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08/01/2015

Les Deux Étendards : la Tradition face à l'Anti-Tradition (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco, Le Retour des Grands Temps, Nous sommes l’Église de la Fin, Les Deux Étendards : la Tradition face à l'Anti-Tradition, pp. 434-439, aux éditions Guy Trédaniel

 

En fait, il s'agit de procéder au rassemblement final des forces vives de la Tradition, dans le sens guénonien et sempiternel du terme, face aux plans de prise en main criminelle et de domination totale du monde et de son histoire présente et à venir par les puissances déjà en action, déjà presque victorieuses, de l'Anti-Tradition et du Mystère d'Iniquité se tenant derrière celle-ci. Cette confrontation prévisible, imminente de la Tradition et de l'Anti-Tradition – déjà, il y a un demi-siècle, Pie XII en était venu à s'écrier que le conflit entre le Christ et l'Antéchrist prend des formes gigantesques – aura donc à décider du sens ultime, de la forme définitive des rapports de la race humaine avec son propre devenir, avec les aboutissements irrévocables de celle-ci : le surhomme christologiquement divinisé avec la ligne traditionnelle, catholique et polaire, de la Tradition, ou le sous-homme bestialisé avec la ligne infernale de l'Anti-Tradition. Et l'on y retrouve, ainsi, la figure agissante de la méditation apocalyptique fondamentale de saint Ignace de Loyola qui a tant passionné les nôtres, la figure de la méditation des Deux Étendards.

 

Déjà, avec la fin annoncée des idéologies, l'histoire – la « grande histoire » entrait sous la juridiction providentielle de la théologie active, et déjà l'histoire elle-même devenait théologie avec la naissance, en son sein même, du mouvement des profondeurs qui voulait donner à la théologie – j'entends au catholicisme – les missions d'un suprême intervenant dans le cours final de l'histoire, dont l'accélération même, dans sa course vers une sorte de conclusion à la fois encore inconcevable mais déjà pressentie, révélait, à qui savait y voir, l'imminence désormais assurée de ce a quoi, à l'heure présente, il nous est demandé de faire face au péril de plus que la vie, au péril même de la condition surnaturelle de l'humanité sauvée par le sacrifice sanglant de l'Unique Seigneur de la Vigne. Les temps ardents de l'intelligence cachée dans le Vin de Sainteté reviennent-ils ?

 

Ainsi, suivant la nouvelle perspective métahistorique entrouverte, aujourd'hui, devant nous, par les premiers annoncements du Projet Troisième Millénaire, bien d’initiatives catholiques d'un assez récent passé prennent-elles une signification révélatrice, entière, immédiatement décisive, s'éclaircissant de l'intérieur. Et pourtant, ces initiatives, tout à fait révolutionnaires en leurs temps, qui avait alors su les comprendre à leur plus juste niveau de fait ? Mais de quelle initiative parle-t-on en l’occurrence ?

 

Précisons. Le Mouvement pour un Monde Meilleur (MMM) de Pie XII, qui avait voulu faire, du catholicisme ouvertement mobilisé à l'avant-garde de l'histoire, comme un autre Ordre du Temple, une force de bataille supranaturelle engagée contre le front des ingérences dévastatrices de la Puissance des Ténèbres secrètement en première ligne à l'issue de la guerre planétaire de 1939-1945, et détenant en son pouvoir le gigantesque appareil criminel des masses communistes et de leurs hiérarchies d'encadrement et de guerre clandestine ; ainsi que le très extraordinaire corps d'enseignements eschatologiques – voire apocalyptiques – si hautement inspirés qu'avait su mobiliser et proclamer, à « l'heure la plus noire », le même Pie XII, pour qu'ils servent à confronter, à armer ce que lui-même appelait, alors, le mystère du prochain Renouveau intérieur, résurrectionnel et cosmique de l’Église, et la venue à terme de ce mystérieux Réveil devant y trouver son accomplissement suprahistorique immédiat, et son Règne ; tout comme, plus tard, sous d'autres pontificats, les profonds remous précédant l’événement vertigineux du Concile Vatican II – malheureusement détourné de ses buts premiers, surnaturels, et jusque dans son identité même, par les forces infernales négativement à l’œuvre de l’Anti-Église agissant au sein même de l’Église – et de ce que le même Concile Vatican II eût pu être si on en avait pu sauver ce qui n'avait pas pu l'être.

