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18/03/2023

La grande trahison métapolitique de la Droite – Deuxième partie : L'Ordre révolutionnaire

 

Les états multiples du clivage Gauche/Droite : l'Ordre révolutionnaire, la Droite et l'occidentalisme, l'identité et le prométhéisme, le Progrès comme représentation, la double contrainte de l'antiracisme/racisme et autres digressions autour du clivage Gauche/Droite

 

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Article précédent : La grande trahison métapolitique de la Droite – Première partie : Remise en contexte et introduction

 

Lecture audio disponible sur Souncloud.

 

« Bien creusé, vieille taupe ! s'exclame Hamlet à la vue du fantôme de son père, apparaissant au prince du Danemark si loin de son lieu de sépulture. Bien creusé, vieille taupe, Karl Marx réitérera dans Le dix-huit brumaire de Louis Napoléon, confiant dans l'esprit de la révolution prolétarienne.



La taupe qui a creusé le plus profondément est l'idée de progrès, née au 18ème siècle et devenue le totem et le tabou de la modernité occidentale. Elle est apparue lorsque le besoin s'est fait sentir d'attribuer à l'homme, vidé de tout contenu religieux, un destin ayant une signification matérielle. L'invention du progrès est devenue une idéologie, à tel point que des partis et des forces culturelles se disent progressistes et que ceux qui ne sont pas de leur acabit éprouvent le besoin de se justifier, de circonscrire ou de nier leur opposition.



Comment échapper à l'idée de progrès, à son avancée inexorable, à opposer ce qui signifie opposer au progrès de l'humanité, au mouvement positif vers des degrés ou des stades supérieurs, le concept implicite de perfection, d'évolution, de transformation continue vers le mieux. » Roberto Pecchioli, L'invention du progrès, Euro-Synergies



« Après Hegel et après Evola, une instance totale, productive à la fois d'une théorie et d'une phénoménologie, n'était plus apparue dans la philosophie. Le sujet radical, dans son apparition même, génère de jure de nouveaux scénarios et de nouvelles voies, comme un alchimiste transforme radicalement une matière vile et grossière en captant d'autres essences dans les profondeurs, atteignant la limite de la conjonction entre matière, structure et esprit. Un nouveau mot: catalyser, réagir. Un Homo Novissumus, le sujet radical, mais libéré des incrustations idéologiques de la modernité et de son suicide post-moderne, dans la mesure où il est ouvert, intérieurement, à la transcendance et à la métaphysique, à travers une voie opérative, théurgique, chamanique, « héroïco-mythogonique ». » Giacomo Maria Prati, Le sujet radical d'Aleksandr Douguine, Géopolitika

 

***



Se revendiquer de Droite, et en particulier de la Droite identitaire et alternative – entendez la Droite européenne – n'affirme pas notre idéologie, notre théorie politique, notre philosophie, notre spiritualité, notre religion, notre imaginaire, nos rêves, notre esthétique, notre mystique, notre ésotérisme, notre doctrine : notre vision du monde et notre métaphysique. Ne dit rien de notre empire intérieur. C'est une position de principe, pour ne pas dire une posture.



Le mot « identitaire » vide le mot « identité » de son sens en le séparant de sa totalité dimensionnelle et ses multiples états. De l'être soumis à l'expérience de la matière et du réel, aux contingences et nécessités de l'époque dans laquelle il s'inscrit. Certes, nous sommes le fruit de notre époque et de ce qui l'a précédé, mais n'oublions pas que nous ne sommes que de passage. Notre devoir est, dans le temps qui nous est imparti et qu'il nous reste, de prévoir ce qui va lui succéder, de nous préparer à bien mourir et de laisser le juste message aux prochaines générations. Un étrange mélange de patience et de sauvagerie, de très haute retenue et de sévère pulsion, doit s'emparer de nous.



La somme des combats menés par nos groupes, avec des moyens limités – il faut l'admettre et nous prenons en compte cette réalité –, est une somme nulle si nous ne résolvons pas l'équation globale et nous ne pouvons la résoudre qu'en proposant une démonstration intégrale. La démonstration compte davantage que le résultat, fut-il exact.



Cette « démonstration intégrale », qui sera exclusivement théorique dans son énoncée première, se cristallisera dans une vision du monde totalisante qui doit éviter deux travers : l'utopie et la parodie. Ce qui, du métapolitique au politique, se traduit par la volonté d'incarnation de nos idées dans un concept absolu et un corps politique par la fondation d'un grand « isme » : un centre, un axe, un ordre, un parti.



