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15/12/2014

Le gaullisme, une doctrine du déchiffrement (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco, La confirmation boréale, Sur le grand tournant actuel du gaullisme, « Les desseins du prince ne sont bien connus que par l'exécution », pp. 248-252, aux éditions Alexipharmaque

 

Avec des moyens somme toute dérisoire comparés à ceux dont disposaient ses adversaires, l’aventure politico-historique du gaullisme a été une entreprise essentiellement désespérée, poursuivant inlassablement son opposition acharnée à la double conspiration anti-européenne de dimension planétaires et de profondeur suprahistorique constituée par les États-Unis et l'URSS. Et alors qu'il était inconcevable qu'il puisse réussir, étroitement bloqué comme il se trouvait par l’étau fatidique de la perpétuation de fait des accords de Yalta, le général de Gaulle avait quand même fini par l'emporter sur toute la ligne.

 

Avec cette décision résolue, inconditionnelle – l'Entschlossenheit heideggérien – de la foi visionnaire, ontologiquement engagée, le général de Gaulle, dans une solitude glaciale, a néanmoins poursuivit sans relâche, d'échec en échec plutôt que de réussite en réussite, l’œuvre de redressement qu'il avait faite sienne, la mission secrète qui lui avait été confiée par la Providence, à savoir, au-delà de la décolonisation et de ses arrières-batailles, celle de ramener la France à son statut antérieur de superpuissance politique planétaire, afin qu'il en fasse l'instrument suractivé de la mise en place de l’unité impériale européenne grand-continentale. Car, derrière le redressement de la France, le générale de Gaulle n'a pas un seul instant cessé de viser le redressement suprahistorique final de la plus Grande Europe.

 

Aussi, à regarder avec une attention entendue ce qu'auront été les cinq grandes échecs du gaullisme au pouvoir, l'image en creux se précisera-t-elle mieux, devant nous, des arrière-pensées du « grand dessein » politico-historique révolutionnaire que nourrissait confidentiellement le général de Gaulle tout le long de ses batailles politiques immédiates. La grille de déchiffrement de ces cinq échecs est décisive.

 

1) En premier lieu, il faut considérer l'échec de ce qu'aurait dû être l'intégration politique totale franco-allemande, la constitution – la reconstitution – immédiate, de fait, d'un Pôle Carolingien, par l'union de la France et de l'Allemagne, les deux pays ne faisant plus qu'un, avec un seul gouvernement et une seule identité politico-administrative, afin que l'on puisse ainsi mettre en œuvre l'intégration politique accélérée de l'ensemble de l'Europe de l'Ouest. A juste titre le général de Gaulle avait-il donc défini l'union politique franco-allemande comme une Révolution Mondiale, eine Totale Weltrevolution.

 

On sait que le chancelier Konrad Adenauer avait été entièrement gagné à ce projet lors des trois jours qu'il avait passé à Colombey les Deux Églises, hôte personnel du général de Gaulle, mais que la décision finale a échouée à causes des déficiences de l'appareil politique ouest-allemand gangrené par les séquelles démocratiques de l'occupation, complètement tenu comme celui-ci se trouvait par les États-Unis, qui s'y opposaient farouchement. On en subit jusqu'à présent, et de quelle dramatique manière encore, les conséquences de ce premier grand échec gaulliste, qui fut aussi un échec terrible pour l'ensemble du continent européen, notre échec fondamental.

 

2) Il y eut ensuite l'issue malheureuse de la tentative de libération du Québec, où le général de Gaulle avait essayé d'installer une tête de pont politico-stratégique européenne, base d'une future grande politique d'intervention européenne au cœur même de l'espace continental des États-Unis, antécédents ainsi, prophétiquement, sur l'actuelle opération d'investissement supracontinentale des États-Unis qui, à travers leur intervention politico-militaire dans le Sud-est européen, en Bosnie et au Kossovo, viennent établir, à leur tour, en inversant la continent européen. Tête de pont à partir de laquelle les États-Unis comptent entamer le processus sur le terrain de leur prochaine entreprise d’assujettissement politique de l'ensemble de l'Europe – de l'Ouest et de l'Est – et cela surtout pour empêcher que la Russie ne puisse y pourvoir son rôle suprahistorique décisif par l'intermédiaire de l'axe transcontinental Paris-Berlin-Moscou, qui constitue, aujourd'hui, le principal soucis géopolitique de Washington. Avec le ratage de la libération du Québec, la géopolitique gaulliste d'attaque s'est vue interdire l'ouverture planétaire décisive de son « grand dessein  » confidentiel. Deuxième coup de barre après l'échec de l'intégration politique totale de la France et de l'Allemagne, le ratage de la libération du Québec avait en fait sonné le glas de l'entreprise géopolitique impériale de la France gaulliste, en arrêtant brutalement sa marche en avant révolutionnaire.

