20/03/2018
Le complotisme, cet anaconda dont nous écraserons la tête à coups de talon (Parousia)
Le complot, c’est comme le genre (« gender ») : le problème ne réside pas dans l’authenticité de son existence, mais dans le systématisme typiquement moderniste de la théorie qui l’exploite.
Au paroxysme stalinien de la révolution communiste mondiale conçue toujours selon la thèse du stalinisme : « la révolution en un seul pays », le grand capital américain devait opposer ainsi un « mouvement trotskyste », une internationale contre-stratégique utilisant subversivement le socialisme, en tant que vaccin, comme nous venons de le dire ».
Lire la suite sur Parousia
Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | |
Déclaration (Cercle Proudhon)
Les Fondateurs du cercle Proudhon et Rédacteurs des Cahiers : Jean Darville, Henri Lagrande, Gilbert Maire, René de Marans, André Pascalon, Marius Riquier, Georges Valois, Albert Vincent - Les Cahiers du Cercle Proudhon - Premier Cahier Janvier-Février 1912 - Déclaration - pp. 177 à 179 - aux éditions Kontre Kulture (Précédé du mémoire de Pierre de Brague Le Cercle Proudhon ou l'existence d'une révolution conservatrice française)
Les Français qui se sont réunis pour fonder le Cercle P.-J. Proudhon sont tous nationalistes. Le patron qu'ils ont choisi pour leur assemblée leur a fait rencontrer d'autres Français qui ne sont pas nationalistes, qui ne sont pas royalistes et qui se joignent à eux pour participer à la vie du Cercle et à la rédaction des Cahiers. Le groupe initial, ainsi étendu, comprend des hommes d'origines diverses, de conditions différentes, qui n'ont point d'aspirations politiques communes, et qui exposeront librement leurs vues dans les Cahiers. Mais républicains fédéralistes, nationalistes intégraux et syndicalistes, ayant résolu le problème politique ou l'éloignant de leur pensée, tous sont également passionnés pour l'organisation de la cité française selon des principes empruntés à la tradition française qu'ils retrouvent dans l’œuvre proudhonienne et dans les mouvements syndicalistes contemporains, et tous sont parfaitement d'accord sur ces points :
I La démocratie est la plus grand erreur du siècle passé. Si l'on veut vivre, si l'on veut travailler, si l'on veut posséder dans la vie sociale les plus hautes garanties humaines pour la Production et pour la Culture, si l'on veut conserver et accroître le capital moral, intellectuel et matériel de la civilisation, il est absolument nécessaire de détruire les institutions démocratiques.
II. La démocratie idéale est la plus sotte des rêveries.
La démocratie historique, réalisée sous les couleurs que lui connait le monde moderne, est une maladie mortelle pour les nations, pour les sociétés humaines, pour les familles, pour les individus. Ramenée parmi nous pour instaurer le règne de la vertu, elle tolère et encourage toutes les licences. Elle est théoriquement un régime de liberté ; pratiquement elle a horreur des libertés concrètes, réelles et elle nous a livrés à quelques grandes compagnies de pillards, politiciens associés à des financiers ou dominés par eux, qui vivent de l'exploitation des producteurs.
III. La démocratie enfin a permis, dans l'économie et dans la politique, le rétablissement du régime capitaliste qui détruit dans la cité ce que les idées démocratiques dissolvent dans l'esprit, c'est-à-dire la nation, la famille, les mœurs, en substituant la loi de l'or aux lois du sang.
IV. La démocratie vit de l'or et d'une perversion de l’intelligence. Elle mourra du relèvement de l'esprit et du rétablissement des institutions que les Français créent ou recréent pour la défense de leurs libertés et de leurs intérêts spirituels et matériels. C'est à favoriser cette double entreprise que l'on travaillera au Cercle Proudhon. On luttera sans merci contre la fausse science qui a servi à justifier les idées démocratiques et contre les systèmes économiques qui sont destinés, par leurs inventeurs, à abrutir les classes ouvrières, et l'on soutiendra passionnément les mouvements qui restituent aux Français, dans les formes propres au monde moderne, leurs franchises et qui leur permettent de vivre en travaillant avec la même satisfaction du sentiment de l'honneur que lorsqu’ils meurent en combattant.
Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | |
Sur les quais de Massalia en 330 avant notre ère (Jean Mabire)
Jean Mabire, Thulé - Le Soleil Retrouvé des Hyperboréens, Vers la mystérieuse Terre du Nord, Sur les quais de Massilia en 330 avant notre ère, pp. 16 - 17, Pardès
En commencement ce livre, je n'en savais guère plus sur la réalité de Thulé que ce qu'on peut en lire dans les histoires des explorations maritimes - qui ne sont monotones que pour les terriens et restent pour les hommes hantés par l'océan les plus fascinant récits - qui ne connaît la joie de voir, peu à peu, une terre inconnue s'affirmer au-dessus des vagues, rompant la rectitude absolue de la ligne d'horizon où le ciel dévore la mer, celui-là risque finalement de ne rien comprendre à ce livre.