 

Toutes ces initiatives, et bien d'autres, mieux dissimulés sans doute, avaient été, aujourd'hui on est en état de le comprendre, et de le comprendre d'une manière active, autant de tentatives préliminaires, autant d'approches successives du travail souterrain continuellement accompli par le Saint-Esprit dans le but de faire qu'à la fin surgisse, culminative, éblouissante, la figure apocalyptique de la mission directe de l’Église dans l'histoire. Car, en cette fin presque déjà au-delà de toute fin, l’Église – je veux dire l’Église en tant que telle – devra agir, imposer sa propre volonté révolutionnaire et ses propres révélations, sa propre dialectique du renversement totale, au sein de l'histoire du monde en tant que tel, au terme de l'histoire de ce monde en tant que telle. Nous y sommes, l'heure est venue.

 

Cependant, et à cause de tout cela précisément, un formidable travail de surveillance et de contrôle spirituel et contre-stratégique direct, de tous les instants, devient plus que jamais nécessaire, une question de vie ou de mort, une question de vie éternelle et de mort éternelle, de la part des forces vives invitées à répondre à la mobilisation inconditionnelle qu'exige déjà, à présent, une entreprise traditionaliste de dimensions planétaires, immédiatement métahistoriques, comme celle du Projet Troisième Millénaire. Et celui-ci attirant tout à lui.

 

Car, déjà, une vaste structure désinformationnelle se met actuellement en place, cherche ses marques diversionnistes et d'encerclement accéléré par rapport aux positions préannoncées du Projet Troisième Millénaire.

 

D'une manière assez paradoxale, la première ligne d'attaque en cours contre le Projet Troisième Millénaire provient de certains milieux intégristes – dans le sens fondamentaliste du terme – qui œuvrent en utilisant des arguments, des « dénonciations » essentiellement fondamentalistes, qui mettent en branle des cercles, organisations, instances d'influence ouvertement fondamentalistes. Ainsi, l'affirmation, mise en ventilation par le trébuchement de certaines officines plus ou moins spécialisées, et plus encore en donnant cours a des vagues successives de rumeurs orientées, selon laquelle le Projet Troisième Millénaire serait utilisé par Jean Paul II dans le but de parvenir à clandestinement procéder à l'abdication finale, sans retour, du catholicisme traditionnel dans les eaux noires d'un œcuménisme irrémissible, visant à dévoyer, à dissoudre le dépôt catholique de notre Foi par le vitriol d'un mondialisme de manipulation maçonnique supérieure, ou autre chose.

 

Feignant de ne pas comprendre – ou réellement aveuglés par qui, en l’occurrence, aveuglés, les manipule sans vergogne ni pitié, les « mène à l'abattoir » – les tenants de cette thèse désinformative confondent, ou font bien à dessein semblant de confondre, une opération de mise en convergence des spirations métahistoriques agissantes des forces spirituelles actuellement investies dans le monde – dont le catholicisme – invitées, et très précisément par le catholicisme, à faire front, ensemble, à un défi apocalyptique final, au Suprême Défi de la Puissance des Ténèbres, et je ne sais quelle opération de mise en assujettissement, de je ne sais quel projet d'aliénation, de dissolution du catholicisme dans un état d’œcuménisme larvaire qui, de toutes façons, en représenterait comme une liquidation frauduleuse, irrémissible.

 

Cet amalgame est essentiellement criminel, et doit être traité de la sorte, sans la moindre complaisance suscitée par les prétentions traditionalistes de ses colporteurs, fussent-ils masqués pour les besoins ambigus de leur cause qui, d'ailleurs, en cache une autre, plus obscure.

 

En ce qui nous concerne, les choses me semblent on ne saurait pas plus claires. Ce que, suivant la dialectique combattante des Deux Étendards, Rome veut obtenir à travers son Projet Troisième Millénaire – ou Projet du Mont Sinai – c'est que l'on dressât, d'urgence, l'inventaire transcendantal de ceux qui, à l'heure qui vient, se trouveront sous l’Étendard Blanc, l'étendard du Camp de Rome.