 

3) Le troisième grand échec du général de Gaulle apparaît comme avoir été celui de sa doctrine de la participation, derrière laquelle se tenait sa volonté d'une rupture, d'un renversement révolutionnaire de fond, à la fois ultime et total, des structures capitalistes en place, rétrogrades et subversives, tenues par en dessous par la conspiration mondialiste et apatride permanente. La doctrine gaulliste de la participation s'utilisant à installer un régime social révolutionnaire , issu d'un pacte féodal de type nouveau et visant la mise en état d'une nouvelle féodalité impériale grand-européenne où la lutte de classe et jusqu'à la notion de propriété elle-même se trouvaient dépassés par la nouvelle réalité révolutionnaire d'une identité impériale autre, par un autre commencement impérial de la société changée dans ses profondeurs, transfigurée. Ce sont les propres défaillances de l'appareil d’État gaulliste lui-même qui avaient permis la disqualification sur le terrain de la doctrine de la participation, et en premier lieu l'opposition sournoise et décidée, l'action subversive en profondeur de George Pompidou, l'homme de l'emprise capitaliste de fait et de la Banque Rotschild, l'inertie administrative et le sabotage politique dans l'ombre l'ayant finalement emporté sur la volonté révolutionnaire du général de Gaulle, que soutenaient néanmoins dans son combat des hommes comme François Ferroux et René Capitant, héros de l'entreprise de libération sociale révolutionnaire de la France et de l'Europe, aujourd'hui plus ou moins oubliés, mais dont l'heure reviendra.

 

4) Mai 1968, enfin : le général de Gaulle saura finalement faire face, mais, un an plus tard, la vague de fond déclenchée, en mai 1968, par les services spéciaux de Washington et les structures clandestines de l'intérieur et de l’extérieur de la France dans les ens de son autodestitution, l'emportera quand même, et ce sera, à terme, la fin du gaullisme. L’extraordinaire conspiration de mai 1968 avait été rendue possible, avant tout, par la faillite totale des services de renseignement politico-stratégiques du régime gaulliste en place, qui s'étaient très à dessein laissés empêcher de prévoir ce qui était en train de se manigancer souterrainement, ainsi que par l"inconcevable trahison politique concertée et l'ineptie foncière de ses propres structures politico-adminstratives d’État, inadéquates, dépassés, nocives, et sans doute, finalement, aussi, complices.

 

5) Et vint, en 1969, le départ soi-disant volontaire du général de Gaulle de la direction des affaires. En fait, au-delà du double prétexte du referendum fatal – d'une part, la liquidation de l'intolérable contentieux du Sénat, abcès de fixation, centrale diversionniste de sabotage et de trahison permanente de la ligne gaulliste du régime et, d'autre part part, le début de processus de fédéralisation intérieure de la France libérant ses régions du carcan jacobin, préliminaire et en quelque sorte répétition générale de ce qu'allait devoir être la Grande Europe impériale des régions – il y avait, dans le boutoir référendaire que s'était imposé le général de Gaulle, la nécessité d'une réaffirmation abyssale de la volonté nationale de le suivre et de le soutenir sans faille avant le grand saute n avant par dessus la ligne de rupture intérieure de l'histoire finale de la France, que l' « homme des tempêtes » s'était enfin formellement décidé d'imposer à la France, qu'il voulait abruptement engager dans l'aventure révolutionnaire totale dont il portait en lui la tragique exigence depuis déjà la fin de la dernière guerre. Sur un dernier coup du destin, il avait, comme il en avait l'habitude, joué le tout pour le tout, et tout perdu d'un seul coup. 

 

On sait néanmoins que l'échec du referendum – et dont le départ du pouvoir du général de Gaulle – avait été le résultat – encore et toujours – de la trahison politique de sa propre garde rapprochée, Gerges Pompidou ayant encore une fois joué contre lui, ainsi que Valéry Giscard d'Estaing, la droite réactionnaire, capitaliste et versatile, étant ainsi parvenue à faire écarn entre la décision révolutionnaire du général de Gaulle et l'attitude à son égard de la nation induite en erreur, égarée sans son choix, éberluée et comme menée hypnotiquement à l'abattoir de l'histoire, sans recours.

