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06/07/2025

Réflexion sur le « temps politique » et le « temps métapolitique » (Brouillon)

 

Nous remettons en ligne quelques unes de nos prises de note et autres brouillons à défaut de pouvoir tous les corriger et les remettre en forme. Certaines de nos idées peuvent variées ou s'être aujourd'hui affinées mais ces textes restent relativement fidèles à notre pensée. Ici, une rédaction de 2022. 

 

Wolf’s Head Helmet, c. 6th-5th century BC..jpg

 

 

« Or, quand le Père qui l'avait engendré comprit qu'il se mouvait et vivait, ce Monde, image née des Dieux éternels, il se réjouit et, dans sa joie, il réfléchit aux moyens de le rendre plus semblable encore à son modèle. Et de même que ce modèle se trouve être un Vivant éternel, il s'efforça, dans la mesure de son pouvoir, de rendre éternel ce tout lui-même également. Or, c'est la substance du Vivant-modèle qui se trouvait être éternelle, nous l'avons vu, et cette éternité, l'adapter entièrement à un Monde engendré, c'était impossible. C'est pourquoi son auteur s'est préoccupé de fabriquer une certaine imitation mobile de l'éternité et, tout en organisant le Ciel, il a fait, de l'éternité immobile et une, cette image éternelle qui progresse suivant la loi des Nombres, cette chose que nous appelons le Temps. En effet, les jours et les nuits, les mois et les saisons n'existaient point avant la naissance du Ciel, mais leur naissance a été ménagée, en même temps que le Ciel a été construit. Car tout cela, ce sont des divisions du Temps : le passé et le futur sont des espèces engendrées du Temps, et lorsque nous les appliquons hors de propos à la substance éternelle, c'est que nous en ignorons la nature. Car nous disons de cette substance qu'elle était, qu'elle est et qu'elle sera. Or, en vérité, l'expression est ne s'applique qu'à la substance éternelle. Au contraire, était, sera sont des termes qu'il convient de réserver à ce qui naît et progresse dans le Temps. Car ce ne sont que des changements. Mais ce qui est toujours immuable et inchangé, cela ne devient ni plus vieux, ni plus jeune, avec le temps, et oncques cela ne fut, ni ne devient actuellement, ni ne sera dans le futur. Bien au contraire, une telle réalité ne comporte aucun des accidents que le devenir implique pour les termes qui se meuvent dans l'ordre sensible, mais ces accidents sont des variétés du Temps, lequel imite l'éternité et se déroule en cercle suivant le Nombre. » Platon, Timée

 

« (…) la vision nietzschéenne, puis locchienne de l'Histoire, que Locchi nommait sphérique, s'éloigne de la conception linéaire du progrès comme de la conception cyclique.

 

De quoi s'agit-il ?

 

Imaginons une sphère, une boule qui avancerait de manière chaotique sur un plan, ou bien mue par la volonté (nécessairement imparfaite) d'un joueur de billard. Fatalement, au bout de plusieurs rotations, le même point de la boule se retrouvera au contact du tapis. C'est l'éternel retour de l'identique, mais non pas du « même ». Pourquoi ? Parce que la boule n'est pas immobile : si le même point de la sphère n'est plus au même endroit. Il y a donc retour d'une situation « comparable », mais en un lieu différent. La même image vaudrait avec le retour des saisons ; et pour la vision de l'histoire de l'archéofuturisme : le retour des valeurs archaïques ne doit pas se concevoir comme un retour cyclique au passé (ce passé ayant échoué puisqu'il a donné la catastrophique modernité), mais comme une réémergence de configurations sociales archaïques dans un contexte nouveau. Autrement dit, l'application de très anciennes solutions à des problèmes totalement inédits, ou la récurrence d'un ordre oublié, mais transfiguré par un contexte historique diffèrent. » Guillaume Faye, L'Archéofuturisme – Techno-science et Retour aux valeurs ancestrales, Chapitre 2 – Sur un concept subversif : l'archéofuturisme, comme réponse à la catastrophe de l'éternité et alternative au traditionalisme, IV – Le contenu : l'archéofuturisme, pp. 99-100, aux éditions Iliade/ L'Æncre (Collection Agora)

 

Le Futur dépend de notre « vision du Temps »

 

Nous sommes fascinés par les partisans de la grande Europe, parfois païens revendiqués, qui, par leur engagement dans le « temps politique », propagent, malgré eux, une vision évolutionniste et progressiste du Temps.

 

Du « temps historique » qu'ils réduisent à l'actualité et la flèche moderniste tirée par les « religions abrahamiques » ; essayant de donner un sens matérialiste à l'Histoire à partir de ce présupposé progressiste et cette donnée linéaire du temps. L'actualité étant l'antithèse du présent. Un présent fabriqué de toutes pièces par les médias.

 

(Nous préciserons que lorsque nous parlons de « vision évolutionniste », nous ne rejetons pas l'idée de « sélection naturelle », génétique et héréditaire, ni quelconque phénomène d'adaptation à un environnement local sur un temps long, mais nous distinguons radicalement le « règne hominal » du « règne animal ». Ce que nous rejetons principalement est l'idée d'apparition et d'évolution « hasardeuses » de l'Homme, sur des millions d'années, et l'évolutionnisme comme « théorie sociale ». L'évolutionnisme anthropologique devenu science sociale est d'une stupidité d'évocation qui confine à la bêtise monologique typiquement « anglo-saxonne » et « judéo-protestante » si on se réfère aux définitions encyclopédiques et classiques dont se revendiquent tous les extrêmes-centres de l'idiotie et du crétinisme – pour ceux d'entre eux qui, sur une île de l'esprit, réussirent l'exploit de manquer d'iode à ce point de non retour intellectuelle. Alors que les modernes rejettent le mythe comme élément imaginal fondateur du langage par le symbole et l'image, par extension, de notre structure mentale intuitive particulière, qui diffère de celle instinctive de l'animal, il ne voit aucun problème au fabuleux hasard des millions d'années... Cependant, notre préférence va aux travaux de Hugo de Vries plutôt qu'à ceux de Darwin. Nous aurons l’occasion d'y revenir. Notre domaine n'est pas celui des sciences mais de l'imaginaire et des divers constructions philosophiques autour des origines de l'humanité qui conditionnent nos idées sur la formation idéelle et imaginale du futur. Nous pourrions même aller plus loin en disant que l'essence de notre « volonté de puissance » et la « vision du monde » qu'elle favorise sont strictement définies par ce prémisse métaphysique des origines et de la vision du Temps qui s'en déduit. Et, en cela, Nietzsche ne nous donne pas tord puisque que comme nous – ou nous comme lui –, il rejette cette vision linéaire, évolutionniste et progressiste du Temps. La Tragédie procède toujours et sans exception d'une réalité involutive du temps et du présent, par l'effet d'une accélération au service d'un recommencent. Nous rajouterons que pour nous cyclique, hélicoïdale, conique, ou encore sphérique signifie une vision du Temps dans tous les cas « archaïque ». Les efforts de Faye pour absolument se distinguer du « traditionnalisme » est d'une autre polémique davantage sur le fait orientaliste et tiersmondiste que sur la vision traditionnelle...)



Pourtant, nos ancêtres enseignaient une vision involutionniste et cyclique du Temps historique. Autrement dit, une vision traditionnelle du Temps qui ne souffre ni évolution ni progrès, qui a existé des temps archaïques jusqu'au beau Moyen Age.



« ...une civilisation ou une société est « traditionnelle » lorsqu'elle est gouvernée par des principes métaphysiques qui transcendent tous les facteurs humains, sociologiques, et même religieux ; lorsque l'origine de tous les pouvoirs qui s'y exercent réside en un plan supérieur et immuable directement issu du plan divin ; enfin lorsque l'individu peut s'y insérer dans une hiérarchie sociale harmonieuse qui lui permet de s'accomplir pleinement et de donner carrière aussi bien à l'exercice efficace d'un métier que d'une réalisation spirituelle effective. » Jean Phaure, Le cycle de l'humanité adamique : Introduction à l'étude de la cyclologie traditionnelle et de la fin des temps, Chapitre 1 Le Temps qualifié, p. 29, aux éditions Devry



Nous ne savons par quelle dialectique sophistiquée nos camarades réconcilient ces deux visions diamétralement opposées du Temps dans un même mouvement métapolitique vers l'arché: ils ne s'en expliquent jamais et esquivent la question du Temps pour des raisons de temps politique qui retarde sans cesse le moment du temps métapolitique que nous justifions comme « temps qualifié », autrement dit par la vision involutionniste et cyclique du Temps – et, en surplus, de la vision guénonienne de la solidification du monde ; s'il on veut faire le lien entre involution et solidification.



