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18/03/2023

La grande trahison métapolitique de la Droite – Première partie : Remise en contexte et introduction

 

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Lecture audio disponible sur Soundcloud.

 

« Temps prodigieux où nos pères n’avaient plus qu’à nous suivre, où, partout, des jeunes aux yeux de loups, aux dents de loups, se dressaient, bondissaient, gagnaient, se préparaient à changer le monde… » Léon Degrelle

 

L'essai que nous allons vous présenter en plusieurs articles est, au départ, la troisième et dernière partie d'un « roman-essai » De la Fidélité – Journal d'une trahison, à paraître dans un avenir incertain.

 

Une succession de prises de notes qui demanderont certes des corrections et une remise-en-forme pour devenir un essai à part entière mais que nous tenions à partager à nos lecteurs depuis notre exil en désillusion. Nous nous excusons par avance pour nos éventuelles répétitions, imprécisions ou formulations hasardeuses.

 

Ce qui est donc devenu, par la force des choses, un essai à part entière est la synthèse d'une décennie de réflexion autour des grandes idées qui traversent les avants-gardes radicales et les stratégies métapolitiques déployées par ce qu'il convient d’appeler la « Droite » ; la Droite avec un grand « D » bien que la plupart des avants-gardes rejettent le clivage Gauche/Droite.



Nous employons le terme de « Droite » par défaut, comme l’employait Evola et comme la situait Parvulesco, mais, fondamentalement et dans l'absolu, nous ne sommes pas « de droite ».

 

Non que nous ne voulons en être par coquetterie révolutionnaire ou radicalité excessive mais nous en sommes exclus et nous l'acceptons volontiers. Nous autres, eurasistes, sommes considérés être à l'extrême gauche de l'extrême-gauche par les droites-extrêmes et à l'extrême droite de l'extrême-droite par les gauches-extrêmes ; par tous les extrêmes-centres, car nous sommes, contre notre volonté et à notre corps défendant, inclassables.

 

Et, par cette « exclusion », nous comprenons que la Droite, pour qui élaborer une nouvelle théorie politique qui transcenderait toutes ses parties semble hors-sujet, n'existe pas ou que pour une catégorie de penseurs bien précise qui se sont arrêtés à la « contre-révolution » ou, au mieux, à la « révolution conservatrice ». Mais cette situation semble convenir à ceux qui s'en revendiquent, bien installés dans le ronronnement d'un moteur au point mort... Cela va du « conservatisme » au « prométhéisme », avec tous les particularismes royalistes, nationalistes, souverainistes et européanistes, dans toutes leurs variantes, qui composent la « Droite », ce que cela suppose sans rien proposer de renaissance idéologique et renouveau doctrinale : de grand « isme » qui s'impose à l'Histoire. Nous ne ferons pas la liste de toutes les chapelles idéologiques que compte la Droite et qui sont chacune les gardiennes d'une « sainte-relique ». Tantôt réactionnaire tantôt révolutionnaire, tantôt extrême à l'économie tantôt radicale à l'excès, la Droite vous dit donc : « à toute à l'heure ». Nous proposons à la « Droite » de se définir et d'elle-même se situer. Demain peut-être...

 

Nous parlerons dans cet essai des droites « identitaires » et « alternatives », des avants-gardes « conservatrices » et « révolutionnaires ». Les divers droites politiciennes ne sont pas notre sujet et le spectacle politicomédiatique de la marchandise démocratique ne nous intéresse pas. Nous sommes « eurasistes » et avons une « vision impériale » du monde, mais si nous devions nous référer à une droite française nous serions par défaut « royaliste », puisque les royalistes sont les derniers à contester la démocratie et la république, à rester fidèles à quelques principes traditionnels et à la Chrétienté en tant que continuité civilisationnelle concrète.

 

Nous n'avons pas besoin de préciser que nous sommes, de fait, « européens » et que notre mot d'ordre est « Europe d'abord ! ». Nous n'opposons pas « spiritualité païenne » et « religion catholique » puisque nous restons fidèles à l'identité et aux traditions de nos ancêtres et de nos anciens. Nous n’effacerons pas 2000 ans de Révélation christique pour faire plaisir aux néo-païens de la même manière que personne ne nous fera renier 30000 ans de traditions européennes – par définition « païennes » ou « pré-chrétiennes » – sur lesquels l’Église a fondé ses temples, son culte des Saints, etc. Pour nous, opposer paganisme et christianisme en 2022 dans un monde déspiritualisé et séparé du Sacré est contre-productif, nous aurons l'occasion d'y revenir.

 

Lorsque nous parlons d' « exclusion », nous ne parlons pas de notre exclusion en tant que personne – ce qui aurait peu d’intérêt –, nous parlons de l'exclusion des références traditionalistes en matière de réflexion métapolitique que seuls les penseurs « eurasistes » semblent articuler pour renouveler la pensée conservatrice et en venir au « sujet radical » contre tous les travestissements du Libéralisme. Nous ferons immédiatement remarquer l'occultation de l’œuvre de Jean Parvulesco, prophète de l'Eurasisme, qui en dit long sur les limites que s'imposent les penseurs conservateurs en terme de réenchantement des idées. Une lecture croisée de Jean Parvulesco et de Guillaume Faye nous semble un exercice nécessaire pour suractiver le renouvellement de la pensée euro-sibérienne. Une lecture croisée d'Alexandre Douguine et de Robert Steuckers nous semble également nécessaire pour le développement d'un « Eurasisme européen ».

 

Dans le même ordre d'idée, nous ne refusons pas le clivage Gauche/Droite par facétie, pour nous poser en dissidence, c'est lui qui se refuse à nous et, courtois, nous acceptons ce refus et fin de non recevoir à nos avances ; nous sommes objectivement « exclus » et « inclassables ». Et nous ne le sommes pas pour parodier le simulacre d'élégance que se confectionnent d'allure les dandys littéraires. Les héritiers d'une bourgeoisie qui se rêvait noblesse et aristocratie qui incarnent le style « fin de race » dans les éditoriaux en costume de leur entre-soi qui pue l'hospice et l'arrogance. Nous ne sommes pas de « Droite » parce que ses valeurs actuelles et son politiquement incorrect ne nous ressemblent pas, ne nous représentent pas. La Droite n'a aucune identité politique, elle est transgenre. Des beaux draps aux beaux tissus. Mais toujours les mêmes mensonges.

 

De la même manière que le clivage Gauche/Droite se refuse à nous, nous rejetons radicalement le ni-ni politique du « ni Gauche ni Droite ». Ce point sera préciser plus loin.

 

Nous ferons, sans fausse modestie, amende honorable concernant ce qui, dans notre essai, pourrait malencontreusement apparaître pour affirmatif ou injonctif. Nous émettrons l'idée que si nous avons mal compris, c'est peut-être que l'on nous a mal expliqué et sans doute que nous avons mal entendu. Si nos incompréhensions ne sont le fruit que d'un malentendu, nous nous réjouissons que tout le monde comprenne ce qu'est la Droite à part nous et espérons que l'on nous réponde pour que nous puissions enfin comprendre... Considérez que nos affirmations et injonctions sont autant de questions.

 

Il faudra donc à nos lecteurs potentiels remettre cet essai dans son contexte initial. Celui d'un roman qui combat l'essai, d'un roman qui combat le roman, d'un roman qui combat l'écriture. D'un chaos qui combat le logos pour le sauver de lui-même puisqu'il ne peut lui-même se sauver. Un roman qui parle de notre démarche militante à l'aune de nos aventures intérieures, de notre volonté de passer à autre chose ; à une autre forme d'écriture... et où nous prenons, entre les lignes, toute la part de nos échecs personnels et collectifs, de nos faiblesses et maladresses. Une « chanson de geste » métapolitique, un « lais » eurasiste. L'histoire d'un homme qui chute et se blesse, qui se relève et qui boîte, qui réapprend à marcher et se redresse, qui tombe, qui arrive en retard au carrefour de sa vie et qui, enfin arrivé au grand croisement, n'a d'autre choix que de franchir la ligne, d'emprunter le sentier perdu du rêve pour retrouver la voie de l'existence... car le retard provoqué par les actes manqués est un aperçu de la mort. D'une mort joyeuse et mélancolique qui désormais nous accompagne fidèlement et amoureusement sur les chemins de la connaissance du Soi vers la destination finale où nous avons tous rendez-vous.

 

« L'horizon forestière de la verte demeure reprenait son souffle à mesure que le Soleil se levait et dissipait la brume. Le frisson du matin dévoilait les mystères de la montagne. Premier réveillé, je suis sorti de la sapinière qui avait chaleureusement accueillie nos rêves et j'ai ranimer le feu de camp. Et c'est là que j'ai rencontré la grande dame. J'étais en face du Mont-Blanc. Cela fait longtemps que je n'ai foulé l'humus de la belle au bois dormant, fleurer l'humidité de son feuillage, découvert la roche claire, entendu le chant du ciel. Revoir la pudeur déshabillée du temps s'épanouir, et mourir. Le Mont-Blanc m'attend, je le sais. »

 

Comme nos lecteurs habituels l'auront remarqué, la trentaine d'essais ; de rapports métapolitiques, que nous avons rédigé cette dernière décennie, à l'attention des militants et des avants-gardes, ont tous disparu de notre blog.

 

Les différentes corrections, remises-en-forme et mises-à-jour de nos travaux ont été retardées ou perdues à cause de divers problèmes d'ordre technique, abandonnées à cause de raisons pratiques et personnelles. Nous parlons de centaine d'heures de travail qu'il nous faut reprendre, de milliers de pages de prise de notes dans lesquelles il nous faut remettre de l'ordre... Nous nous en excusons auprès de nos lecteurs et ferons le nécessaire pour une remise-en-ligne ; un jour peut-être et sans doute jamais. Nous essayerons ici de dégager les grands thèmes que nous abordions dans ces différents essais et qui ouvraient des pistes de réflexion, sans nulle autre prétention que de mettre l'accent sur ce qui nous apparaissait comme des « angles morts », et bien morts, de leur belle mort.

 

Nous ne croyons pas à la seule force de la réussite personnelle et de l'exemple individuel ni aux projets collectifs et à la reconquête massive de l'opinion publique, pas plus que nous ne croyons à la possibilité d'influencer les multitudes anonymes connectées par la « réinformation » ou la « guérilla culturelle », ou encore au « survivalisme communautaire ». Tout ce qui serait de l'ordre du quantitatif, nous le rejetons. La fraternité et les solidarités artificielles entre des anonymes, pseudos, avatars et autres trolls : ça n'existe pas ! Quand bien même il ferait temporairement « communauté ». Les réseaux-sociaux provoquent des effets de loupe et les entre-soi sont autant de cours des miracles. Et quand on ferme les écrans superposés de la grande hallucination, on ne peut que constater le néant, la réalité diminuée, ce qui reste d'hypnose...

 

Il y a le centre et la périphérie. Nous sommes aux confins de la périphérie, en bordure du dernier confins, au bord de l'abîme.

 

Nous croyons à la volonté d'un petit nombre de se préparer à prendre le contrôle, de maîtriser les événements par une action souterraine quand le Chaos viendra, lui redonner un second souffle quand il s’essoufflera – « Risquerons-nous à bout de souffle un souffle de plus ? ». Nous croyons à la capacité des avants-gardes de devenir une seule et même avant-garde, une seule et même stratégie, un seul et même terrorisme métapolitique qui ne commente pas l'actualité mais la commande. Qui ne parle pas. Une seule et même tragédie... Les portés disparus de la Nuit que l'on aperçoit les nuits de pleines lunes car ils sont plus noirs que la Nuit. Faisons rougir les ténèbres et pâlir l'obscurité que les ombres nous fuient. Ils ne verront que nos yeux et ça sera leur dernière vision. Faire silence et disparaître. Le goût du secret, de la vie, de l'amour.

 

Morts pour Europe !