 

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02/01/2015

Le pays des ancêtres (Jacques de Mahieu)

 

Jacques de Mahieu, Les Templiers en Amérique, III Les Templiers du Mexique, 1. Le pays des ancêtres, pp. 75-87, J'ai lu, Aventure mystérieuse

 

« Je vous considère comme des parents, car, d'après ce que me dit mon père, qui l'avait entendu du sien, nos prédécesseurs, dont je descends, n'étaient pas des naturels de cette terre, mais des nouveaux venus, lesquels arrivèrent avec un grand seigneur qui,peu après, retourna dans son pays; de longues années plus tard, il revint les chercher ; mais ils ne voulurent pas s'en aller , car ils étaient installés ici et avaient déjà des enfants et des femmes et une grande autorité dans le pays. Lui s'en retourna fort mécontent d'eux et leur dit qu'il enverrait ses fils gouverner et leur assurer la paix et la justice, et les anciennes lois et la religion de leurs ancêtres. C'est la raison pour laquelle nous avons toujours espéré et cru que ceux de là-bas viendraient nous dominer et nous commander, et je pense que c'est vous, étant donné d'où vous venez. »

 

Tels furent, selon López de Gomara dont le texte coïncide avec ceux que nous ont laissés d'autres chroniqueurs de l’époque de la Conquête, les propos que Motecuhzoma II Xocoyotzin, que nous Montezuma, tint à Hernán Cortés lors de l'entrée des Espagnols à Tenochtitlán, l'actuelle Mexico. L'empereur à la barbe blonde se référait à l’histoire du cinquième des souverains toltèques, prédécesseurs de la dynastie aztèque dans l'Anáhuac, dont il descendait, en effet, car son ancêtre direct et récent, Acamapichtli, premier roi de sa tribu en 1376, était le fils d'une princesse de la maison régnante antérieure. Débarqué à Pánuco en l'an 967, Quetzalcóatl, « blanc, blond, barbu et de bonnes mœurs » - un jarl viking qui s’appelait vraisemblablement Ullman - s'était allié aux Toltèques qui l'avaient reconnu comme chef. Au cours d'un règne personnel de vingt ans, il avait transmis à ses sujets, particulièrement réceptifs, la haute culture de l'Europe médiévale. En 987, il s'était absenté, non pas pour retourner dans son pays, mais afin d'imposer son autorité aux Mayas du Yucatán. Des difficultés avec les indigènes, dont les fresques du Temple des Guerriers de Chichén Itzá, qui nous montrent des scènes de batailles entre Indiens et Blancs, sont le témoignage l'avaient obligé, deux ans plus tard, à retourner dans l'Anáhuac où l'attendait la mauvaise nouvelle mentionnée par Montezuma. Il avait alors reprit la mer en direction de l'Amérique du Sud où ses descendants allaient fonder l'empire de Tiahuanacu. Tout cela, nous l'avons amplement démontré dans un ouvrage antérieur. Ce qu'il nous faut retenir ici, c'est d'abord la raison pour laquelle l'empereur aztèque reconnut les Espagnols comme les « fils » de Quetzalcóatl : « ...je pense que c'est vous, étant donné d'où vous venez. » Aucun doute, par conséquent dans son esprit : le civilisateur du Mexique était arrivé d'outre-océan. Notons ensuite que la migration maritime dont il est question n'est que celle d'un groupe de conquérants qui, bien entendu, trouve en Amérique moyenne, une population préexistante.

 

Cette dernière remarque serait superflue si elle ne nous permettait  de comprendre le sens réel des données historiques que nous fournissent, au sujet du peuplement du Mexique, les codices indigènes et certaines traditions relevées par les chroniqueurs. Les unes et les autres nous parlent, en effet, de l'arrivée par la mer de tribus venues du Nord ou de l'Est et sorties de Chicomóztoc, « les Sept Cavernes », dont d'autres textes ne font cependant, qu'un lieu de culte, déjà en Amérique : « Toutes les nations de cette terre, dit Sahagún, ont coutume d'affirmer, non sans en tirer vanité, qu'elles furent créées dans ces sept cavernes et que, de là, sortirent leurs ancêtres, ce qui est faux, car ils n'en sortirent pas, mais allaient y faire leurs sacrifices lorsqu'ils étaient dans la dite vallée », avant d'arriver à Tula. Parmi ces tribus, le codex Vaticanus dont nous trouvons l’interprétation chez Kingsborought mentionne les Olmèques, les Totonaques et les Chichimèques, pour ne citer que les plus connues, et fixe en 1194 la date de leur arrivée, alors que les premiers étaient déjà établis sur la côte du golfe en 31 av. J.-C. (stèle de Tres Zapotes), que les seconds nous ont laissé, à Tajin, des édifices qui remontent à l'an 400 de notre ère et que les troisièmes ont bien envahi le Mexique à la fin du XIIe siècle, mais par voie de terre, depuis le sud des actuels États-Unis. En réalité, l'histoire d'un peuple ne commence que le jour où un événement vient rompre la monotonie d'une existence qui se déroulait jusqu'alors, à travers les générations, sans changements notables. Un chef naît en son sein, qui le lance dans quelque aventure, un conquérant s'impose à lui, qui modifie ses coutumes : des faits surgissent, qui restent gravés dans les mémoires et que l'on peut raconter. Mais cette histoire qui naît alors, c'est celle que crée l'homme ou le groupe auquel est due, pour le meilleur ou pour le pire, une transformation subie, puis acceptée, que le peuple fait sienne avec le temps. Ainsi l'histoire de la Gaule date-t-elle de César. Ainsi l'histoire du Mexique remonte-t-elle au débarquement à Pánuco d'Ullman et de ses hommes. Or, le père Diego Durán fixe en l'an 902 l'arrivée des « tribus », c'est-à-dire à une date fort proche de celle des Vikings. Ce qui n'empêche pas, d'ailleurs, qu'un autre groupe marquant, dont nous ignorons tout, ait pu apparaître en 1194. De toute manière, si Chicomóztoc est bien le lieu d'origine transmarin d'émigrants, ceux-ci ne furent certainement pas amérindiens.

