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25/12/2014

La stratégie contre-mondialiste de l'Axe Paris-Berlin-Moscou (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco, La confirmation boréale, La Stratégie contre-mondialiste de l'Axe Paris-Berlin-Moscou, p. 299, aux éditions Alexipharmaque

 

C'est lors du retentissant discours qu'il avait fait le 12 mai 2000 à l'Université Humbolt de Berlin que Joschka Fischer, l'actuel ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne avait lancé son appel en faveur d'une Europe fédérale s'appuyant sur le noyau fondationnel franco-allemand, sur le « Pôle Carolingien » d'une union fédérale de la France et de l'Allemagne devant constituer ainsi, ensemble, l'armature intérieure, l'îlot central de soutien et de : mobilisation permanente d'une Europe politiquement élargie, de ce que sera sans doute la future  « Grande Europe ». Ce retour de Joschka Fischer sur le fédéralisme du noyau de base franco-allemand représente sans doute une tentative majeure en faveur de la relance politique du concept de « Grande Europe », qui se lève à l'horizon ouvert des prochaines années du nouveau millénaire.

 

Sans tarder, Wolfang Schäuble, l'ex-président de la CDU, de la démocratie chrétienne allemande, ainsi que Hans Dietrich Genscher, prédécesseurs de Joschka Fischer a la tête du ministère allemand des Affaires étrangères, se sont déclarés, chacun de son côté, entièrement d'accord avec les propositions fédérales européennes que venait de faire, à Berlin, l'actuel ministre des Affaires étrangères d'Allemagne. Ainsi un consensus en profondeur semblerait se dégager, en Allemagne, englobant l'ensemble de l'arc de cercle de l'actuelle réalité politique allemande, en faveur des thèses fédéralistes grand-européennes avancées par Joschka Fischer. Et de ce que celles-ci impliqueraient à plus longue échéance.

 

suite : Renforcer l'Union Européenne dans un monde multipolaire 

 

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23/12/2014

De la Trinité

La question de la Sainte Trinité, point majeur d’achoppement et de division entre catholiques et musulmans, ne peut être traitée d'un point de vue strictement exotérique de garçons bouchés et confortablement classiciste de tièdes universitaires . Comme l'Eurasisme ne peut être décliner que du point de vue géopolitique mais se décline d'abord d'un point de vue philosophique, ça n'est pas un système mais une méthode, une théorie politique en mouvement ; un axe ancestral.

 

« Je n'avais jamais encore réalisé à quel point la Basmala intégrait ("incarnait") la trinité Dieu/Justice/Paix avec l'incantation Allah/Rahman(clémence) / Rahim (miséricorde). Quand on sait que la Justice est la caractéristique première du Christ, et la Paix celle du Paraclet, on comprend mieux l'entrelacement primordial entre le christianisme et l'islam... Par ailleurs, je pense que le Coran est,à lui seul, l'objet "incarnant" la Justice (en tant que livre, la parole d'Allah) et la Paix (de par le souffle de Jibrile). L'islam, en tant que religion justifiée, est une religion tout à fait trinitaire. » Laurent James (qui précise bien - à l'intention des malveillants - que son but n'est pas de faire phagocyter l'islam par le christianisme, mais de montrer que l'islam est bel et bien une religion justifiée et cela au sens traditionaliste du terme.)

 

La Sainte Trinité est donc une incompréhension majeure entre catholiques et musulmans qui fait obstacle au Front de la Foi. Incompréhension qui s'exprime avec disproportion et entraîne des discussions scolastiques sans fin. Elle est une mauvaise interprétation de certains musulmans qui réduisent La Sainte Trinité en un polythéisme non-justifié, et, un chauvinisme religieux de certains catholiques qui essentialisent la Trinité aux dépends de l'Unicité (L'Unité du Mystère).

 

La Sainte Trinité n'est pas un polythéisme - ou en l'occurrence un trithéisme. La Tradition Catholique est claire et précise sur le fait que la nature divine est Une (Unicité). Quand Jésus est appelé fils de Dieu dans la religion catholique ce n'est pas une association au sens islamique du terme. Dans la théologie catholique, engendrer signifie : qui est produit de toute éternité, ce qui signifie, sans nous étendre, dans le corpus catholique, que en Dieu, il y a une intelligence, simplement, et nous invitons chacun à vérifier cette interprétation et à nous porter contraction que nous puissions mieux comprendre les erreurs qui seraient les nôtres. Il n'est nullement question de notion biologique ou encore d’anthropocentrisme, nous l'affirmons sans trop de doute.

 

Des versets du Coran attestent de l’intelligence de Dieu, de son amour, de sa haine, sa jalousie. Ce qui ne fait pas d'Allah un humanoïde.

 

« La dynamique de l'Unité, c'est-à-dire du principe, c'est-à-dire de Dieu. C'est une dynamique qui repose sur trois termes: la Manence: la création; ensuite la Procession: le cycle; et ensuite la Conversion: le retour à l'Unité. C'est une dynamique que l'on retrouve absolument dans toutes les traditions, y comprit les trois dernières traditions monothéistes. Vous retrouvez ça aussi bien chez Maître Eckhart que chez Ibn'Arabi... » Laurent James

 

Les trois personnes de la Sainte Trinité ne sont pas la nature divine diviser en trois dont la somme serait égale à Dieu. La Sainte Trinité c'est les trois conditions à l'incarnation de la nature divine dans notre réalité physique en sa Révélation métaphysique. Un filtre cosmique. Conditions qui permettent la révélation. Jésus-Christ Aïssa y remplit la fonction du prophète (Messie), l'incarnation physique de la révélation métaphysique. Il est l'incarnation de l’intelligence de Dieu (attesté par les miracles et la résurrection), le fils. Le saint esprit étant sa volonté, son amour et jouant le rôle d'intercesseur entre le père et le fils. Le père étant la racine des deux.

 

La Sainte Trinité est, pourrait-on dire, le mouvement de la révélation divine et de manière analogique le mouvement réduit de toute communication: émetteur-canal-récepteur. La révélation coranique (émetteur) est délivré à Mohammed (récepteur) par l'ange Gabriel (canal). Dieu étant le message cosmique, l'information incréée.