 

Blonde sauvageonne aux yeux verts des Siciles éternelles. Brune ougrienne aux yeux bleus des Laponies qui bordent ciel. Noire prussienne aux yeux ambres des Livonies aux peaux de miel. Rousse kièvienne aux yeux bruns des Celtides charnelles. Blonde apollinienne aux yeux gris des Cythères immortelles... Morts pour Aphrodite, Vénus, Cliodhna, Freyja... Pour Artémis, Diane, Arduinna, Skadi... Pour Athéna, Minerve, Belisama, Snotra...

 

Morts pour Marie, pour la Sainte-Trinité et Notre-Dame !

 

«  Vénérable déesse, qui aime les ténèbres... visible et invisible.... Dont toutes choses émanent, car tu donnes des lois au monde entier, et tu commandes même aux Parques, souveraine de la nuit ! »

 

Tombés pour le Soleil invaincu et sa Belle endormie ; Dame céleste des braves. J'irai lui donner « Fier baiser » au tombeau du Graal retrouvé, comme un trouvère éperdu lui chanterai l'Amour. Car l'Amour c'est la mort !

 

« Sur le plan de l'esprit, il existe quelque chose qui peut déjà servir de trace aux forces de résistance et de renouveau : c'est l'esprit légionnaire. C'est l'attitude de ceux qui surent choisir la voie la plus dure, de ceux qui surent combattre tout en étant conscients que la bataille était matériellement perdue, de ceux qui surent convalider les paroles de la vieille saga : « Fidélité est plus forte que feu », et à travers lesquels s'affirme l'idée traditionnelle qui veut que ce soit le sens de l'honneur ou de la honte – et non des petites mesures tirées de petites morales – qui crée une différence substantielle, existentielle, entre les êtres, comme entre une race et une autre race. » Julius Evola, Orientations, Point 3, pp. 46-47, Pardés

 

Les analyses politiques et critiques du système médiatique sont impuissantes, infécondes, stériles. Tout ce qui devait être dit sur la crise du monde moderne et le déclin de l'Occident, la faillite des élites et la servitude volontaire, l'ingénierie sociale et la psychologie des foules, la propagande et le spectacle de la marchandise, l'immigration-invasion et le grand remplacement, la convergence des catastrophes et l'effondrement des sociétés complexes, qui sont autant de causes et de conséquences d'un long pourrissement de la civilisation européenne, a été dit. Nous ne le dirons pas mieux que nos prédécesseurs et ne prendrons pas le pouvoir par les voies démocratiques !

 

Où est le pouvoir ?

 

L'ennemi, le grand adversaire, a compris que si nous ne pouvons le désigner nous ne pouvons le combattre et sa plus grande ruse est de faire croire qu'il n'existe pas. Nous dînerons donc avec lui avec de longues cuillères tandis que les premiers invités à sa table ne remarquent pas la chaise vide. Mais l'hôte est bien là.

 

« (...) Avec Vladimir Dimitrijevic, dans le sous-sol conspiratif de la librairie de l'Age d'Homme, rue Férou. Il me fait part d'une troublante vision qu'il a eu il y a quelques jours à Martigny en Suisse, lors d'une exposition d'icônes russes présentée par Vladimir Volkoff à la fondation Pierre-Gianadda. Cela avait commencé par un malaise ; une nausée l'avait submergé quand il s'était remémoré la relative inutilité de « tous nos combats, toutes nos activités actuelles ».

 

En face de la Bête qui se dresse devant nous, immense, remplissant les cieux de ses tumultueuses ténèbres, nous ne faisons rien d'autre, disait-il, que l'agacer indéfiniment par des petites banderilles, alors que le moment de l'estocade décisive a sonné depuis longtemps déjà ; tous nos efforts actuels sont donc aussi dérisoires qu'imbéciles, et le plus souvent le produit d'une manipulation menée par l'ennemi lui-même, pour faire diversion ; parce qu'à présent ne compte plus que le coup final, l'épée placée directement dans la grosse veine du cœur ; la mort immédiate, fulgurante. Et personne – aucun des nôtres – ne s'avisait d'y penser, tenus, par le terrifiant travail hypnotique de la Bête, par l'embrassement hallucinatoire de son regard. «  Le commandement du moment présent : la Bête, il faut la frapper à mort. » » Jean Parvulesco, Un retour en Colchide, Nous sommes déjà en Colchide, tout en n'y étant pas encore, pp. 109-110, Guy Trédaniel Éditeur  

 

Car il serait pratique et confortable de penser agréablement, de se satisfaire de représenter une opposition au système politicomédiatique, de se donner supplément d'âme et grand frisson, de fanfaronner, avant même de nous remettre en question par auto-proclamation du bien fondé de notre bien fondé ; le bien fondé d'un « autre camp du bien », d'un « autre système politicomédiatique » pour d' « autres troupes d'occupation mentale », que nos empêchements et incapacités ne sont le fruit que de manipulations et subversions extérieures aux avants-gardes de l'esprit qui sont, par définition, le cœur ardent de la révolte que nos cercles, groupes et mouvements contiennent et que toutes les agences au service de la Bête travaillent discrètement et occultement au corps. Mais nous sommes d'abord divisés entre nous et en nous-mêmes divisés, auto-diabolisés, les différentes agences de subversion ; de division et de diabolisation, n'ont pas grand chose à faire d'autre que d'agiter les chiffons rouges et les drapeaux noirs...

 

Est-ce que nous contenons ce feu contre le monde postmoderne comme on retient sa colère ou est-ce que nous l'emprisonnons dans nos désespoirs ?

 

Des hideux désespoirs déçus, ou déceptions désespérées, dissimulés derrière le masque d'espoirs vitalistes et natalistes qui cachent le visage d'une lassitude et d'un suicide qui ne disent pas leur nom : Civilisation. Des espoirs et enthousiasmes habillés en conservatisme ou transhumanisme pour l'occasion, en habit du Dimanche, mais nous ne nous rendons pas à une communion ni à un baptême, ce sont à des funérailles que nous assistons !

 

Ils viennent déguisés comme pour le carnaval ou apprêtés comme pour un mariage... Ne voyez-vous pas qu'il s'agit d'un enterrement ? Et pas un enterrement de vie de garçon où vous trouveriez encore l'occasion de faire la fête. Celui d'un vieillard. Nous pourrons rire et danser après l'enterrement, mais pas pendant la messe. C'est la veillée funèbre. C'est l'heure du recueillement : la civilisation occidentale est morte. Qu'elle repose en paix. Fermons-lui les yeux et déposons un bouquet de roses rouges sur sa tombe et honorons la en restant fidèles à ses principes mais acceptons sa mort. Une petite fille naîtra qui s'appellera Europe. Car aux enterrements succèdent mariages et naissances.

 

Le système tremblera lorsque que nous disparaîtrons des réseaux-sociaux, ne participerons plus au débats, refuserons de réagir à la bêtise pour créer le réel. Dans un monde bruyant, le silence est notre dernière arme. Imaginez qu'ils ne se retrouvent qu'entre eux et face à eux-mêmes, que, tout à coup, nous les privions de leur sac de frappe : parce que nous ne sommes que ça. Nous sommes les souffres douleur de psychopathes et de pervers. Internet est un asile de fous et seule la folie a sa place dans ce monde virtuel uniquement et exclusivement matérialiste dont le virtualisme est l'aboutissement. Toute tentative de poésie y est systématiquement détruite. Et si nous leur laissions le virtuel pour retourner au présent, au seul réel ? Mais nous le ferons pas, et nous perdrons : nous avons déjà perdu.

 

Nous entendons parler de « sécession », la bonne blague, collection automne-hiver des modes métapolitiques, mais là est la seule sécession : la sécession de toutes activités métapolitiques virtuelles pour un retour du politique dans le monde réel. Mais nous sommes effrayés par cette simple idée, nous sommes dépendants, drogués au virtuel, au superficiel et à l'artificiel, il nous faut notre dose. Nous ne voulons pas être libres. Nous trouverons toujours une petite excuse pour y aller encore un peu, une dernière fois... Dés qu'un des nôtres à une autre activité que celle de la pratique du virtuel, il ne peut s'empêcher de la virtualiser et d'en faire part sur les réseaux-sociaux, toute autre activité que celle du virtualisme devient exceptionnelle. Pendant des mois, nous n'étions pas présents sur les réseaux, nous lisions et écrivions, vivions parmi les ombres, mourrions aussi un peu, venions de temps à autres observer silencieusement ce qu'il s'y passait, et nous avons vu toutes les névroses postmodernes s'exprimer, la solitude et la détresse des nôtres, l'assuétude à la plus puissante des drogues qui ne fut jamais inventée et que nous nous injectons tous les jours. Le plus grand tabou se dressait devant nos yeux et nous ne le voyions pas, il suffisait de prendre du recul, d'y êtes forcés. Nous sommes dans le déni, réel et virtuel se sont hybridés pour former une seule et même réalité où la part de vérité spirituelle ne peut avoir sa place et ne l'aura jamais.

 

 

La génération Internet n'a rien connu d'autre que ce mélange de vrai et de faux. En dehors de quelques exceptions qui ont découvert la politique, le traditionalisme, la religion « grâce à internet », la majorité suit le flux global du grand spectacle du divertissement et de la marchandise.

 

 

Ce que nous observons c'est que la métapolitique rigolarde du troll et du mème reflète une angoisse et ne remplit son rôle de catharsis qu'à moitié. D'une « catharsis » au service du statu quo, qui est de l'ordre du soulagement par un « autre divertissement ». Un divertissement froid qui n'est que le masque hilare de notre impuissance. Le divertissement à en mourir.

 

Le système politicomédiatique globaliste, dont nous faisons l'erreur d'analyser sa toute puissance comme de la suffisance ou de la médiocrité, a trouvé dans la réinfosphère sa partenaire idéale et ceux-là ont fait pleins de petits. La servitude volontaire des multitudes anonymes connectées à l'actualité, aux formats et aux écrans superposés du grand spectacle de la marchandise, fournit toutes les datas nécessaires qui permettent à la Gouvernance de renforcer sa résilience, de perfectionner son ingénierie psychosociale cybernétique et d'augmenter sa « puissance de calcul » grâce au cerveau global formé par « Internet » : la mise en réseau de nos ordinateurs, tablettes et smartphones offre au système cybernétique la grande triangulation de nos cerveaux connectés, nos âmes ainsi pourchassées dans le moindre recoin de notre esprit. Il n'y a plus de refuges, de recours aux forêts, nous sommes déjà dans le Métavers de la réalité diminuée. Nous fournissons gracieusement au système toutes les informations sur nos stratégies pour le « pirater » ou en « prendre le contrôle ». Nous travaillons actuellement pour le forum de Davos.

 

La démocratisation d'internet fut le plus grand événement du XXIe siècle. Cela a radicalement changé les théories classiques de l'information, de la propagande et de l'art de la guerre, et nous y avons vu une aubaine métapolitique alors que c'était une cuisante défaite ; à se brûler les doigts sur les claviers de l'Enfer. Une mise-à-jour s'impose ! La révolution en promotion, la révolte à moitié prix. Nous en sommes restés à Gramsci, Orwell, Huxley... alors qu'Internet est finalement l'arme militaire ultime, l'arme de destruction massive des esprits, l’outil chirurgical de toutes les opérations subversives et l'instrument de la contre-initiation permanente. Mais les avants-gardes sont fascinées et hypnotisées par cette technologie au service du système diabolique des écrans superposés, organe d'une propagande épileptique, d'une ingénierie psychosociale cybernétique où nous ne jouons qu'un rôle analogique et numérique d'ajustement des paramètres globalistes.

 

Nous affirmons qu'Internet et les réseaux-sociaux sont le lieu de l’internement, de l'expression invisible de tous les résidus psychiques dont nous ne sommes que les avatars, les véhicules anonymes d'influences infrahumaines et démoniaques auxquelles nous donnons un corps virtuel au service de l'Intelligence Artificielle, si ça n'est sa préfiguration archétypale, qui n'est autre que la parodie de l'Esprit. Le goulag de nos âmes enfers ouverts et à guichets fermés, verrouillés.