 

Le père bernadino de Sahagún, le plus savant et plus impartial des chroniqueurs du Mexique, qui employait une méthode de relèvement fort en avance sur son temps, puisqu'il interrogeait sur leur croyances, leurs coutumes et leur histoire des Indiens cultivés - souvent des prêtres - qui avaient eu accès aux codices postérieurement brûlés dans les autodafés espagnols, nous donne personnellement des Sept Cavernes, dans la préface de son ouvrage, une autre interprétation beaucoup plus satisfaisante : « De l'origine de ces gens, les anciens nous disent qu'ils vinrent du Nord par la mer. Il est certain que quelques navires sont venus, dont on ne sait comment ils étaient construits. On conjecture, en raison d'une tradition qu'il y a parmi ces indigènes qui partirent de sept cavernes, que ces sept cavernes sont les sept navires ou galères dans lesquels vinrent les premiers habitants de cette terre (...) qui débarquèrent dans le port de Pánuco qu'eux appellent Panco (en réalité, Panutlán), ce qui veut dire lieu où arrivèrent ceux qui passèrent l'eau. » Sauf qu'il ne s’agissait manifestement pas d'indigènes. D'une part, les Indiens du Mexique ,e disposaient pas d’embarcations capables de traverser l'Océan, D'autre part, toutes les traditions coïncident : ce fut Quetzalcóatl qui débarqua à  Pánuco en l'an 967. On se demande, d'ailleurs, d'où auraient bien pu venir, par l'Atlantique, des peuples de race jaunes. Car, en dehors du « nouveau continent », il n'y a qu'en Asie et en Polynésie que l'on trouve des Mongoloïdes.

 

C'est sans doute ce qui a poussé quelques chroniqueurs, dont le Père de Sahagún, à envisager l'Amérique du Nord comme lieu d'origine des Indiens du Mexique, ce qui n'est vrai que pour certains d'entre eux, dont le voyage s'était effectué par voie de terre. D'autant plus facilement que c'est bien dans le Nord que les traditions indigènes situent le point de départ des groupes venus par la mer, dont l'un au moins, celui d'Ullman-Quetzalcóatl, était composé, comme nous l'avons vu, d'hommes blancs, blonds et barbus. Mais pas au nord de l'Anáhuac. Les textes sont formels et concordants : les peuples nahuas, c'est-à-dire, en réalité, leurs minorités blanches civilisatrices, étaient arrivés d'outre-océan. Leur patrie y est désignée sous le nom de Tlapallán, et tout le monde est d 'accord sur le sens de ce toponyme : « Pays d'au delà de la mer » (Sahagún); « Pays vers l'Est » (Rendon); « dans la mer de l'Est » (Beauvois); « Pays de l'Aurore » ou « Pays de l'Orient » (Krickeberg). Cette dernière opinion est d'autant plus importante que son auteur fait dériver Tlapallán  de tlapalli, rouge, et que cette couleur suggère bien plus le soleil couchant que l'aube : l'évidence née des textes a été, ici, plus forte que l'étymologie . Une étymologie d’ailleurs étonnée. Celle que nous donne Beauvois est infiniment plus convaincante : tlap, est ; al, eau ; lan, dans vers (dans le sens d' « autour de »). Chez Sahagún, tlapoca signifie « Orien ». Al est une forme de atl que l'on trouve dans certaines composés tels qu'alpichia, souffler l'eau, arroser, altia, se mettre à l'eau ; altépetl, montagne humide. Quant à lan, ce n'est pas autre chose que le land, terre, pays, des langues germaniques. Le sens exact de Tlapallán est donc : « Pays de la mer de l'Est. » Le doute est d 'autant moins permis que le prince indien Chimalpáhin précise, en parlant d'immigrants auxquels nous consacrerons notre prochain sous-chapitre, qu'ils « abandonnèrent le pays de Tlapallán et traversèrent la grande mère, l'océan ». Un pays du Nord situé à l'est de l'Amérique moyenne, ce ne peut être que l'Europe.