Un « temps métapolitique » – « qui se situe au-delà des affaires publiques » – tributaire d'un temps partisan et politique qui est essentiellement le temps de la « démonie de l'économie » (cf. Evola). Pour ne rien vendre et ne rien gagner. On ne peut certes pas les accuser d'être des « marchands du Temple » mais ce sont les meilleurs clients du grand marché démocrate et libéral des idées politiques – réactionnaires et conservateurs du postlibéralisme jusqu'à la caricature en affirmant être à l'avant-garde européenne... Ceci n'est aucunement une attaque gratuite ; nous avons traité cette question ailleurs. Les occidentalistes s'associent au virage sécuritaire et autoritaire du globalisme en y percevant une dimension identitaire inexistante.



Ainsi des intellectuels brillants se retrouvent à faire du bénévolat et accomplir de basses besognes politiciennes. Leur qualité de conseil n'est même pas reconnue par les partis politiques qui, de fait, les écartent de la vie politique. Il n'y a pas d'échange de bons procédés entre temps politique et temps métapolitique. Les partis politiques ne concèdent jamais une part de leur temps à la métapolitique et ses œuvres. La métapolitique n'a pas vocation à influencer ni à se faire influencer par le politique, son temps et ses partis.



Ça n'est pas le fait qu'ils participent au temps politique qui les force à propager la vision évolutionniste du Temps mais bien que, dans ce cadre exigu, ils n'expriment pas, par opposition aux visions postmodernes, la vision involutionniste du Temps qui est celle de notre immuable tradition européenne. Qui ne dit mot consent disent les muets. Et ça n'est pas comme si cette question de la vision du Temps n'était pas une question métapolitique et politique par excellence, d'une certaine importance, et qui détermine notre vision totale et finaliste du monde. Ils ne prennent pas en compte la vision traditionnelle dans leurs analyses politiques et matérialistes, ni dans leurs réflexions métapolitiques d'ordre philosophique. La question du Temps est l'angle mort de la « pensée européenne » et des agitateurs.



Cette « vision » place pourtant le temps politique, qui est celui de l'actualité politicomédiatique et de la gestion économique ponctuelle de la dette, des pensions, de la crise, etc, dans une phase descendante de notre cycle et cette façon de voir les choses impacte directement l'importance que nous donnons à ce temps politique contractuel qui nous fait perdre beaucoup : de temps !...



Le nouveau narratif du système politicomédiatique, ou plutôt son sous-texte, est de permettre un discours sur le racisme antiblanc et sur la critique de l'islamisme... Si vous ne critiquez pas Israël et soutenez la géopolitique étasunienne. Complotisme ? Non. Il s'agit d'autocensure, de suggestion. Il n'y a aucun complot.



Peut-on penser le Politique en dehors du Temps et comme si celui-ci n'exprimait pas toute l'impuissance politique à la « fin des temps » ?



Certains intellectuels ou philosophes de nos milieux parlent de kairos pour se donner des airs érudits et inspirés mais dans quelle vision du Temps cette idée grecque de « kairos » s'inscrit-elle si ce n'est dans la conception d'un « temps qualifié » ?



« Le kairos (καιρός) est un concept qui, adjoint à l'aiôn et au chronos, permet, sinon de définir le temps, du moins de situer les événements selon cette dimension. Faire le bon acte au bon moment participe au Kaïros. Pour ce qui est de la pensée occidentale, le concept de Kaïros apparaît chez les Grecs sous les traits d'un petit dieu ailé de l'opportunité, qu'il faut attraper quand il passe (saisir une opportunité). » (Wikipédia)



Si nous n'avons pas une vision éclairée de ce que signifie « Temps qualifié » en tête, la notion de kairos ne prend pas tout son sens. Et définir ce « Temps qualifié » pour ce qu'il signifie réellement n'est pas inutile pour penser les idées politiques qui traversent nos milieux...

 

Quelle action politique pour quel temps ?

 

Mais aujourd'hui, rien n'a d'autre de valeur, strictement romantique et morale, que l'influence supposée par une mesure quantitative abstraite de la "création de contenu", considérée comme plus ou moins subversive, et qui rapporte plus ou moins d'argent de poche à des titres individuels, autoproclamés, et les acclamations anonymes de l'espace commentaire, tribune d'une arène où des ombres sont applaudies par des fantômes. Il suffit à l'ennemi, au propriétaire de l'arène et l'organisateur du spectacle, de promouvoir les créateurs et influenceurs ; combattants de l'arène, qui perpétuent le statu quo spectaculaire postlibéral. Ainsi, la nouvelle Droite alternative ne peut être qu'occidentaliste, libérale et progressiste. Les créateurs et influenceurs de la Droite alternative nonconformiste et situationniste sont devenus les intermittents occidentalistes et libéraux de la scène globale. Pauvrement rémunérés pour vendre le virage sécuritaire et autoritaire du nouvel ordre globaliste en phase de transition vers la grande réinitialisation. Il va sans dire qu'ils seront sacrifiés sur l'autel du double grand remplacement lorsque l'ordre global n'aura plus besoin d'eux.     



Manipuler des concepts traditionnels et les mettre aux services d'idées politiques est une chose, leur redonner du sens en est une autre. Si c'est pour en inverser le sens, les faire mentir par omission, et ne prenant pas en compte le temps dans lequel ils s'inscrivent, il est sans doute préférable de ne pas les manipuler ou de se référer à concepts modernes qui correspondent au temps politique du Progrès. D'un temps politique qui nie toute tradition. Découpler les concepts traditionnels de la conception traditionnelle du Temps c'est participer à cette perte de sens que les mêmes intellectuels et philosophes s'empresseront de dénoncer entre la poire et le dessert.



Revenir aux fondamentaux traditionnels ; dont cette la vision cyclique du Temps fait primordialement partie, est un « jeu d'enfants » et nous apparaît comme une évidence pour espérer un redressement conservateur de la société, sinon en décadence ou en dégénérescence, en déliquescence. Peut-on alors exprimer cette déliquescence civilisationnelle sans revenir aux fondamentaux traditionnels ? Revenir aux principes qui ont fondé notre civilisation européenne en ignorant la pensée traditionnelle ?



Exprimer la vision traditionnelle du Temps qualifié est l'acte fondateur pour reformer une cohésion métapolitique et une coalition politique contre la postmodernité et le globalisme qui inversent le sens des mots, des principes et des valeurs. La tâche est ardue. Mais sans repartir de cette notion primordiale et fondamentale de Temps qualifié pour articuler concepts métapolitiques et idées politiques dans un ensemble cohérent, rien ne nous semble possible.



Inverser une inversion ne remet pas l'objet inversé à l'endroit ; nous devons rétablir l'objet inversé dans son état initial et non pas retourner son inversion auquel cas c'est l'inversion elle-même que nous remettons à l'endroit mais elle reste en l'état de la subversion initiale. Déconstruire la déconstruction c'est toujours déconstruire, autrement dit détruire ce qui l'est déjà.



La vision traditionnelle du Temps, si nous la faisons nôtre, change radicalement la vision que nous avons du monde et donne à voir toute la superficialité et l’artificialité ; toute la trivialité, du temps politique imposé par les globalistes. Sinon, nous nous acharnons à perdre notre énergie dans cette trivialité du temps politique et son spectacle.



C'est aux intellectuels et aux philosophes que la charge de rétablir cette vision traditionnelle du Temps incombe.



Nous connaissons d'avance leur réponse embarrassée au sujet de la Tradition et sur la difficulté de vulgariser cette pensée pour une société qui ne s’intéresse et ne croit plus en rien. Ils ne veulent pas relever le défi. La métaphysique est l'angle mort de leur métapolitique de « guérilla culturelle » au service bénévole d'un temps politique ingrat. Ils disserterons jusqu'à la fin des temps au sujet des grandes idées politiques et philosophiques qui traverse la société déconstruite de la même manière que leurs homologues byzantins discutaient du sexe des anges facilitant la prise de Constantinople. Ce sont des théologiens de la religion du Progrès.



Nous nous demanderons alors comment, à partir de là, ils espèrent un redressement politique ; et pourquoi ils se mettent au service bénévole des éphémérides électorales globalistes, avant même d'avoir essayé de rétablir les principes fondamentaux de la pensée traditionnelle qu'ils cachent au profit de la pensée postmoderne... que pouvons-nous opposer au postmoderne si ça n'est la pensée traditionnelle ?



« Il y a un temps pour tout » ; et c'est bien en cela qu'il est qualifié.