 

Maintenant que Dieu et diable sont morts, ne reste que le néant. Nous sommes possédés par la machine dans son expression la plus maléfique. Le « prince de ce monde » a perdu le contrôle, ses plus fidèles disciples ne croient plus en lui, et sa colère abandonnée, d'avoir perdu d'avance sur tous les plans, va produire un retournement inattendu de l'Histoire, une surprenante alliance du Sacré et du profane, de celui qui n'a d'autre choix que le repentir sincère pour continuer à jouer son rôle céleste. Le grand déshérité, le profanateur, car c'est bien à lui qu'a été confié le destin de la terre et de l'humanité qui lui est aujourd'hui confisqué par des forces qui ne supportent plus aucune idée de bien et de mal, ne peut que retourner au créateur qui l'a déjà pardonné pour recouvrir son trône et maintenir l'équilibre. Prions pour sa rédemption. Le déchaînement des puissances dans l'invisible va provoquer des événements inédits dans le visible et l’humanité va se retrouver face à elle-même. Homo-mythologicus face à homo-deus. L'homme-dieu face à sa création.

 

« Tout catholique, soumis à l’Église enseignante, doit croire que les hommes sont prisonniers et esclaves du Diable, que la terre est le royaume de Satan. Durus est hic sermo, mais il ne laisse aucun échappatoire : qui ne croit pas fermement être sujet et serviteur du Diable ne peut se dire catholique.

 

Car notre assujettissement, notre esclavage n'a point été effectivement aboli par la Rédemption. (…) Après la venue de l'Homme-Dieu ont été rachetés, libérés, ceux-là seulement qui sont en union intime avec le Christ (…) combien s'en trouve-t-il qui ne sont chrétiens que de nom, ou de pure forme ? (…) cèdent aux mirages et aux tentations de Satan. (…) très rares, même parmi les chrétiens, sont ceux qui parviennent à conserver la vertu de la purification baptismale. (…) La conséquence est, qu'aujourd'hui encore, la presque totalité du genre humain – tous ceux qui n'ont pas acceptés le Christ – et la plupart encore de soi-disant chrétiens, est esclave et prisonnière de Satan. » Papini, Le Diable, La nécessité de connaître le Diable, Le Diable maître des hommes, pp. 22-23, Flammarion (1954)

 

« Le péché satanique par excellence est l'orgueil, la présomption, l'arrogance. Or, nous voyons tous les jours des hommes qui prétendent donner un fondement à l'univers grâce à quatre concepts ou à quatre formules ; des hommes qui proclament avoir conquis, avec leurs machines, les attributs divins ; des hommes de peu de cervelle et d'esprit médiocre qui s'arrogent le droit de dominer et guider les peuples et les nations, et qui les conduisent, avec une vanité stérile, à l'esclavage et à l'extermination ; des hommes sans générosité de sentiments ni profondeur de pensée, qui se posent maître de poésie, de philosophie, de morale et de politique. Si le Diable est orgueil, nous sommes tous, plus ou moins, diaboliques.

 

(…)

 

De quelle façon pouvons-nous donc entreprendre notre révolte contre Satan ?

 

(…)

 

Détester le Diable ne suffit pas. Le défense contre le Démon se montre de plus en plus vaine, de plus en plus faible.

 

Alors, que faire ?

 

(…)

 

Si les hommes ne sont pas capables de se transformer en anges, il est nécessaire que Lucifer redevienne lui-même un ange. Si les hommes sont incapables d'une conversion effective et totale, nous ne pouvons compter que sur la conversion de Satan.

 

Mais une pareille conversion est-elle concevable ?

 

(…)

 

Dieu pourrait obtenir cette conversion, mais une conversion imposée par le Ciel serait en contradiction avec la liberté que Dieu a concédée à ses créature.

 

Or les hommes, que Dieu même a invités à collaborer à la Rédemption, ne pourraient-ils pas à faire quelque chose pour la rédemption de Satan ?

 

Chaque jour, les chrétiens se tournent vers Dieu pour lui demander de les « délivrer du Malin »., mais personne ne pense que cette délivrance ne peut venir de Dieu seul. Peut être est-il nécessaire que le corps mystique du Christ s'offre en victime pour le salut de Satan même et, par une conséquence naturelle, pour le salut de tous ? » Papini, Le Diable, Le Diable et les hommes, La révolte contre Satan, pp. 185-186, Flammarion (1954)

 

Nous autres, cœurs sauvages et farouches de l'Empire eurasiatique de la Fin, louvoyants dans la Nuit, nous en appelons au Chaos.

 

Le Chaos, ça n'est pas les ténèbres. C'est le moment métaphysique et cosmique où la Lumière commence à percer l'obscurité ; où le vide féconde le néant et où les premières formes du vivant apparaissent. Le Chaos est la condition primordiale à la création de quelque chose de nouveau, l'élément principiel et co-créateur du présent « toujours déjà présent », du présent en ce qu'il est vérité infinie et réalité éternelle. Seulement ensuite viennent le logos – l'information, le discours, la propagande – et l'ordre – l’organisation, la civilisation – qui reflètent les qualités de l'Esprit dans les principes métaphysiques primordiaux et la matière première.

 

« Le Sujet radical qui fait le choix de suivre le Divin, dévoilé dans son âme/conscience au moment de sa naissance dans le Chàos, lors de la première catharsis qui l'a conçu au préalable, sous l'effet de la lumière divine aveuglante, ainsi que des consolations spirituelles et des visions métapolitiques qui le confirment dans le choix qu'il a fait, voit aussi les ténèbres de sa nature, la zone d'ombre de son être, la pollution des vices capitaux à travers sa personne et sa personnalité.

 

La lumière du Divin éclaire et aveugle et, dans cette obscurité chaotique, le Sujet radical voit la substance fragile dont il est fait, le masque qu'il a lui-même placé sur le visage de sa vraie nature où, s'adorant lui-même comme Narcisse, il a construit un royaume égocentrique de faussetés et de croyances déformées qu'il croit lui-même, dont il s'est convaincu et dont il a convaincu les autres. Ainsi, la vision initiale du caractère fallacieux de sa propre nature, la prise de conscience de l'obscurité impliquant le corps, l'esprit et l'âme créent comme réponse différentes dynamiques intérieures de type égoïste, du rejet d'une telle vision et prise de conscience négatives à la recherche exclusive de consolations spirituelles, de la lumière du Divin sans l'ombre de sa propre nature contaminée que l'on ne tolère pas de voir. » René-Henri Manusardi, Le sujet radical, le masque et la chute des dieux, Euro-synergies

 

Nous attendions, fidèles d'Amour, dans la patience étouffée d'un feu qui couve, les premières étincelles qui raviveraient la flamme, mais les porteurs de flambeaux n'allument que les bûchers de vanité et des petites différences. Le grand feu johannique de la Quatrième théorie politique n’éclaire que quelques âmes qui brûlent et les printemps s'achèvent dans l'odeur des pétards mouillés et la fumée chimique de barbecues réactionnaires.

 

« Porteur de lumière » dites-vous ?

 

Notre ennemi est le Libéralisme, le postmoderne, le globalisme. Notre adversaire est le complotisme, le prométhéisme, l'occidentalisme.

 

Nous attendons l'épreuve du feu et notre front est rouge encore du baiser de la Reine.

 

Vive l'Empire !

 

Article suivant : L'Ordre révolutionnaire

Réaction à l'audio de Thomas Ferrier au sujet de l'identitarisme européen

 

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« Les « nationaux » s’attaquent aux effets du mal, pas à ses racines. Ils sont anticommunistes mais oublient que le capitalisme et les régimes libéraux sont les principaux artisans de la propagation du communisme. Ils étaient hostiles à la politique algérienne du gouvernement, mais oublient que cette politique était le produit d’un régime, de son idéologie, de ses intérêts, de ses maîtres réels financiers et technocrates, comme de ses structures politiques et économiques. Ils voulaient sauver l’Algérie française contre le régime, mais ils reprennent à leur compte ses principes et ses mythes. Imagine-t-on les premiers chrétiens adorant les idoles païennes et les communistes chantant les louanges du capitalisme ? » Dominique Venner, Pour une critique positive



« Retenez bien ceci, lui-dit-il d'une voix ardente. Dans ce siècle où les hommes meurent comme des mouches, c'est une chose trop quotidienne que la souffrance pour qu'on ne la regarde pas avec dégoût . Le christianisme est perdu s'il se contente d'être une religion de sacrifice, de privation et de refus. Ne prêchez pas la souffrance, ni la vôtre, ni celle des autres, ni celle du Christ. Le monde en déborde déjà. Prêchez la conquête et la victoire ! C'est de victoire que l'homme a faim ! Et ne confondez pas ! La victoire de l'homme, pas celle de la société : Revenez aux sources. La société n'est que matière et la matière est maudite. Elle n'est faite que pour obliger l'homme à vaincre la malédiction. Distancez-vous ! Soyez neutre ! La révolution n'a pas plus de droits que la contre-révolution. Retrouvez l'intelligence dont vos maîtres ont perdu les clefs. Ils ont voulu la communiquer trop tôt à tous, et ils l'ont perdue. Ce n'est pas parce que vous la garderez invisible qu'elle sera inopérante, au contraire. Sur l'autel du monde, c'est l'intelligence invisible qui célèbre le vrai sacrifice !...



Ces mots brûlèrent d'Aquilla comme un fer. » Raymond Abellio, La Fosse de Babel, Deuxième partie, VIII, 33. Drameille et l'abbé d'Aquilla discutent de façon socratique sur la notion de « prolétariat », p. 209, L'imaginaire Gallimard





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L'audio Telegram de Thomas Ferrier : Conférence sur l'histoire de l'identitarisme européen

 

 

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Quelques murmures étouffés d’intellectuels blêmes au chevet de la Droite agonisante, blanche comme une morte, évoquent l'occidentalisme à demi-mot, dans le silence d'un dernier recueillement. Qu'elle repose en paix.

 

L'âme s'envole. Ce qui n'existait pas hier apparaît, à la suite de Laurent Ozon, c'est Thomas Ferrier qui se soumet à l'exercice des derniers sacrements : une introduction similaire sur l'histoire de l'identitarisme européen avec la même allusion à l'occidentalisme. Un ange passe. Il est né le divine enfant.

 

Après test de paternité, le trait de caractère identitaire du néo-occidentalisme est fruit du hasard, et c'est là toute sa particularité. Le néo-occidentalisme est né d'une vierge. Le lien filial entre néo-occidentalisme et identitarisme européen est fortuit.

 

La tache de naissance du néo-ccidentalisme est le prométhéisme. Le prométhéisme comme philosophie matérialiste et spiritualité new age, qui en dit davantage sur l'esprit occidentaliste postmoderne que les commentaires d'actualité et positions métapolitiques des animateurs et influenceurs de ce mouvement. C'est une autre génération que celle des néo-occidentalistes, qui n'a pas cette culture métapolitique du Nationalisme révolutionnaire qui ouvrait ses pages à l'école pérennialiste, une littérature ignorée par les néo-occidentalistes prométhéens.

 

Il n'y a pas véritablement de solution de continuité entre nationalisme européen et néo-occidentalisme ; c'est ce que les intellectuels ne comprennent pas, mais nous développerons ce point ailleurs, peut-être dans un commentaire de l'audio Telegram de Laurent Ozon sur le même thème.

 

En attendant, nous le ferons dans notre essai La grande trahison métapolitique de la Droite que nous sommes en train de diffuser en plusieurs articles et où nous abordons le sujet du prométhéisme.

 

Nous nous concentrerons ici sur les conclusions précoces de Thomas Ferrier au sujet de l' « altérité nécessaire de l'occidentalisme et de l'eurasisme ».