 

« Ce passage est singulièrement proche, par l'esprit, de l'extrait suivant du livre d'al-Jîlî intitulé Des Perfections divines dans les attributs muhammadiens :

 

« Sache que l'Essence, considérée en tant que telle, ne possède vis-à-vis de nous ni nom, ni attribut, ni qualificatif, car Elle est Présence du rassemblement et de l'Unité, et rassemblement des Présences et leur distinction, de sorte qu'il n'y a pour Elle, dans ce qu'Allâh nous a enseigné à son sujet, ni nom déterminé, ni attribut déterminé. Car les noms et les attributs sont pour la détermination, la distinction et la séparation ; et il n'y a pas ici de direction privilégiée telle qu'elle se distingue d'une autre, ni d'attribut [déterminé] de sorte que son affirmation se détermine selon une signification distincte d'une autre, et il n'y a rien là-bas qu'une existence absolue toute pure qui rassemble les qualités de nom, d'attribut et d'Essence. Et c'est pourquoi un groupe parmi les Gens d'Allâh a considéré que tout nom dérivait d'un attribut, y compris le nom « Allâh », et le nom « al-Rahmân » (« le Tout-miséricordieux »), par considération envers cette Présence d'Essence qui n'a ni nom – parmi ce par quoi Il S'est fait connaître à nous – ni qualité, ni qualificatif, ni attribut sous quelque rapport que ce soit. Car les attributs ne sont là que pour faire connaître une signification parmi les significations des Perfections divines. Et le nom n'est là que pour Le faire connaître de manière qu'il n'y ait pas d'équivoque ; mais pour la Présence des Présences, il n'y a pas de particularisation par l'indétermination ni par la connaissance déterminée, ni par la manifestation ni par l'occultation, ni par une idée, une relation, une détermination, ni par l'Invisible, ni par le visible.» Mael Matthieu - Islam et Vêdânta - Limbes

 

Les attributs multiples d'Allah ne font pas de l'Islam un mauvais polythéisme.

 

« Le polythéisme n'est pas le contraire du monothéisme.

 

Le polythéisme est une façon différente de vivre le monothéisme.

 

Ça dépend du polythéisme, il y a des polythéismes qui ne sont pas justifiés, comme il y a des monothéismes qui ne sont pas justifiés également, je pense à certaines formes du protestantisme bien sur.

 

Donc il y a des monothéismes mauvais, il y a des polythéismes mauvais.

 

Mais le bon polythéisme, par exemple la religion scandinave, avec Thor, Odin, Frigg. Respect exactement le rapport entre essence et substance. Ce rapport est justifié par la science aussi. Si on veut bien faire l'analogie entre Dieu et le vide, qui est une analogie qui est mienne, et bien, du vide découle deux types de substances: la particule ou le champ. La particule c'est le logos c'est la source des formes. Le champ c'est la source des substances.

 

Vous avez aussi bien la religion Celte, avec Taranis, Esus et Teutates. Toujours avec ce rôle très précis, Esus, étant la substance, ou le Dieu, peu importe le langage, ce n'est pas si important que cela de l’appeler un Dieu ou pas. Mais Esus étant, la substance qui intervient de temps à autres pour remettre l'Homme dans le droit chemin et Teutates étant plutôt le Dieu responsable du cycle de construction et de destruction.

 

Vous avez la religion sumérienne avec An, Enlil et Enki. Enki étant le maître des eaux douces. La substance qui est responsable du cycle de création et de destruction est dans l'immense majorité des cas une figure plutôt féminine et plutôt liée à l'eau. Bien sur avec Déméter qui est responsable du cycle des saisons en Grèce.

 

Et puis j'aimerais insister sur deux religions. D'abord l'hindouisme, c'est à dire Brahma, Vishnu et Shiva. On est typiquement dans un polythéisme formel et un monothéisme de fond. Puisque Brahma qui est - c'est que les hindous appellent la « Trimūrti »- le Dieu par excellence, le Dieu créateur du monde et sur les dizaines de milliers de temples hindous il n'y a que cinq ou dix temples dédiés à Brahma, c'est très courant dans les religions polythéistes et monothéistes de fond, c'est à dire qu'on ne parle quasiment jamais du Dieu suprême- je crois que l'on appelle ça le Deus Otiosus: le Dieu caché/neutre- Chesterton a écrit là dessus, il a imaginé un homme qui se rend dans une tribu africaine, au Cameroun, qui discute avec le prêtre et lui demande où est leur Dieu suprême. Le prêtre lui demande de se taire. L'emmène dans une caverne interdite à tout le monde où il n'y a que l'élite de la tribu et le prêtre lui dit de ne pas parler de lui sur la place publique.

 

La grande différence entre le polythéisme et le monothéisme à mon sens elle est là. Dans le monothéisme on parle du Dieu suprême sur la place publique.

 

Et puis vous avez un certain Bouddhisme, qui est le Bouddhisme japonais de la terre pure - la Trikāya - où vous avez un ensemble des trois corps du Bouddha mais qui remplissent, le Kannon Bosatsu et le Dai Seishi Bosatsu, soumis a Amida qui est la source de l'essence, le Kannon Bosatsu est plutôt du côté de la Force tandis que le Dai Seishi Bosatsu du côté de la sagesse, on a exactement la même répartition que dans les autres exemples... » Laurent James, extrait de la conférence Ésotérisme révolutionnaire

 

Nous rappelons qu'à la lumière de la Tradition primordiale,telle que nous la comprenons aujourd’hui, toutes les religions justifiées sont par essence trinitaires - le monothéisme abrahamique est trinitaire (Abraham élevé dans une représentation cosmogonique sumérienne) et c'est même un enseignement primordiale du Christ -, qu'elles comprennent ou non cette ésotérisme traditionnel - cette tri-fonctionnalité cosmologique en la réunification de l'homme total recommencé en la communauté sacrale de l'être retrouvée - de la révélation qui permet exactement de les justifier - et de revenir aux racines originelles de la Foi - donc d'exister - par la Tetraktis pythagoriciennenotamment, méthode, mathématique et arithmétique, traditionnelle érudite -, ou qu'elles l'interprètent en mauvais polythéisme et qu'elles rejettent cet aspect trinitaire, aux dépends de l'Unicité substantielle. Sans Tradition primordiale, souffle créateur, les religions n'existeraient pas ou auraient cessées d'exister, la pertinence des religions justifiées ne tient que par leur rattachement ésotérique à une Tradition ancestrale et leur existence immatérielle qui est l'image de la création en leur naissance civilisationnelle ; métaphysique.