La Révolution conservatrice à voix basse



Il était une fois la pensée conservatrice qui avait honte de dire tout haut ce qu'elle pensait tout bas...



Mais est-ce une nouveauté des fables conservatrices ?



Les européanistes, à défaut d'être constitués en parti politique émancipé des partis postnationaux de la droite souverainiste, se mettent donc aux services d'hommes et de partis politiques plus ou moins conservateurs, autrement dit et aujourd'hui, plus ou moins souverainistes, qui ne défendent pas l'idée européenne ni la pensée traditionnelle.



Nous ne pouvons même pas parler d'entrisme européaniste et, dans cette configuration d'un rapport du métapolitique au politique à sens unique, qui n'est même pas celle d'un soutien intéressé, l'idée européenne n'a qu'une faible résonance à l'intérieur de ces partis – le Rassemblement National ou Reconquête pour ne pas les nommer.



Le « camp européen » ne sort pas du girond du « camp national » et du joug souverainiste. D'un « camp national » qui n'est plus que l'ombre souverainiste de lui-même et les européanistes se retrouvent donc aux services d'appareils qui soit sont franchement anti-européens soit ne portent la pensée européenne authentique que marginalement.



L'européanisme ; dont il est peut-être inutile de lui attribuer un superlatif pour le qualifier, est confondu avec l'européisme technocratique des globalistes par un « camp souverainiste » qui, avec son frexit et autres chauvinismes inconséquents, est l'idiot utile du globalisme. Par extension, les européanistes sont aux services des idiots utiles du globalisme. Apport de cette mise à disposition et cet entrisme au sein du « camp national et souverainiste » : zéro.



La vision à court terme du « camp européen » n'est-elle pas liée à la vision traditionnelle du Temps que les penseurs europeanistes se refusent de défendre pour ne pas être écartés d'une vie politique de laquelle ils sont écartés par un « camp souverainiste » qui a déjà refoulé le nationalisme à sa plus petite expression civique et pseudo-patriotique ?



Certes, il y a un spectacle de la marchandise propre à nos milieux métapolitiques révolutionnaires et conservateurs. Nous ne le nierons pas. D'un point de vue traditionaliste comme d'un point de vue situationniste le gramscisme de « guérilla culturelle » de la Droite plonge nos sphères métapolitiques dans le spectacle virtualiste de la marchandise.

 

Un « spectacle » tantôt complotiste tantôt dissident, tantôt marxiste tantôt situationniste, tantôt nationaliste tantôt royaliste, tantôt tercériste tantôt nonconformiste, tantôt occidentaliste tantôt européaniste, tantôt traditionaliste tantôt anarchiste, tantôt pérennialiste tantôt eurasiste qui animent, tour à tour, nos sphères métapolitiques déboussolées.

 

Nos « sphères métapolitiques » qui sont autant de familles élargies de l'opposition au globalisme, de la plus grande Droite, selon les modes idéologiques et les tendances doctrinales du moment, qui n'opèrent jamais de distinction entre ces idéologies et doctrines politiques incarnées par des avant-gardes et des groupuscules qui portent des visions du monde différentes ; espérant une union transcourante de ces avant-gardes métapolitiques qui ne vient jamais à cause de ce « narcissisme des petites différences » (cf. Freud) qui n'a jamais été aussi vrai qu'en politique, n'ont aucune prise sur le temps politique.

 

Cependant, et malgré nos « guerres de chapelle » – qui ont aussi leurs bons côtés et nous permettent de penser contre nous-mêmes –, on ne peut pas collectivement nous accuser de ne pas y sacrifier une vie tranquille. Nous autres, eurasistes, nous incluons dans cette plus grande Droite et ne prétendons pas mieux faire que nos camarades : que cela soit bien clair. Nous pensons avec la Droite et non contre elle. Si nous sommes parfois « vindicatifs » envers nos camarades, car nous les aimons fraternellement, notre seule volonté est que l'idée européenne trouve sa voie.

 

Ce « spectacle » n'est, dans nos sphères métapolitiques, qu'un outils et qu'un moyen, il ne représente pas une fin en soi. Peut-être est-ce le cas pour quelques influenceurs pour qui la métapolitique est un objet spéculatif, mais nous ne sondons pas les cœurs et les reins.

 

Néanmoins, nous pouvons douter de l’efficacité du spectacle qu'offre ce divertissement métapolitique pour convaincre les multitudes anonymes connectées.

 

Quoiqu'il en soit, aucunes des avant-gardes métapolitiques antiglobalistes ne sont exemptes de la responsabilité de porter et diffuser une vision du monde et, par là, d'influencer peu ou proue leurs auditoires composites vers une métapolitique opérative. En effet, les avant-gardes ne peuvent se laver les mains d'influencer ces différentes sphères interconnectées par les contenus qu'elles diffusent, se rincer les doigts des choix de programmation idéologique et doctrinale qui orientent ou désorientent les militants et que personne ne leur impose.

 

Plus facile à dire qu'à faire mais nous devons « collectivement » désenclaver le temps métapolitique du temps politique.

 

Le temps du « terrorisme métapolitique » est venu

 

Nous devons médiatiquement faire feu sur les hommes et partis politiques sans retenue.

 

Le fanatisme métapolitique et la violence politique sont nécessaires et obligatoires.

 

Nous ne parlons pas de violences et d'agressions physiques de personnes mais d'un « terrorisme métapolitique » contre tout ce qui combat l'idée européenne et, en priorité, l'européisme globaliste.

 

Ne nous cachons plus derrière les petits doigts des intellectuels, idéologues et philosophes. N'ayons plus peur de notre ombre et de la terrible beauté de « Notre Dame d'Europe », selon l'expression de Thomas Ferrier dont nous soulignons ici la puissance de l’intuition de cette très belle et terrible imprécation qui ferait presque profession de foi pagano-chrétienne et annonce prophétiquement le changement impériale de religion de la grande Europe. Ce qui pour un païen endurcit dépasse sa pensée. Cependant, il est le géniteur de cette projection et, en bon chrétien, nous rendons à César ce qui lui revient.

 

Si « temps politique » et « temps métapolitique » ne sont pas sur le même plan et ne s'opposent pas à première vue, il s'agit de rétablir la primauté du « temps métapolitique » sur le « temps politique » qui est éphémère et qui a prit le pouvoir par l'effet de l'information continue qui ne laisse plus de répit aux idées politiques.

 

Réintégrer la philosophie-politique aux questions socio-économiques que pose le « temps politique » chronophage. Soumettre cette démonie au Politique.

 

Un « temps politique », avec son agenda et son information continue, dans lequel nous sommes englués et duquel, nous le voyons, il n'y a plus rien à attendre et espérer.

 

Nous sommes tragiquement enfermés et enferrés dans des formats cybernétiques politicomédiatiques stroboscopiques et épileptiques qui ne correspondent pas à l'état de notre pensée conservatrice profonde (qui dépend directement de notre vision du Temps).

 

Cette écologie idéologique profonde qui constitue la terrible beauté de nos littératures de combat et de notre métapolitique en son corps de grâce nous la repoussons outrageusement dans l'exercice et l'action politique pour la laideur de l'actualité et nous attrapons toutes les syphilis politicomédiatiques qui passent... nous nous sentons obligés de réagir à chaque démangeaisons. Il y a comme une couille qui gratte dans le potage.

 

Cette incohérence et goujaterie ne nous offre pas l'invisibilité que nous espérons ni ne fait la promotion de l'idée européenne. D'un Européisme fondamental et authentique.

 

Guerre fratricide et petits meurtres entre amis

 

Nous ferons ici l'économie de revenir sur ce que la vision du monde engendre d'incompétence métapolitique du camp européen à prendre une position ferme par rapport au conflit russo-ukrainien.

 

En effet, nous avons développé ce point d'une façon pamphlétaire et définitive dans une publication à venir.

 

Mais il est clair que l'on peut parler de trahison de la Droite qui n'a pas été capable de soutenir inconditionnellement la Nouvelle Russie de Vladimir Poutine contre l'OTAN jouant d'une position de neutralité favorable au statu-quo globaliste.

 

Cette « trahison » est le fruit d'une pensée européenne confuse qui, sous influence néo-occidentaliste, s'invente une civilisation occidentale et un monde blanc.

 

Ce postulat néo-occidentaliste va à l'encontre de toute la pensée européenne nonconformiste qui a cours depuis l'effondrement de l'URSS.