 

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« L'engagement spirituel de celui qui se voit mystérieusement tenu de chercher en lui-même sa propre vérité vivante et la puissance cosmogonique de celle-ci n'implique en rien l'aboutissement final, la réussite, fut-elle partielle, de la recherche entreprise, ni ne saurait en tenir le résultat espéré pour donner d'avance. Au contraire, le chemin de la marche en avant se trouve presque toujours sournoisement dévié, interrompu ou obstrué de noir, suspendu sans fin devant la tragédie de l'obstacle imprévu et à jamais insurmontable qui représente l'épreuve propre, l'épreuve que l'on pourrait appeler fondamentale de tout passage à un stade irrévocablement supérieur de l'être. Il n'empêche que les ralentissements de la montée, les éboulements mystiques et les arrêts en chemin, les longs passages au noir, considérés dans le déploiement même de la spirale gnostique en marche, doivent être tenus pour autant d'épreuves, pour autant de stations initiatiques d'écartèlement sanglant et de passage par les fournaises intérieures de la croissance de l'éveil si l'on ne veut pas qu'il deviennent, ces ralentissements, ces éboulements, ces arrêts, ces passages au noir, autant d'arrêts de mort, le brusque effondrement dans ce puits du néant défini comme l'irrémédiable même par tous ceux qui en sont venus à savoir de quoi ils parlent. » Jean Parvulesco, La Spirale Prophétique, Le recours à l'appui extérieur, p.189, Guy Trédaniel Éditions

 

Le logos européaniste entre conservatisme de guerre de retard et identitarisme postmoderne ne peut se sauver lui-même, justifier sa propre orientation par lui-même, sans évoquer le recours nécessaire à l'appui métapolitique extérieur.

 

Un « appui extérieur » qui ne peut être qu'occidentaliste « du plus grand Ouest » ou eurasiste « du plus grand Nord » ; il n'y a pas d'autres choix.

 

L'occidentalisme européen peut se présenter comme une instance de dialogue métapolitique diplomatique avec les États-Unis comme l'eurasisme européen peut remplir la même fonction avec la Russie, mais nous n'en sommes pas là. Et la question « spirituelle » reste posée.

 

L'état métapolitique actuel du « camp européen », sous tutelle du « camp national », est celui du déni occidentaliste. Un occidentalisme par défaut mais qu'on ne peut que constater – comme on ne peut que constater le fond spirituel qui l'anime. La preuve en est que Thomas Ferrier lui-même est contraint et forcé de passer par des médias souverainistes ou occidentalistes pour s'exprimer. L'européanisme se cherche un nouveau centre et un nouvel axe de diffusion, un nouvel Ordre révolutionnaire, libre et indépendant de la Nouvelle Droite et de la réinfosphère.

 

L'analyse introductive de Thomas Ferrier se termine où elle devrait commencer...

 

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Pour ce qui nous intéresse, cette première analyse souffre d'une incompréhension des théories multipolaires eurasistes et peine à s'en expliquer.

 

« On dit non à Douguine ! »

 

Mais il faudrait dire pourquoi, ou ça ne vaut rien. Guillaume Faye n'est plus là pour s'expliquer, nous n'avons rien trouver dans nos archives qui justifie ce non et nous ne retiendrons que cette absence de justification de laquelle on ne peut rien faire.

 

Des « théories » dont il serait une première erreur de penser qu'elles ne sont que des théories spéculatives et dont il reste à démontrer précisément en quoi, sur quels thèmes, quels points ; car l’œuvre d'Alexandre Douguine est vaste, elles seraient fausses ou iraient à l'encontre des « théories européanistes » ou « euro-sibériennes ». Douguine cherchant la voie de cette « Europe puissance » que nous cherchons tous dans l'articulation de ses pôles historiques.

 

Thomas Ferrier commet cette première erreur qui engendre les autres, et ne démontre pas en quoi les théories politiques eurasistes seraient fausses du point de vue russe, et du point de vue européen bien comprit. Il admet lui-même que le regard vers l'Est est le seul qui convient à l'Europe, ce qui était l'avis de Faye, et quelque part celui des expatriés occidentalistes à l'Est, il s'agit donc de s'adresser à la puissance russe avec diplomatie et d'apprendre de l'Eurasisme.

 

Le néo-eurasisme d'Alexandre Douguine, qui s'inscrit dans un mouvement historique à la suite de nombreux penseurs et écrivains, est une forme d' « européanisme russe », à moins que Thomas Ferrier prétende mieux définir l'esprit russe qu'un penseur russe et retire à Douguine le droit de lui-même se définir ?...

 

Nous pensons que c'est le défaut principal des discours occidentalistes : prétendre définir et penser à la place des autres européens. Et même penser à la place des européens d'Amérique...

 

Ce qui fait de Thomas Ferrier un occidentaliste contrarié, malgré lui.

 

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Il y a deux manières de concevoir l'Europe, pas trois, pas quatre, pas cinq.

 

L'Europe sans la Russie comme « civilisation occidentale ».

 

Et l'Europe avec la Russie comme « civilisation européenne ».

 

On ne fera pas des Russes des occidentaux à marche forcée, ils ne le seront jamais, et on ne fera pas l'Europe sans les Russes. Les occidentalistes confondent le fait de s'approcher d'un mode de vie occidental par l'effet du progrès techno-scientifique et les mentalités : les identités profondes des peuples. Cette confusion vient du fait que les occidentalistes ont une pensée trop mécanique de l'histoire et de l'homme. Ne pas relier uniformisation et indistinction : globalisation et occidentalisation.

 

La volonté de profiter des innovations techno-scientifiques ; et nous noterons que les ingénieurs russes ne sont pas absents des divers avancées techno-scientifiques dont profite l'Occident et par extension le monde globalisé, d'un certain confort matérielle que ces innovations apportent comme elles apportent un certain ramollissement des sociétés, ne change pas intrinsèquement l'écologie profonde des civilisations bio-culturelles et de leurs destinées géopolitiques manifestes.

 

Cela fait bien longtemps que les États-Unis d'Amérique ne sont plus une « extension de l'Europe » et ont un destin extra-européen qui leur est propre ; ça sera donc la civilisation européenne libre ou la civilisation occidentale sous le joug étasunien. Les fameux « européens d'Amérique » que les néo-occidentalistes s'inventent d'amis imaginaires, nous aimerions bien les rencontrer. Nous avons rencontrer des Russes amoureux de la France et de l'Europe, mais des américains qui combattent le globalisme et l'hyperpuissance étasunienne au nom de l'Europe nous n'en connaissons pas. Qu'on nous montre ces bêtes de foire. L'Occidentalisme est un cirque métapolitique, des nains qui dressent de grands fauves invisibles, des jongleurs sans quilles et cracheurs de feu sans flamme, des clowns blancs sans augustes, des équilibristes sans hauteur, des magiciens qui répètent ce tour vu mille fois, des faiseurs d'illusions qui sortent des lapins morts de leurs chapeaux...

 

Par manque de vision, ou de réel intérêt pour les plus grandes idées européennes qui dépassent les frontières de la France et ne peuvent se limiter à certaines rancunes slaves envers le bloc soviétique, qui ne seraient pas les siennes ou celles des identitaires, Thomas Ferrier ne peut définir l'européanisme sans y intégrer la vision du monde russe et eurasiste, sans penser la multipolarité et l'idée de Troisième Rome ; « il n'y en aura pas de quatrième ». Des idées européanistes franco-françaises dont l'influence est à relativiser. Sans l'appui extérieur de la Russie l'Europe ne renaîtra pas de ses cendres. C'est l'histoire qui le dira mais nous ne pouvons qu'en faire le pari comme celui de Dieu.

 

Thomas Ferrier fait le pari que l'Europe peut se sauver et se faire elle-même sans l'appui extérieur de la Russie et l'appui métapolitique extérieur de l'Eurasisme ce qui nous apparaît hérétique du point de vue de la plus grande littérature de combat eurasiste que Thomas Ferrier ne peut reconnaître à défaut de la connaître.

 

Ne s’intéressant pas aux legs médiévaux, aux romans et à la poésie du Siècle, oubliant ce qui de mémoire orthodoxe permit la Renaissance, refusant toute lecture pérennialiste – et dénigrant l'histoire comparée des religions qui équilibre la vision du monde postmoderne occidentaliste pour rendre l'Europe à une Tradition comme médiation entre les civilisations passés, présentes et futures –, préférant regarder des comics américains et écouter du métal néo-païens, nous ne pouvons, en effet, partager la vision du monde postmoderne sans littérature et sans ésotérisme de Thomas Ferrier... Et cette dernière remarque n'est pas gratuite, elle est fondamentale.

 

En effet, il ne suffit pas d'affirmer, arbitrairement, l'incompatibilité des « idées européanistes » et des « idées eurasistes » pour que cette incompatibilité soit indépassable. Nous pouvons affirmer, au contraire, qu'il n'y a aucune incompatibilité entre ce qui sont deux points de vue qui regardent dans la même direction d'une seule et même grande Europe : celle de l'Empire eurasiatique de la Fin.

 

N'importe qui regardant une carte comprend que la péninsule européenne, occidentale et méridionale, berceau de notre civilisation, autant que sa partie centrale ; et des grands apports scythiques et indo-iraniens dans notre culture profonde, fait partie du grand continent eurasiatique et que, pour intégrer la Russie à l'Europe, il faut penser une géopolitique européenne et eurasiatique, prendre en considération le grand espace russe et le fait que la Russie est une « prison des peuples » qui contient le déferlement des hordes asiatiques sur l'Europe. Douguine ne dit pas autre chose, il prend en considération les réalités russes dans une perspective multipolaire et revendique un particularisme russe mais il ne renie pas le caractère européen de la Russie, il rejette son caractère occidentale. De l'Occident symbolique.

 

Ils n'ont qu'Occident à la bouche mais c'est une autre chose que les néo-occidentalistes ne comprennent pas. Lorsque nous autres, eurasistes, parlons d'Occident, nous ne parlons pas d'un espace géographique ou civilisationnel au sens stricte, nous parlons d'une fonction ontologique de l'Occident symbolique à la fin des temps. Mais il se veut que l'Occident est né en Europe. De la même manière, quand nous parlons d'Orient, nous ne parlons pas du monde arabe ou encore d'un tiers-monde libérateur, nous parlons d'un Orient symbolique et, au delà de cet Orient, des origines polaires de notre Tradition indo-européenne, aryenne, ce que nous pourrions indiquer de plus grand Nord.

 

« Le rôle des États-Unis, la dernière superpuissance restante dans le monde, est aujourd’hui central dans la géopolitique globale. А partir de la fin du XIXe siècle, un continent marginal, qui n’avait jusqu’alors représenté qu’une province secondaire du Vieux Monde, de l’Europe, devint progressivement un géant politiquement et culturellement autonome, jusqu’au moment où, après la seconde guerre mondiale, les États-Unis se proposèrent comme modèle paradigmatique universel aussi bien pour ces mêmes pays d’Europe que pour l’Asie. L’importance de l’Amérique s’accrut sans cesse, se répandit un ensemble de critères idéologiques, culturels, psychologiques et même philosophiques associés à l’Amérique qui vont bien au-delà de son influence proprement économique et militaire. Se manifesta de plus en plus l’existence d’une « Amérique mythologique », d’une « Amérique comme concept », d’une « Amérique comme idée de l’Amérique ». Et si une telle « idée de l’Amérique » a pu s’enraciner dans la conscience géopolitique universelle et devenir quelque chose de « néo-sacral », il doit y avoir à cela des raisons très sérieuses associées à l’inconscient collectif de l’humanité, et à cette géographie secrète continentale qui plonge ses racines dans les millénaires mais dont le souvenir continue à vivre comme archétypes psychiques. L’objet de ce chapitre est précisément d’examiner les dessous « mythologiques » de l’Amérique comme « continent intérieur »... » Alexandre Douguine, La Terre verte – l'Amérique

 

Nous vous renvoyons à la lecture de ce texte fondamental d'Alexandre Douguine au sujet de l'Amérique et de l'Occident.