 

La nature divine est Une et indivisible, et dans l'Islam, et dans la religion Catholique.

 

« Qui est celui qui est capable de comprendre la toute puissante Trinité ? Et toutefois qui est l'homme qui n'en parle, encore qu'il ne la comprenne pas ? Certes il y en a peu qui sachent ce qu'ils disent lorsqu'ils en parlent : et néanmoins ils ne laissent pas de contester et de disputer sur ce sujet, quoique ce soit un mystère qui ne se peut bien connaître que dans la tranquillité et la paix de l'âme. Mais je voudrais que les hommes considérassent attentivement en eux-mêmes ces trois choses,l'être, le connaître, et le vouloir. ( Esse, nosse, velle). Je sais bien qu'elles sont très éloignées et très différentes de la sainte Trinité : mais je les propose seulement afin qu'ils s'exercent à les méditer, et qu'ils découvrent et reconnaissent la distance infinie de cette imparfaite copie avec son divin original.Qu'ils considèrent donc en eux l'être, le connaître, et le vouloir.Car je suis, je connais, et je veux. Je suis ce qui connaît et ce qui veut : je connais que je suis et que je veux ; et je veux être et connaître.

 

Je voudrais qu'ils considérassent comme notre âme est inséparable de ces trois choses, et comme elles ne font toutes trois ensemble qu'une même âme, une même vie, et une même nature intelligente et raisonnable ; que cependant il ne laisse pas d'y avoir entre elles de la distinction, quoique cette distinction ne fasse pas qu'elles puissent jamais être séparées.Que celui qui est capable de le comprendre le comprenne : au moins n'y a-t-il personne qui ne se puisse représenter soi-même à soi-même. Que chacun prenne donc garde à ce qui se passe dans lui,qu'il le considère, et qu'il me le dise.

 

Mais lorsqu'il aura fait quelque considération et quelque réflexion sur ce sujet, qu'il ne s'imagine pas pour cela d'avoir compris quelle est cette essence immuable si élevée au-dessus de tout ce qui est, et qui est immuablement, et qui connaît immuablement, et qui veut immuablement. Car qui est celui qui sera capable de concevoir, qui pourra exprimer en quelque sorte,et qui aura la témérité d'assurer, si c'est à cause que ces trois choses, être, connaître, et vouloir se trouvent en Dieu, qu'il y a en Lui une trinité de personnes ? ou si elles se trouvent toutes trois en chaque personne ? ou enfin si c'est l'un ou l'autre, la trinité des personnes étant fondée sur ce que ces trois choses sont en Dieu, et néanmoins chaque personne les possédant toutes trois, parce que l'unité féconde de cet être souverain fait par une manière ineffable et incompréhensible, qu'avec simplicité et multiplicité tout ensemble, Il est, Il se connaît, et Il jouit immuablement de soi-même, comme dans un cercle infini qui n'a point de bornes. » Les Confessions Livre XIII, chapitre XI : Ce qu'il y a dans l'homme quelques marques de la Trinité. Saint Augustin

 

La notion trinitaire nous apparaît être le point central de division entre l'Islam et le Catholicisme, qu'a trouvé et sur lequel s'appuie la contre-initiation pour empêcher l'Alliance exotérique et ésotérique des dissidences et le Front de la Foi recommencé, et ainsi pouvoir promouvoir un Noachisme gouvernemental sans obstacles. Question de la Trinité qui nous apparaît d'autre part être l'argument principal sur lequel se base les promoteurs de ce Noachisme pour attaquer et discréditer le Catholicisme, alors que paradoxalement, et c'est peu dire, les kabbalistes singent grossièrement la Sainte Trinité - notion trinitaire rappelée à travers le Christ qu'ils rejettent en tant que Messie - qu'ils introduisent dans leur mystique judaïque pour justifier leur messianisme autoproclamée et nous pensons précisément dans cette évocation à Jacob Frank et Sabbataï Tsevi.

 

« Jacob Frank, personnage ambitieux, est influencé par les doctrines de Sabbataï Tsvi, dans sa Podolie natale. En Turquie, il entre en relation avec la secte sabbatéenne des Dunmeh. Il commence alors à se présenter comme la réincarnation du pseudo messie du XVIIe siècle, Sabbataï Tsvi.

Il élabore une théologie cabalistique qui est un amalgame de croyances juives et chrétiennes, un système assez voisin de la Trinité chrétienne. La nature divine comporte trois incarnations séparées : le "Premier", Sabbataï Tsvi, le "Saint Seigneur" qui n’est autre que Jacob Frank lui-même et la "Dame", un Messie féminin, ou comme l’appelait Frank, la "Vierge", c’est-à-dire, une combinaison de la Chekhina avec la Vierge Marie. » Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Cerf/Robert Laffont, 1996.

 

Nous demandons aux catholiques et aux musulmans un débat sein et serein en ce qui concerne leurs divisions, qui, nous le pensons, sont motivées de l'extérieur. Qu'ils se rappellent instamment leur Union mystique et eschatologique à travers le retour du Christ-Sauveur dans les Grands Temps ; leurs promesses.


 

La Réponse sera Métapolitique !

N.Pendragon

 

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De la violence monothéiste (de Jean Soler)

 

« La coexistence des deux commandements se fait jour dés la scène où Moïse transmet au peuple, pour la première fois, l'interdit de tuer. Il vient de descendre de la montagne où il a passé quarante jours en tête à tête avec Iahvé. Le dieu des Hébreux a écrit « de son doigt » sur deux tablettes de pierre dix prescriptions qui doivent assurer l'unité de la communauté et la solidarité de ses membres , en prohibant entre eux, tout spécialement, le vol et le meurtre. Iahvé a confié ces tablettes à Moïse, qui les porte dans ses bras lorsqu'il retrouve le peuple, au pied de la montagne. Scandalisé en voyant que pendant son absence les hommes ont façonné une sculpture animale pour l'adorer, Moïse fait détruire l'idole et, peu de temps après, il s'écrie : « Ceux qui sont pour Iahvé, à moi ! » et vers lui se assemblèrent tous les fils de Lévi. Il leur dit : « Ainsi a parlé Iahvé, le dieu d'Israël : Mettez chacun l'épée au côté. Passez et repassez de porte en porte dans le camp, tuez, qui son frère, qui son ami, qui son proche ! » Les fils de Lévi agirent selon la parole de Moïse et il tomba du peuple, en ce jour, environ trois mille hommes. (Exode 32, 26-28).