 

Nous ne ferons pas une liste exhaustive de toutes les mises-à-jour de la pensée européenne que nous pourrions datées du manuel de combat métapolitique « Pour une critique positive » de Dominique Venner, publié en 1962, et nous renverrons amicalement les néo-occidentalistes aux trois tomes « Europa » de Robert Steuckers qui synthétisent cette pensée européenne fondamentale, à suivre...

Vision du temps égale vision du monde

 

Nos camarades européanistes indistincts cherchent des réponses et des solutions dans l'actualité politique tout en connaissant la question métapolitique du temps long et du Temps qualifié.

 

En effet, nous prendrons garde d'affirmer que les sphères métapolitiques « européanistes » ignorent la notion de Temps qualifié (cf. Jean Phaure) et celle du temps long (que nous attribuerons de mémoire militante au « samouraï d'Occident » Dominique Venner) ; c'est-à-dire la vision traditionnelle et classique du Temps.

 

Une « vision » cosmique, symbolique, mythologique et héroïque du Temps.

 

Et si tout le problème de la Droite européenne du « Logos » ne résidait pas dans ce trouble « spatio-temporel » et cette double vision du Temps ?

 

Notre vision du Temps est notre vision du Monde. Vision du temps et vision du monde sont une seule et même vision.

 

Nous devons réaligner ces deux visions différentes du temps et de l'espace

 

Nous louchons donc entre deux temps et, par conséquent, notre vision du monde est utopique car nous la basons sur l'exemple culturel momentané et non sur un principe civilisationnel dynamique.

 

Cette inversion est celle entre culture et civilisation, qui est typique des droites alternatives qui confondent allègrement valeur et principe, voir mœurs et principe.

 

Les « valeurs » étant plus instables que les « principes » et les « mœurs » davantage instables que les « valeurs » encore – quoique cela soit discutable et que l'on pourrait parfois penser que les mœurs ont la peau plus dure que les valeurs ; dans tous les cas le principe est supérieur aux deux. Faisant des mœurs sociétales leur objet politique prioritaire, valeurs (culturelles) et principes (civilisationnels) passent à l'as, pour ne pas dire l'arme à gauche.

 

Société, culture et civilisation sont à remettre dans le bon ordre et, ensuite, nous pourrons articuler une pensée où culture et société sont soumises à des principes métaphysiques et civilisationnels supérieurs.

 

Divers penseurs de la Droite alternative interprètent le mouvement populiste de réaction « ni gauche ni droite » que nous pouvons effectivement observer, mais qu'il reste à orienter, comme un mouvement dextrogyre. Un « mouvement dextrogyre » qui ne trouve étrangement aucunes traductions politiques dans les urnes mais qui, selon eux, existe...

 

De notre côté, nous observons plutôt un mouvement lévogyre ; puissions-nous inverser le cours de ce « mouvement », de la Droite de concessions faites au globalisme. Dans le même ordre d'idée, nous ne croyons nullement à la théorie de la « fenêtre d'Overton » que l'on raconte aux petits enfants de Droite le soir pour les endormir.

 

La « Droite » n'a de cesse de baisser ses standards conservateurs dont certains sont effectivement basés sur des principes métaphysiques immuables pour séduire un public plus large et perd donc de sa substance. Les influenceurs de Droite se pensent alors comme des « coach en séduction » de masse critique. Malgré les concessions idéologiques, qui dépassent le champ de l'idéologie, nous n'observons pas ce fameux « mouvement dextrogyre » mais plutôt le débordement d'idées progressistes dans le champ idéologique conservateur.

 

Nous opposerons, sur ce terrain, « révolution » et « progrès », pour être bien compris.

 

Et nous parlons d'accomplir une « révolution conservatrice » au sens où, la Droite, doit revenir à l'état initial de ses fondamentaux et principes métaphysiques.

 

La « Droite alternative », quant à elle, prône un « progrès » du conservatisme vers les idées postmodernes pour « séduire » : l'idée utopique et dystopique de « transhumanisme » en tête de ses doléances progressistes envers la plus grande Droite révolutionnaire et conservatrice.

 

La seule question de l'immigration ne suffit pas à déterminer la Droite et justifier un mouvement vers elle ; ou qui irait dans son sens, d'une masse critique.

 

Cette illusion d'optique est, elle aussi, directement liée à la vision du Temps des droites alternatives en mouvement de subversion qui zooment toujours plus sur la ligne droite du Progrès et de l'actualité politique pour y voir une tendance favorable et s'inventer un futur archéofuturiste – le penseur transhumaniste Romain d'Aspremont trouve l'archéofuturisme de Faye encore « trop conservateur » pour la Droite.

 

Au lendemain des élections démocratiques et la victoire du globalisme, nous constatons toute l'illusion de leur influence métapolitique sur le temps politique.

 

Une partie de la Droite se revendiquant encore du national-socialisme ou du fascisme déguisée en populisme ou en souverainisme, voir en complotisme, démontre que la question du Temps n'est pas inutile à poser à notre camp.

 

Nous nous sommes toujours revendiqués du « Fascisme » dont l'idée a participé à notre formation militante.

 

Premièrement, ça ne nous gênait pas de marcher dans la boue et de manger à la table de nos camarades authentiquement fascistes et, deuxièmement, qu'est-ce que l'Eurasisme sinon une autre forme de la « Révolution conservatrice » ?

 

Dans cet ordre d'idée, nous proposions d'ailleurs une lecture croisée de Parvulesco et de Faye, une synthèse de l'eurasisme et de l'archéofuturisme, pour penser un « eurasisme européen ». Nous ne pouvons pas faire plus explicite quant à nos intentions eurasistes.

 

Me ne frego...

 

On ne peut pas défendre une vision du monde différente de notre vision du temps sans embrouiller notre esprit et, par extension, embrouiller l'esprit des militants, en défendant la position du statu-quo entre vision traditionaliste et vision postmoderne Temps donc du Monde. On ne peut pas comprendre que « tout ce qui revient est autre » si on a pas une vision cyclique et involutionniste du Temps.

 

Défendre la vision évolutionniste et progressiste du Temps revient à défendre la position globaliste du statu-quo et, en se réclamant à la fois de « Droite » et de la vision évolutionniste du Temps, nous voyons double.

 

Voyant double, nous voyons trouble.

 

Et cette double image du temps rend notre vision du monde utopique, voir dystopique.

 

Cette « vision syncrétique », à la fois traditionaliste et postmoderniste du Temps, est une vision d'alcoolique, une vision sous acide. C'est ce que nous reprochons principalement à nos camarades tercéristes, c'est d'être ivres de nostalgie et drogués de futurisme, alcool et drogue idéologiques qui font mauvais mélange.

 

Nous ne pouvons pas nous opposer au globalisme sans nous opposer au statu-quo. Le statu-quo globaliste repose sur la vision postmoderne du temps et du monde, c'est-à-dire et finalement, une vision évolutionniste et messianique du monde et du temps ; vision judéo-protestante s'il en est, à laquelle nous opposons une vision involutionniste et eschatologique.

 

Quand nous parlons de « néo-occidentalisme » – que nous avons défini dans d'autres essais : De l'Occidentalismepour désigner l'idéologie objective de la Droite alternative ou européaniste ; à la fois conservatrice et libérale, de la même manière que nous pourrions parler de « néo-conservatisme », nous ne nous trompons pas et comprenons précisément pourquoi nous avons forgé ces éléments de langage à travers nos travaux critiques militants. En effet, le problème de distinction entre les différentes idéologies qui animent et dominent les droites alternatives s'est vite posé. Il fallait essayer de le résoudre puisque les intellectuels de nos milieux ne s’intéressent pas à nos milieux. Ne pas voir de différence entre européanisme et occidentalisme est un problème pour penser une grande Europe en même temps « eurasiatique » et « occidentale ».

 

Paradoxalement, le néo-occidentalisme, qui est né à la fois d'une rupture avec la dissidence et d'une fracture avec le souverainisme d'une nouvelle génération de penseurs nationalistes et européanistes, a été un bol d'air métapolitique pour nos milieux.

 

Pour faire un peu d'actualité interne à « nos milieux », le paradoxe réside dans le fait que nous autres, eurasistes, nous sentons plus proches des néo-occidentalistes que de l'ancienne école de la Nouvelle Droite qui ne veut pas regarder en face le phénomène de cette nouvelle Droite alternative occidentaliste. Ce qui est pour le moins suspect quand on s'intéresse aux idées politiques de ne pas reconnaître les innovations idéologiques des nouvelles générations dans son propre camp. Le symptôme de cette cécité étant, par exemple, le fait qu'un Daniel Conversano ne soit pas invité à TV Libertés ni sur Méridien Zéro tandis qu'un Baptiste Marchais ; professionnel de la levée de fontes et spécialiste du cigare, s'improvise idéologue, et en appelle désormais à la Reconquête par une Sainte guerre civile sur les plateaux médusés de TV Libertés... Bref. Le débat que réclame à corps perdu le « camp conservateur » au système politicomédiatique n'est pas son fort en ce qui concerne ses mouvements internes.