L'aventure de notre monde hyperboréens appartient au vent, aux brumes et aux tempêtes, comme elle appartient au soleil. Le Nord est la lumière, mais il est aussi le froid et la glace. La mer reste notre vraie patrie, celle qui ne connait plus de frontières et se soumet à notre force et à notre cœur. Car le voyage de Pythéas reste une victoire de la volonté sur le froid, la terreur et l'obscurité.
Je connaissais la raison "officielle" du périple entrepris par le célèbre Massaliote, vers - 330 : trouver une route maritime directe pour rapporter dans sa patrie l'étain de Cornouailles et l'ambre de la Baltique. Ceux qui dirigeaient alors le destin de la cité trouvaient que les interminables et hasardeux transports par terre, à travers tout le continent celtique, obéraient vraiment par trop leur négoce. L'ambition lucrative rongeait Massalia et la grande cité gardait l'ambition de régler un jour ses comptes avec Carthage, sa rivale.
Mais l'esprit de négoce ne m'expliquait pas tout. Les archontes qui gouvernement aristocratiquement la ville se demandent s'il n'existe pas, vers la mer libre et le Nord, quelque continent mystérieux, dont le contrôle leur donnera la puissance matérielle et aussi spirituelle. L'ambition des Hellènes de Massalia apparait forcené. Il existe dans cette ville une soif d’entreprise et de puissance, qui distingue ces Grecs colonisateurs des Ibères et des Ligures peuplant les rivages européens de la Méditerranée. Confuse nostalgie de la grandeur dorienne. Rêve transmis par la seule tradition d'une terre mystérieuse et sacrée, où serait né le peuple-source. Les Hyperboréens sont bien davantage imaginés comme des ancêtres que comme des contemporains. Retrouver leur pays, c'est pour les Massaliotes, retrouver leurs racines mythiques.
Archontes, commerçants et amateurs rêvent tous de cette exploration vers la mer libre.
Que le voyage rapporte ambre et étain importe finalement moins que de renouer le lien, tranché depuis la nuit des temps, mais dont parlent encore les Hellènes quand ils évoquent les lointaines terres nordiques d'où sont partis les conquérants ancestraux. A voir revivre les Massaliotes de ce siècle de splendeur, je commençais à comprendre que l'Orient n'était pas perçu par eux comme le berceau de leur race, mais, au contraire, comme l'ennemi. La séculaire rivalité avec les Carthaginois actualisait le choc de deux mondes antagonistes. Déjà, grâce à Pythéas et à ses compatriotes, je pouvais comprendre que dans l'Antiquité, voici deux millénaires et demi, entre le déclin d'Athènes et le règne de Rome ce que nous appelons aujourd'hui le Nord et le Sud délimitaient les extrêmes d'une même aventure humaine. Cavaliers doriens et marins massaliotes devenaient alors, pour moi, les descendants méridionaux des Hyperboréens. La Côte d'Azur était encore une Côte du Bronze. Rien ne venait plus séparer dans mon enquête passionnée,la Crète d'une autre île sacrée: Héligoland. les fouilles archéologiques montrent une parenté que ne comprennent, certes, pas ceux qui s’obstinent à nier la réalité ancestrale de Thulé.
Alexandre est venu, qui a renoué le lien solaire unissant autrefois les montagnes de Macédoine aux plaines de l'Indus. Le grand conquérant a tenté de rassembler des frères dispersés. Elle va demeurer longtemps, dans tout le monde hellénique, la nostalgie de cette épopée! Massalia veut, à son tour, apporter le poids de son génie maritime à cette redécouverte des liens du sang et de la foi. C'est vers l'Ouest qu'il faut parti désormais. Au-delà des "colonnes" du dieu Hercule, qui séparent la Méditerranée de la mer libre, la route qui s'ouvre, c'est la route vers soi-même.
La navigation de Pythéas s'inscrit ainsi, à qui connaît l'origine commune des peuples d'Europe, dans le grand cycle de l’Éternel Retour. Malgré les périls de l'océan et de l'inconnu, ce voyage sera bien davantage une redécouverte qu'une exploration.
Le personnage de Pythéas prend alors toute sa vraie dimension. Astronome, mathématicien, géographe, c'est tout autant un lettré et un savant qu'un marin. Les timouques, ces négociants qui le pressent de partir à al recherche de l'ambre et de l'étain, lui donnent enfin l'occasion de vérifier ses calculs. Il sait qu'ils lui offrent surtout la possibilité de retrouver ses racines.
Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | |