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07/12/2014

Du sens des mots : Race et Racisme (Charles Horace)

"Lacunaires, réductrices, ou simplistes" (Pierre André Taguieff, à propos de la définition commune du racisme).

 

"Racisme", un terme clivant, usé jusqu'à l'os par des utilisations multiples, peu rigoureuses, souvent mal à propos, et systématiquement polémiques. Car aujourd'hui en France, et par extension en Occident, "raciste" est avant tout un anathème -donc un réflexe de non-pensée- dont l'objectif est de charger l'adversaire d'une faute morale supposée dans le but de ne pas avoir à l'affronter sur le terrain dialectique (c'est-à-dire à l'aide d'un argumentaire construit à partir d'idées logiquement agencées). Ainsi, peu importe ce qu'avance l'interlocuteur, une incantation, et le discours adverse est frappé d'interdit, ce n'est plus de la logique, c'est de la magie !

 

Ce terme pose un autre problème : sa résonance dans les subjectivités individuelles, donnant un contenu émotionnel à tout discours sur la question. Prendre la peine d'aborder le sujet en dehors d'un certain discours convenu -  du type "le racisme est condamnable"- revient à marcher en terrain miné. Mieux, dans la mesure où les races "n'existent pas" (les sexes non plus d'ailleurs), certains pourraient penser qu'il n'y a pas de débat : pas de races, pas de racisme (et là, l'affaire devient savoureuse, nous y reviendront).

 

Cependant, le sujet est trop récurrent pour être contourné, et que l'on veuille le voir ou non, dans une société multiculturelle projetée comme la notre, la question raciale se posera tôt ou tard, comme dans toutes les sociétés multiculturelles contemporaines.

 

Racisme: essai de définition

 

Pour commencer, essayons de définir ce qu'est le "racisme", ou plutôt ce que le commun des mortels entend sous ce terme. Cet essai de définition passe par la question de ce qu'est une race. Nous écartons bien sûr la définition généalogique du mot race (ensemble des membres d'une même lignée, ainsi la race capétienne). Une race est une subdivision d'un espèce donnée. Les races humaines seraient des subdivisions, des sous-groupes appartenant à l'espèce humaine, et, partant, partageraient une racine commune. "Race et "racine" appartiennent d'ailleurs à la même famille étymologique. Cette définition très biologique de la notion de race peut être contrebalancée par une acception plus large, culturelle (distinction race du corps / race de l'esprit de Julius Evola). Une race serait un ensemble de personnes présentant des caractères communs, à commencer par des caractéristiques physiques, génétiques.

 

Reste à définir le "racisme". Généralement, deux définitions sont proposées, ou du moins sous entendues :

  • Le racisme est une idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains, entre les races. il s'accompagne en général d'un découpage schématique des races, simpliste et assez peu pertinent entre "blancs", "noirs", "jaunes" etc ...
  • Le racisme est une attitude d'hostilité systématique à l'égard de certaines catégories de personnes.

    

Ces deux définitions courantes, issues d'un dictionnaire lambda, posent problème. Avant tout, remarquons que le racisme ne désigne pas l'idée qu'il existe des races humaines différentes (la différence n'impliquant nullement une hiérarchie ou une discrimination nous y reviendrons). Il n'en demeure pas moins que ces définitions restent floues. La deuxième définition surtout, pose problème : qu'est-ce que l'on entend au juste par "catégorie de personne" ? Si l'on suit cette logique, les jeunes étant une catégorie de personnes -certes artificielle-, une expression aberrante comme le racisme "anti-jeune" devient imaginable. Ces remarques liminaires devraient à elles seules souligner l'écueil que présente le terme "racisme". Tout peut être racisme, autant dire que dans son usage courant, le "racisme" ne désigne souvent rien.

    

Il ne s'agit pas cependant de nier l'existence d'attitudes discriminatoires fondées sur l'appartenance raciales, mais de souligner que l'accusation et l'utilisation courantes du terme "racisme" n'est bien souvent pas valable car floue, dévoyée et il faut le dire, facile, et bien souvent à sens unique. En effet, si l'on s'en tient au discours dominant, ne peuvent être racistes et agir par racisme que les européens, ou les "blancs").