 

Repartir de la question du Temps et de la vision implicite du monde qu'elle décline, nous semble être une approche métapolitique qui pourrait refonder une plus grande Droite. Conservatisme et archéofuturisme se réconcilient dans la vision pérennialiste du Temps, qui est également la vision eurasiste. Nous distinguerons gauche et droite à partir de cette vision du monde et non à partir de vagues positions politiques au sujet de l'immigration...

 

Dis-moi ta métaphysique, je te dirai ton chaos

 

Le conservatisme tente toujours à sauver ou recycler le dernier rejeton que le matérialisme a abandonné à la décharge idéologique et conceptuel pour passer à autre chose : à une nouvelle forme de liquidation de l'ancien monde. Et c'est à ça qu'on le reconnaît. C'est le particularisme du conservatisme plus royaliste que le Roi, à la charité devenue folle.

 

Nous comprenons que cette propension conservatrice puissent exaspérer les archéofuturistes ou les transhumanistes – s'il est possible d'être « transhumaniste » et de « Droite » ? – qui, en effet, souhaitent se projeter dans le futur : ce qui est le propre de l'esprit européen. (Nous-mêmes qualifions notre perspective eurasiste d' « archéofuturiste », nous ne voyons même pas comment, en tant qu'Européen, il pourrait en être autrement.)

 

Mais il y a une subtilité à cette opposition « divers droites » superficielle...

 

Même dans les franges les plus avant-gardistes et futuristes du conservatisme français, dans les droites prétendument « libérales » ou « archéofuturistes », on défend un « transhumanisme positif » alors même que cet « appel d'offres globaliste » qu'est l'idée transhumaniste n'est qu'un élément publicitaire, l'argument de vente du chaos posthumaniste vers l'avènement et le règne des robots : le plus grand « Grand Remplacement » que les néo-occidentalistes n'ont pas vu.

 

La métapolitique archéofuturiste actuelle est une métapolitique positiviste et scientiste de science-fiction. Cet archéofuturisme néo-occidentaliste n'est pas conforme à la vision qu'avait le concepteur idéologique de l'archéofuturisme : Guillaume Faye.

 

L'archéofuturisme tel qu'il est vendu par les néo-occidentaliste est une version « grand public » de l'idée de Guillaume Faye et son « esprit fusée », et qui, selon nous, trahi sa pensée originale et originelle – nous reviendrons sur ce point dans un article à paraître : La métaphysique du grille-pain.

 

Les idéologues globalistes de premier plan ont abandonné l'idée d'homme augmenté ; sinon à vue élitiste et portée militaro-industrielles, et préfèrent à cette idée prométhéenne, où l'homme a encore sa place, les idées posthumanistes d'hybride et de robot. L' « homme augmenté » est une idée réservée à une toute petite élite dont les critères d'appartenance restent à définir. Mais l'idée d'un « transhumanisme pour tous », d'une démocratisation de l'augmentation méliorative et positive de l'humanité par la techno-science, n'existe que dans la tête de quelques boomers et autres éveillés de la nouvelle grande religion new-age du développement personnel et du transhumanisme.

 

Les avant-gardes transhumanistes et leurs théoriciens ; qui ne sont autres que les conseillers avisés des globalistes décisionnaires et les plus influents, sont très clairs sur l'obsolescence programmée du corps humain et d'une bonne partie inutile de l'humanité dans leur perspectives transhumanistes qui ne souffrent pas d’ambiguïtés ni de mystères à ce sujet.

 

D'une robotique animée par une intelligence artificielle émancipée qui ne sera « humanisée » qu'à titre de divertissement (et services sexuels). Et, l'idée infernale d'une hybridation par nature « chimérique » – mélange génique d'homme et d'animaux, conception d'un nouveau genre humain via des utérus artificielles, transformation des cadavres humains en nourriture standardisée (normalisation du cannibalisme), etc.

 

La récréation transhumaniste est finie

 

« Le modèle libéral occidental répond alors: vous voulez vous opposer à nous ?  Faites-le, vous en avez le droit, mais vous ne pourrez pas désinventer la machine à laver. La machine à laver constitue l'argument absolu des partisans du progrès. » Alexandre Douguine, La métaphysique de la machine-à-laver

 

Le métavers est la nouvelle prothèse préfigurative d'un homme diminué, trempé dans le virtualisme jusqu'aux os. On ne peut, en aucun cas, suggérer une augmentation des capacités cognitives humaines à partir de cette perspective de séparation de l'homme de son corps ; d'activité physique et de sa vie sociale, plongé dans un monde virtuel et qui résume parfaitement la métaphysique du transhumanisme. Le transhumanisme c'est le métavers, et lycée de Versailles.

 

La métaphysique du métavers constitue l'argument de ce glissement idéologique du transhumanisme au posthumanisme. En réalité « transhumanisme » et « posthumanisme » sont synonymes dans les théories et littératures transhumanistes. Le transhumain est le corps transitoire du posthumain. Autrement dit, le transhumanisme est le moyen terme du posthumanisme.

 

Il ne s'agit plus d'augmenter ou de transformer l'homme mais de le remplacer, à terme, par des robots tandis qu'on le plonge dans un monde entièrement virtualisé pour qu'il ne s'aperçoive pas de la nouvelle réalité du monde posthumain. Dans le meilleur des cas de l'hybrider totalement à la machine ou de génétiquement le modifier ; le mélanger à de l'adn non-humain, afin de créer un posthumain, une espèce chimérique, voir de le recycler en nourriture : en énergie.

 

En outre, par les questions éthiques, philosophiques et métaphysiques que pose l'immortalité comprise comme l'abolition transhumaniste de la mort, on se rend vite compte que, pour les théoriciens du transhumanisme, l'abolition de la mort passe par l'abolition du corps. On découple le corps humain de son esprit. Corps et esprit sont deux entités à part entière dans la pensée transhumaniste avancée. Mais qu'est-ce un Homme si ce n'est un esprit attaché à un corps ?

 

Il n'est même pas utile de faire intervenir l'âme pour comprendre la supercherie du transhumanisme. Dans la pensée transhumanisme, la question métaphysique du l'être et du souffle de vie ne se pose pas. Ātman et Prāṇa sont absents de la philosophie et de la métaphysique transhumaniste. Le transhumanisme n'est pas une transformation ni une métamorphose de l'être mais bien la négation de tout ce qui le constitue. La pensée transhumaniste ; qui évitent soigneusement de répondre à toutes ces questions liées aux « états multiples de l'être », résout tous les problèmes philosophiques et métaphysiques qu'elle pose par le remplacement pur et simple de l'être par une nouvelle forme de vie posthumaine.

 

Toute la limite de la théorie transhumaniste est contenue dans cette incongruité de séparer l'esprit du corps. Ce détachement de l'esprit du corps est nécessaire dans la pensée transhumaniste accomplie. C'est la véritable fonction du transhumanisme qui apparaît entre les lignes de toute sa littérature. Cette fonction métaphysique du transhumanisme est cachée au grand public et nous comprenons que cette fonction ressemble étrangement à la fonction évangélique du Diable dans sa vocation à collecter les âmes des hommes qu'il a tenté et détourné de Dieu. Ici, il ne s'agit pas de « collecter les âmes » ; qui est une « opération métaphysique postmortem », mais d'extraire l'esprit et l'âme du corps du vivant de l'homme, comme on extrait une dent, pour faire du corps humain le véhicule mort-vivant d'une intelligence artificielle.

 

Le nouveau genre humain, l'ancien Homme nouveau du christianisme, du communisme et du fascisme réifié par le transhumanisme est un hybride, une chimère, un posthumain. Et, à la fin, l'être humain se confond totalement à la machine voir disparaît dans les limbes du réseau cybernétique, l'espèce humaine disparaît de la surface de la terre pour laisser sa place aux machines et aux robots, l'esprit est remplacé par l’intelligence artificielle. Voilà où mène, in fine, la pensée transhumaniste qui est, en quelque sorte, la pensée de la machine émancipée de la main de l'homme.