D'abord par l'élaboration d'une nouvelle théorie politique – tous les cadres socio-politiques ont explosé ; tous les constats ont été déposés ; la proposition de retour à une forme nostalgique de pouvoir sera rejetée –, ensuite par la constitution d'une avant-garde manifeste et doctrinaire. Une nouvelle forme de pratique politique qui, à défaut d'être « traditionnelle » dans un monde qui ne l'est plus, pour le meilleur et pour le pire ; et souvent celui de la cruelle loi de l'entropie vers la mort que nous n’éviterons pas mais que nous retenons le plus longtemps possible comme le déferlement des forces dévastatrices sur nos vies, peut se concevoir sous la forme d'une organisation informelle, revêtir le caractère imperiumique et sacral d'un katechon europae principiel, sans être une association ni une communauté, mais un pacte d'honneur et fidélité à des principes, une organisation métapolitique d'hommes libres mise à l'épreuve du réel, soutenue par la seule volonté, les compétences et habilitations particulières de ses « membres », reposant sur la confiance et le secret.



Pour acquérir ce niveau de discipline « aristocratique » et se mettre au service d'un tel Ordre « méritocratique », il est nécessaire d'introduire une notion de réenchantement et de transcendance à l'exercice. De réenchantement de notre « représentation du monde » et de transcendance de notre « être au monde ».



C'est à ce moment de l'exercice que tout s'écroule car un tel raisonnement fait appel à des aspects psychologiques et une force de caractère qui ne sont plus en vigueur dans nos groupes métapolitiques éclatés dans le réseau. On ne les retrouve pas davantage dans les communautés artificiellement organiques – ré-assemblées autour d'un critère unique et exclusif ou d'un divertissement. Il est donc nécessaire, avant toute chose, de réenchanter les idées politiques et transcender les milieux métapolitiques pour motiver cette discipline et obtenir l'allégeance sincère des militants éparpillés, contourner ce qui fait obstacle à cette tentative à la recherche de totalité dans sa hiérarchie et toutes ses subsidiarités. L'idée est de créer cet Ordre avec une poignée d'hommes et de faire comme-ci. Nous avons prêté allégeance à l'Empire eurasiatique de la Fin, nous sommes prêts à mourir pour nos idées et nous n'attendons rien en retour. Voilà un homme eurasiste.



La constitution d'un « empire intérieur » en l'homme est primordiale – pour imaginer la possibilité de rétablir un empire continental multipolaire européen il faut premièrement que les hommes le portent en leurs cœurs et le réalisent de générations en générations car nous ne verrons pas l'avènement de cette grande Nation et d'un monde multipolaire de notre vivant, nous le craignons. Les projets à courts et moyens termes, les programmes politico-politciens qui ne sont souvent que l'expression de nos propres limites, les analyses désespérantes et déprimantes qui en résultent, les démonstrations réactionnaires complotistes ou réalistes de nos mécontentements, les psychanalyses en ligne et le commerce de développements personnels, les solidarités idéologiques vocifératrices virtuelles qui ne se font peur qu'à elles-mêmes, les projections planificatrices rationnelles et rigoureuses d'une pratique du pouvoir conférencière, l'exposition de nos névroses, la reproduction des nouveaux lieux communs postlibéreaux de prolétaires avec une connexions internet qui rêvent d'être bourgeois, etc, toute ces merdes que produit internet, ça n'est pas pour les hommes libres.



Nous ne devons nous concentrer que sur ce qui est caché, souterrain, secret, invisible. Si nous sommes nous-mêmes capables de fonctionner souterrainement et secrètement alors nous serons aptes à « prendre le pouvoir » quand l’événement se présentera. Nous devons rétablir le Grand Jeu ; vivre souterrainement et secrètement à l'air libre. Éteindre tous les écrans superposés de la grande subversion. S'extraire de cette plus grande servitude volontaire de l'illusion du combat sur les réseaux-sociaux qui sépare déjà les hommes en deux : ceux qui y croient et ceux qui ont comprit dés le début l'inutilité de tous nos combats. Nous nous adressons aux seconds. Nous couperons la tête des premiers avec Amour : ce sont les premiers responsables de nos erreurs, fautes et échecs métapolitiques car ils maintiennent les nôtres dans l'illusion et la servitude volontaire.



« Pour le dire autrement, et afin que je me fasse bien comprendre : le complotisme est la maladie infantile de l’eurasisme.

 

Les complotistes d’aujourd’hui sont nos Cohn-Bendit à nous. Et j’espère bien qu’on n’attendra pas soixante ans pour leur crever la panse.

 

Le complotisme est une colonisation supplémentaire de l’esprit européen par l’Amérique des bas-fonds, l’Amérique des ratés.