 

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L'avenir de l'Europe est la Russie, et celui de la Russie l'Europe, nos destins sont continentalement liés, ne pas le comprendre revient à considérer que l'avenir de l'Europe sont les États-Unis.

 

Le mythe « identitaire » que la Russie ne voudrait pas être « européenne » est ce mythe « occidentaliste », davantage nationaliste dans la mentalité qu'il ne fut jamais impérial, qui ne distingue pas Europe et Occident.

 

La « Russie » ne veut pas être « occidentale » ; et elle n'a pas besoin de nous pour se connaître elle-même « européenne ».

 

Un « mythe occidentaliste » qui oublie de courte mémoire la main tendue de Vladimir Poutine à l'Europe jusqu'à la montée en intensité et en puissance du conflit russo-ukrainien. Un conflit qui a commencé il y a dix ans alors que les occidentalistes n'existaient et n'en avaient que faire de l'Ukraine, ne s’intéressaient pas davantage à l'Eurasisme, et à peine à l'Européanisme dont il contestent aujourd'hui toutes les filiations intellectuelles conservatrices et révolutionnaires. Les occidentalistes sont dans le grand reniement des idées européennes et aucuns intellectuels européens n'a le courage de le dire, de les remettre à leur place et de les instruire de nos traditions.

 

Les « idées eurasistes » reposent sur une littérature de combat « de très longue mémoire » qui fait défaut aux idées européanistes actuelles, sur une œuvre métapolitique qui a renouvelé la pensée européenne de fond en comble, notament en ce qui concerne les métamorphoses du Libéralisme, lui ont donné une perspective et une orientation, un centre et un axe, et que nous pouvons nous réapproprier pour en faire un Ordre révolutionnaire – ce qui est le souhait de Douguine clairement exposé dés le début de son livre sur la Quatrième théorie politique.

 

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Où est le « Douguine français » ?

 

On le cherche, on ne le trouve pas...

 

Si Thomas Ferrier veut devenir ce « Douguine français », il faudrait se mettre au travail et proposer une œuvre équivalente de son point de vue « européaniste ». Nous espérons que Thomas Ferrier ne compare une œuvre qu'il n'a pas écrite aux travaux d'Alexandre Douguine et ceux des eurasistes... Pourquoi Thomas Ferrier ne débat-il pas avec Douguine ou ne dialogue pas avec Laurent James, sont-ils moins européens que lui ?

 

On ne passera pas notre temps à l'attendre et vous vous isolerez dans l'occidentalisme pour continuer à exister : nous le prédisons et c'est ce qui arrivera car il n'y a pas d'autre voie. Faites attention, nos intuitions s'avèrent très souvent vraies et se révèlent sévèrement opératives dans le temps...

 

Nous choisissons la voie eurasiste de l'axe Paris-Berlin-Moscou. Vous choisirez la voie occidentaliste de l'axe Paris-Kiev-Washington. C'est votre destin d'indécis qui veut certes faire l'Europe, mais une Europe personnelle et privée qui restera imaginaire et utopique.

 

Les êtres bornés aux théories spéculatives sont des enfants capricieux qui finissent toujours esseulés à jouer seuls. Thomas Ferrier, tant qu'il ne s’intéresse pas à l'Eurasisme comme tradition européenne supérieure et littérature de combat opérative poursuivant le concept de Rome comme centre spirituel et civilisationnel ne peut prétendre à la sincérité. S'arrêter au mot « Eurasisme » est cette épreuve que nous avons initiatiquement imposée aux grands européens d'Occident pour qu'ils retrouvent le chemin du plus grand Nord.

 

Nous autres, eurasistes, avons porté allégeance à l'Empire eurasiatique de la Fin et à la Troisième Rome car nous sommes de grands européens, des fidèles d'Amour à Notre Dame d'Europe.

 

Et nous deviendrons, à terme, des ennemis.

 

L'Occidentalisme va se replier sur lui-même, se durcir et devenir agressif de ne pas reconnaître l'Eurasisme comme le centre de commandement de la plus grande Europe et d'une géopolitique transcendantale qu'ils ignorent comme ils ignorent les traditions européennes souterraines, des plus grandes profondeurs de l'être fondamental européen.

 

Quand on a pas d'identité métapolitique, pas de littérature, pas de poésie, pas d'esthétique, pas d'ésotérisme et que notre spiritualité est typiquement New Age... On ne peut que devenir agressif pour gagner, pour vendre. Et les occidentalistes le sont et le seront de plus en plus, et plus ils seront à découvert, plus ils le seront encore. Peut-être même le sont-ils depuis le début, que l'Europe refuse leurs avances pour qu'ils jouent un rôle, et sans doute avons-nous eu tord de leur donner du crédit par sympathie, camaraderie et fraternité.

 

En rejetant l'Eurasisme c'est toute une littérature de combat abyssalement européenne, c'est l'Europe elle-même qu'ils rejettent. On ne peut pas être fidèle et amoureux à la fois de l'Occident et de l'Europe.

 

Quoiqu'il en soit des intentions occidentalistes, le respect que nous leur accordions de bonne grâce n'est jamais venu en retour ; mais que les occidentalistes ne se voient pas plus grands qui ne le sont.

 

Désormais, ils ne peuvent plus se cacher derrière l'européanisme.

 

Les semaines et mois à venir vont devenir intéressants, les contradictions et schizophrénies occidentalistes vont être de plus en plus exposées et ça ne va pas leur plaire.

 

Que vont-ils faire ?

 

Ils vont troller et clasher, c'est tout ce qu'ils savent finalement faire, même s'ils s'en défendent et prétendent que ne se défendre, c'est toujours comme cela qu'ils ont fonctionné. Il y a déjà cinq ans que nous leur demandons fraternellement de s’intéresser à l'Eurasisme et de nous répondre. Cette « demande » est restée lettre morte alors que ceux-ci n'avaient rien d'autre à faire. Cet acte manqué est un manquement d'Honneur et Fidélité à l'idée de plus grande Europe. Rien d'autre.

 

Nous espérons nous tromper et que le dialogue sera possible mais nous en doutons fortement...

 

Les occidentalistes vous feront dire ce que vous ne dites pas et vous éprouverez toujours plus de difficultés à vous en défendre, contraint et forcé de vous aligner sur les positions occidentalistes et prométhéennes pour continuer à faire exister l'idée d'une utopie qui ne se réalisera jamais, sans même laissé une trace dans le mondes des idées idéalistes et idéales.

 

Nous, nous ne voulons pas que la grande Europe reste une utopie.

 

Nous sommes des hommes libres de penser l'Europe car nous sommes eurasistes et des européens authentiques, l'Eurasisme et la multipolarité offrent cette liberté. Et l'Eurasisme a d'ors et déjà imprimé sa marque profondément dans la plus grande Histoire. Il est en train de la faire et, aveuglez par l'hydre occidentaliste, vous ne le voyez pas.

 

Il est assez arrogant d'opposer le néant français à une œuvre métapolitique européenne dont Parvulesco a prophétisé l'avènement. Qu'avez-vous à dire au sujet de Parvulesco ? Allez-vous salir sa mémoire ?

 

Le conflit russo-ukrainien est le début de la fin de la Fin de l'Histoire que seuls les pseudo-intelectuels français ne voient pas.

 

Entre Parvulesco, Faye, Steuckers et Douguine, dont la lecture croisée est fondamentale et essentielle quand on prétend « penser l'Europe », il y a tout de même de quoi dégager l'idée métapolitique d'un « Eurasisme européen » apte à répondre, dialoguer et débattre avec l'Eurasisme russe. On ne peut pas « penser l'Europe » à partir d'un seul penseur, vous n'avez que Faye, et encore, vous avez ce que vous voulez bien faire dire à Faye. Votre pensée est trop politique et historique que pour penser l'Europe métapolitique et poétique.

 

Les penseurs européanistes français pensent l'Europe comme les néo-souverainistes pensent la France et comme les néo-occidentalistes sont incapables de penser l'Europe sans tenir la main de papa Occident, ce sont de petits enfants métapolitiques qui veulent jouer dans la cour des grands et qui pleurent dés qu'ils ramassent le moindre coup. Ils jouent de sentimentalisme et sont des pleurnichards idéologiques qui réclament aux États-Unis la puissance qu'ils n'ont pas, cette même « puissance » qui viole leur mère et dont ils sont les bâtards. Cette naïveté de leurs petits genoux en sang et de leur questionnement identitaire est touchante, mais après les avoir soigné et câliné, leur avoir préparé un goûté et mis au lit, pourrons-nous passer aux choses sérieuses et ne pas devoir répéter éternellement ce qu'ils ne lisent pas avant de s'endormir et qu'ils n'apprennent pas à l'école des écrans superposés du spectacle cybernétique de la marchandise ?

 

Ils nous demandent de leur conter une histoire que nous connaissons par cœur, nous le faisons, mais ils refusent d'ouvrir le grand livre Europe, et nous pensons qu'ils sont assez grands pour lire seuls, qu'ils arrêtent de nous réclamer une dernière petite histoire, qu'ils continuent de rêver et apprennent à se lever tous seuls...

 

D'ailleurs vous pressentez vous-même l’ « altérité nécessaire » de l'occidentalisme et de l'eurasisme mais n'arrivez pas à franchir le gué pour des raisons vaguement néo-païennes et de ce défaut de l’intellectualisme français qui est de penser que vous êtes le seul à penser et avoir (presque) toujours raison. Rien à envier à un Soral ou un Ozon sur ce point. C'est la grande maladie des penseurs français. Douguine est immunisé contre cette maladie de l’intellectualisme et du parisianisme, il a tendu la main aux penseurs français le plus longtemps qu'il fut possible... Il n'est pas étonnant qu'il ne s’intéresse plus à la France. Tandis que les réseaux eurasistes s'étendent, l'européanisme français reste confidentiel et confiné au néo-occidentalisme. Les « intellectuels » auront mis cinq ans à exposer, timidement, à identifier l'occidentalisme... Cinq ans. Combien d'années encore pour le définir ? Et combien d'années après pour prendre conscience qu'il faut le raisonner ou l'arraisonner, l'affronter fraternellement avant de devoir le combattre sauvagement ?

 

Charité bien ordonnée commence par soi-même.

 

Avant de critiquer l' « Eurasisme », toute chose que vous n'avez pas compris, que les français ne connaissent que par la rumeur, allez jusqu'au bout de la critique du néo-occidentalisme et de la subversion prométhéenne au lieu d'éluder la question comme vous le faites dans cet audio à bras raccourcis et aux petits pieds qui ne va pas très loin... Vous qui parlez de courage et de prendre des risques, nous ne comprenons pas quel risque vous avez pris ici ?... Et nous nous doutons de ce qui suivra, c'est-à-dire rien. Pour nous des attaques occidentalistes, on s'en doute.

 

Il ne se passera rien. Pas plus que vous n'avez collectivement et frontalement engager une lutte métapolitique à mort contre le « camp national » et le néo-souverainisme vous n'engagerez un combat contre le néo-occidentalisme. Le néo-occidentalisme est diamétralement opposé à l'européanisme d'Evola, de Parvulesco, de Venner ou encore de Faye, ce qui n'est pas le cas de l'Eurasisme qui est son avant-garde silencieuse, disciplinée que vous vous permettez de mépriser...

 

Mais, encore une fois, pour se permettre d'être dans l'invective, il faudrait avoir quelque chose à opposer à l'Eurasisme. Hors, vous n'avez rien. Gardez-vous d'invectives stériles et infécondes, elles n'impressionnent personne et ne servent pas les idées européennes. Vous êtes doublement perdant, sur toute la ligne, de par votre ralliement par défaut à l'occidentalisme et votre hostilité à l'eurasisme.

 

***

 

Que Faye n'aimait pas Douguine ; puisque c'est votre seul argument, ne démontre strictement rien.