 

Une -rapide-histoire du Racisme

    

La définition du racisme ne peut se passer de l'analyse de sa place dans l'histoire des idées. Avant toutes choses, il convient de distinguer les théories racistes, relevant de cette histoire des idées, et les comportements racistes, relevant de la psychologie et de la sociologie.

    

Le racisme a bel et bien une histoire. Ce n'est pas une maladie, au mieux, il s'agit d'une doctrine historiquement datée, ou un réflexe hérité de l'histoire, comme nous le verrons. En cela, le racisme est éternel, on pourrait même dire naturel dans la mesure où sur tous les continents à toutes les époques, les peuples ont eu des réflexes que l'on qualifierait de nos jours de "racistes".

 

Les doctrines racistes puisent leurs racines dans le positivisme scientiste des XVIIIe-XIXe siècle (donc à la même source que toutes les autres sciences de l'époque), issu des Lumières (est-il besoin de rappeler ce que ces derniers pensaient des africains ? ). Cette philosophie scientifique et politique postulait qu'il est possible de tout mesurer scientifiquement y compris la valeur des sociétés humaines. Cet évolutionnisme et son corolaire le darwinisme social affirment que l'histoire humaine est une évolution vers le Progrès, divisée en "stades", en étapes menant vers celui-ci. Il est donc possible de mesurer le degré de "civilisation" des races, donc de les hiérarchiser. Les théories racistes affirment d'une part qu'il existe des inégalités entre les races (disons plutôt des différences qualitatives légitimant une distinction entre le supérieur et l'inférieur), et d'autre part, que le fait racial constitue le facteur explicatif de l'Histoire. Ces thèses n'ont pas donné naissance à des mouvements politiques et sociaux significatifs en France, même dans les partis et les mouvements nationalistes qui n'étaient pourtant pas les derniers à défendre la race - à raison-. Les postulats de ce racisme "scientifique" sont erronés : s'il existe des races humaines différentes, c'est une évidence, qu'elles divergent par rapport à des critères statistiques, si elles n'ont pas produit historiquement des civilisation comparables, il n'y a pas de différences qualitatives absolues et intrinsèques entre elles. Les différences civilisationnelles entre les races sont historiques avant d'être génétiques. Elles existent malgré tout et participent qu'on le veuille ou non du temps long.

 

Nous pourrions ajouter une autre forme de racisme : déclarer les différences des groupes humains inexistantes ou superficielles, en d'autres termes : nier l'existence de l'Autre et privilégier le Même (c'est là l'apanager de l'"antiracisme" nous allons y revenir). Nier à l'Autre sa spécificité, n'est-ce pas la forme suprême de Haine ?

 

Cette mise en perspective historique très rapide montre qu'il y a deux erreurs à éviter :

  • L'anachronisme (le "pire péché entre tous" selon L. Febvre) : le sens de "race" a évolué. Jusqu'à peu, l'inégalité des races était tenue pour une évidence (Ferry, Blum, ont tous les deux parlé de races inférieures malgré le fait qu''ils étaient républicaines et "de gauche"). Transporter notre rapport au racisme dans le passé n'a pas de sens.
  • Considérer comme "raciste" le simple fait de penser qu'il existe des groupes humains génétiquement différenciés, que l'on choisit ou non -selon que l'on décide de se voiler la face ou non- de races. Il est en effet indiscutable que l'espèce humaine s'est diversifiée en populations différentes ayant chacune leurs traits génétiques distincts. Cette simple constatation n'implique en aucun cas de jugement de valeur. Il est aussi absurde d'affirmer le contraire qu'il ne l'est de dire sexiste le fait d'affirmer que les sexes existent ! Sexisme et Racisme sont pourtant des termes cousins : ils appartiennent à la famille des termes vagues et ne voulant plus rien dire.
  • Une autre erreur consiste à nier l'existence des races en s'appuyant sur la science. C'est oublier ce que nous venons de voir, à savoir que les résultats de la science sont systématiquement provisoire, et motivés par des considérations idéologiques. Cela reviendrait à dire dans le même temps que le racisme serait justifié si la science l'affirmait (ce qu'elle a fait par le passé).
  • Le véritable problème réside dans le fait suivant : "la désignation des différences (races, sexes, catégories sociales...) repose sur un raisonnement implicite : toute différence impliquerai une discrimination" (Nathalie Heinich).

 

Cette dernière remarque constitue une parfaite transition vers le cas de l'antiracisme institutionnel, tournant de l'histoire du racisme, à partir de 1945, et surtout à partir des années 1970.