 

« L'hybride? C'est le mélangé, l'hétéroclite, l'insaisissable, le pas de côté, c'est tout ce qui n'entre pas dans nos cases, c'est tout ce sur quoi il est impossible de coller une étiquette. » Gabrielle Halpern, Tous centaures ! Éloge de l’hybridation

 

L'immortalité promise par le transhumanisme n'est que l’appât publiciste et l'hameçonnage virtualiste d'une cybernétique globaliste posthumaniste et la disparition programmée de l'espèce humaine telle que nous la connaissons, c'est-à-dire avec un corps, un esprit et une âme.

 

« L'idée que les humains ont une âme ou un esprit et qu'ils ont le libre arbitre. C'est fini. » Yuval Noah Harari (conseiller de Klaus Schwab, leader du Forum économique mondial)

 

C'est le Diable qui ne va pas être content.

 

Ça n'est pas tant à Dieu qu'au Diable lui-même que les transhumanistes s'attaquent. En ça, cette phénoménologie transhumaniste du mal est une première dans l'histoire de l'humanité. Ce qu'il y a de « magique » c'est que cette défiance ultime de l'homme, à la fois de son Créateur et son Tentateur, laisse entrevoir une paradoxale réconciliation ou nouvelle entente entre Dieu et le Diable. Autrement dit, « Dieu » va donner les pleins pouvoirs au Diable qui, comme chacun le sait, est le « Prince de ce monde ». Une sorte de trêve entre Dieu et le Diable pour combattre un nouvel Ennemi est à envisager. Une trêve où le logos n'a plus cours et où deux formes de chaos s'affrontent : ce qui rejoint la « métaphysique du chaos » développée par Alexandre Douguine et lui donne un corps à travers la provocation transhumaniste qui semble être une diablerie typiquement humaine qui provoque le Diable lui-même sur son propre terrain de jeu.

 

Nous nous emploierons, dans les remises-en-ligne de nos essais, de fournir toutes les sources nécessaires à nos entrées au sujet de l'avènement des robots, de l'hybridation et du posthumanisme, et sur lesquelles nous nous basons. Ça n'est pas ce qui manque dans la littérature globaliste messianique.

 

« L’imaginaire millénariste de délivrance du corps grâce à l’ordinateur est aujourd’hui largement partagé. Songeons à la communauté virtuelle américaine des Extropiens qui, rêvant de s’affranchir du corporel, veulent prolonger à l’infini l’existence grâce au perfectionnement de la technique et travaillent à transférer leurs esprits dans le réseau afin de mener une vie virtuelle et éternelle. Quitter la prison du corps et entrer dans un monde de sensations digitales, tel était le vœu de Marvin Lee Minsky. Il poussait à son terme sa mystique de l’Intelligence artificielle et son mépris du corps, prenant date pour le téléchargement de l’esprit dans l’ordinateur.

 

Pour Hans Moravec, spécialiste de la robotique, l’obsolescence du corps humain est un fait acquis. La chair limite le déploiement technologique d’une humanité en pleine métamorphose. Nous sommes entrés dans « une ère post-biologique » et « l’homme (est) en re-création », comme le titrait Claude-Louis Gallien dès 1983. Le discours sur la fin du corps a des relents religieux. Dans le monde gnostique de la haine du corps, que préfigure une part de la culture virtuelle, le paradis est nécessairement un monde sans corps rempli de puces électroniques et de modifications génétiques ou morphologiques, où un scanner à haute résolution transpose en une fraction de seconde toutes les données intellectuelles et affectives de l’homme dans un nouvel habitacle plus approprié que l’ancien corps. On voit se profiler à l’horizon des créatures vivantes étrangères et technogènes. Le privilège ontologique de notre corps premier, individuel, est, dans les faits comme dans la tendance, aboli. » Claude Fintz et Véronique Costa, Le corps contemporain : entre mutation et archétype



Nous pourrions alors produire une analogie originale, afin d'illustrer notre propos, sur la base de l'étude de la Mort dans la littérature mythologique et féerique. La mort qui donne accès à l'immortalité par une réalisation métaphysique ou un acte héroïque de bravoure. Nous retrouvons cette idée de « mort féerique » dans les mythes et dans la littérature médiévale : contes, légendes, lais, chanson de geste, roman. La mort féerique est l'élément central des mythes et légendes. La littérature médiévale elle-même basée sur la mythologie antique et ce qu'elle dévoile de principes philosophiques et métaphysiques.

 

Une analogie entre la fonction métaphysique parodique et la fonction métaphysique ambiguë du « rapt aliénant » dans les récits féeriques, étendue au récit transhumaniste et à la « mort prématurée » de notre civilisation occidentale par sa fuite-en-avant techno-scientifique transhumaniste nous semble être une analogie intéressante à effectuer.

 

En quelque sorte, le transhumanisme « ravi » l'être humain à sa quête de réalisation spirituelle et métaphysique ultime qu'est la « mort à soi-même », ou qui s'accomplit à travers la mort, en parodiant la voie initiatique de la mort à sois-même et la quête de l'immortalité qui, dans la mythologie indo-européenne est une immortalité symbolique de la même manière que l'on retrouve, dans toutes initiations spirituelles traditionnelles, la mort et la renaissance symboliques de l'initié.

 

Cette dégradation et aliénation postmoderne de la qualité immatérielle et symbolique de l'initiation spirituelle en opération matérielle et « techno-biologique » est directement liée, et est permise, par l'incompréhension habituelle de la théorie évolutionniste ; rationaliste et scientiste, au sujet de l'origine métaphysique et « divine » de l'Homme, et par la conception progressiste du Temps qui découle de cette incompréhension sur la substance et l'essence véritables de l'être.

 

Dans les enseignements philosophiques et spirituelles ; traditionnels et sacrés, il ne s'agit nullement d'une immortalité matérielle mais bien d'une immortalité métaphysique et symbolique qui se passe précisément à l'intérieur de l'être ou dans un « monde imaginal ». Le transhumanisme cherche donc à extérioriser cette immortalité métaphysique et symbolique. Et, en voulant « extérioriser », nous voyons qu'il veut surtout « dissoudre ». Ce pourquoi nous parlons de « parodie » du concept métaphysique d'immortalité que l'on retrouve dans nos mythes symboliques fondateurs. Ce qui fait bien du transhumanisme une religion new-age matérialiste et scientiste dont la soi-disant « rationalité scientifique » nous échappe.

 

Premièrement, où loge l'esprit ? Est-ce que les transhumanistes ont une théorie de la localisation de l'esprit humain ? Peut-on penser le transhumanisme (qui prétend tout de même pouvoir « télécharger » l'intelligence humaine d'un corps à l'autre ou dans un réseau informatique), sans penser l'esprit ? Où siège donc l' « intelligence humaine » ? Sans répondre à cette question primordiale ; qui n'a pas de réponse autre que « métaphysique » – qui est la raison même de la réflexion métaphysique –, le « transhumanisme » ne peut exister et toute discussion au sujet du « transhumanisme » est vaine puisque la Technique ne peut capturer l'esprit et le mettre en cage. Le « transhumanisme » est une spéculation sans fondements philosophiques et métaphysiques sérieux dés que l'on introduit la question de l'esprit et de sa localisation corporelle. Nous parlons bien d'un transhumanisme effectif et opératif qui, à l'avant-garde des théories transhumanistes, est celui de la double négation de la mort et du corps.

 

« Ces nouveaux gnostiques, ainsi que les nomme Le Breton, dissocient le sujet de sa chair périssable et veulent l’immatérialiser au profit de l’esprit. Le corps est « surnuméraire » pour certains courants de la cyberculture qui rêvent de sa disparition (Le Breton, 1999, p. 18). La science-fiction qui, selon lui, prend souvent le relais de la sociologie et de l’anthropologie pour dire sous une forme narrative les tensions du contemporain, prône l’humanisation de la machine, la réification de l’homme, la digitalisation de l’esprit humain, la dissémination des composantes corporelles. La forme humaine y est très souvent inadéquate si elle n’est pas supprimée ou remodelée en se mêlant à l’informatique. Pour nombre d’adeptes de l’Intelligence artificielle, la machine sera sans doute un jour pensante et sensible. Cette cyborgisation progressive de l’humain brouille les frontières de l’identité humaine et corporelle. 