 

C'est au nom du dieu national et, plus précisément, sur son ordre (« Ainsi a parlé Iavhé, le dieu d'Israël ») - ce dieu qui vient de graver de sa propre main sur la pierre (Moïse ne peut l'ignorer, c'est lui qui portait les tablettes) l'interdit de tuer -, que le prophète fait mettre à mort un grand nombre de ses compatriotes. Sauf imaginer que Moïse a enfreint délibérément la volonté de son dieu, il faut en conclure que les deux ordres ne sont pas exclusifs l'un de l'autre.

 

De fait dans de nombreuses circonstances, Iavhé enjoint de tuer plutôt que de corriger ou de punir sans donner la mort. » Jean Soler - Qui est Dieu ? - I. La violence dans le monde hébraïque - L'interdit de tuer et l'ordre de mettre à mort dans le récit du Veau d'or - p.82 à 83

 

 

« Le Livre des Morts égyptien (dont les manuscrits furent trouvés dans les tombes des rois de 2600 av. J.-C., plus de deux mille ans avant que la « Loi » judaïque ne soit achevée) contient ce passage : « Tu es l'unique, le Dieu des tout premiers commencements du temps, l'héritier de l'immortalité, par toi seul engendré, tu t'es toi-même donné naissance ; tu a créé la terre et a fait l'homme. » Inversement, les Écritures produites dans la Juda des Lévites demandent, « Qui est comparable à toi, Ô Seigneur, parmi les Dieux ? » (l'Exode).

 

La secte qui rejoignit et mata la tribu de Juda prit ce concept émergent d'un Dieu unique de tous les peuples et l'inclut dans ses Écritures uniquement pour le détruire et pour dresser la doctrine basée sur sa négation.

 

Ce concept est nié subtilement, mais avec mépris, et comme la doctrine est basée sur la théorie de la race supérieure, cette négation est nécessaire et inévitable. Une race supérieure, s'il doit y en avoir une, doit elle-même être Dieu. La doctrine qui avait acquis la force de la justice en vigueur en Juda en 458 av. J.-C. était alors et est toujours unique au monde. Elle reposait sur l'assertion, attribuée à la divinité tribale (Jéhovah), que « les Israélites » (en fait, les Judaïtes) étaient son « peuple élu » qui, s'il accomplissait toutes ses « lois et jugements » serait placé au dessus de tous les autres peuples et établi sur une « Terre promise ». De cette théorie, que ce soit par anticipation ou nécessité imprévue, naquirent les théories pendantes de la « captivité » et de la « destruction ».

 

Si Jéhovah devait être adoré, comme il le demandait, dans un certain lieu, sur une terre précise, tous ses adorateurs devaient vivre là-bas.

 

À l'évidence, tous ne pouvaient vivre là-bas, mais s'ils vivaient ailleurs, que ce soit contraints ou par leur propre choix, il devenaient automatiquement « captifs » de « l'étranger » qu'il devaient « chasser » « terrasser » et « détruire ».

 

Étant donné ce principe de base de la doctrine, cela ne faisait aucune différence que les « géôliers » soient des conquérants ou des hôtes accueillants ; leur destinée décrétée devait être la destruction ou l'esclavage.

 

Avant qu'ils soient détruits et réduits en esclavage, ils devaient être pendant un temps les « géôliers » des Judaïtes, pas de leur propre fait, mais parce que les Judaïtes, ayant échoué à « l'observance » méritaient d'être punis.

 

De cette manière-là, Jéhovah se révélait comme le Dieu unique de tous les peuples : même s'il ne « connaissait » que le « peuple élu », il utilisait les païens pour les punir de leurs « transgressions » avant d'« infliger » la destruction précédemment décrétée de ces païens. »Douglas Reed - La controverse de Sion

 

Petit essai critique sans prétention. Une réflexion à la marge, sans doute peu enrichissante aux vues de l'essentiel du propos de haute tenue de Jean Soler dont nous ne connaissons que très partiellement les travaux, qui doivent être au delà de ce que nous pourrions répondre sur l'ensemble de ceux-ci, mais tout de même à essayer de nuancer sur certains points de notre connaissance qui pourraient s’avérer essentiels, surtout dans la méthode que nous découvrons. Il est vrai que nos positions de départ semblent inconciliables, en effet, Jean Soler est parfaitement athée et ne semble reconnaître aucune Tradition, mais nous voyons par delà cette différence de paradigme une critique du judaïsme qui rejoint la nôtre et le sentiment profond de l'incompréhension du monothéisme, que nous ressentons autant chez les athées que chez les dits croyants, totalement déconnectés de l'idée intérieure d'une longue chaîne transmission le plus simplement du monde traversée par le temps, les guerres, les constructions historiques, les moments qualifiés, les mutations cycliques, mais qui garde intacte l'Unité du Mystère que nous pouvons percevoir malgré les vicissitudes de l'histoire et le genre de confusion des différentes manifestations supra-rationnelles dont parle la Tradition primordiale et les traditions ésotériques et exotériques, ainsi, dans la tradition islamique on parle de Hérauts, assimilables à des Géants, pouvant être perçus comme des dieux vivants pour les hommes, on parle aussi de Djinns, d'Anges. Il n'y a, dans aucunes traditions que des dieux et des hommes, que Dieu et les hommes.

 

« Pour Aristote, la physique n'était que «seconde » par rapport à la métaphysique, c'est-à-dire qu'elle en était dépendante, qu'elle n'était au fond qu'une application, au domaine de la nature, des principes supérieurs à la nature et qui se reflètent dans ses lois ; et l'on peut en dire autant de la « cosmologie » du moyen âge. La conception moderne, au contraire, prétend rendre les sciences indépendantes, en niant tout ce qui les dépasse, ou tout au moins en le déclarant « inconnaissable » et en refusant d'en tenir compte, ce qui revient encore à le nier pratiquement; cette négation existait en fait bien longtemps avant qu'on ait songé à l'ériger en théorie systématique sous des noms tels que ceux de « positivisme » et d' « agnosticisme », car on peut dire qu'elle est véritablement au point de départ de toute la science moderne. Seulement, ce n'est guère qu'au XIXe siècle qu'on a vu des hommes se faire gloire de leur ignorance, car se proclamer « agnostique > n'est point autre chose que cela, et prétendre interdire à tous la connaissance de ce qu'ils ignoraient euxmêmes ; et cela marquait une étape de plus dans la déchéance intellectuelle de l'Occident. En voulant séparer radicalement les sciences de tout principe supérieur sous prétexte d'assurer leur indépendance, la conception moderne leur enlève toute signification profonde et même tout intérêt véritable au point de vue de la connaissance, et elle ne peut aboutir qu'à une impasse, puisqu'elle les enferme dans un domaine irrémédiablement borné. » extrait de La crise du monde moderne, René Guénon

 

Ce que Jean Soler appelle avec insistance monolâterie, est traditionnellement et précisément appelé hénothéisme.