 

Soyons sérieux deux minutes -plus si possible-. Une société sans préjugés raciaux est utopique. les comportements xénophobes (méfiances ou hostilité envers un étranger peu importe la race), sont des réflexes de survie, on n'y peut rien, c'est universel. Le racisme comportemental est une attitude de méfiance irraisonnée, instinctive, spontanée, envers des membres d'une autre race, s'enracinent dans des réflexes acquis (prudence envers l'inconnu, ou ce qui ne nous est pas familier). Ce sentiment est indépendant de l'appartenance sociale ou du niveau d'éducation. Une société sans xénophobie n'est même pas imaginable dans l'hypothèse d'une société sans races, puisqu'elle existe entre individus de même race.

 

L'arnaque de l'antiracisme

 

Au passage, évacuons la tartufferie de l'Antiracisme, qui n'est qu'un racisme à deux vitesses. "Antiracist is a code vord for anti white" ("Antiraciste es un nom de code pour anti-blanc") dit - on dans les milieux nationalistes et identitaires européens et surtout anglo-saxons. Cela est difficile à lire, à entendre mais réfléchissez : pourquoi SOS racisme et la LICRA -entre autres associations du même type- ne semblent s'intéresser qu'aux cas où ce sont des juifs, africains ou autres non européens qui sont victimes de "racisme"? (voir l'interview d'Omar Djellil, ancien militant de SOS Racisme sur le sujet). Pourquoi les médias ont-ils célébré la mort de Nelson Mandela comme celle d'un héros de l'antiracisme en dépit du fait que ses partisans brandissaient des pancartes où il était écrit "kill the farmer, kill the boers" (tuons le fermier, tuons le boers -la blanc) ? Quoi ? les blancs sont moins victimes de racisme que les autres ? Imaginez-vous que ces blancs dont je parle -français de souche- sont aujourd'hui ethnicisés -c'est à dire désignés comme une ethnie parmi d'autres dans le pays dont ils sont issu, et dans le pays qui est issu d'eux ! En d'autres termes, ayant perdu le contrôle de sa propre narration, le français de souche n'est plus qu'un type de population parmi d'autres sur son propre sol. A ce sujet je ne peux que vous diriger vers Gérald Pichon "Sale blanc ! chronique d'une haine qui n'existe pas" ou encore l'excellent Laurent Ozon, ou que sais-je, votre propre vécu, votre bon sens ou votre empathie ! Des exemples de 2 poids 2 mesures son légions. Passons sur l'ethnomasochisme (vous verrez rien qu'en lisant le mot de quoi il en retourne). Passons aussi sur l'argument fallacieux, malhonnête et usé consistant à justifier le racisme anti-blanc par le passé colonial de la France, cet article s'éternisant déjà suffisamment.

 

Revenons à l'antiracisme. On peut distinguer 2 formes de discours antiracistes :

- Celui qui consiste à dire : "les races n'existent pas", donc, prônant la négation des différences ethniques (donc des identités).

- Celui qui consiste à faire des différences des valeurs transcendantes intouchables ("la différence/diversité est une richesse/force").

 

Outre le fait que ces deux discours se contredisent spectaculairement, ils reprennent tous les deux un thème "raciste", le mythe du sang : l'exaltation du Métis, du "sang mêlé" suppose la même vision raciale de l'Homme que le racisme scientifique. Alors, antiracisme ou foutage de gueule ? Vous commencez dès lors à comprendre pourquoi l'antiracisme institutionnel n'a pas arrêté le racisme bien au contraire. Non. L'antiracisme terroriste est un arsenal d'accusations empêchant toute critique sérieuse dans certains domaines. Racisme inversé, imputant à une partie de la population -les "de souche", les européens- des opinions infâmes, héritées d'un atavisme colonial et suprématiste. Pourquoi? Parce que sans racisme pas d'antiracisme, donc, plus de subventions pour faire vivre ses structures improductives, mais qui entretiennent leurs cadres.