 

De la présente analyse donc du parcours suivi par la gaullisme au pouvoir, il se dégage, y inclus – et peut être même surtout – de la série révélatrice de ses échecs – perpétrés, tous, ces échecs, de plus en plus fatidiques, exclusivement en termes de haute trahison, ce qui ne laisse pas, à ce qu'il me semble, d'être hautement, très hautement significatif l'évidence qu'une conscience, qu'une volonté, qu'une prédestination d'une envergure littéralement suprahistorique avait toujours conduit la marche de Charles de Gaulle vers son objectif transcendantal secret, à savoir la mise en place d'un dispositif politico-historique révolutionnaire en téta de pouvoir installer à terme cette fédération impériale grand-continentale représentant la première ouverture vers le mystère final du Regnum Sanctum. Depuis le début jusqu'à la fin ses pas ont été conduits, depuis le début jusqu'à la fin il a été mené depuis l'invisible. Le parcours du général de Gaulle a été fondamentalement médiumique. suite : Le « génie du renouveau » précédent : « Les desseins du prince ne sont bien connus que par l'exécution »

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« Les desseins du prince ne sont bien connus que par l'exécution »

 

Jean Parvulesco, La confirmation boréale, Sur le grand tournant actuel du gaullisme, « Les desseins du prince ne sont bien connus que par l'exécution », pp. 247-248, aux éditions Alexipharmaque

 

Sachant, à présent, que le sanctuaire de réception du Regnum Sanctum dans le visible n'est autre que ce que nous appelons, nous, l'Empire Eurasiatique de la Fin, on peut comprendre quelle aura été l’incommensurable importance du travail souterrain de préparation et de mise en œuvre de son propre projet impérial « pour la Paix Mondiale » auquel le « concept absolu » Charles de Gaulle s'est héroïquement et très discrètement livré, en en dissimulant les traces vives et jusqu'aux signes annonciateurs eux-mêmes, depuis déjà la fin de la dernière guerre : derrière le projet géopolitique fondamental du  « gaullisme de la fin » interpellant le Grand Continent Eurasiatique, qui œuvre depuis le début à la mobilisation impériale européenne grand-continentale, se cachait, en fait, pour traverser les empêchements de l'histoire en cours, le « grand dessein » occulte de l'Empire Eurasiatique de la Fin, lequel dissimulait lui-même la vision resplendissante du mystérieux Regnum Sanctum d'au-delà de l'histoire.

 

Derrière sa part visible, immédiatement politique, le pouvoir dont le « concept absolu » Charles de Gaulle s'est trouvé régulièrement investi et dont il a usé dans les règles requises par ses engagements démocratiques de circonstance, n'a jamais été, en fait, qu'un pouvoir de haute subversion, la subversion du pouvoir lui ayant fourni tous les pouvoirs de la subversion, la subversion révolutionnaire impériale pour la paix, pour l'établissement de ce Règne de la Paix qui n'est qu'une autre figure du Regnum Sanctum.

 

Aussi son combat révolutionnaire, son œuvre de subversion contre-stratégique totale, qu'il poursuivait au jour le jour, disposait-il, en même temps, d'une autre face, transcendantalement tournée vers la zone secrètement déjà pacifiée où se tenaient, immobiles, les buts ultimes, occultes, de son action d'ensemble œuvrant pour l'avènement encore lointain de Regnum Sanctum, dont, cependant, les irradiations surpuissantes pénétraient, sans que l'on s'en eût rendu compte, comme un souffle ardent et vivifiant, le front de sa marche en avant. Aussi la doctrine en action du gaullisme n'est-elle en rien une doctrine d'enseignements, mais une doctrine de déchiffrement : « Les desseins du prince ne sont bien connus que par l'exécution » disait, déjà, Bossuet.

 

En tant que doctrine de déchiffrement, l'action politique transcendantale et révolutionnaire du « concept absolu »  Charles de Gaulle restera donc, jusqu'à la fin, ce en quoi et par quoi se montreront à nous les directives ardentes du combat qui est nôtre, et que nous aussi nous poursuivons jusqu'à la fin. suite : Le gaullisme, une doctrine du déchiffrement précédent : Assumptia est Maria

 

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12/12/2014

Assumptia est Maria (Jean Parvulesco)

Jean Parvulesco, La confirmation boréale, Sur le grand tournant actuel du gaullisme, Assumptia est Maria, pp. 245-247, aux éditions Alexipharmaque

 

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Mais comme il ne se peut absolument pas qu'il y ait, jamais, un grand changement impérial de l'histoire sans un renouvellement de religion lui correspondant, quel serait ce renouvellement de religion auquel il faudra que nous nous attendions ?

 

D'ailleurs, ce n'est pas le changement impérial qui amène un changement de religion, mais tout le contraire : c'est le renouvellement de la religion dans l'invisible qui provoque le changement impérial de l'histoire dans le visible.