 

Est-ce qu'il l'avait seulement lu ?

 

Nous en doutons.

 

Nous y voyons plus un transfert de griefs qu'il pouvait y avoir entre lui et de Benoist qu'un rejet de Douguine lui-même. Si Faye avait rencontré Douguine, l'histoire ce serait peut-être passée autrement. Nous sentons cette « intuition eurasiste » chez Faye mais nous éviterons de lui faire dire ce qu'il ne disait pas.

 

Quoiqu'il en soit, le fait que Faye, qui aurait voulu finir ces jours en Russie, se méfiait de Douguine et par extension de l'Eurasisme – beaucoup plus proche de l'archéofuturisme que ne le sera jamais le prométhéisme –, ne prouve rien, ne discrédite pas la perspective eurasiste qui n'est pas très différente de la perspective euro-sibérienne.

 

Les différentes pensées européennes nationales, isolées les unes des autres, sont par définition imparfaites et il faut en faire la synthèse pour convenir à toutes parties prenantes dans la défense de l'Europe, selon leurs intérêts respectifs et respectables.

 

Se priver des eurasistes qui ont l'Europe et l'Empire au cœur dans un moment aussi critique pour les idées européennes serait une grave erreur, une faute métapolitique.

 

N'insultez plus gratuitement Douguine et les eurasistes, soyez précis sur ce que vous auriez à lui reprocher et à nous reprocher, ou n'en parlez plus, surtout pour ne rien dire, car vous ne le savez pas vous-même : ce que vous avez à lui reprocher, vous butez systématiquement sur la question. Tout dans l'Eurasisme reste pour vous un mystère.

 

Camper sur ses positions nationalistes dans l'immobilité métapolitique profite systématiquement à l'inertie et systémiquement au statu-quo. D'autant que nous ne sommes pas certains que les penseurs français européistes soient en position d'imposer quoique cela soit à la Russie et au reste de l'Europe...

 

Et il serait peut-être temps de s'adresser à l'Allemagne, d'expliquer au européanistes français que la France doit s’intégrer à l'Allemagne. Vous découvrirez alors que les néo-occidentalistes restent très nationalistes et souverainistes dans l'esprit, leur soumission inconsciente aux États-Unis, à leur Occident imaginaire, n'a d'égal que leur incompréhension fondamentale du concept d'imperium. Ils ne sont pas davantage romains qu'ils ne sont européens, de petits occidentaux sans ambition autre que d'être dans le sens de la fin de l'Histoire, une ambition de feuille morte.

 

Faire de Faye un « penseur occidentaliste » est une forfaiture idéologique sur laquelle nous ne reviendront pas ici, nous exposerons cette forfaiture ailleurs, à travers une lecture croisée de Faye et Parvulesco qui pourrait en surprendre plus d'uns. Steuckers reste critique positif de l'Eurasisme mais peut être considérer, à bien des égards, comme un penseur sinon « eurasiste » : euro-sibérien, au même titre que Faye.

 

Limiter une pensée sur la base d'une terminologie qui déplaît est, d'un point de vue intellectuel, médiocre, et confine à un orgueil mal-placé.

 

En réalité, vous n'avez rien à opposer à l'Eurasisme, ce pourquoi vous n'avez pas le choix d'être et de rester évasif sur la question. Quand on pense sincèrement et sérieusement l'Europe on pense l'occidentalisme et l'eurasisme qui sont comme l'aile gauche et l'aile droite de l'Européanisme. Se sentir obligé de dire qu'occidentalisme et eurasisme ne veulent rien dire, pour se rassurer, dénote un doute. Vous avez raison d'en douter, occidentalisme et eurasisme veulent tout dire. Si les deux grandes orientations européanistes ne veulent rien dire, nous nous demandons qu'est-ce qui veut dire quelque chose quand on pense l'Europe.

 

La pensée européenne monomaniaque et autistique ne mène nul part.

 

Nous autres, eurasistes, ne nions pas l'occidentalisme et y prenons notre part. Nous sommes des penseurs « occidentalistes » et des « prométhéens », mais d'un tout autre Ordre européen et archéofuturiste.

 

Tout n'est pas tout noir ou tout blanc, et il y a des choses à prendre dans l'occidentalisme et le prométhéisme, qui sont comprises et intégrées dans l'Eurasisme depuis Parvulesco (que l'on pourra difficilement confondre en « complotisme » et « tiers-mondisme »). Notre cher Jean, dont toutes les droites de la trahison en mouvement de subversion n'osent prononcer le nom, et c'est bien à cela qu'on les reconnaît.

 

« Notre honneur, je viens de le dire, s'appelle recommencement. A condition, toutefois, que l'on eût compris que tout ce qui revient est autre. »

 

***

 

L'Eurasisme repose sur une œuvre qui a le mérite d'exister, à partir de laquelle nous pouvons nous projeter, qui permet de développer des méthodes et des stratégies autres que le « gramscisme de Droite » qui lui non plus ne mène nul part, qui permet de s'inscrire en manifeste et doctrine, de se rassembler sous une bannière, de revêtir une esthétique de combat, de réenchanter les idées politiques européennes, et qui est sans équivalent à l'Ouest.

 

Si comparaison n'est pas raison : on ne peut comparer que ce qui est comparable, cher Thomas.

 

Nous attendons donc une œuvre strictement européaniste qui exclurait définitivement l'eurasisme par son argumentaire infaillible et une volonté de puissance qui plierait la Russie à cette volonté supérieure, une œuvre que vous tardez à exprimer sous la forme d'une littérature de combat aussi vaste que la littérature fondamentalement eurasiste, qu'elle le soit directement ou indirectement, explicitement ou implicitement...

 

Si vous étiez davantage curieux et attentifs aux mouvements métapolitiques des avants-gardes européennes et du réseau eurasiste international vous remarqueriez que l'Eurasisme gagne du terrain et rallient des forces desquelles on ne peut pas se priver...

 

En attendant, interdire l'accès à l'Eurasisme aux jeunes européens, sous des prétextes fallacieux et des pinailles terminologiques excessives, c'est ouvrir le champ à l'occidentalisme sans proposer d'autres voies d'exploration, ce qui, d'un point de vue intellectuel, est condamnable. Les européens sont des hommes libres qui refusent qu'on leur interdise de s’intéresser, d'être curieux, d'orientations et de perspectives métapolitiques qui ne sont pas moins européennes que vos idées qui supportent un occidentalisme sans contradiction alors qu'elles se refusent à découvrir de nouveaux horizons.

 

Notre seul intérêt est la grande Europe et chacun prendra la responsabilité des névroses personnelles qui lui font obstacle puisque le problème est ici davantage psychologique qu'il n'est métapolitique.

 

***

 

Tous ceux qui se disent européens, européistes ou européanistes, qui n'ont aucun recul critique sur l'occidentalisme (et qui ne voit pas une certaine subversion dans le prométhéisme), sont des pitres ou des cuistres, au choix. Vous n'en avez rien à faire de l'Europe.

 

Apparemment, l'Europe passe toujours après les passions françaises, la « civilisation occidentale » et le « monde blanc ». Mort de la tragédie et naissance de la comédie. Les « identitaires » sont les chroniqueurs de la nécrologie française et européenne. Une pensée de croque-mort, de mort-vivant, de zombie.

 

La Droite va donc passer du néo-souverainisme au néo-occidentalisme, d'une soumission l'autre, ça change la couleur des costumes, pas la texture de la soumission au statu-quo. Dans les deux cas les États-Unis peuvent dormir tranquille dans les beaux draps de l'idéologie française qui ne change pas de tissu qu'elle soit « de gauche » ou « de droite », dollar blanc et blanc dollar : du wokisme au prométhéisme.

 

Voulant rester neutre ou penser l'Europe seule comme les souverainistes pensent la France seule, on s'enferme dans l'inertie qui profite au statu-quo, c'est comme un bug informatique dans le logiciel européaniste qui charge dans le vide : il faut relancer le programme.

 

Quand on pense l'Europe, la question des États-Unis et celle de la Russie ; et aussi celle de l'Allemagne dont il n'est que rarement question dans cette perspective européenne, viennent directement sur le tapis, soit on regarde plutôt vers l'Ouest outre-atlantique, soit plutôt vers l'Est continental, c'est inévitable, on ne peut pas faire l'impasse de cette question. C'est LA question.

 

Et bien évidement qu'il y a trahison.

 

Le pseudo-empire étasunien, avec l'appui du Commonwealth et du réseau Echelon, ne défend que ses intérêts « anglo-saxons » et n'est pas notre allié. L'histoire européenne est l'éternelle histoire d'une confrontation entre la France et l’Angleterre si nous voulons bien y regarder de plus près. Si les États-Unis ne sont pas notre « ennemi » il n'en reste pas moins notre « adversaire ». De quelles menaces que nous ne pourrions nous-mêmes écarter, ou desquelles elle nous inonde, nous protégerait la Troisième Rome parodique de l'Empire du non-être ?

 

Les États-Unis mènent une guerre de positionnement, stratégique et géopolitique, économique et culturelle, cybernétique et spirituelle, à l'Europe, que cela soit par le droit international ou militairement, dans des manœuvres explicites que les occidentalistes nomment pudiquement de séduction, la bonne blague du « soft power ». Les origines européennes du peuple américain ne peuvent le justifier. Ne plus le dire ou affirmer que c'est secondaire, voire que c'est faux, est une trahison politique. Le parapluie étasunien est une menace qui plane au-dessus de nos têtes davantage qu'il nous protège. La puissance du globalisme c'est l'hyper-puissance étasunienne. Le bras armé du globalisme c'est le Pentagone et l'OTAN. Qui va dire le contraire ?

 

Les États-Unis commettent cette erreur de pousser la Russie dans les bras de la Chine. La seule chose qui pourrait écarter la menace chinoise est de faire l'Europe. Les États-Unis ont vu à court terme en soutenant Zelenski pour déstabiliser l'Europe et la Russie. Et la Russie ; le nouvel axe Moscou-Pékin-Théhéran qui se dessine, a fait ce qu'elle avait faire, penser que Poutine a commit une erreur est une ixième confusion néo-occidentaliste qui ne comprend pas les nouvelles règles multipolaires du Grand Échiquier et d'un Grand Jeu géopolitiques que l'Occident est en train de perdre, sur le moyen-long terme.

 

Pourquoi les occidentalistes ne vont pas construire leur rêve américain de « civilisation occidentale » et de « monde blanc » aux États-Unis ?

 

L'Européanisme est notre grande famille métapolitique dont l'occidentalisme ; le regard vers l'Ouest, et l'eurasisme ; le regard vers l'Est, sont, dans les faits, les deux grandes orientations. On peut le nier mais les faits sont têtus, le conflit russo-ukrainien nous le montre, la « neutralité métapolitique axiologique » ne fonctionne pas et la géopolitique transcendantale commande.

 

Parlez d'autre chose que d'Europe, de votre nombril, par exemple, puisqu'il n'y a que ça qui vous intéresse et qui intéresse vos petites communautés de souscripteurs et de consommateurs « occidentalistes » qui sont aussi européanistes que nous sommes rabbins. Et nous ne nous adressons pas spécifiquement à Thomas Ferrier ici. Nous pensons à ces gens qui n'ont qu'Europe et Civilisation à la bouche pour nous vendre l'anti-civilisation des États-Unis. Nous n'en voulons pas. Leur vision du monde leur regarde mais il n'y a à convaincre personne ici que nous ne savons pas au sujet des États-Unis et d'une Europe européenne dont l' « état profond » ne veut pas. Qu'ils essayent de se convaincre eux-mêmes du bien fondé métapolitique du néo-occidentalisme et du prométhéisme n'apporte rien de nouveau. Rien de neuf. La Droite identitaire et alternative essaye de réinventer la Droite progressiste et libérale à l'extrême-centre du globalisme, rien de plus de négativement conservateur que cette démarche. Qu'est-ce que l'occidentalisme apporte aux idées européennes ?