 

Si tant est que nous soyons eurasistes, nous autres hyperboréens, il semble cependant que nous le soyons autrement que l’on ne le serait selon la volonté de puissance de certains. Nous ne sommes pas des complotistes… Nous n’en croyons pas nos oreilles, lorsque nous les entendons parler, tous ces conférenciers internautes. « Voici les modalités du complot ! » C’est avec cette exclamation qu’ils se précipitent tous sur nous, avec une recette à la main, la bouche hiératique pleine de vomi. « Mais qu’importe à nous le complot ? » - répondons-nous avec étonnement. « Voici le complot ! » - reprennent ces sales vociférateurs endiablés : et voici la vertu, le nouveau chemin du bonheur !... Car, en plus de tout le reste, voici qu’ils se piquent de vertu et de puritanisme, nos petits héros… Nous sommes, de par notre nature, beaucoup trop heureux pour ne pas voir qu'il y a une petite séduction dans le fait de devenir eurasiste ; c'est-à-dire immoraliste et aventurier... Nous avons pour le labyrinthe mégalithique de nos ombilics limbesques une curiosité particulière, nous tâchons, pour cela, de faire connaissance de monsieur le Minotaure dont on raconte des choses si dangereuses. Chut ! Écoutez ! Le Taureau trépigne sur les parois de nos grottes antédiluviennes, il revient à la vie, ses naseaux frémissent et crachent de l’air chaud. Que nous importe votre corde à complots qui, prétendez-vous, nous aiderait à sortir de la caverne ! Vous voulez nous sauver au moyen de votre corde ! Et nous, nous vous supplions instamment de vous pendre avec !

 

A quoi sert tout cela en fin de compte ! Il n'y a pas d'autre moyen pour remettre l’eurasisme en honneur : il faut d'abord pendre les complotistes. » Laurent James, Le complotisme, cet anaconda dont nous écraserons la tête à coups de talon, Parousia



Et les occidentalistes et prométhéens de par leur occultisme scientiste n'en sont pas moins « complotistes » ! Comme les complotistes, leur deux cible sont l'Eurasisme et la Tradition.



« Leur mot d’ordre : tous contre la Sainte-Baume ! »



L'épanouissement et l'accomplissement de ces hommes de principes au sein d'une structure métapolitique qui, à terme, pourrait devenir une force politique, est la démonstration par l'exemple que notre pratique politique est fonctionnelle sur la base de quelques principes. Une nouvelle pratique politique principielle et sacrale, le rétablissement d'une verticalité organique par le redressement individuel des hommes de leur propre initiative.



Une organisation où une grande part de liberté individuelle se révèle créatrice et réalisatrice sans même avoir besoin de communiquer, de proposer des formations, d'imposer des réunions, de donner des instructions, de reproduire des entre-soi, car les projets collectifs sont voués à l'échec – notre doctrine doit devenir naturellement organique : à partir du moment où des hommes partagent une « vision du monde totalisante », défendent les mêmes principes et portent le même combat, ils n'ont même pas besoin de se connaître, de se parler, de s'auto-congratuler et se rassurer du bien fondé de ce combat pour vivre et « savoir quoi faire ». Nous faisons appel aux hommes vivants et libres. Des hommes que nous n'avons pas besoin de convaincre sur le fait que, avant de prétendre combattre le système politicomédiatique, nous devons attaquer frontalement les idéologies subversives à l'intérieur de nos propre camp qui sont là pour empêcher, bloquer, pourrir, tuer toute pulsion de vie et de révolution.



Il est important de faire société et d'appartenir à une communauté, cela va sans dire, mais cela ne regarde pas notre « organisation métapolitique ». L'homme adulte et libre d'accomplir ses devoirs fait société et appartient à la communauté qui lui correspond et lui ressemble, fait partie de toutes les associations qu'il veut, même et surtout celles de l'adversaire, tant qu'il porte au fond de lui cette vision supérieure et totalisante du monde nous pouvons compter sur lui sans même qu'il se fasse connaître avant que la nécessité se fasse sentir. Le besoin d'appartenir à un groupe et de reconnaissance, d'attirer et de recevoir de l'attention, doit s'accomplir dans sa vie personnelle : l'homme qui vient à la politique pour ses raisons, pour combler un vide, n'est pas fiable... Il ne s'agit plus de produire du constat et de la réinformation, de convaincre et de rassurer, de vendre des modèles économiques et des produits de consommation...



Vivre leur propre chaos, être en capacité de reconnaître les signes, se tenir prêts, se rallier et s'aligner à la nécessité, ne pas avoir besoin de réfléchir pour agir, être une meute de « loups solitaires », voilà ce que nous attendons de nos lecteurs.



