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10/04/2015

« Leur étoile ne connait pas de déclin » (Léonid Youzéfovitch)

 


 

Léonid Youzéfovitch, Le Baron Ungern - Khan des steppes, « Leur étoile ne connait pas de déclin », pp. 37-38, aux Éditions des Syrtes

 

Voici la généalogie d'Ungern telle qu'il l'expose lui-même à Ossendovski dans une conversation qu'ils eurent au printemps 1921.

 

« La famille des barons von Ungern-Sternberg appartient à une lignée dont les origines remontent à Attila. Du sang hun, germanique et hongrois coule dans les veines de mes ancêtres. Un des Ungern s'est battu aux côtés de Richard Cœur de Lion et fut tué sous les murs de Jérusalem. Même la tragique croisade des enfants ne se fit pas sans nous : Ralph von Ungern y trouva la mort à onze ans. Mon ancêtre direct, le baron Hans von Ungern-Sternberg, faisait partie de l'ordre des chevaliers Porte-Glaive qui apparut au XIIe siècle sur la frontière orientale de Allemagne pour combattre les païens – Slaves, Estes, Lettons, Lituaniens. Deux membres de notre famille tombèrent à la bataille de Grünwald. C'était une race guerrière de chevaliers enclins au mysticisme et à l'ascétisme, et leur vie a engendré un certains nombre de légendes. Heinrich von Ungern-Sternberg, surnommé "la Hache", fut un chevalier errant, vainqueur de tournois en France, en Angleterre, en Allemagne et en Italie. Il périt à Cadix dans un combat contre un adversaire espagnol digne de lui, qui lui fendit le heaume. Le baron Ralph von Ungern était un pirate, une terreur de la mer Baltique. Le baron Pierre von Ungern, chevalier et pirate lui aussi, possédait un château sur l'île de Dago. De ce nid de brigands, il régnait sur tout le commerce maritime des pays baltes. Au début du XVIIIe siècle, un certain Guillaume von Ungern, alchimiste, était bien connu en Europe sous le surnom de "Frère de Satan". Mon grand-père aussi était un bandit des mers : il faisait payer un tribu aux marchands anglais dans l'océan Indien. Les autorités britanniques mirent du temps à le pincer. Lorsqu’ils l'arrêtèrent enfin, ils le livrèrent au gouvernement russe qui l'exila en Transbaïkalie..."

 

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27/03/2015

L'Eurasisme face au Libéralisme (Action Française)

 

Conférence à Bordeaux du jeudi 13 mars, organisée par le Cercle Jean-Baptiste Lynch, traitant du sujet "L'eurasisme face au libéralisme" présenté par Charles Horace.

 

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Cette conférence s'inscrit dans le cadre de la campagne "Le libéralisme contre les libertés" initié par l'Action Française.


 

 

11/03/2015

Retour à l'Inde éternelle (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco, Le Retour des Grands Temps, Retour à l'Inde éternelle, pp. 266-268 , aux éditions Guy Trédaniel

 

Les meilleurs esprits occidentaux se sont utilisés à discourir à perte de souffle, depuis le début du siècle, sur l'agonie de la civilisation européenne et de ses valeurs fondamentales en voie de désintégration, et irréversiblement il faut croire. A l'heure présente, la situation est devenue radicalement autre : la civilisation européenne n'est plus en agonie, elle a enfin été admise à rejoindre les ténèbres de la mort. Ainsi se fait-il que la tâche des ceux des nôtres qui, plongés dans la plus parfaite clandestinité ontologique, sont encore en état de se battre ou croient l'être ne sera en aucun cas plus celle d'empêcher qu'une culture tragiquement périclitée ne meure, mais de pourvoir opérativement aux rituels occultes de sa mise en résurrection. L'ombre inapaisée de la dernière civilisation occidentale est ainsi conviée à des retrouvailles suprêmes avec Orphée, dieu de ses origines, dieu du retour de la mort. Mais, tout comme Dionysos, Orphée ne nous vint-il pas, lui aussi, de l'Inde ? Très secrètement, et même très clandestinement, en des temps et par des voies que certains retrouvent aujourd'hui ? Hölderlin, dans ses plus hautes, dans ses plus grandioses hymnologies de la fin l'avait profondément compris. Et Heidegger aussi, dans la mesure ou il avait eu a renoncer à la philosophie, exercice décadent et frappé d’impuissance, porteur de signes singulièrement funestes, pour ne plus se donner, dans les années sommitales de sa vie, qu'à la seule instruction du chant final de la poésie allemande.

 

Pour ceux des nôtres qui détiennent encore les attributions voilées des anciennes confréries héroïques de combattants d'une civilisation s'engouffrant, comme une autre Atlantide, dans les ténèbres océaniques de son auto-anéantissement historique et culturel, le sursaut salvateur de l'Europe et du Grand Continent eurasiatique et le mouvement de leur retour apocalyptique à la vie se doivent de passer par le ressourcement aux souffles revivifiants et noirs de l'Inde actuelle. "Le retour de Kali sera terrible", dit Olivier Germain-Thomas. Inde actuelle derrière laquelle se cache le mystère vivant de l'Inde éternelle ou, si l'on veut, de l'Inde antérieur, mystère aurifère et rouge, mystère de sang et d'ensoleillement ontologique, mystère unique d'une souche de sang unique, d'une souche de sang royale et solaire, mystère original de la Surya-Yamça. En tant que dieu du retour du Grand Continent eurasiatique à l'Inde antérieure, Orphée nous est donc, aujourd'hui, un dieu noir, mais, noir, il ne le sera pas toujours. Aussi, en attendant que le jour revienne, ou que nous-mêmes nous puissions retrouver, en nous, l'ancienne ouverture du jour en nous qui s'est éteinte, nous allons devoir nous résigner à porter les armes endeuillées de l'Orphée noir, dieu du retour nocturne, tragiquement et secrètement funèbre, à l'Inde d'aujourd'hui, telle que l'Inde en est venue à être elle-même aujourd'hui, elle-même apparemment non-épargnée. Orphée, dieu de l'Inde noire, dieu de retour occidental à l'Inde par les chemins des ténèbres ultimes.

 

Or, et aussi déconcertant que cela puisse paraître, aujourd'hui, en France, la seule tentative majeure, opérativement signifiante, du retour à l'Inde, à l'Inde dans son être d'aujourd'hui, se trouve assurée par Olivier Germain-Thomas, et par ce qu'il est tenu, ainsi, de représenter, qu'il le sache déjà lui-même ou pas tout à fait encore. D'où le statut d’exceptionnelle importance qu'il me semble qu'il faille tenter d'imposer à son Retour à Bénarès, confession déchirante et station métasymbolique déjà en place du grand mouvement de reflux qui véhicule aujourd'hui le retour à demi-clandestin des plus avancés des nôtres vers la patrie de leur plus profonde, de leur plus occulte prédestination activiste. Retour ontologique vers une patrie préontologique, pénétration tragiquement subversive des tenants et des aboutissants de nos dernières et plus sombres impermanences crépusculaires vers ces hauts lieux d’identité transcendantale que recouvrent, en nous-mêmes et sur la Frontière Nord du monde et de l'anti-monde, de l'être et du non-être, les neiges himalayennes de notre antériorité la plus immaculée, et sans doute encore la plus virginalement intacte.

 

Olivier Germain-Thomas : Enfin la terrasse. Je regarde le soleil.

 

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