 

C'était même, en fait, dans le cas qui nous occupe, le Nord de l'Europe. Les récits des nahuas nous indiquent, en effet, qu'il y avait, au Tlapallán, une ville dont le nom est indifféremment orthographié, dans les chroniques, Tulán, Tullán, Tollán, Tulla ou Tula. Or, au Mexique, la capitale du royaume toltèque s’appelait de la même manière, ce qui a créé une confusion à laquelle nous n'avons pas totalement échappé nous-même. L’explication nous en est donnée par López de Gomara lorsqu'il écrit : « Parce qu'ils venaient de Tulla, ils s'établirent ensuite à Tullán ». Autrement dit, Ullman, en devenant roi des Toltèques, donna à sa capitale le nom de sa patrie lointaine. Un nom qui s'est à peine transformé en passant du norrois au náhualt. Car Tullán est vraiment, nous ne sommes pas le premier à l'avoir remarqué, fort proche de Thulé, un toponyme qui, dans l'Antiquité et au Moyen Age, s'appliquait aux terres du Nord, et, en particulier, à l'Islande... » à suivre...

 

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23/12/2014

De la Trinité

La question de la Sainte Trinité, point majeur d’achoppement et de division entre catholiques et musulmans, ne peut être traitée d'un point de vue strictement exotérique de garçons bouchés et confortablement classiciste de tièdes universitaires . Comme l'Eurasisme ne peut être décliner que du point de vue géopolitique mais se décline d'abord d'un point de vue philosophique, ça n'est pas un système mais une méthode, une théorie politique en mouvement ; un axe ancestral.

 

« Je n'avais jamais encore réalisé à quel point la Basmala intégrait ("incarnait") la trinité Dieu/Justice/Paix avec l'incantation Allah/Rahman(clémence) / Rahim (miséricorde). Quand on sait que la Justice est la caractéristique première du Christ, et la Paix celle du Paraclet, on comprend mieux l'entrelacement primordial entre le christianisme et l'islam... Par ailleurs, je pense que le Coran est,à lui seul, l'objet "incarnant" la Justice (en tant que livre, la parole d'Allah) et la Paix (de par le souffle de Jibrile). L'islam, en tant que religion justifiée, est une religion tout à fait trinitaire. » Laurent James (qui précise bien - à l'intention des malveillants - que son but n'est pas de faire phagocyter l'islam par le christianisme, mais de montrer que l'islam est bel et bien une religion justifiée et cela au sens traditionaliste du terme.)

 

La Sainte Trinité est donc une incompréhension majeure entre catholiques et musulmans qui fait obstacle au Front de la Foi. Incompréhension qui s'exprime avec disproportion et entraîne des discussions scolastiques sans fin. Elle est une mauvaise interprétation de certains musulmans qui réduisent La Sainte Trinité en un polythéisme non-justifié, et, un chauvinisme religieux de certains catholiques qui essentialisent la Trinité aux dépends de l'Unicité (L'Unité du Mystère).

 

La Sainte Trinité n'est pas un polythéisme - ou en l'occurrence un trithéisme. La Tradition Catholique est claire et précise sur le fait que la nature divine est Une (Unicité). Quand Jésus est appelé fils de Dieu dans la religion catholique ce n'est pas une association au sens islamique du terme. Dans la théologie catholique, engendrer signifie : qui est produit de toute éternité, ce qui signifie, sans nous étendre, dans le corpus catholique, que en Dieu, il y a une intelligence, simplement, et nous invitons chacun à vérifier cette interprétation et à nous porter contraction que nous puissions mieux comprendre les erreurs qui seraient les nôtres. Il n'est nullement question de notion biologique ou encore d’anthropocentrisme, nous l'affirmons sans trop de doute.