Des héros, ça s'exhorte et s'exalte sur le champ de bataille ; nous n'en sommes pas là, mais la seule confiance doit résister à toutes les tentations postmodernes de reproduire de la Gouvernance et du calcul froid. Une littérature de combat et des mots d'ordre, seulement des mots d'ordre et la liberté. Un « Empire sans empereur » de cœurs ardents et d'âmes qui brûlent. Une grande revue ; qui suscite une littérature de combat ordonnatrice, et un réseau librement organique ; de petites cellules ou d'électrons libres, vivant localement, nationalement et à l'échelle continentale européenne, suffisent pour former une « avant-garde » et un « réseau ». Notre premier combat est celui contre des mentalité, notre guerre est psychologique et spirituelle, d'abord à l'intérieur de nos groupes. Nous pouvons nous rencontrer mais notre premier mot d'ordre serait : les principes avant le Prince.



Les organisations qui cherchent à retenir les hommes dans leur girond socio-économique sont celles qui n'ont pas confiance en elles-mêmes et leurs idées, qui n'aiment pas la liberté, qui veulent faire vos fonds de poche, qui ne sont pas européennes, qui ne sont pas eurasistes !



Elles ne rassembleront que des hommes qui n'ont pas confiance en eux et ressentent le besoin d'être dirigés ; qui ne se sont pas encore libérés de leurs droits démocratiques à posséder pour être des hommes d'honneur et de fidélité : de devoir être et n'être que devoir. Des hommes de devoir et de vouloir, voilà les hommes que nous attendons.



De nombreuses associations prennent le problème à l'envers. Elles considèrent que l'argent est le nerf de la guerre. Ce qui, en l'état actuel des choses, tient du délire car personne, à notre connaissance, n'a nommer la guerre. Quelle guerre ?



Ça n'est pas en finançant des journalistes et quelques divertissements ça et là, qui ne font que retenir les hommes dans l'angoisse de l'information/désinformation/réinformation qui ne fait que semer le doute et la confusion, qui éloigne du combat, que nous pourrions devenir une force organisationnelle, institutionnelle ou partisane de type classique suffisamment importante que pour rivaliser avec les milliards déversés contre nos groupes. Cette logique d'auto-financement est la première erreur métapolitique et une première preuve de défaillance de nos groupes qui veulent reproduire des modèles économiques qui ne correspondent pas aux échelles des combats que nous menons pour, enfin, combattre la guerre. Pour le dire autrement, nous ne finançons que pauvrement des individus qui, premièrement le demandent et qui deuxièmement pensent le mériter...



Nous ne sommes pas une entreprise et ne sommes pas la pour entretenir qui que cela soit. Nous considérons que les critères méritocratiques sont forts mal établis, qu'il n'y a aucun moyen de calculer l'influence réelle des initiatives personnelles, que sans une juste contribution et redistribution efficace des peu de moyens dont nous disposons, nous ne pouvons construire une véritable et charitable œuvre métapolitique. Si le « camp identitaire et européen » s'en donnait les moyens il existerait depuis longtemps un grand Parti et il existe des personnes compétentes pour gérer une telle structure. Elle n'existe pas parce qu'il n'y a aucune volonté qu'elle existe.



Dans ces conditions, chacun doit se donner les moyens de fonctionner individuellement et nous serons collectivement fonctionnel sans avoir besoin de financer des fonds de caisse inconséquents pour entretenir l'un plutôt que l'autre. Souvent pour financer du divertissement qui enferme les multitudes anonymes connectées dans l'illusion des écrans superposés. S'il y avait moins d' « influenceurs », de « lanceurs d'alertes », de « libres penseurs » notre silence aurait certainement davantage d'influence et cela fait bien longtemps que les forces seraient libérées...



« Il existe une opinion couramment répandue selon laquelle le concept d'empire présuppose obligatoirement la présence d'un empereur. Cependant, une analyse objective de ce phénomène montre que l'histoire connaît nombre d'empires sans empereur. Certains étaient dirigés par un cercle réduit, choisi au sein de l’aristocratie. D'autres, par un parlement ou un Sénat. Par conséquent, la présence d'un pouvoir monarchique unipersonnel, celui de l'empereur, ne constitue pas une condition indispensable à l'existence de l'empire. De plus, il a existé nombre D’états monarchiques, despotiques, tyranniques, ou encore dictatoriaux dans lesquels le roi ou le chef autoritaire possédait un pouvoir absolu mais qui ne se nommaient pas empire et n'offraient rien de commun avec lui. De cette façon, nous pouvons pleinement examiner le concept d'empire indépendamment de celui d’empereur. » Alexandre Douguine, La Quatrième théorie politique - La Russie et les idées politiques du XXIème siècle, Chapitre X Le projet « Empire », L'empire sans Empereur, pp. 209-210, aux éditions Ars Magna



Amour du Secret et secret de l'Amour. Principe de fidélité et Fidélité aux principes.



