalement ni parfaitement dans la matière mais il faut en avoir une vision imaginale et accepter l'épreuve de la réalité et du présent comme seul réel. Trouver l'infini et l'éternité dans ce « présent toujours déjà présent » : car c'est là que réside l' « éternel retour » et nul part ailleurs. Il nous faut trouver cet essor ; cette « volonté de puissance », dans la « nostalgie du Sacré » et les joyeuses mélancolies qui l'accompagnent.



Un Ordre politique ?



Non !



Un Ordre poétique et épique. C'est l'Ordre qui devient le poème épique...



Un Ordre de l'esprit.



Nous faisons entièrement et totalement confiance aux hommes libres qui comprennent ce que nous exprimons ici et il n'y a pas besoin d'en dire davantage.



Sinon, ils ne nous restent que le renoncement et l'alignement à la parodie occidentale vers l'utopie chinoise, autrement dit la dystopie globaliste dans toute sa splendeur.



Le modéré qui voit un mal dans la totalité que nous évoquons et tremble de ce qu'elle pourrait supposer de « totalitarisme » ne pourra combattre le globalisme totalitaire et s'inquiète d'un changement qui s'opère essentiellement à l’intérieur des hommes. Et c'est un risque à prendre. C'est le réel et les événements qui créent les conditions de la « prise de pouvoir » puisqu'il n'est question que de ça. Nous pouvons perdre le contrôle de cet égrégore, de cette volonté de puissance supérieure, que nous mettons toutes nos forces à former, mais nous n'en perdrons le contrôle que par un manque de maîtrise, que par le mépris des principes et de l'éthique qui en découle. Le « génie européen » a le défaut de l'hybris et tout ce qui sous-estime ce défaut doit être violemment écarté. La courtoise grivoiserie ou la grivoise courtoisie des fidèles d'Amour est une façon d'exprimer le comportement « pagano-chrétien » que nous essayons d'incarner pour éviter toute vulgarité et tout puritanisme, retrouver la notion de panache qui caractérise notre civilisation sans tomber dans ses excès.



Quand on a prit toute la mesure et l'ampleur du Mal, on le défie.



La grande guerre spirituelle sera totale ou nous disparaîtrons dans la modération.



Quant à la guerre géopolitique, sur laquelle nous n'avons aucune prise, tous les moyens diplomatiques et multipolaires de la paix doivent être déployés pour combattre les guerres mais nous devons accepter l'éventualité de l'affrontement pour qu'il n'ait pas lieu. Le seul moyen d'éviter la guerre totale c'est de la préparer férocement, de dire non. Car nous devons faire avec la réalité telle qu'elle est et déjà les va-t-en-guerre de salon nous y plongent. Peut-être faudrait-il commencer par s'occuper de ceux-là...



La métapolitique n'est pas là pour remplir une fonction cathartique par le divertissement et le spectacle, nous faire oublier la présence de l'Adversaire que pourchasse le Grand Veneur dans l'immense forêt de l'autre côté de la Nuit. Le Grand Jeu des diplomaties souterraines s'est transformé en jeu vidéo mais le réel se réinvite dans le présent quand il le souhaite, pour le moment de façon aléatoire, et bientôt d'une manière permanente.



Il a déjà installé son ambiance, son temps et la qualité de l'air qui lui convient pour que lui et ses légions sortent de nous-même et survivent à la surface de la terre. L'enfer c'est les autres ? Voilà qu'il longe et renifle nos murs chaque nuits, traquant la moindre odeur de peur et de sympathie, d'ouvertures à lui ou, plutôt, de portes de sortie... Nous sommes les portails de l'Enfer, c'est la même porte qui mène à l'Enfer ou au Paradis.



La peur, ça n'est pas la méfiance ou la crainte, c'est l'ignorance, l’insouciance et l'inconscience de ce maraudeur qui traîne ses ombres et les installe où sa présence est ignorée, déniée.



Sonnons le cor et reprenons la grande chasse !



L'ambiance ! On ne prend pas suffisamment en compte l'importance de l'ambiance et de ce qu'elle dit de l'échange subtil d'un monde à l'autre, de la superposition du visible et de l'invisible. L'actualité des faits divers n'est rien comparé à la permanence malsaine de l'ambiance de derrière l'ambiance, au mal aise et au mal être qui planent d'ombres menaçantes dans l’atmosphère, ce climat mortifère qui voile notre Soleil, ce temps de chien que bravent les loups « à la vision d'aigle » de l'autre côté de la ligne...



« – Quelle logique ? Demanda-t-il d'un air mécontent... Le propre de notre action est justement de ne pas avoir de logique. C'est déjà beaucoup que nous ayons à nous mettre d'accord sur les précautions. Il n'y a pas entre nous de lien organique. L'idée de départ est de mon ami. Les moyens viennent de moi. La réalisation vous incombe. C'est tout. Notre solidarité joue sur les fins, non sur les moyens. Mais, avec des types comme vous, qui avez si longtemps vendu vos âmes à la politique et fait du double jeu une vertu, c'est une gageure peu confortable... Voici même la question que je me pose depuis que je vous connais, fit-il d'un ton dépourvu de toute amitié : Avez-vous réellement racheté votre âme ? » Raymond Abellio, La fosse de Babel, 15. Le dernier des Séphardim prophétiques provoque la colère d'un junker., p. 82, L'imaginaire Gallimard



Vous voulez un manuel de combat métapolitique ? Lisez La fosse de Babel.



La Fosse de Babel la littérature de combat d'une manière générale nous a plus apporté que tous les audios et vidéos que nous avons pu écouter et regarder ces vingt dernières années...

 




Vive l'Empire eurasiatique de la Fin !

13/11/2021

The Third Rome (Laurent James)

 

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Laurent James believes that the future of Europe needs to be both Christian and Pagan. How and whether at all these theologically incompatible systems can thrive along side each other seems to me one of the central issues of our civilization.  And whether anything from both parents will be born strong enough to occupy the space at the heart before Islam expands into it. 

 

FROM THE FIRST ROME TO THE THIRD ROME. OR FROM JOSEPH OF ARIMATHEA TO DOSTOYEVSKY.

 

To understand the Third Rome is to understand the deep meaning of a letter of Dostoyevsky to Nikolai Strakhov in 1869: “The basis of Russian destiny consists in revealing to the world a Russian Christ, unknown to the universe, and whose principle is contained in our orthodoxy. In my opinion, this is where the elements of future power lie, the civilizing, of the resurrection by us of Europe ".

 

  Laurent James is a friend of Alexander Dugin and I think the ideas in this talk will make that evident.  

 

  He will speak of the legend of the saints of Provence, of the potential rôle of Constantinople as the capital of a "universal Empire", and the wedding of Ivan III under the aegis  of the eagle with two heads as a demonstration of the metaphysical duality of the peoples of the Eurasian continent.

 

  Laurent James is a writer and physicist, who was born in Lyon in 1970.  To date, he has contributed to eight books, and is working on a novel.  He is Roman Catholic and regularly goes on retreat. In 2000, he moved to Marseille to deepen his faith and his knowledge of Saint Mary Magdalene.  He has given lectures on revolutionary esotericism and the relationship between the Apocalypse of Saint John and the Tarot of Marseilles.  In November 2016 in Bucharest, he founded the Comité Jean Parvulesco to promote the work of the eponymous writer and perennialist.  He co-organized the first Colloquium in Chisinau (Moldova) with Lurie Rosca and Alexandr Dugin in May 2017: "From the Atlantic to the Pacific: For a common destiny of the Eurasian peoples.

 

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