 

Des versets du Coran attestent de l’intelligence de Dieu, de son amour, de sa haine, sa jalousie. Ce qui ne fait pas d'Allah un humanoïde.

 

« La dynamique de l'Unité, c'est-à-dire du principe, c'est-à-dire de Dieu. C'est une dynamique qui repose sur trois termes: la Manence: la création; ensuite la Procession: le cycle; et ensuite la Conversion: le retour à l'Unité. C'est une dynamique que l'on retrouve absolument dans toutes les traditions, y comprit les trois dernières traditions monothéistes. Vous retrouvez ça aussi bien chez Maître Eckhart que chez Ibn'Arabi... » Laurent James

 

Les trois personnes de la Sainte Trinité ne sont pas la nature divine diviser en trois dont la somme serait égale à Dieu. La Sainte Trinité c'est les trois conditions à l'incarnation de la nature divine dans notre réalité physique en sa Révélation métaphysique. Un filtre cosmique. Conditions qui permettent la révélation. Jésus-Christ Aïssa y remplit la fonction du prophète (Messie), l'incarnation physique de la révélation métaphysique. Il est l'incarnation de l’intelligence de Dieu (attesté par les miracles et la résurrection), le fils. Le saint esprit étant sa volonté, son amour et jouant le rôle d'intercesseur entre le père et le fils. Le père étant la racine des deux.

 

La Sainte Trinité est, pourrait-on dire, le mouvement de la révélation divine et de manière analogique le mouvement réduit de toute communication: émetteur-canal-récepteur. La révélation coranique (émetteur) est délivré à Mohammed (récepteur) par l'ange Gabriel (canal). Dieu étant le message cosmique, l'information incréée.

 

« Ce passage est singulièrement proche, par l'esprit, de l'extrait suivant du livre d'al-Jîlî intitulé Des Perfections divines dans les attributs muhammadiens :

 

« Sache que l'Essence, considérée en tant que telle, ne possède vis-à-vis de nous ni nom, ni attribut, ni qualificatif, car Elle est Présence du rassemblement et de l'Unité, et rassemblement des Présences et leur distinction, de sorte qu'il n'y a pour Elle, dans ce qu'Allâh nous a enseigné à son sujet, ni nom déterminé, ni attribut déterminé. Car les noms et les attributs sont pour la détermination, la distinction et la séparation ; et il n'y a pas ici de direction privilégiée telle qu'elle se distingue d'une autre, ni d'attribut [déterminé] de sorte que son affirmation se détermine selon une signification distincte d'une autre, et il n'y a rien là-bas qu'une existence absolue toute pure qui rassemble les qualités de nom, d'attribut et d'Essence. Et c'est pourquoi un groupe parmi les Gens d'Allâh a considéré que tout nom dérivait d'un attribut, y compris le nom « Allâh », et le nom « al-Rahmân » (« le Tout-miséricordieux »), par considération envers cette Présence d'Essence qui n'a ni nom – parmi ce par quoi Il S'est fait connaître à nous – ni qualité, ni qualificatif, ni attribut sous quelque rapport que ce soit. Car les attributs ne sont là que pour faire connaître une signification parmi les significations des Perfections divines. Et le nom n'est là que pour Le faire connaître de manière qu'il n'y ait pas d'équivoque ; mais pour la Présence des Présences, il n'y a pas de particularisation par l'indétermination ni par la connaissance déterminée, ni par la manifestation ni par l'occultation, ni par une idée, une relation, une détermination, ni par l'Invisible, ni par le visible.» Mael Matthieu - Islam et Vêdânta - Limbes

 

Les attributs multiples d'Allah ne font pas de l'Islam un mauvais polythéisme.

 

« Le polythéisme n'est pas le contraire du monothéisme.

 

Le polythéisme est une façon différente de vivre le monothéisme.

 

Ça dépend du polythéisme, il y a des polythéismes qui ne sont pas justifiés, comme il y a des monothéismes qui ne sont pas justifiés également, je pense à certaines formes du protestantisme bien sur.

 

Donc il y a des monothéismes mauvais, il y a des polythéismes mauvais.

 

Mais le bon polythéisme, par exemple la religion scandinave, avec Thor, Odin, Frigg. Respect exactement le rapport entre essence et substance. Ce rapport est justifié par la science aussi. Si on veut bien faire l'analogie entre Dieu et le vide, qui est une analogie qui est mienne, et bien, du vide découle deux types de substances: la particule ou le champ. La particule c'est le logos c'est la source des formes. Le champ c'est la source des substances.