Notre combat n'est pas l'actualité et le développement personnel, le fichage et la « fête du pays réel » imaginaire ! Des hommes libres et des hommes libres seulement. Une organisation sans membres ne peut être montrée du doigt, diffamée, accusée, démantelée, emprisonnée, écartelée avant d'émerger. On ne peut enfermer des principes et il n'y a pas besoin de se revendiquer d'une organisation pour porter des principes... Seul son noyau actif et éditorial, il en faut bien un, est en prise direct avec les ennuis administratifs, la censure et les cabales. Chacun décide de son niveau d'implication et fera ce qu'il aura à faire au moment où il faudra le faire et où il sera à ce moment puisqu'il est impossible de prévoir où, quand et comment vont se produire les événements qui permettront de faire émerger un Ordre.



Complotons, conspirons, soyons partout et nul part !



Soyons un culte à mystères, une franc-maçonnerie, une mafia.



Notre vision idéale du monde ne se réalisera pas totalement ni parfaitement dans la matière mais il faut en avoir une vision imaginale et accepter l'épreuve de la réalité et du présent comme seul réel. Trouver l'infini et l'éternité dans ce « présent toujours déjà présent » : car c'est là que réside l' « éternel retour » et nul part ailleurs. Il nous faut trouver cet essor ; cette « volonté de puissance », dans la « nostalgie du Sacré » et les joyeuses mélancolies qui l'accompagnent.



Un Ordre politique ?



Non !



Un Ordre poétique et épique. C'est l'Ordre qui devient le poème épique...



Un Ordre de l'esprit.



Nous faisons entièrement et totalement confiance aux hommes libres qui comprennent ce que nous exprimons ici et il n'y a pas besoin d'en dire davantage.



Sinon, ils ne nous restent que le renoncement et l'alignement à la parodie occidentale vers l'utopie chinoise, autrement dit la dystopie globaliste dans toute sa splendeur.



Le modéré qui voit un mal dans la totalité que nous évoquons et tremble de ce qu'elle pourrait supposer de « totalitarisme » ne pourra combattre le globalisme totalitaire et s'inquiète d'un changement qui s'opère essentiellement à l’intérieur des hommes. Et c'est un risque à prendre. C'est le réel et les événements qui créent les conditions de la « prise de pouvoir » puisqu'il n'est question que de ça. Nous pouvons perdre le contrôle de cet égrégore, de cette volonté de puissance supérieure, que nous mettons toutes nos forces à former, mais nous n'en perdrons le contrôle que par un manque de maîtrise, que par le mépris des principes et de l'éthique qui en découle. Le « génie européen » a le défaut de l'hybris et tout ce qui sous-estime ce défaut doit être violemment écarté. La courtoise grivoiserie ou la grivoise courtoisie des fidèles d'Amour est une façon d'exprimer le comportement « pagano-chrétien » que nous essayons d'incarner pour éviter toute vulgarité et tout puritanisme, retrouver la notion de panache qui caractérise notre civilisation sans tomber dans ses excès.



Quand on a prit toute la mesure et l'ampleur du Mal, on le défie.



La grande guerre spirituelle sera totale ou nous disparaîtrons dans la modération.



Quant à la guerre géopolitique, sur laquelle nous n'avons aucune prise, tous les moyens diplomatiques et multipolaires de la paix doivent être déployés pour combattre les guerres mais nous devons accepter l'éventualité de l'affrontement pour qu'il n'ait pas lieu. Le seul moyen d'éviter la guerre totale c'est de la préparer férocement, de dire non. Car nous devons faire avec la réalité telle qu'elle est et déjà les va-t-en-guerre de salon nous y plongent. Peut-être faudrait-il commencer par s'occuper de ceux-là...



La métapolitique n'est pas là pour remplir une fonction cathartique par le divertissement et le spectacle, nous faire oublier la présence de l'Adversaire que pourchasse le Grand Veneur dans l'immense forêt de l'autre côté de la Nuit. Le Grand Jeu des diplomaties souterraines s'est transformé en jeu vidéo mais le réel se réinvite dans le présent quand il le souhaite, pour le moment de façon aléatoire, et bientôt d'une manière permanente.