 

L'antiracisme n'a que deux fonctions objectives :

  • Empêcher toute critique de l'immigration. C'est bien connu, critiquer l'immigration relève du racisme pur. Or, c'est l'inverse. Le racisme ne pousse pas à être anti-immigration, mais l'immigration provoque du racisme. L'habitude, le patriotisme ou le nationalisme, le fait de se sentir petit à petit étranger dans son propre paysage social (fait devenu une réalité dans de plus en plus d'endroits), le désir d'homofiliation physique (désir d'avoir une descendance semblable à son ascendance), désir que les cultures ne deviennent pas identiques, l'idée que les humains ne sont pas interchangeables.... tout cela n'a rien à voir avec du racisme au sens où on l'entend couramment. Pourtant, tout cela est considéré comme tel, après des décennies de sape intellectuelle.
  • Dissimuler le ralliement de la gauche traditionnelle au système capitaliste. L'antiracisme et l'antifascisme ont remplacé la lutte des classes et la lutte contre le capital par la lutte contre les discriminations. Bref l'antiracisme donne aux naïfs un combat politique de substitution. L'immigré a remplacé le prolétaire comme figure angélique de ralliement. L'antiracisme aujourd'hui est d'autant plus populaire qu'il est sans risques. Son discours est relayé dans tous les médias, dans les établissements scolaires, par des "intellectuels", le show-business...
  • On pourrait en ajouter une troisième qui englobe les deux autres : promouvoir le métissage et la société multiculturelle.

Petit aparté. Avez-vous remarqué l'importance numérique de juifs, sionistes, dans ces structures antiracistes ? Le président de la LICRA? Alain Jacubovitz (juif askénaze). Celle de SOS Racisme ? Cyndi Léonie (qui se dit "juive sénégalaise"). Je vous laisse vérifier par vous même le pourcentage de juifs dans les cadres de ces structures (ainsi que dans l'histoire de leur fondation). Dès lors, comment expliquer ce soutien à l'antiracisme de la part d'individus qui soutiennent un pays stérilisant les immigrées éthiopiennes ? Quelle leçon d'antiracisme avons-nous à recevoir d'individus dont la philosophie religieuse est elle même racialiste, accordant une importance primordiale à la pureté de sang ? Certains juifs n'en sont pas à un paradoxe près. Faut-il lier cette attitude à un projet messianique présent dans leurs livres fondateurs (torah et talmud) ? A lire sur le sujet : les "espérances planétariennes" d'Hervé Ryssen.

 

Mixomanie, société multiculturelle et mondialisme : les races n'existent pas, vive le Métis !

 

On l'aura compris, le racisme n'a jamais davantage été une question épineuse que depuis qu'il n'y a plus de races... Les races n'existent pas, mais l'imagerie antiraciste est omniprésente, toute critique de l'immigration est raciste et la figure du métis est valorisée. Notre société n'est pas avare en paradoxes.

 

La question de la définition du racisme étant esquissée, les différents écueils marqués afin d'être évités, vient l'heure de la question fatidique : pourquoi cet état de fait ? D'où vient cet insolent déni ? Comme toutes les questions contemporaines, celle du dévoiement du terme "racisme" a plusieurs racines. Elles ont cependant un tronc commun : l'idéologie mondialiste.

 

Le mondialisme n'a pas qu'un volet politique ou économique. L’État mondial et le libéralisme économique généralisé ne peuvent exister qu'en s'accompagnant d'une ingénierie sociale aboutissant à une humanité malléable, déracinée, interchangeable, bref, servile. Travailler à produire une humanité composée d'individus interchangeables revient à vouloir supprimer tout ce qui participe de la différenciation des individus, de leur identité : nationale, culturelle, sexuelle et raciale ! Alain de Benoist désigne ce désir comme l'"idéologie du Même". Alors que d'un côté on valorise les différences pour les uns, on cherche à uniformiser l'Humain. Cette uniformisation passe par la généralisation de comportements standardisés de modèles calibrés pour faciliter la naissance de l'open society  où l'idée, les biens, les services et les hommes pourraient circuler sans entraves. Les traditions, les habitudes, les sensibilités, les goûts, les visions du monde doivent s'aligner sur ce modèle unificateur, niveleur. L'Homme de demain doit se débarrasser de ses déterminismes (comme l'a dit un certain Vincent Peillon), de ses "préjugés", de ses attaches séculaires - donc forcément obscurantistes- pour rentrer dans le moule progressiste. Les races ne doivent pas échapper à cette centrifugeuse. En résulte une "mixomanie", une obsession du mélange, une valorisation de la figure du Métis, intrinsèquement progressiste. Ne symbolise-t-il pas l'union des races, n'est - il pas antiraciste dans sa propre chaire ? après tant de guerres et de barbaries dues aux questions raciales - et au complexe de supériorité de l'homme blanc- le salut du monde ne réside - t - il pas dans ce Métis désamorçant tout conflit ? Un paradoxe -encore un - : ce raisonnement pro-métissage relève techniquement d'une vision racialiste du monde. Le Méits, c'est l'aryen du monde moderne.

 

Cette valorisation n'est pas nouvelle. Un pays l'a déjà pratiqué : le Brésil, dès la première moitié du XXe siècle. La jeune république brésilienne émergeant à partir de 1889, un an après l'abolition de l'esclavage, est dirigée par une oligarchie blanche qui a en charge un pays où les noirs, du fait de l'esclavage, étaient majoritaires. Cette situation était quelque peu inconfortable, en effet, la jeune république brésilienne avait une nation à construire et elle voulait le faire sur le modèle civilisationnel dont elle était en partie issue : le modèle européen. Or, comment créer une nation sur le modèle européen avec une population blanche minoritaire ? Pire, cette masse d'esclaves noirs déracinés, pourraient s'avérer dangereuse pour le pouvoir et la stabilité de l’État. Que faire ? Facile ! L'industrie et l'agriculture brésilienne a besoin de bras, et de bras qualifiés ! Or, l’Allemagne, l’Italie, l'Espagne, le Portugal et d'autres pays européens sont en trop plein démographiques, mieux, ce sont des pays industrialisés où la main d’œuvre est expérimentée ! Mieux encore, leur installation permettrait de "blanchir" la population noire (le terme est historique) par le métissage. Et dans le pire des cas, si un métis ne parvient pas à s'intégrer, à devenir blanc, il ne sera pas non plus un noir ! La contradiction interne du métis lui interdisant ou lui rendant difficile toute revendication identitaire, les élites intellectuelles brésiliennes ont donc mis en avant la figure du métis : tout cela se retrouve dans les textes mêmes de ces penseurs. La "démocratie raciale" brésilienne a été un mirage pour beaucoup d'afro-américains, notamment étasuniens, dont un certain nombre immigra vers le Brésil dans l'espoir d'une vie meilleure. Autant dire que la différence entre la ségrégation légale (USA) et la ségrégation de fait (Brésil) est mince et que beaucoup ont déchanté. Fait intéressant, la politique de blanchiment a provoqué l'émergence d'un Front Noir Brésilien (FNB) dans les années 1930, inspiré de l’Hitlérisme, dont le but était de rejeter cette politique, de rassembler les communautés noires brésiliennes autour d'une identité communautaire basée sur la race (malgré une acceptation des métis). Le mouvement disposait même de son propre journal : " la voix de la race" (A voz da raca) et de ses jeunesses organisées sur le modèle des jeunesses hitlériennes. Il dura de 1931 à 1937 (année de son interdiction) mais éclatât en plusieurs autres groupements.

 

Cette page méconnue de l'histoire nous enseigne plusieurs choses :

  • Les blancs n'ont pas le monopole de la lutte politique pour la préservation de leur intégrité raciale.
  • Un État, une oligarchie, peuvent choisir l'immigration comme arme contre son peuple ou une partie de son peuple, ou plus généralement, l'immigration peut être une arme politique d’ingénierie sociale. (L'immigration est positive en France pour la gauche qui y voit un électorat de substitution au vote ouvrier par exemple). De même, la démarche des élites brésiliennes est comparable à celle des élites israéliennes dans les années suivant la chute de l'URSS (politique de rapatriement forcenée des juifs ashkénazes russes pour contrebalancer l'importance numérique des séfarades (juifs arabes) en Israël, voir sur le sujet le témoignage de Marion Sigaut dans "Juifs errants sans terre promise").
  • Le métissage peut constituer une arme oligarchique. Comprenez moi bien, le métissage en lui même n'est rien d'autre qu'une aventure humaine individuelle comme il y en a eu des centaines de milliers dans l'histoire, il n'est pas intrinsèquement critiquable (il n'est ni "bon" ni "mauvais" en soi, il est, point à la ligne). Seulement, le métissage de masse constitue comme l'affirment la plupart des ethnologues comme notamment Claude Lévi-Strauss, un génocide (ou plutôt un ethnocide). Certes, il y a eu des métissages par le passé, mais les conditions actuelles rendent la situation inédite (les possibilités offertes par les moyens de transports et de communications modernes et les logiques du Capital permettent le déplacement de populations en nombre beaucoup trop important pour qu'une assimilation effective soit possible (du point de vue numérique, mais aussi civilisationnelle). Le métis est l'archétype de ce que cherche l'oligarchie mondialiste : un individu déraciné, dont l'hésitation, la contradiction interne désamorce la réflexion identitaire et compromet son enracinement. Bref, un individu malléable, l'idéal du mondialiste. Pire, le métissage promu par les tenants de la diversité à tout prix aboutit en dernière instance à l'annulation des la diversité, à l'uniformisation. En sommes, un seul exemple historique parvient à casser 3 idoles du discours moderne sur les races. Quand le métissage n'est plus un choix individuel mais un programme politique, collectif, il est clairement mortifère.

 

Conclusion

 

Cet exemple démontre une dernière chose, la volonté refoulée par nombre de nos contemporains de préserver l'intégrité de sa race n'est pas mue par le racisme au sens où la masse l'entend habituellement. Cette volonté de préserver sa race dans son corps et son esprit, est mue non pas par une haine, une pulsion de mort nihiliste, mais au contraire par une pulsion positive, créatrice, vitale. S'il prend parfois des formes exacerbées et caricaturales (c'est un signe des temps), cela est du à un manque de formation politique, à la baisse des capacités de verbalisation, mais aussi et surtout au tabou jeté depuis 1945 sur cette question. Une question que l'on aborde pas de front et la tête froide et une question sur laquelle on se passionne, et la passion mène aux excès de tous les types. Des années que l'on refuse à tous les "identitaires" (ou nationalistes) la parole, ou le droit à la respectabilité quand ils s'expriment sur la question, comment garder la tête froide dans ces conditions ? Comment aborder sans donner dans la caricature un sujet dont on a pas le droit de parler ? Défendre ses semblables, les siens à travers sa famille, son métier, sa nation, sa race est une démarche non point haineuse, mais relevant fondamentalement de ce que l'on appelle l' "Amour". Seulement il s'agit d'un amour moins abstrait que l'"amour" républicain, universaliste, tiers-mondiste, qui se tourne volontiers vers le lointain en ignorant le Sdf de chez lui. Il s'agit aussi d'un "amour" enraciné, et il faut le dire, sélectif, discriminant. Cependant, il n'implique nullement de haine de ce qui est "différent". Au contraire, la condition de l'amour véritable de l'Autre (au sens de l'altérité), prend ces racines dans l'amour que nous accordons à nos semblables. Un Homme conscient de ses racines, aimant ses racines, les prenant comme référent ultime au détriment des autres logiciels, est plus à même d'être capable de s'ouvrir à l'Autre.

 

Nous appartenons à une race, un peuple, une culture donnée avant d'appartenir au "genre humain", l'appartenance raciale, culturelle, nationale, conditionne notre rapport au reste de l'humanité, et non l'inverse. Il n'y a rien de haineux à défendre son mode d'appartenance au genre humain. Comment dès lors penser notre rapport au reste du monde sans tomber dans le pur tribalisme, et en échappant à l'universalisme mixophile abstrait ? Comme pour tout, il existe une troisième voie, l'approche différentialiste (illustrée par Alain de benoist, Lévi-Strauss, Henri Lefebvre), selon laquelle l'unité n'est pensable qu'à partir de la diversité. Toutes les différences doivent être préservées, y compris la particularité européenne, au risque de défigurer à jamais notre monde...

 

"Quel est l'objectif ? L'objectif est de relever le défi du métissage. L'objectif du métissage que nous adresse le XXIe. Ce n'est pas un choix, c'est une obligation, c'est un impératif on ne peut pas faire autrement au risque de nous trouver confrontés à des problèmes considérables. Nous devons changer, alors nous allons changer. On va changer partout en même temps dans l'entreprise, dans les administrations, dans l'éducation, et dans les partis politiques. Et on va se mettre des obligations de résultats. [...] Si ce volontarisme républicain ne fonctionnait pas, il faudra que la république passe à des méthodes plus contraignantes encore." N. Sarkozy.

 

EST-CE ASSEZ CLAIR ? ?

 

Charles Horace

 

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