 

Vous avez aussi bien la religion Celte, avec Taranis, Esus et Teutates. Toujours avec ce rôle très précis, Esus, étant la substance, ou le Dieu, peu importe le langage, ce n'est pas si important que cela de l’appeler un Dieu ou pas. Mais Esus étant, la substance qui intervient de temps à autres pour remettre l'Homme dans le droit chemin et Teutates étant plutôt le Dieu responsable du cycle de construction et de destruction.

 

Vous avez la religion sumérienne avec An, Enlil et Enki. Enki étant le maître des eaux douces. La substance qui est responsable du cycle de création et de destruction est dans l'immense majorité des cas une figure plutôt féminine et plutôt liée à l'eau. Bien sur avec Déméter qui est responsable du cycle des saisons en Grèce.

 

Et puis j'aimerais insister sur deux religions. D'abord l'hindouisme, c'est à dire Brahma, Vishnu et Shiva. On est typiquement dans un polythéisme formel et un monothéisme de fond. Puisque Brahma qui est - c'est que les hindous appellent la « Trimūrti »- le Dieu par excellence, le Dieu créateur du monde et sur les dizaines de milliers de temples hindous il n'y a que cinq ou dix temples dédiés à Brahma, c'est très courant dans les religions polythéistes et monothéistes de fond, c'est à dire qu'on ne parle quasiment jamais du Dieu suprême- je crois que l'on appelle ça le Deus Otiosus: le Dieu caché/neutre- Chesterton a écrit là dessus, il a imaginé un homme qui se rend dans une tribu africaine, au Cameroun, qui discute avec le prêtre et lui demande où est leur Dieu suprême. Le prêtre lui demande de se taire. L'emmène dans une caverne interdite à tout le monde où il n'y a que l'élite de la tribu et le prêtre lui dit de ne pas parler de lui sur la place publique.

 

La grande différence entre le polythéisme et le monothéisme à mon sens elle est là. Dans le monothéisme on parle du Dieu suprême sur la place publique.

 

Et puis vous avez un certain Bouddhisme, qui est le Bouddhisme japonais de la terre pure - la Trikāya - où vous avez un ensemble des trois corps du Bouddha mais qui remplissent, le Kannon Bosatsu et le Dai Seishi Bosatsu, soumis a Amida qui est la source de l'essence, le Kannon Bosatsu est plutôt du côté de la Force tandis que le Dai Seishi Bosatsu du côté de la sagesse, on a exactement la même répartition que dans les autres exemples... » Laurent James, extrait de la conférence Ésotérisme révolutionnaire

 

Nous rappelons qu'à la lumière de la Tradition primordiale,telle que nous la comprenons aujourd’hui, toutes les religions justifiées sont par essence trinitaires - le monothéisme abrahamique est trinitaire (Abraham élevé dans une représentation cosmogonique sumérienne) et c'est même un enseignement primordiale du Christ -, qu'elles comprennent ou non cette ésotérisme traditionnel - cette tri-fonctionnalité cosmologique en la réunification de l'homme total recommencé en la communauté sacrale de l'être retrouvée - de la révélation qui permet exactement de les justifier - et de revenir aux racines originelles de la Foi - donc d'exister - par la Tetraktis pythagoriciennenotamment, méthode, mathématique et arithmétique, traditionnelle érudite -, ou qu'elles l'interprètent en mauvais polythéisme et qu'elles rejettent cet aspect trinitaire, aux dépends de l'Unicité substantielle. Sans Tradition primordiale, souffle créateur, les religions n'existeraient pas ou auraient cessées d'exister, la pertinence des religions justifiées ne tient que par leur rattachement ésotérique à une Tradition ancestrale et leur existence immatérielle qui est l'image de la création en leur naissance civilisationnelle ; métaphysique.

 

La nature divine est Une et indivisible, et dans l'Islam, et dans la religion Catholique.

 

« Qui est celui qui est capable de comprendre la toute puissante Trinité ? Et toutefois qui est l'homme qui n'en parle, encore qu'il ne la comprenne pas ? Certes il y en a peu qui sachent ce qu'ils disent lorsqu'ils en parlent : et néanmoins ils ne laissent pas de contester et de disputer sur ce sujet, quoique ce soit un mystère qui ne se peut bien connaître que dans la tranquillité et la paix de l'âme. Mais je voudrais que les hommes considérassent attentivement en eux-mêmes ces trois choses,l'être, le connaître, et le vouloir. ( Esse, nosse, velle). Je sais bien qu'elles sont très éloignées et très différentes de la sainte Trinité : mais je les propose seulement afin qu'ils s'exercent à les méditer, et qu'ils découvrent et reconnaissent la distance infinie de cette imparfaite copie avec son divin original.Qu'ils considèrent donc en eux l'être, le connaître, et le vouloir.Car je suis, je connais, et je veux. Je suis ce qui connaît et ce qui veut : je connais que je suis et que je veux ; et je veux être et connaître.