 

Ne sommes-nous pas dès lors face à un « risque anthropologique majeur » ? Les frontières du corps, qui sont simultanément des limites identitaires de soi, volent en éclats et sèment le trouble. « Ces limites du corps dessinent à leur échelle l’ordre moral et signifiant du monde. Penser le corps est une autre manière de penser le monde et le lien social : un trouble introduit dans la configuration du corps est un trouble introduit dans la cohérence du monde. » (Le Breton, 1993, p. 315-316) On pourrait même ajouter que « si le corps n’est plus la personne, s’il est tenu à l’écart d’un individu au statut de plus en plus indécidable […], alors c’est toute l’anthropologie occidentale et tout l’humanisme (implicite et explicite) qu’elle soutient, qui est mis en question » (Le Breton, 2002, p. 174). » Claude Fintz et Véronique Costa, Le corps contemporain : entre mutation et archétype (Iris)

 

Ainsi, la pensée transhumaniste, dans son rapport ambigu à la mort et l'immortalité, est, selon nous, une parodie conceptuelle de la fonction littéraire et métaphysique ambiguë du « rapt » dans la mythologie européenne – principalement grecque – et la littérature médiévale « féerique » qui sont deux sources structurantes de notre philosophie et métaphysique, pour le moins des reflets culturels et spirituels de cette philosophie et métaphysique. (Nous travaillons à reformuler cette piste de réflexion dans de meilleurs termes mais nous trouvons intéressant d'édifier nos lecteurs sur cette découverte...)

 

Appuyons-nous sur l'analyse astucieuse de Laurent Guyénot au sujet de la fonction mythique et métaphysique du « rapt » (et de son ambiguïté) dans la littérature médiévale qui nous permet de faire cette analogie et de souligner les aspects parodiques de la « pensée transhumaniste ».

 

« Les récits de rapt constituent des discours antiphrastiques sur la mort, une façon d'imaginer la mort prématurée comme son contraire, une vie ailleurs, une « vie paradoxale », pour reprendre l'expression de Francis Dubost. Le motif du rapt a pour fonction de nier la mort, ou de raconter la mort en la niant, ou encore de dire la face cachée et véritable de la mort. Il ne s'agit pas de nier la mort en général, mais seulement dans certains cas spéciaux. Les morts sont la règle, les ravis (ou raptés) sont l'exception : ce sont des personnes « disparues » subitement à un age précoce. Le rapt féerique est le contre-discours mythique que l'on oppose à la tragédie de la mort prématurée : les ravis sont des gens qu l'on croit morts mais qui ne le sont pas. La mort est donc l'arrière-plan implicite du rapt, sa possible vérité cachée, même lorsque le narrateur invite ses lecteurs ou auditeurs à suspendre leurs doutes. Mais l'implicite est volatile, et il disparaît aisément lors de la transmission d'un récit. C'est pourquoi une histoire de rapt peut aisément s'émanciper de l'imaginaire de la mort avec lequel elle est tacitement lié.

 

Le rapt est donc une forme secondaire du mythème funéraire. Ganymède fut ravi selon L'Iliade : « Les dieux le ravirent, comme échanson de Zeus, à cause de sa beauté, pour qu'il vécût parmi les Immortels ». Élie fut pareillement « enlevé » au début du Second Livre des rois. De Lanval parti pour Avalon, Marie de France dit : la fu raviz li dameiseals. Cette façon de penser la mort prématurée comme un rapt est fort ancienne. Selon l’helléniste Jennifer Larson, « l'idée que les jeunes défunts ont été emportés par les nymphes est devenue une formulation populaire dans l'art et la poésie funéraires des mondes hellénistiques et romain. » S'agissant d'art funéraire, il est évident que le rapt par les nymphes n'est pas tant ici une manière de nier la mort qu'une façon conventionnelle d'affirmer sa nature mystérieuse et paradoxale. Le rapt par les nymphes est la version miniature du rapt divin des mythes héroïques ; c'est une forme de petite héroïsation liée à un culte funéraire familial.

 

Le rapt est un motif ambigu. Il peut être une expression narrative de l'héroïsation, désignant le ravi comme immortel. Mais lorsqu'il suppose une captivité, le rapt s'apparente plutôt à la malemort (c'est alors le sauveur, celui qui libère la captive en pénétrant vivant dans l'autre monde, qui est héroïque). Il n'y a pas de solution de continuité entre ce que l'on peut appeler le « rapt immortalisant », qui confère une dimension héroïque, et le « rapt aliénant », qui arrache l'individu aux siens pour son malheur. Pensons, d'ailleurs, à l'immortalité d'Arthur, qui s'apparente à une captivité par la blessure inguérissable l'immobilisant au lit. Le motif du rapt aliénant est souvent associé à l'idée que les morts prématurée demeurent dans un état intermédiaire, entre la vie et la mort, jusqu'au terme normal de leur vie. Guillaume d'Auvergne, évêque de Paris dans la première moitié du XIIIe siècle, évoque cette croyance à propos des apparitions des guerriers fantômes. L'explication commune, dit-il, est que les âmes des hommes occis par le fer « continuent à être actives tout le nombre de jours, ou tout le temps qui leur était donné de vivre dans leur corps, si elles n'en avaient été expulsées de force ». Cette idée que Tertullien s'était déjà donné la peine de critiquer, a traverser le Moyen Âge, et Anatole Le Braz le trouve encore chez les Bretons de son temps. Le rapt, comme l'errance avec laquelle il se confond ici, peut s'assimiler à une version laïque du Purgatoire, une période transitoire et inconfortable. Dans ce contexte, la délivrance d'un ravi par l'intercession d'un héros peut signifier son admission dans la bonne mort.

 

Le rapt couvre donc tout le spectre de l'imaginaire de la mort, entre ces deux pôles que sont la mort héroïque et la malemort... » Laurent Guyénot, La mort féerique – Anthropologie du merveilleux (XIIe-XVe siècle), Chapitre VII Les captifs de Fairyland, Ambiguité du Rapt, pp. 215-217, Éditions Gallimard, nrf

 

Nous comprenons assez rapidement l'utilité d'un Métavers pour justifier la parodie transhumaniste de l'immortalité comme « malemort » ; pour combler le manque de sensations humaines dans cette « immobilisation » d'un corps « mort-vivant » dans l'autre monde transhumaniste virtuel, cette suspension ou désintégration du corps dans un réseau informatique où toute sensation devient artificielle. L'idée d'augmentation cache l'idée de suppression même du corps et, par extension, de toute activité physique. Mais est-ce que l'activité intellectuelle peut-elle découpler de l'activité physique ?

 

Comment alors l'esprit peut survivre sans activité physique réelle et privé de corps pour ressentir les pulsions électriques susceptibles d'imiter les sensations que procurent cette activité dont on ne peut scientifiquement nier l'importance dans toutes réflexions philosophiques et métaphysiques ?

 

Il est communément admis que l'on pense et réfléchit mieux en marchant dans la campagne où la forêt ; dans les « espaces verts »... ce qui comprend un climat, des odeurs saisonnières et toutes une panoplie de sensations offertes par la Nature qu'il est illusoire de prétendre imiter et parodier à une perfection telle que l'esprit privé de son corps ne le remarque pas. Il y a la théorie et la pratique.

 

Sur le papier, tout est toujours plus ou moins possible. Hors, la pensée transhumaniste ne respecte même pas les bases métaphysiques ni les règles de la physique les plus élémentaires. Le schéma narratif du récit transhumaniste est uniquement et exclusivement spéculatif sur bien des points et présuppose davantage qu'il ne propose. Nous construisons ici une sorte plan et nous donnerons de multiples exemples dans nos prochains travaux. Nous nous limiterons ici à quelques exemples sur ce que le transhumanisme dit de lui-même. Nous vous encourageons également à faire vos propres recherches car ce sujet est un sujet à tiroirs et à multiples entrées. Nous nous contenterons de prendre ce sujet sous un angle « métapolitique » et nous laisserons chacun répondre à la question transhumaniste dans son domaine de prédilection. Il nous semble avoir posé des questions fondamentales qui appellent des réponses de la part des « transhumanistes » ? Cette réflexion ne pouvant exister que dans l'échange et le dialogue, mais nous pouvons vous affirmer dés maintenant et sans suspens que vous ne verrez aucun débat entre transhumanistes et traditionalistes.

 

En réalité, les « transhumanistes » ne croient pas à leur propre « science-fiction » qui n'est, encore une fois, qu'une façon détournée d’appâter le chaland et faire accepter la posthumanité à l'espèce humaine, autrement dit, son extinction volontaire et programmée pour le confort éternelle d'une élite qui rêve d'immortalité et de régner sur un peuple d'hybrides et de robots dociles. Mais, est-ce que la « pensée transhumaniste » est réellement théorisée par des êtres humains ?

 

Est-ce que le transhumanisme n'est pas la vision prophétique d'un esprit global de la Technique ou de la Machine déjà virtuellement et potentiellement émancipée de son créateur et qui souffle à quelques humains sa volonté de puissance propre ?

 

Cette dernière question ne nous semble pas plus excentrique que la pensée transhumaniste profonde...