 

***

« Contrairement à ce que proclament les évolutionnistes, toute irruption dans l’histoire d’une nouvelle technologie est un signe direct de l’affaiblissement des connaissances humaines. Plus l’homme est intelligent, et moins il connaît. Et c’est même parce qu’il connaît de moins en moins, du fait de l’éloignement progressif et historique des origines de sa création, que son intelligence analytique se complexifie afin de pouvoir reproduire des phénomènes qu’il savait contrôler auparavant par d’autres moyens que technologiques : des moyens cognitifs et spirituels. L’invention de la roue – et de la charrette – ne prouve rien d’autre le fait que l’homme était alors devenu suffisamment moderne pour ne plus savoir se déplacer autrement que par des moyens matériels. » Laurent James, L'Atlantide contre l'Atlantisme, Parousia

 

Nous ne connaissons plus ou moins qu'un eurasiste français, c'est Laurent James.

 

L'Eurasisme ça n'est pas être pro russe, éditer Douguine, l'avoir préfacé ou en avoir vaguement parlé il y a dix ans.

 

Et Thomas Ferrier sera d'accord avec nous pour dire que les « eurasistes » ne gênent pas l'européanisme ni ne dérangent son ordre ?...

 

Nous ferons encore quelques efforts pour tendre la main, mais pas plus, la métapolitique d'extrême-droite et le gramscisme pour adolescents ne nous intéressent pas, la métapolitique ne se fait pas sur YouTube, Twitter ou Telegram, en tout cas pas sans moyens algorithmiques et cybernétiques, sans une volonté de puissance autre que celle des mèmes de France, ne pas le comprendre est une autre confusion des penseurs français qui s'excluent eux-mêmes des diplomaties souterraines et ne se parlent qu'à eux-mêmes en réalité.

 

Nous ne sommes pas responsables des soumissions complotistes et néo-souverainistes à la propagande « de bonne guerre » du Kremlin. Pas plus que nous sommes responsables des soumissions néo-occidentalistes au globalisme...

 

Nous sommes eurasistes, nous n'avons rien à voir avec le produit français des dissidences vocifératrices dont nous avons été les premiers à dénoncer le complotisme maladif et aujourd'hui l'anticomplotisme névrotique. Ça ne sont pas des « eurasistes » qui insultent tous les jours Thomas Ferrier, se sont des dissidents et des néo-souverainistes, demain des néo-occidentalistes...

 

***

 

« L’affrontement entre la thalassocratie anglaise et le continentalisme russe débute dès les premières conquêtes de Nicolas I, qui règna de 1825 à 1855 et consolida les conquêtes d’Alexandre I dans le Caucase, tout en avançant profondément dans les steppes du Kazakhstan, entre 1846 et 1853. Nicolas I désenclave également la Mer Noire, en fait un lac russe: alarmée, l’Angleterre fait signer une convention internationale en 1841, interdisant le franchissement des détroits pour tout navire de guerre non turc. Elle avait soutenu le Sultan contre le Pacha d’Égypte, Mehmet Ali, appuyé par la France. En 1838, elle s’installe à Aden, position stratégique clef dans l’Océan Indien et à la sortie de la Mer Rouge. C’est le début d’une série de conquêtes territoriales, en réponse aux avancées russes dans le Kazakhstan actuel : sont ainsi absorbés dans l’Empire thalassocratique anglais, le Baloutchistan en 1876 et la Birmanie intérieure en 1886. Pour contrer les Russes au nord de l’Himalaya, une expédition est même lancée en direction du Tibet en 1903.

 

Dans ce contexte, la Guerre de Crimée (1853-1855), suivie du Traité de Paris (1856), revêt une importance toute particulière. L’Angleterre entraîne la France de Napoléon III et le Piémont-Sardaigne dans une guerre en Mer Noire pour soutenir l’Empire ottoman moribond que la Russie s’apprête à absorber. Les intellectuels russes, à la suite de cette guerre perdue, vont cultiver systématiquement une méfiance à l’égard de l’Occident, posé comme libéral, “dégénéré” et “sénescent”, sans pour autant abandonner, dans les cinq dernières décennies du XIX° leur eurasisme indo-européanisant: l’obsession du danger “mongol”, qualifié de “panmongoliste”, demeure intacte. L’Orient de ces intellectuels orthodoxes et slavophiles est russe et byzantin, les référents demeurent donc de matrice grecque-chrétienne et européenne. Dans ce contexte, Vladimir Soloviev prophétise une future nouvelle invasion “mongole” en 1894, à laquelle la Russie devra faire face sans pouvoir compter sur un Occident décadent, prêt à trahir son européanité. Neuf ans plus tard, la défaite russe de Tchouchima laisse entrevoir que cette prophétie était juste, du moins partiellement.» Robert Steuckers, Eurasisme et atlantisme: quelques réflexions intemporelles et impertinentes, L’affrontement entre l’Empire continental des Tsars et l’Empire maritime des Britanniques, Le blog de Robert Steucker

 

Occidentalisme et Eurasisme sont des altérités métapolitiques nécessaires, c'est de leur désaccord et synthèse que peut naître une Quatrième théorie politique multipolaire européenne.

 

L' « Européanisme » est une boussole qui veut imposer une orientation dont elle n'indique pas la direction, ce qui est problématique. Les aiguilles s'affolent, le nord magnétique des idées européennes bascule. Parce que nous allons traduire ce que Thomas Ferrier nomme d' « européanisme 2.0 », ça n'est ni plus ni moins que l'occidentalisme, un occidentalisme par défaut, mais un occidentalisme quand même. Cela se vérifiera dans le temps. Sans le recours métapolitique extérieur de l'Eurasisme c'est le destin de l'européanisme de se confondre de plus en plus avec l'occidentalisme. Quand on ne choisit pas c'est l'Histoire qui choisit pour vous. Vous n'avez pas voulu de l'Eurasisme, vous aurez l'Occidentalisme.

 

Le commentaire d'actualité et l'analyse politique sont insuffisants pour impulser une révolution métapolitique, fonder un grand « isme » et un grand Parti européen. L'Occidentalisme joue d'ailleurs de ce même flou artistique des influenceurs et créateurs de contenus journalistiques et idéologiques – exagérément qualifier de « culturels » – et le Prométhéisme reste l'angle mort de la critique sommaire de l'Occidentalisme que vous entamez ici. Qu'il vous faudra poursuivre.

 

Nous attendrons donc une équivalence européaniste pour pouvoir développer davantage et restons « eurasistes » à défaut de pouvoir comparer vos œuvres et d'en faire la synthèse. Nous ferons la même remarque aux occidentalistes dont la pensée virtualiste et artificielle ne repose sur aucune œuvre métapolitique dédiée.

 

Il y a ce qu'on veut et ce qu'on peut : les moyens qu'on se donne ou que l'on fantasme.

 

Les récupérations et recyclages occidentalistes ne font pas une littérature de combat originale et principielle.

 

L'Eurasisme se donne les moyens métapolitiques et esthétiques, philosophiques et métaphysiques, pour combattre le globalisme dans tous ses travestissements et subversions, ce que nous ne trouvons nullement dans un quelconque « européanisme » incapable d'identifié et de définir le travestissement occidentaliste et la subversion prométhéenne qui ne sont autre qu'un alter-globalisme. Tout va se justifier et se vérifier en temps voulu car ça n'est qu'une question de temps.

 

Nous aborderons dans un prochain article le problème du complotisme et de l'anticomplotisme de Droite, ce qu'il suppose de subversion et de non-dit. Car du complotisme neo-souverainiste à l'anticomplotisme néo-occidentaliste c'est la même impasse, la même maladie infantile, le même statu-quo qui s'exprime, qui nous éloigne de l'idée fondamentale et sacrale d'Europe européenne.

 

***

 

« Maintenant vient le temps de révéler la vérité, de dévoiler une essence spirituelle que les lèche-bottes ordinaires définissent comme de l' « extrémisme politique ». Nous les avons embrouillés, changeant les registres de nos sympathies politiques, la couleur de nos héros, passant du chaud au froid, du droitisme au gauchisme et inversement. Tout cela n'était qu'une préparation intellectuelle, une sorte de réchauffement idéologique.

 

Nous avons effrayé et séduit à la fois l'extrême droite et l’extrême gauche, et maintenant toutes deux ont perdu leurs lignes directrices, toutes deux ont été attirées hors des sentiers battus. C'est merveilleux. Comme le grand Evgueni Golovin aimait à le répéter : « Celui qui marche face au jour ne doit pas craindre la nuit ». Il n'y a rien de plus agréable que de sentir le sol se dérober sous vos pieds. C'est la première expérience de vol. Cela tuera la vermine. Cela endurcira les anges.

 

Qui sommes-nous en réalité ? Ceux dont le visage menaçant apparaît plus clairement, jour après jour, derrière le courant politique radical paradoxal qui répond au nom effrayant de national-bolchévisme ?

 

Aujourd'hui il est possible de répondre à cette question sans équivoques ni définitions évasives. Cependant, avec cette fin en vue, il est nécessaire de faire une brève digression dans l'histoire de l'esprit.

 

L’humanité a toujours eu deux types de spiritualité, deux votes – la « Voie de la Main Droite » et la « Voie de la Main Gauche ».



La première est caractérisée par une attitude conciliant envers le monde environnant qui est vu comme harmonie, équilibre, bien, paix. Tout le mal est considéré comme un cas particulier, une déviation par rapport à la norme, quelque chose d'inessentiel, de passager, sans raisons transcendantales profondes. La Voie de la Main Droite est aussi appelée la « Voie du Lait ». Elle ne blesse pas la personne, elle la préserve de toute expérience radicale, de l'immersion dans la souffrance, du cauchemar de la vie. C'est une fausse voie. Elle conduit à un rêve. Celui qui la suit n'arrive nulle part.

 

La seconde voie, la « Voie de la Main Gauche », voit tout selon une perspective inverse. Pas de tranquillité laiteuse, mais une sombre souffrance ; pas de calme silencieux, mais le drame torturant et ardent de la vie déchirée. C'est la « Voie du Vin ». Elle est destructrice, terrible, ne connaît que la colère et la violence. Pour celui qui suit cette voie, toute la réalité est perçue comme un enfer, comme un exil ontologique, une torture, une immersion au cœur de quelque catastrophe inconcevable tombée des hauteurs des cieux.



Dans la première voie tout semble bon, dans la seconde tout parait funeste. Cette voie est monstrueusement difficile, mais seule cette voie est vraie. Celui qui la suit trouvera gloire et immortalité. Celui qui l'endurera conquerra et recevra la récompense, qui est plus élevée que la vie.

 

Celui qui suit la « Voie de la Main Gauche » sait qu'un jour l’emprisonnement prendra fin. La prison de la matière disparaîtra, se transformant en cité céleste. Les chaînes de l'initié préparent passionnément un moment désiré, le moment de la Fin, le triomphe de la libération totale.

 

Ces deux voies ne sont pas deux traditions religieuses différentes. Les deux sont possibles dans toutes les religions, dans toutes les confessions, toutes les Églises. Il n'y a pas de contradiction externe entre elles. Elles font appel aux traits les plus intimes d'une personne, à son essence secrète. Ces voies ne peuvent être choisies. Ce sont elles qui choisissent une personne, comme une victime, comme un serviteur, comme un outil, un instrument.