 

Je voudrais qu'ils considérassent comme notre âme est inséparable de ces trois choses, et comme elles ne font toutes trois ensemble qu'une même âme, une même vie, et une même nature intelligente et raisonnable ; que cependant il ne laisse pas d'y avoir entre elles de la distinction, quoique cette distinction ne fasse pas qu'elles puissent jamais être séparées.Que celui qui est capable de le comprendre le comprenne : au moins n'y a-t-il personne qui ne se puisse représenter soi-même à soi-même. Que chacun prenne donc garde à ce qui se passe dans lui,qu'il le considère, et qu'il me le dise.

 

Mais lorsqu'il aura fait quelque considération et quelque réflexion sur ce sujet, qu'il ne s'imagine pas pour cela d'avoir compris quelle est cette essence immuable si élevée au-dessus de tout ce qui est, et qui est immuablement, et qui connaît immuablement, et qui veut immuablement. Car qui est celui qui sera capable de concevoir, qui pourra exprimer en quelque sorte,et qui aura la témérité d'assurer, si c'est à cause que ces trois choses, être, connaître, et vouloir se trouvent en Dieu, qu'il y a en Lui une trinité de personnes ? ou si elles se trouvent toutes trois en chaque personne ? ou enfin si c'est l'un ou l'autre, la trinité des personnes étant fondée sur ce que ces trois choses sont en Dieu, et néanmoins chaque personne les possédant toutes trois, parce que l'unité féconde de cet être souverain fait par une manière ineffable et incompréhensible, qu'avec simplicité et multiplicité tout ensemble, Il est, Il se connaît, et Il jouit immuablement de soi-même, comme dans un cercle infini qui n'a point de bornes. » Les Confessions Livre XIII, chapitre XI : Ce qu'il y a dans l'homme quelques marques de la Trinité. Saint Augustin

 

La notion trinitaire nous apparaît être le point central de division entre l'Islam et le Catholicisme, qu'a trouvé et sur lequel s'appuie la contre-initiation pour empêcher l'Alliance exotérique et ésotérique des dissidences et le Front de la Foi recommencé, et ainsi pouvoir promouvoir un Noachisme gouvernemental sans obstacles. Question de la Trinité qui nous apparaît d'autre part être l'argument principal sur lequel se base les promoteurs de ce Noachisme pour attaquer et discréditer le Catholicisme, alors que paradoxalement, et c'est peu dire, les kabbalistes singent grossièrement la Sainte Trinité - notion trinitaire rappelée à travers le Christ qu'ils rejettent en tant que Messie - qu'ils introduisent dans leur mystique judaïque pour justifier leur messianisme autoproclamée et nous pensons précisément dans cette évocation à Jacob Frank et Sabbataï Tsevi.

 

« Jacob Frank, personnage ambitieux, est influencé par les doctrines de Sabbataï Tsvi, dans sa Podolie natale. En Turquie, il entre en relation avec la secte sabbatéenne des Dunmeh. Il commence alors à se présenter comme la réincarnation du pseudo messie du XVIIe siècle, Sabbataï Tsvi.

Il élabore une théologie cabalistique qui est un amalgame de croyances juives et chrétiennes, un système assez voisin de la Trinité chrétienne. La nature divine comporte trois incarnations séparées : le "Premier", Sabbataï Tsvi, le "Saint Seigneur" qui n’est autre que Jacob Frank lui-même et la "Dame", un Messie féminin, ou comme l’appelait Frank, la "Vierge", c’est-à-dire, une combinaison de la Chekhina avec la Vierge Marie. » Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Cerf/Robert Laffont, 1996.

 

Nous demandons aux catholiques et aux musulmans un débat sein et serein en ce qui concerne leurs divisions, qui, nous le pensons, sont motivées de l'extérieur. Qu'ils se rappellent instamment leur Union mystique et eschatologique à travers le retour du Christ-Sauveur dans les Grands Temps ; leurs promesses.


 

La Réponse sera Métapolitique !

N.Pendragon

 

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