 

Le monolâtrisme étant un cas particulier de l'hénothéisme.

 

L'hénothéisme abrahamique et hébraïque - et sa dérive monolâtrique judaïque et talmudique -, comme une douce transition du polythéisme vers le monothéisme dans la transmission de la Tradition ? Rien n'est moins sûr.

 

Si Jean Soler utilise précisément, et avec insistance, le terme de monolâterie, quand il faudrait parler d’hénothéisme, selon la définition qu'il en donne lui même - nous pouvons dire que le monolâtrisme est une forme d'hénothéisme mais pas que l'hénothéisme est une forme de monolâtrisme -, c'est que son approche est, nous pensons, religieusement laïque, et donc combat intrinsèquement l'idée de Tradition - autant exotérique qu'ésotérique -, ce qui pourrait laisser à supposer que cette erreur fondamentale est volontaire, la distinction entre hénothéisme et monolâtrie -  comme sa conception du polythéisme et du monothéisme - permet des nuances que son postulat de départ ne permet. Le cadre est universitaire, mais au-delà, il est engagé. Son exposé est pertinent, mais ne décrit pas ce qu'il prétend cibler. Nous pourrions dire que Jean Soler se prive de certains outils par idéologie, d'une compréhension plus large sur un sujet qui a justement tout à voir avec la Tradition, et donc certains outils conceptuels qui lui appartiennent, qui ne sont pas une question d'adhésion, mais de données primordiales pour le travail entreprit, en se refusant ces données essentielles, par dogmatisme athéiste et/ou idéologie laïque, Jean Soler s'interdit ce juste milieu grec - par définition aristo-platonicien - qu'il revendique et définit excellemment, mais n'applique pas.

 

La définition que Jean Soler donne de monolâterie - vers 6min. dans la vidéo proposée - n'est donc pas assez précise de notre point de vue pour le niveau d'analyse qu'il pratique, et n'évoque pas la particularité du monolâtrisme - le monolâtrisme reconnaît mais exclu/interdit la vénération des autres dieux que le dieu choisit - lui, nous insistons, donne plutôt la définition d’hénothéisme - celle du culte préférentiel mais qui n'interdit pas les autres vénérations - qu'il devrait utiliser davantage que monolâterie - qui est justement la dérive judaïque de l'hébraïsme. Il nous dit en page 60 de Qui est Dieu ?: « Iahvé n'est pas Dieu. On continue à confondre le Dieu des Hébreux et le Dieu unique des trois religions monothéistes. Iavhé n'est qu'ne divinité parmi d'autre. Ceux qui l'adorent ne doutent pas qu'il existe d'autres dieux. Mais ils ont choisit celui-là pour être leur dieu. Ils racontent que leurs ancêtres, depuis Abraham, ont fait alliance avec lui, et que cet accord a été renouvelé du temps de Moïse le prophète qui a rendu leur liberté aux tribus hébraïques exilées en Égypte et réduite en esclavage, pour les constituer en nation, la nation « israélite » (terme dans la Bible qui désigne les descendants de Jacob, surnommé « Israël »). Aux termes de l' « alliance », si le peuple vénère ce dieu au-dessus des autres dieux, le dieu le placera au-dessus des autres peuples. Il s'agit d'un accord strictement ethnique. Et il n'est pas propre aux Hébreux. Les recueils d’inscriptions mises au jour par les archéologues dans le Proche et au Moyen-Orient, datant de l'époque supposée de Moïse et même bien avant, prouvent que ce type de religion était très courant. Les Assyriens, par exemple, étaient le « peuple d'Assur » ; les Babyloniens, le «  peuple de Marduk ». De la même manière, les Hébreux étaient connus des autres peuples et ils se désignaient eux-mêmes comme le « peuple de Iahvé » ? Le dieu confère au peuple son identité. Et, naturellement, chaque peuple est porté à croire que son dieu est plus puissants que les autres ; qu'il aidera à l'emporter sur ses rivaux et ses ennemis.

 

Cette modalité du polythéisme, nous l’appelons « monolâtrie » : le culte rendu à un dieu de préférence aux autres, sans que ne soit niée l'existence des autres dieux. Et il importe de distinguer la monolâtrie du monothéisme (comme il aurait été sans doute éclairé de distinguer monolâtrie d'hénothéisme, ndlr) proprement dit, qui en est la conviction, érigée en dogme, qu'il n'existe et ne peut exister qu'un seul Dieu.

 

La monolâtrie s’accommode du rôle que peuvent jouer d'autres dieux, non seulement chez d'autres peuples mais dans le sien propre pourvu que ce soit un rôle secondaire par rapport à celui qui est dévolu au dieu national. Les inscriptions et les vestiges archéologiques prouvent que Marduk, Assur et les divers dieux tutélaires de la Mésopotamie ou de la Syrie, avaient auprès d'eux d'autres divinités, de l'un et de l'autre sexe, qui recevaient elles aussi, un culte. Il n'en allait pas autrement chez les Hébreux. Leurs récits, confrontés aux données archéologiques et épigraphiques, attestent qu'au Vème siècle encore le peuple vénérait, à côté de Iahvén d'autres dieux et d'autres déesses. » (Monolâtrie et monothéisme - p.60 à 61)

 

Sa confusion de monolâtrie et d'hénothéisme ne lui permet pas de distinguer Abraham de Moïse.