 

La religion ordonne.

 

La Salette, Lourdes, Fatima, et Medjugorje. Les apparitions mariales se succèdent. Tous les signes sont là, qui depuis la moitié du siècle dernier, annoncent l'immense changement marial qui est en train de se faire au sein du catholicisme romain : le Règne de Marie est proche, règne fondamentalement apocalyptique et eschatologique, règne final de l'histoire, règne de la nouvelle souveraineté nuptiale et cosmique de celle qui, désormais, deviendra de plus en plus l’Épouse de Dieu dans l'éternité après avoir été sa Mère dans les temps de mystère de l'Avent de ses mystérieuses épousailles engagées dans la spirale indéfiniment montante de l'Unique Amour. 

 

Le renouvellement de la religion qui, dans l'invisible, en appelle au changement impérial de l'histoire de ce monde-ci à sa fin sera donc celui qui va poser l'intégration théologique et dogmatique du Quatrième Terme mariai au mystère abyssal de la Trinité, l'élévation de ce Quatrième Terme mariai à l'état de son éveil nuptial célébrant les noces éternelles de l'Agneau Apocalyptique. C'est la mise en mouvement du mystère de la Trinité par l'intégration en son sein du Quatrième Terme mariai qui fera leurs noces ardentes apparaissent au fond des cieux ultimes comme la Couronne de Feu de leur suprême accomplissement cosmique, comme cette vertigineuse Fulgens Corona qu'avait entrevue Pie XII.

 

Or, à ce qu'il paraîtrait, c'est au-dessus de l'Inde que va se trouver appelée à tournoyer, bientôt, conspirative, la fulgurante Couronne de Feu de la suprême glorification cosmique de Marie.

 

Comme on le voit, l'Inde, aujourd'hui, la plus Grande Inde, est en train de retrouver, à nouveau, les chemins de l'histoire active, et d'après la vision apocalyptique fondamentalement mariale de Saint Maximilien Kolbe ce sera sans doute l'intervention de la plus ancienne religion védique de l'hindouisme dans le courant de la théologie visionnaire du catholicisme à venir qui fournira à celui-ci les fondations vives de son profond renouvellement mariai dans le cadre de notre futur Empire Eurasiatique de la Fin.

 

Je relèverai aussi le fait que lors de son séjour apostolique au Japon, saint Maximilien Kolbe avait également pressenti une future grande émergence du catholicisme dans le pays du Soleil Levant, une émergence, aussi, fondamentalement mariale, s'appuyant sur l'identification nuptiale d'Amaterasu, la vierge solaire fondatrice de la dynastie impériale régnante du Japon, à une figure prophétique de Marie et du Regnum Mariae impérial de la fin de l'histoire. 

 

Aussi peut-on demander si la mise en piste politico-historique de notre futur Empire Eurasiatique de la Fin, impliquant l'intégration à terme de l'Inde et du Japon au dessein révolutionnaire impérial grand-continental déjà en cours d'accomplissement, ne serait-il pas plutôt la face visible de la vertigineuse remontée mariale qui s'annonce dans l’invisible. Et si l'avènement prévu de l'Empire Eurasiatique de la Fin et l'intégration, donc, à terme, de l'Inde et du Japon à l'unité grand-continentale à nouveau, ainsi, reconstituée, ne seraient-ils pas, en fait, la conséquence historique immédiate de ce qui va se faire, de ce qui est déjà en train de se faire, souterrainement, au niveau de l'émergence en cours d'affirmation suprahistorique de ce Regnum Mariae qui va devoir trouver en Inde, ainsi qu'au Japon, l'espace de renouvellement prévu pour ses développements providentiels à venir ?

 

Maintenant, il ne reste plus que la proclamation à obtenir, par nous autres, de Rome, du nouveau dogme de la Souveraineté Cosmique et Nuptiale de Marie, pour que les temps de l' « accomplissement final » soient irrévocablement mis en branle, pour que nous entamions secrètement la temporalité transhistorique du Regnum Sanctum

 

En même temps, de par le mystère même de sa prédestination, notre génération se trouve entièrement comptable de l'engagement révolutionnaire impérial porteur de la charge, de la mission de veiller aux mobilisations politico-historiques appelées à bâtir, à faire s'élever les assises de notre futur Empire Eurasiatique de la Fin : ce qui doit être fait, c'est nous qui le ferons. Dans les temps prescrits.

 

suite : « Les desseins du prince ne sont bien connus que par l'exécution » précédent : Face au Grand Continent Eurasiatique