Il a déjà installé son ambiance, son temps et la qualité de l'air qui lui convient pour que lui et ses légions sortent de nous-même et survivent à la surface de la terre. L'enfer c'est les autres ? Voilà qu'il longe et renifle nos murs chaque nuits, traquant la moindre odeur de peur et de sympathie, d'ouvertures à lui ou, plutôt, de portes de sortie... Nous sommes les portails de l'Enfer, c'est la même porte qui mène à l'Enfer ou au Paradis.



La peur, ça n'est pas la méfiance ou la crainte, c'est l'ignorance, l’insouciance et l'inconscience de ce maraudeur qui traîne ses ombres et les installe où sa présence est ignorée, déniée.



Sonnons le cor et reprenons la grande chasse !



L'ambiance ! On ne prend pas suffisamment en compte l'importance de l'ambiance et de ce qu'elle dit de l'échange subtil d'un monde à l'autre, de la superposition du visible et de l'invisible. L'actualité des faits divers n'est rien comparé à la permanence malsaine de l'ambiance de derrière l'ambiance, au mal aise et au mal être qui planent d'ombres menaçantes dans l’atmosphère, ce climat mortifère qui voile notre Soleil, ce temps de chien que bravent les loups « à la vision d'aigle » de l'autre côté de la ligne...



« – Quelle logique ? Demanda-t-il d'un air mécontent... Le propre de notre action est justement de ne pas avoir de logique. C'est déjà beaucoup que nous ayons à nous mettre d'accord sur les précautions. Il n'y a pas entre nous de lien organique. L'idée de départ est de mon ami. Les moyens viennent de moi. La réalisation vous incombe. C'est tout. Notre solidarité joue sur les fins, non sur les moyens. Mais, avec des types comme vous, qui avez si longtemps vendu vos âmes à la politique et fait du double jeu une vertu, c'est une gageure peu confortable... Voici même la question que je me pose depuis que je vous connais, fit-il d'un ton dépourvu de toute amitié : Avez-vous réellement racheté votre âme ? » Raymond Abellio, La fosse de Babel, 15. Le dernier des Séphardim prophétiques provoque la colère d'un junker., p. 82, L'imaginaire Gallimard



Vous voulez un manuel de combat métapolitique ? Lisez La fosse de Babel.



La Fosse de Babel la littérature de combat d'une manière générale nous a plus apporté que tous les audios et vidéos que nous avons pu écouter et regarder ces vingt dernières années...

 




Vive l'Empire eurasiatique de la Fin !

07/02/2023

Lénine, Staline et Douguine sur l’internationalisme

 

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Qu’est-ce qu’un eurasiste, et plus généralement un citoyen digne de ce nom, pourrait trouver d’intéressant dans l’excavation des convictions de maîtres à penser d’une idéologie moribonde comme le marxisme-léninisme, qui pourtant eut une si grande importance dans l’histoire des idées ?

 

Pour nous, la question a déjà sa réponse : oui, un citoyen éveillé de 2023 peut tout à fait trouver une source d’inspiration dans le léninisme. De façon indirecte, en tout cas.

 

Ce que nous nous proposons de faire ici est l’esquisse d’une piste de réflexion qu’en à l’avenir de l’eurasisme, via l’angle de sa relation avec le marxisme-léninisme.

 

Lénine, via son ouvrage « Que faire ? », publié en 1902, avait déjà grandement influencé la doctrine des marxistes-léninistes, mais aussi bien au-delà des partis se réclamant du communisme, et jusqu’aux NR français et européens. L’intérêt NR pour le léninisme était d’abord et avant tout sa dimension subversive, dans l’organisation de la prise du pouvoir. L’imprégnation idéologique réelle était demeurée minime, voire nulle. Les eurasistes d’aujourd’hui doivent-ils se considérer comme les héritiers de cette posture quant à la question de l’internationalisme ? C’est très possible.

 

Lénine, dans le « Bilan de la discussion sur le droit des nations à disposer d’elles-mêmes » de 1916 affirmait que sa conception de la Nation était sans ambigüités, et que la démarche qui en découlait avait elle-même un « but unique », qui était « le rapprochement le plus étroit et la fusion de toutes les nations ». Lénine précise que le moyen de créer cette fusion est une « union libre » des nations, et considérait encore qu’un pays pouvait être favorable à « l’indépendance politique de sa nation », sans renier ses « obligations d’internationaliste ». Ce pays ne devait simplement ne jamais se confiner dans la « mesquine étroitesse nationale » et considérer la supériorité de l’intérêt général sur l’intérêt particulier dans l’expansion mondiale du socialisme marxiste.

 

Staline, dans ses « Principes du léninisme » de 1924 va conforter cette thèse : en effet, il déclarait que « le communisme sait que l’union des peuples dans une économie mondiale unique n’est possible que sur les bases d’une confiance mutuelle et d’un accord librement consenti », et il refuse le « chauvinisme métropolitain » de certains socialistes occidentaux de son époque, autrement dit la compromission de la gauche radicale avec les intérêts du Grand Capital, et notamment le soutien des partis se revendiquant socialistes à l’effort de guerre de leurs patries respectifs pendant la Grande Guerre.

 

Le Vojd proposait aussi un œil original sur les conflits de son époque entre puissances coloniales et luttes d’émancipation nationale : à ses yeux la constitution monarchique de certaines nations n’est pas nécessairement un obstacle à la « sape de l’impérialisme » comme le démontrait la révolte de l’émir afghan contre le Royaume-Uni dans les années 1920. De même, certaines luttes démocratiques pouvaient se montrer « réactionnaires » car leur but et leur effet était de « conforter l’impérialisme ». C’était l’exemple des sociaux-démocrates allemands comme Noske qui en 1919 ont fait tirer sur les prolétaires.

 

Le but de l’eurasisme quant à lui n’est pas l’opposition fondamentale des nations entre elles, puisque la légitimité absolue des Etats-Nations est niée, mais plutôt la reconnaissance d’autonomies civilisationnelles diverses et le droit de celles-ci à connaître un développement séparé, autonome, des unes par rapport des autres. Dans sa « Quatrième théorie politique », Douguine accepte tout à fait l’idée de fusion entre entités civilisationnelles, si celles-ci sont compatibles et si elles le désirent. Douguine est fondamentalement anticapitaliste (certes pas au sens de Marx, et donc de Lénine, car Marx voulait organiser la lutte contre un capitalisme né « il y a cinq mille ans », alors que le fondateur du néo-eurasisme désire plutôt la reprise en main du pouvoir économique par le pouvoir politique), et est opposé à une certaine conception universaliste des droits de l’Homme, que Marx considère comme une perversion bourgeoise.

 

L’idée d’une « économie mondiale » n’est pas non plus rejetée dans son principe par Douguine, qui souhaite d’abord et avant tout une émancipation mondiale d’un libéralisme global économique comme culturel. La différence est que Lénine envisage cette économie mondiale comme une interdépendance généralisée, ce qui n’est pas le cas de Douguine.

 

De Staline et de Lénine on peut donc retenir qu’internationalisme et nationalisme (au sens littéral) ne sont pas incompatibles tant que le nationalisme suit une voie socialiste marxiste et se construit par rapport au but ultime de l’internationalisme, ou de « fusion des nations ». Si ce but n’est pas consubstantiel à l’eurasisme, la différence avec l’eurasisme sera la foi qui n’est pas partagée avec les marxistes quant à la dictature du prolétariat, la disparition totale de la propriété ou encore la disparition de l’État. Mais à y bien regarder, l’étape final du marxisme est plus qu’hypothétique, et n’interdit en rien, pour un eurasiste, de considérer la nécessité d’un socialisme (du XXIe siècle) couplé avec une conception internationaliste qui pourrait être une fusion étatique, non culturelle, non civilisationnelle, des anciens Etats. Avec à terme, un Etat mondial, un Etat eurasiste planétaire, si l’on veut.

 

Jean Thiriart et Ernst Niekisch, inspirateurs d’Alexandre Douguine, avaient en leur temps envisagé un État mondial, qui serait l’étape succédant à celle de la « Grande Europe » pour le premier, et la suite d’une fusion germano-soviétique pour le second. Lénine et Staline avaient envisagé l’édification du socialisme mondial à partir de la Russie, et on peut se souvenir de la volonté de Niekisch de réaliser l’alliance entre URSS et Allemagne dans l’objectif de combattre « l’Occident libéral ».

 

Finalement, on peut donc considérer qu’à la pensée strictement douguinienne, pourrait s’ajouter l’édification mondiale d’un État planétaire « socialiste », qui nous semble nécessaire pour éradiquer le libéralisme globaliste, et qui serait parfaitement compatible et même complémentaire avec la conception traditionnelle de la société, reposant sur la Famille, la Foi, et un certain sens de la Hiérarchie.

 

Pour finir, nous suggérons de conserver deux principes formulés dans le marxisme-léninisme : Celui d’envisager comme but lointain mais ultime une fusion de tous les États, (et non des cultures et des civilisations), et celui de parvenir à construire une conception de la justice sociale qui soit applicable dans le monde entier. Et tout cela, en vue de construire un avenir débarrassé du virus libéral. Cela nous semble la condition sine qua non de la naissance de l’Eurasie de demain, comme de la garantie de sa survie.

 

Vincent de Téma

19/01/2023

Commentaire sur les considérations d’Alexandre Douguine quant à la relation eurasistes-identitaires

 

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Tout eurasiste, tout NR et même tout citoyen désireux de réfléchir, doit s’informer des vues d’Alexandre Douguine quant au « problème identitaire », et de ses conseils quant à la relation à entretenir avec les militants et représentants de la mouvance identitaire en Occident.

 

Précisons tout d’abord que Douguine distingue deux grandes catégories d’identitaires. D’un côté, nous avons les identitaires que l’on pourrait qualifier « d’occidentaux ». Ils sont antimusulmans, philo-atlantistes, et libéraux sur les questions économiques et sociales. Douguine considère ces gens comme des êtres manipulés par le « NOM », le Nouvel Ordre Mondial, qui les utilise pour servir sa propre conception libérale (au sens le plus riche) du monde. Alliés parfois malgré eux à l’Ennemi, aucune alliance avec eux, même temporaire, n’est possible, puisque cela reviendrait à pactiser avec l’Ennemi lui-même. Ces gens qui pour beaucoup d’entre eux sont partisans de la supériorité de la race blanche sur les autres races, ne seront jamais nos alliés.

 

Il peut aussi exister des ambiguïtés, des contradictions parfois subtiles dans la mouvance identitaire : Le GUD actuel, énième résurrection du syndicat étudiant de la droite nationaliste en France « Groupe union défense », semble hésiter entre un nationalisme-révolutionnaire authentique et un nationalisme racial sauce Dominique Venner, selon nous très estimable historien mais étranger au Juste Combat qui est le nôtre. On peut d’ailleurs noter, à l’instar de Laurent Ozon, la dérive d’une partie des identitaires français qui ont rejoint l’inénarrable Zemmour dans sa campagne présidentielle de 2022. Ces lointains cousins des racialistes allemands du siècle dernier ne rêvent que d’expulser tout ce qui de près ou de loin est Arabe ou Noir de France et d’Europe, et ce parce que les différences leur sont par nature insupportables. L’Institut Iliade, les Conversano et Rochedy en sont les expressions les plus médiatisées.

 

Alexandre Douguine refuse de défendre des Blancs pour la simple raison qu’ils sont des Blancs. Il précise d’ailleurs que c’est la race blanche qui a fait naître la Modernité. Autrement dit, c’est en notre sein que nos ennemis véritables, ces partisans de la Modernité, se trouvent, et ce sont eux les responsables du meurtre de la Tradition, et de tout ce que celle-ci rassemble : spiritualité comme justice sociale.

 

Il existe une deuxième catégorie de militants identitaires, hostiles aux Etats-Unis et défenseurs de la Tradition et des cultures historiques de l’Europe. Pour Alexandre Douguine, ces gens « ont raison » dans leur combat. Pour le philosophe russe, ces identitaires-là « s’ils aiment vraiment leur identité, doivent devenir eurasistes et rejoindre les traditionnalistes, les ennemis du capitalisme issus de tous les camps politiques, de toutes les races, de toutes les religions ou de toutes les cultures », comme il l’affirmait en 2014.

 

Ainsi, ces identitaires-là sont nos alliés naturels. Leur conception du monde serait simplement encore immature, ou plutôt incomplète, car n’allant au bout de sa propre logique. C’est lorsque ces gens auront compris que la lutte pour la survie des identités passe par la lutte contre le capitalisme financier que les choses évolueront dans le bon sens. Au final, nous ne pourrons que nous unir derrière la même bannière.

 

Douguine a illustré son propos en précisant que l’identitaire idéal serait un identitaire « de gauche », à la fois farouchement  anticapitaliste  et fervent défenseur des identités séculaires de la France, de l’Europe et du monde, et d’abord et avant tout de la leur. Mais, et c’est la différence avec les identitaires, avec la conscience que le véritable ennemi n’est pas celui d’une couleur de peau différente, mais celui qui l’a fait venir, et qui profite de sa présence. En un mot, le Grand Capital, pour reprendre la terminologie marxiste.

 

L’idée que le philosophe russe soulève mériterait un développement conséquent. D’autant que la France, patrie d’un certain socialisme, regorge d’exemples historiques que le marxisme a plus ou moins occulté du fait de sa suprématie historique à gauche. De Babeuf à Jaurès en passant par St-Simon, Proudhon et Fourier, ni les travaux théoriques, ni les études qui leur sont consacrées, ni les inspirations ne manquent, et encore moins les réalisations pratiques qui en furent le résultat. Il n’y a qu’à se servir dans les exemples du passé pour inventer demain.

 

Le socialisme ne peut être que le meilleur allié de l’eurasisme, et à travers lui, de l’identité des peuples.

 

Vincent de Téma