 

Nous pourrions penser qu'Abraham, à la cosmogonie sumérienne et à l'initiation ésotérique Kémite - egypto-nubienne -, représente la mutation de l’hénothéisme au monothéisme accomplit du retour à la Religion originelle, une rupture d'où émergerait le concept de Dieu unique, de Dieu : il brise les idoles de son père. Nous pensons cela, si nous pensons avec les critères modernes et si nous confondons idoles - représentations et cultes de dieux circonstanciels, de Djinns, de Démons : de dieux secondaires - et représentations de dieux locaux, dieux mythiques, du Dieu unique ou encore des Anges, des prophètes et des saints. L’idolâtrie à idoles multiples étant, en quelque sorte, un monolâtrisme multiple, un polythéisme qui n'est pas justifiable par la Tradition - Tetraktys pythagoricienne -, voire, en est une inversion, un mauvais polythéisme, et ne peut être assimilée à ce nous appelons paganisme - ou néo-paganisme - dans l'ère post-moderne, il n'est pas inutile de le rappeler, ainsi qu'il n'est pas inutile de rappeler que le relativisme et un certain moralisme n'existe pas avant la mortifère Renaissance.

 

Abraham incarne un certain hénothéisme - mais là encore c'est une classification moderne -, il s'oppose au monolâtrisme, qui nous penons est d'avantage de Moïse - sans avoir réellement la volonté de le détruire totalement - et aux dérives païennes, par la Tradition et non pas par le monothéisme. Abraham ne devait pas confondre l'idée de Dieu et les différents attributs du Dieu supérieur dont on ne parle pas, avec les dieux de sa cosmogonie naturelle - sumérienne.

 

Abraham, ne dépose pas le concept de Dieu unique comme on dépose une marque, la dichotomie Dieu/Polythéisme n'a pas lieu dans la cosmogonie sumérienne et Abraham n'a pas besoin d'être monothéiste pour s'opposer aux dérives païennes d'idolâtrie et de monolâtrie. Le concept de Dieu unique et par extension de monothéisme, est une explication moderne de l’interprétation que nous pouvons nous faire de la transmission d'une Tradition primordiale, Adam et les prophètes qui ont précédé le monothéisme sont-ils des démons ou des satanistes ? Les profanes de la Tradition nous expliquent Dieu en terme linéaire, évolutionniste, alors que le pérennialisme s'entend en terme de cycle, de mutation. Des nihilistes fondamentalistes du Laïcisme essayent donc de nous expliquer ce qui était là au commencement, et s'exprimait au travers d'une Religion originel dont nous ne savons rien que la Tradition primordiale, et si ce n'est qu'elle était et qu'elle sera, l'Alpha et l’Oméga, avec des outils conceptuels qui se sont constitués contre cette idée de Tradition, uniquement contre et qui n'existent et ne peuvent continuer d'exister que contre cette Tradition, que paradoxalement jusqu'à la contradiction ils reconnaissent, puisqu'ils ne peuvent pas exister sans.

 

Explication post-moderniste d'une transmission antédiluvienne, de symboles qui se baladent à travers des ages aventureux, inconnus. Une explication initiée par les sphères contre-initiatiques pour la transformer en évolution avec en son centre un progrès et non un cycle en mouvement, ce qui trompe par exemple un Pierre Jovanovic qui nomme une transmission et les manipulations contre-initiatiques autours de cette transmission : un plagiat, nous pourrions en effet préciser que la contre-initiation récupère toujours le travail de transmission dans un but de domination et déforme cette transmission pour arriver à ses buts occultes, elle ne travaille pas, elle fait de la subversion, de la subversion d'une version originale qui vient bien d'une œuvre intacte dans sa création à laquelle la contre-initiation déconstructrice n'a pas accès en son processus de coagulation, ce qui ne permet pas de rejeter tout le travail prophétique et ésotérique de la transmission orthodoxe la plus stricte, en dénoncer les déformations suffit et ces déformations sont souvent plus évidentes et moins érudites que les stupides interdictions psalmodiées du néant invocateur et qui interdise de passer les religions politiques au crible de la Tradition ancestrale. Moïse le judaïque est l’exact retour définitif du monolâtrisme dans le peuple hébraïque d'Abraham, un monolâtrisme qui se fait vengeur, certes, mais même avec les critères modernes de l'évolutionnisme appliqué au concept du Dieu israélite décliné avec les outils matérialistes et rationnels, il est évident que Moïse n'est pas la sainte et saine continuation d'un monothéisme initié par Abraham et ne participe pas d'une évolution, mais qu'il reconstruit l'idole involutive - le Temple - sacrificielle. D'où Ancien Testament. Nous pensons que ce qui fait véritablement rupture avec le polythéisme hénothéiste révélé d'Abraham - qui n'est pas une forme de monothéisme mais un rappel prophétique de la Religion originelle qui se décline en son temps et son besoin -, pour empêcher la monolâtrie occultiste de revenir sans cesse, c'est le concept Christique, trinitaire - pour bien indiquer la Tetraktys -, et que c'est seulement à partir du Christ que nous pouvons parler de monothéisme et de retour, mono, pour bien indiquer : une seule soumission, ainsi que pour déterminer la différence entre prières et soumission, la prière concernant Dieu et ses attributs, la soumission concernant uniquement Dieu - et l'Islam insistera sur le principe d'association que les musulmans du quotidien surjouent en associant sans cesse Dieu à leurs actions.

 

Pour revenir aux attributs de Dieu, fonctions divines de l'Univers en mouvement, nous confondons ces différentes fonctions que nous attribuons systématiquement à un polythéisme négatif, païen - au sens péjoratif du terme -, un polythéisme syncrétique, un polythéisme satanique, car nous avons une notion moderne et unipolaire de ce que sont le monothéisme et le polythéisme, comme nous pouvons confondre Tradition universelle et coutumes tribales fréquemment dans notre critique des religions.

 

« Le concept de Divinité en islam est un des plus complexes qui soient ; il occupe néanmoins une position centrale, puisqu'il est au cœur de la profession de foi qui proclame son Unicité. Traditionnellement, Divinité, Unité, Seigneurie, Royauté, sont regardées comme des déterminations primordiales du Principe inconditionné, qui correspondent à des « fonctionnalités » différentes de ce même Principe vis-à-vis des choses qui procèdent de Lui ; ainsi, la Divinité n'est pas la Seigneurie, et vice-versa, et affirmer l'Unicité de l'une n'est pas la même chose qu'affirmer celle de l'autre, bien que la pureté du Tawhîd (affirmation ou doctrine de l'Unité) exige l'affirmation de l'Unité « selon la totalité des Noms et des Attributs ». Il y a toutefois un secret dissimulé au cœur de la Divinité qui n'est pas celui qui se dissimule dans la Seigneurie par exemple.

 

Le texte qui suit est un extrait du Livre de l'Homme Universel d'al-Jîlî, traduit par nos soins, qui explore et expose le mystère de la Divinité en islam. On pourra constater, à la lecture de ces pages magnifiques, que la Divinité est un concept qui n'a rien de « trivial », en dépit de l'habitude des modernes de parler de tout à tort et à travers.

 

Voici donc ces pages merveilleuses d'al-Jîlî sur la Divinité, d'une densité et d'une profondeur sans pareilles... » Maël Mathieu -Le concept de Divinité en islam - Abd-el-Karîm al-Jîlî -Lire la suite sur LIMBES

 

En outre, c'est aussi affirmer que le paganisme serait nécessairement d'essence polythéiste négative alors qu'un certain paganisme, au contraire, est davantage trinitaire en sa solarité, et apparaît être le socle au monothéisme catholique, le paganisme participe à la transmission de la Religion originelle d'Adam qui dans son intériorité, à l'origine, est typiquement d'essence monothéiste - dans les descriptions bibliques - et sans doute davantage que Moïse qui ne dirige pas l’hénothéisme d’Abraham vers un monothéisme mais le fait en un tribalisme monolâtrique dont les Lévites - aujourd'hui les talmudiques - ne sont pas encore sorti deux mille ans plus tard.

 

La dérive en monolâtrisme, pour nous, dés le début du judaïsme - Table de la loi de la tribu et dieu de la montagne - est de Moïse - qui représente une tribu qui a prit le dessus par la force sur les douze tribus de départ -, est la forme du Judaïsme , Abraham en est la héb. La révélation est autre et au delà de Moïse. Nous retrouvons une similarité de rupture immédiate du projet initial dans le chiisme de l'Islam après la mort du prophète, similarité que nous retrouvons aussi dans la chrétienté dés son avènement. Le diable et ses scribes sont dans les détails de la division.

 

En ce qui concerne la méthode de Jean Soler, nous en reviendrons toujours à l'absence d'idée de transmission d'une Tradition primordiale, du cycle et de la mutation - la franc-maçonnerie singe la Tradition et a tué l'ésotérisme, pas le contraire - à travers les ages, une continuité de la volonté d'émancipation traversée par des processus de domination qui a accouché de l'athéisme et du laïcisme.

 

Des tentatives et/ou réussites d'inversions de cette transmission dans un processus de domination par des entités historiques, qu'elles soient empiriques - les puissances dominantes du moment - ou occultes - les états profonds et les sociétés discrètes et secrètes, les entreprises de long terme, les petits pas et le messianisme politique auto-prophétique -, pourtant, Jean Soler souligne bien l'exil de Babylone des élites juives  - Talmud de Babylone - pendant un demi siècle, qui est une des clefs de compréhension de l'infiltration permanente de ce que nous pourrions appelons La contre-iniation, les Marchands du Temple, qui ne gardent pas le Temple mais gardent pour eux les secrets - kabbale - du Temple - qu'ils étaient censés enseigner, les vendent, en tout cas ils le font croire : c'est la carotte, et pas utiliser -, et de leur propre transmission de leur propre Tradition récupératrice et d'inversion dans un processus de domination, mais bien à leur peuple, pour leur peuple et par leur peuple. Le début de la démocratie, sans doute.

 

« ...En nous rapprochant de l'Occident, nous voyons que la même époque fut, chez les Juifs, celle de la captivité de Babylone ; et ce qui est peut-être un des faits les plus étonnant qu'on ait à constater, c'est qu'une courte période de soixante-dix ans fut suffisante pour leur faire perdre jusqu'à leur écriture, puisqu'ils durent ensuite reconstituer les Livres sacrés avec des caractères tout autres que ceux qui avaient été en usage jusqu'alors.  » René Guénon - La crise du monde moderne

 

Nous en revenons donc toujours à l'absence des nuances que peut offrir, que nous soyons croyants ou moins, une approche ésotérique, ou même tout simplement exotérique approfondie, à la lumière du sujet abordé, mais aussi à l'absence d'une approche métapolitique des événements, triple absence qui caractérise les humanistes athées, selon un logos grec universitaire qui oublierait que les grecs avaient des dieux, avait un Dieu - une certaine lecture de la Tradition prétend que la Grèce fût fondée par neuf sages initiés à Thèbes, qu'aurait dit Aristote ou Platon des Lumières ?

 

« Le polythéisme n'est pas le contraire du monothéisme.

 

Le polythéisme est une façon différente de vivre le monothéisme.

 

Ça dépend du polythéisme, il y a des polythéismes qui ne sont pas justifiés, comme il y a des monothéismes qui ne sont pas justifiés également, je pense à certaines formes du protestantisme bien sur.

 

Donc il y a des monothéismes mauvais, il y a des polythéismes mauvais.

 

Mais le bon polythéisme, par exemple la religion scandinave, avec Thor, Odin, Frigg. Respect exactement le rapport entre essence et substance. Ce rapport est justifié par la science aussi. Si on veut bien faire l'analogie entre Dieu et le vide, qui est une analogie qui est mienne, et bien, du vide découle deux types de substances: la particule ou le champ. La particule c'est le logos c'est la source des formes. Le champ c'est la source des substances. » Laurent James

 

Nous rajouterons que par extension et dans cette logique, il y a donc de la part de Jean Soler une vision d'un monothéisme : d'une religion, d'une culture et d'une civilisation occidentale qui serait uniquement et typiquement judéo-chrétienne, mais qui à notre sens n'existe pas en ces termes - et est avant tout libérale et capitaliste dans notre séquence post-moderne -, notre civilisation est européenne - et la réforme qu'est Jésus, le Christ, Issa, est une exacte rupture avec le judaïsme pharisaïque et schizophrénique, avec le monolâtrisme des Lévites et de leurs descendants Talmudiques, un retour à la Religion originelle comme c'est le cas à chaque révélation verticalement prophétique - il y a une filiation scriptuaire et une transmission théologique, scolastique, évidente entre la religion juive, la religion chrétienne et la religion musulmane, entre l'ancien testament, le nouveau testament et le dernier testament coranique, mais ce qui existe en matière de civilisations monothéistes et de blocs politiques cohérent avec en somme ce qui reste de la communauté de l’être, c'est, pour faire très simple et très synthétique :

 

-le monde solaire héléno-celte, chrétien et orthodoxes - Européen, Russe et Sud Américain - du Dieu Trinitaire et Universel, parousique et catholique.

 

-le monde écliptique musulman et orientale - Africain, Arabe et Asiatique - du Dieu Trinitaire et Universel, paracletique et eschatologique.

 

-le monde lunaire judéo-protestant et atlanto-babylonien  - Atlanto-occidentaliste et Israélien - du Dieu tribal - Yahvé, Baal, etc -, Dieu Binaire et individuel, satanique et contre-initiatique.

 

Ce qui n'empêche bien évidement pas des grecs, des chrétiens et des musulmans de pratiquer ce tribalisme talmudique de leur propre philosophie et/ou religion  - double allégeance - dans la logique même du spectacle de la marchandise et de toutes ses confusions.

 

Il y a donc deux monothéismes distincts :

 

-Un monothéisme d'inversion, du progrès, de l'évolution - empire thalassocratique occidental - judéo-protestant du Dieu Tribal et qui s'inscrit dans un processus de vengeance et de domination.

 

-Un monothéisme de transmission, traditionnel, permanent et pérenne - royaume tellurique hyperboréen et nubien - de la tradition primordiale et de la religion originelle, héléno-chrétien, indo-européen, musulman, indien, etc - en effet, les eschatologies grecques - mythologie -, chrétiennes et coraniques convergent parallèlement - du Dieu cosmos de la Tradition primordiale, et qui s’inscrit dans un processus d'élévation, de pardon et d'émancipation.

 

Ces considérations ne se bornent pas à des limites géographiques et son avant tout philosophiques, anthropologiques.

 

En réalité Jean Soler fait une autopsie chirurgicale du monothéisme talmudo-babylonien, du délire messianique et des prophéties au-réalisatrices des fous du monolâtrisme toujours vengeurs même après s'être vengés, des élites superstitieuses, ce qui ne remet pas en question la transmission du monothéisme Abrahamique, héléno-chrétien et musulman, et dans leurs origines adamiques, et dans leurs urgences, et à travers elles, la volonté d'émancipation  - royaume céleste - à l'inverse du processus de domination - royaume terrestre. Le protestantisme étant le monolâtrisme du christianisme comme le wahhabisme est le monolâtrisme de l'Islam, en quelque sorte...

 

Par son érudition d'universitaire, il renforce et donne de la densité à la théorie pérennialiste - par défaut - et surtout des acteurs - et de leur processus de l'infiltration/déconstruction/manipulation/subversion/récupération/corruption/inversion/soumission/domination/destruction pour qui sait lire entre les lignes et entendre au delà des mots - du processus d'inversion de la Tradition.

 

Qui, Que, Quoi, Dont, Où? Il y répond en partie.

 

« Les grecs privilégient toujours, entre les positions extrêmes, donc entre les contraires qui s'opposent, soit des positions intermédiaires: le milieu. Il y a toute une valorisation en Grèce de la notion de milieu. Et le milieu ce n'est pas une position facile, la preuve, c'est que Aristote par exemple dit:"Le milieu est un sommet." Ça veut dire que le milieu - se tenir au milieu - c'est échapper à la tentation des extrêmes, de l'un ou de l'autre. Et par conséquent, c'est difficile, c'est une position qui se gagne, qui se conquiert, celle du milieu, on est loin de la conception du juste milieu, avec les connotations de tiédeur, de lâcheté, de facilité, connotations qu'on peut donner aujourd'hui à ce terme de milieu... » Jean Soler

 

Nous nous permettions ici une réflexion hâtive - avant lecture complète et approfondie de ses ouvrages, et sans doute empressée, mais nous resterons attentifs à la connaissance de cet historien dont nous sommes loin de comprendre la pensée totale et que nous respectons. Nous reviendrons sur Qui est Dieu ? Nous essayions ici, une première observation, qui nous a sautée aux yeux, grâce à son propos qui est clair et pédagogique, vraiment accessible malgré ses précisions historiques de hautes tenues qu'il vulgarise magistralement.

 

« En quelque 120 pages, Jean Soler réussit une synthèse claire et accessible de ses travaux, mettant en lumière « six contresens sur le dieu de la Bible ». « Cet agrégé de lettres classiques déconstruit les mythes et légendes juifs, chrétiens et musulmans avec la patience de l'horloger et l'efficacité d'un dynamiteur de montagne. »  Michel Onfray, Le Point n°2073, juin 2012


 

« Il s'agit aussi, pour ces mêmes philosophes, d'attacher leur nom à un « système », c'est-à-dire à un ensemble de théories strictement borné et délimité, et qui soit bien à eux, qui ne soit rien d'autre que leur œuvre propre ; de là le désir d'être original à tout prix, même si la vérité doit être sacrifiée à cette originalité : mieux vaut, pour la renommée d'un philosophe, inventer une erreur nouvelle que de redire une vérité qui a déjà été exprimée par d'autres. Cette forme de l'individualisme, à laquelle on doit tant de « systèmes » contradictoires entre eux, quand ils ne le sont pas en eux-mêmes, se rencontre d'ailleurs tout aussi bien chez les savants et les artistes modernes ; mais c'est peut-être chez les philosophes qu'on peut voir le plus nettement l'anarchie intellectuelle qui en est l'inévitable conséquence. Dans une civilisation traditionnelle, il est presque inconcevable qu'un homme prétende revendiquer la propriété d'une idée, et, en tout cas, s'il le fait, il s'enlève par là même tout crédit et toute autorité, car il la réduit ainsi à n'être qu'une sorte de fantaisie sans aucune portée réelle : si une idée est vraie, elle appartient également à tous ceux qui sont capables de la comprendre ; si elle est fausse, il n'y a pas à se foire gloire de l'avoir inventée. Une idée vraie ne peut être « nouvelle », car 1a: vérité n'est pas un produit de l'esprit humain, elle existe indépendamment de nous, et nous avons seulement à la connaître; en dehors de cette connaissance, il ne peut y avoir que l'erreur; mais, au fond, les modernes se soucient-ils de la vérité, et savent ils même encore ce qu'elle est ? » René Guénon - La crise du monde moderne

 

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Qui est Jean Soler ?

 

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La Réponse sera Métapolitique !

 

N.Pendragon