 

La Voie de la Main Gauche est appelée « gnose », « connaissance ». Elle est amère, en tant que connaissance elle engendre la douleur et froide tragédie. Jadis, dans l'Antiquité, quand l'Humanité attachait encore une signification décisive aux aspects spirituels, les gnostiques développèrent leurs théories à un niveau philosophique, comme une doctrine, comme des mystères cosmologiques, comme un culte. Graduellement les êtres se dégradèrent, cessèrent de prêter attention au royaume de la pensée, tombèrent dans la physiologie, dans la recherche de la vie privée, de la vie personnelle. Mais les gnostiques ne disparurent pas. Ils transférèrent le débat au niveau des choses compréhensibles par les humains modernes et ordinaires. L'un deux proclama les slogans de la « justice sociale », développa les théories de la lutte des classes, le communisme. Le « mystère de la Pistis Sophia » devint la « conscience de classe », la « lutte contre le Démiurge mauvais, créateur du monde damné », prit la caractère d'une bataille sociale. Les fils de l'ancienne connaissance conduisirent Marx, Netchaïev, Lénine, Staline, Mao, Che Guevrara... Le Vin de la révolution socialiste, le plaisir de la révolte contre les forces du destin, la passion furieuse et sacrée de la destruction totale de tout ce qui est sombre pour l'amour de trouver une nouvelle Lumière non-terrestre...

 

D'autres opposèrent à la médiocrité l'énergie secrète de la race, le murmure du sang. Ils érigèrent les lois de la pureté et de la nouvelle sacralité, proclamèrent le retour à l'Age d'Or, le Grand Retour contre le mélange, la dégradation. Nietzsche, Heidegger, Evola, Hitler, Mussolini dissimulèrent la volonté gnostique dans des doctrines raciales nationales.

 

Il est vrai que les communistes n'avaient pas d’intérêt particulier pour les travailleurs, ni Hitler pour les Allemands. Mais ce n'était aucunement dû à leur cynisme. Tous deux étaient submergés par une aspiration plus profonde, plus ancienne, plus absolue – l’esprit gnostique ordinaire, la secrète et terrible Lumière de la Voie de la Main Gauche. Ni travailleurs, ni aryens... C'est un cheval d'une autre couleur.

 

Des personnalités créatrices invoquèrent la Voie de la Main Gauche sur le chemin de la gnose ils balancèrent entre le « rouge » et le « noir », le « blanc » et le « brun », se ruèrent dans des recherches spirituelles. Troublés par les doctrines politiques, allant vers les extrêmes, incapables d'exprimer clairement les contours métaphysiques de leur vision, les artistes, de Shakespeare à Artaud, de Michel-Ange à Marc Eemans, des troubadours à André Breton, se nourrissent du vin secret de la souffrance, imprégnèrent avidement la société, les passions, les sectes et les confréries occultes avec les fragments épars de la terrible doctrine qui vous prive de la possibilité de sourire. Les Chevaliers du Temple, Dante, Lautréamont... Ils ne souriaient jamais. C'est le signe de l'élection particulière, la trace de la monstrueuse expérience qui était commune à tous les « voyageurs de la Voie de la Main Gauche ». Un gnostique survole notre monde avec un regard sévère. Le même regard qu'avaient ses précurseurs, maillons d'une ancienne chaîne des élus, choisis par l'Horreur. La marque répugnante lui est visible. L'Occident perdu dans sa psychose de consommation, l'Orient dégoûtant par sa lenteur d'esprit et son obéissance misérable. Un monde en train de se noyer, une planète touchant le fond.

 

« Dans les bosquets sous-marins la pensée est inutile et le geste s'interrompt. » (Evgueni Golovin.)

 

Mais le gnostique continuera à l’œuvre de la vie. Il n'abandonnera jamais. Ni aujourd'hui, ni demain. Au contraire, il a toutes les raisons de triompher intérieurement. N'avons-nous pas dit aux naïfs optimistes de la « Voie de la Main Droite » où leur excessive confiance ontologique les conduirait ? N'avons-nous pas prédit la dégradation de leur instinct créatif dans cette grotesque parodie, représentée par les conservateurs modernes qui se sont abandonnés à tout ce qui horrifiait leurs précurseurs les plus séduisants (Mais non moins hypocrites) deux mille ans auparavant ? Ils ne nous ont pas écoutés... Maintenant qu'ils ne s'en prennent qu'à eux-mêmes et qu'ils lisent les livres du New Age ou les manuels de marketing.

 

Nous n'avons abandonné personne ; nous n'avons rien oublié.

 

Nous n'avons pas été trompés par le changement du théâtre et des acteurs politiques.

 

Nous avons une très bonne mémoire, nous avons de très « long bras ».

 

Nous avons une très sévère tradition.

 

Labyrinthes de vie, spirales d'idées, tourbillons de colère... » Alexandre Douguine, Le prophète de l'eurasisme, Partie IV - Essais philosophiques, Le gnostique, pp. 217-220, Avatar éditions, Collection Heartland

 

***

 

Si Thomas Ferrier ne veut pas le faire, nous réconcilierons De Gaulle et Degrelle !

 

A bat l’État ! A bat la démocratie-libérale ! A bat le globalisme !

 

Nous autres, eurasistes, cœurs sauvages et farouches de l'Empire eurasiatique de la Fin louvoyants dans la Nuit, n'avons pas peur de l'anarchie et du chaos ; qui viendront férocement avec l'hiver aride et glacial d'un cycle affamé, car nous ne supportons aucune formes de travestissements et de parodies.

 

Les loups ont faim, entendez-les hurlez au loin, sous la pleine lune du Minuit cosmique.

 

Les États-Unis ; les « européens d'Amérique », se révolteront contre le globalisme quand l'Europe renaîtra.

 

Et notre Phoenix a de très grandes ailes... de fer, il est de feu, et son ombre s'étend d'un Soleil noir et invaincu.

 

« Honneur et Fidélité. »

 

 

Vive la plus grande Nation européenne continentale et l'Empire eurasiatique multipolaire de la Fin !

 

Laurent Brunet

23/02/2023

Qu’est-ce que le nationalisme-révolutionnaire ?

 

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L’autoreprésentation a toujours joué un rôle fondamental dans la pensée politique, tout autant que la conception du monde des militants. Son rôle est notamment de motiver et de justifier l’idéologie, voire les convictions des activistes.

 

Jeune militant politique m’identifiant moi-même comme « NR », je propose ici l’ébauche d’une réflexion sur le « nationalisme-révolutionnaire », ébauche qui se veut à la fois la confirmation et le prolongement de la définition donnée par un de nos aînés, Christian Bouchet, et qui je l’espère aidera quelques-uns à mieux cerner un terme complexe et souvent mal connu.

 

Ici, j’essaierai donc de cerner les grandes lignes idéologiques d’une mouvance politique désignée par le terme de « nationalisme révolutionnaire ».

 

L’expression de « nationalisme-révolutionnaire » désigne, lorsqu’elle apparaît dans les années 1920 en Allemagne, un courant politique, et apparaît sous la forme de l’adjectif « nationalrevolutionäre ».

 

Ce terme désigne plus précisément un des courants de la Révolution Conservatrice, courant dans lequel se reconnaissent aussi bien Ernst Niekisch que Ernst Jünger. Il est très proche de ce qui pourrait être considéré comme une sous-catégorie de nationalisme-révolutionnaire, le national-bolchévisme, en allemand « nationalbolchevismus ».

 

Le terme de « nationalrevolutionäre » deviendra « nationalisme-révolutionnaire » lorsque cinquante ans plus tard, François Duprat fera passer les frontières à cette expression. Dans un article de 1976, il le décompose et définit ainsi chacun des composants de l’alliage du « nationalisme-révolutionnaire ».

 

« Nationalisme : pour nous, il s’agit de la volonté de libérer notre peuple de la subordination politique et économique qu’il subit et de redonner à notre nation sa grandeur passée.

 

Révolution : « nous voulons détruire non pas seulement une forme politique en place, mais les structures économiques et sociales et même mentales qui l’inspirent. Nous ne sommes donc pas des réformistes désireux d’améliorer quelque chose d’inamendable mais des révolutionnaires décidés à faire table rase de ces structures pour construire l’ordre nouveau anti-réactionnaire : notre combat est tourné vers l’avenir et non vers la reconstruction d’un mythique passé. »

 

Au-delà de la réappropriation du terme par François Duprat, le nationalisme-révolutionnaire a au moins cinq définitions possibles, qui sont ses expressions dans le temps et l’espace dans toute l’Europe et depuis sa naissance.

 

L’idée de définir le nationalisme-révolutionnaire comme un mouvement de libération paneuropéen est la première de ces définitions possibles. Se voulant à la fois un mouvement de libération national et social, selon une citation empruntée au parti communiste allemand des années 1930, le nationalisme-révolutionnaire serait une sorte de réplique européenne des dynamiques du panafricanisme ou du panarabisme, et qui s’inspirerait de certains régimes du Tiers Monde, dont le Baas syrien et le régime du colonel Kadhafi.

 

On peut aussi en faire l’analyse suivante, et qui sera notre deuxième définition : il s’agirait d’un nationalisme à l’origine français et classable à gauche. Ses origines remonteraient à Hébert, et plus généralement aux revendications des sans-culottes des années 1793-1794. Une généalogie peut être proposée jusqu’à nos jours, réunissant symboliquement des personnalités derrière lesquelles se sont constitués des mouvements: Après les hébertistes, Gracchus Babeuf, Charles Fourier, Pierre-Joseph Proudhon, Auguste Blanqui et ses épigones, des personnalités comme Jules Guesde et même Jean Jaurès, Maurice Barrès (dans sa jeunesse), Georges Sorel et Edouard Berth, ou encore Georges Valois puis dans l’entre-deux guerres des gens comme Charles Spinasse, Philippe Barrès ou Marcel Déat. Et enfin après-guerre, brièvement René Binet, et enfin François Duprat, Jean Thiriart et plus discrètement, Alain Soral.

 

Aussi, comme troisième définition, considérer cette idéologie comme un « centrisme radical», prônant à la fois des valeurs appartenant aux radicalités de gauche comme de droite, un mélange de conservatisme social, de lutte anticapitaliste et de nationalisme au sens littéral ( qui signifierait ici défendre la « Nation », que celle-ci soit assimilée à l’Etat-Nation, comme le pensait Duprat, ou encore à la Grande Europe de Jean Thiriart, sans parler de l’Eurasie de Douguine). Le slogan vulgarisant le mieux cette idée est le fameux « gauche du travail , droite des valeurs » d’Alain Soral.

 

La quatrième possibilité serait de définir le nationalisme-révolutionnaire comme un néofascisme. Précisons le terme : Il s’agirait ici de se réclamer non de ce que les historiens nomment les « fascismes-régimes » dans leur phase conservatrice, et que nous NR considérons comme « réactionnaires » (nous parlons bien sûr de l’Allemagne hitlérienne et de l’Italie de 1922 et jusqu’en 1943), mais du premier fascisme italien, celui de 1919, et de la République sociale italienne (donc de la période de l’Italie mussolinienne allant de septembre 1943 à avril 1945). L’historien Nicolas Lebourg voyait d’ailleurs dans le nationalisme révolutionnaire une expression renouvelée et modernisée du fascisme européen, celui d’une marge du « fascisme » qui fut éliminée politiquement, et parfois physiquement, par l’Allemagne hitlérienne et le césarisme mussolinien d’avant 1943.

 

Enfin, une dernière définition, de plus en plus vérifiable depuis la fin des années 1980 : Les NR pourraient être des eurasistes « occidentaux », adaptateurs de la pensée d’Alexandre Douguine au contexte de l’Europe de l’Ouest. Douguine étant lui-même considéré comme l’héritier aussi bien d’Evola que de Thiriart, entre autres.

 

Ayant évolué en s’adaptant à chaque fois au contexte de son époque, le nationalisme-révolutionnaire a toujours été pluriel, mais on peut néanmoins considérer que ces définitions ne s’opposent pas, qu’elles sont liées les unes aux autres, et ainsi qu’elles se complètent. La définition la plus exhaustive est donc celle qui exprimerait, à mes yeux, le mélange parfois subtil de ces cinq propositions, propositions dont le premier des points communs est de désigner, chacune selon le vocabulaire de son époque, un Ennemi à la fois absolu et mortel, le « globalisme libéral ».

 

Vincent de Téma