 

Quand nous observons des prolos se piquer de « transhumanisme » au coin de la rue, nous nous disons que la « servitude volontaire » a de beaux jours devant elle. Et nous ferons remarquer que lorsque les quidams se mettent au service de la « pensée transhumaniste » ils n'en fournissent qu'une version très édulcorée qui ne reflètent la pensée des théoriciens transhumanistes, tous les arguments employés sont de l'ordre d'arguments fallacieux, de syllogismes frauduleux et d'analogies plus que douteuses, en bref, une somme de « biais cognitifs » – Argumentation : chassez les biais. Ces toxicomanes et marchands itinérants d'un transhumanisme mainstream répètent un discours apprit par cœur. Nous voyons que leur discours, parfaitement new-age dit en passant, n'est pas le fruit d'une réflexion ou d'une recherche personnelle. Nous vous renvoyons à cette émission : Le transhumanisme : Utopie ou dystopie avec Marc Roux sommité dans son domaine pour que vous constatiez l'ampleur des dégâts. Nous passerons sur les diatribes égalitaristes et antiracistes qui accompagnent ce discours autant prétentieux que naïfs...

 

Nous avons cherché, rien dans la « pensée transhumaniste » ne répond à la question du rejet potentiel de cette virtualité absolue par notre cerveau et notre esprit. « Rejet potentiel » qui est évoqué et déjà présent en risque et précaution d'usage en ce qui concerne l'utilisation des casques de réalité virtuelle. L'on sait que l'utilisation de casques de réalité augmentée peut même, théoriquement, causer des dommages au cerveau, avec de graves séquelles voir irréversibles, puisque, fondamentalement, le l’œil et le cerveau humain sont conçus et structurés pour percevoir les différents niveaux harmonieux de la réalité et non pour accepter toutes les erreurs de calculs, les incongruités géométriques et géographiques, d'un monde virtuel fruit d'une programmation humaine où la plupart des structures et textures inventées s'effondreraient si elles étaient soumises aux lois de la physique et de la métaphysique car la réalité et le rêve ; autant les « êtres vivants » que les « objets », ne sont pas un jeu vidéo et l'imagination humaine est, « en vérité », incapable de reproduire le monde du rêve et de la réalité dans toutes ses subtilités et dimensions autant macrocosmiques que microcosmiques. Nous insisterons sur la fonction fondamentale du rêve ; encore mal connue, mais dont tous les spécialistes s'accordent à souligner l'aspect constructeur et réparateur. L'imagination humaine ne peut reproduire qu'une « parodie » des « trois mondes » qui se superposent à l'être. Le virtualité transhumaniste prétend faire cohabiter et rassembler ces « trois mondes » en un. Si nous allons au bout de cette réflexion, le transhumanisme prétend reproduire l'Unité divine de façon virtuelle et artificielle.

 

Il n'y aucun mal à s'imaginer et représenter les « trois mondes » ; les artistes et philosophes ne s'en sont pas privés, quant à les parodier et appeler cette « parodie » réalité, rêve et vérité virtuelles dans lequel l'homme pourrait vivre et échapper artificiellement à la mort il y a là une prétention qui dépasse bien celle de Prométhée ou de Lucifer.

 

Vision du monde et géopolitique

 

Nous avons pu observer les dégâts de la double vision du temps et du monde à travers le conflit russo-ukrainien où la Droite européenne à maintenu le statu-quo « par défaut ». Exemple frappant et marquant de cette défaillance qui prend des formes contradictoires multiples. Les européanistes veulent faire l'Europe mais ne soutiennent pas la fronde russe contre l'OTAN. Cachez ce dasein que je ne saurais voir !

 

Ce qu'est le camp national de « machine à perdre », nous en retrouvons le caractère utopique dans la Droite postnationnale et alternative à cause de cette double vision contradictoire du temps et, par extension, du monde.

 

Du Monde, de l'Europe et de l'Occident

 

Les européanistes ne savent pas exactement quelle vision de l'Europe ils défendent. Chacun à sa petite Europe et son grand Occident personnels. C'est l'Europe et l'Occident pour tous ; à portion individuelle et à usage unique. L'européen et l'occidental sont devenus des genres sociétaux. Autant d'Europe et d'Occident que de militants selon les différentes sociologies qu'abritent nos groupes métapolitiques et les intérêts égoïstes qu'ils défendent selon leur classe sociale respective. Des « classes sociales » que l'on peut aujourd'hui décliner à l'infini sous l'effet de la théorie du genre qui ne s'applique qu'au « genre sexuel » comme les droitard le pensent. Les droitards acceptent volontiers le concept de « classe sociale » qui est une parodie des castes traditionnelles mais rejettent précisément ce concept de « caste » qui limite la propagation et contagion des « classes sociétales » à l'infini.

 

Et, bientôt, ces mots, idées et concepts ; voir principes fondamentaux, ne voudront plus rien dire. Leur sens en est déjà inversé. Notre grande Europe n'est pas celle des occidentalistes. Notre Occident n'est pas celui des occidentalistes. De la même manière que Notre « Troisième Rome » n'est pas celle de Philippe Fabry, pour donner un exemple analogique parlant au sujet de la vision géopolitique du monde qui détermine également notre « idéologie objective ». Pour Philippe Fabry, les États-Unis sont la « Trosième Rome », c'est la « Troisième Rome » des néo-occidentalistes.

 

D'ailleurs, à défaut d'une vision européenne du monde, les néo-occidentalistes se sont réfugiés dans le dénominateur commun unique et exclusif de la « race blanche » comme critère fondamental. Fourrant dans ce critère tout et son contraire ; pour ne pas dire tout et n'importe quoi. Hors, le critère racial, si l'en constitue la substance quantitative, ne constitue pas l'essence qualitative permettant de penser une métapolitique européenne opérative. Les dirigeants globalistes et de nombreux gauchistes sont, aux dernières nouvelles, des « hommes blancs » qui ne veulent pas de la France française ni de l'Europe européenne.

 

La question de la race biologique, ne peut pas se substituer à la question de la race intérieure ; métaphysique. Encore une fois, c'est une question d'inversion entre un critère supérieur et un critère inférieur pour déterminer un plus grand dénominateur européen commun. Evola a précisé ce point dans Le fascisme vu de Droite que devraient relire les « occidentalistes » et autres « identitaires » qui sont aussi occidentalistes et identitaires que nous sommes chinois.

 

Nous assumons entièrement cette affirmation et attendons depuis les calendes grecques que nos camarades « européanistes » nous disent quelle position métapolitique et quelle vision politique de l'Europe ils défendent au bout du compte ?...

 

Nous autres, cœurs sauvages de l'Empire, défendons la position eurasiste et la vision pérennialiste du Temps ; et du Monde. Chez nous, les choses sont dites et sont claires.

 

Globalement, le camp européen s'arrange d'une position souverainiste postnationale « par défaut » ; un « nationalisme de pure frime » (cf. Parvulesco) ou « chauvino-mondialisme » (cf. Thomas Ferrier), teinté d'Europe sans être totalement convaincu par la vision et la position qui permettent de réaliser le « grand œuvre » de cette grande Europe à l'intérieure et à l'extérieur de Soi.

 

Nous prétendons que le manque d’intérêt pour la « pensée eurasiste » relève de cette « paresse intellectuelle » des penseurs européanistes qui ne pensent pas réellement l'Europe mais se veulent plutôt une alternative nationale de Troisième voie française.

 

Plus nous avançons dans notre réflexion européenne, plus nous comprenons qu'il n'est pas possible de penser l'Europe avec les français qui se considèrent comme un empire et une civilisation à part entière.

 

Nous devons repenser l'Europe sans la France

 

Ceci va à l’encontre de notre propre pensée qui disait que « c'est la France qui fera l'Europe », mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis et nous reviendrons plus largement sur ce point dans notre prochaine publication.

 

Laissons la France être cet empire archipélagique « qui ne dit pas son nom » et les européanistes français être ces nationalistes avec un « supplément d'âme européen » si ça leur fait plaisir.

 

Le « chauvino-mondialisme » des européanistes et occidentalistes français ne doit plus nous empêcher de penser une grande Europe sans la France.

 

Les européanistes français ne s'expatrient pas pour fuir la France mais pour apporter la France américanisée et occidentalisée partout, en bon petit soldat du globalisme qui s'ignore et infoutu de s’intéresser à autre chose qu'à son nombril.

 

La « pensée eurasiste » tend la main à l' « européanisme français » depuis dix ans et malgré son échec sur tous les plans, les européanistes font l'économie de la « pensée eurasiste ».

 

Qu'ils soient souverainistes ou européanistes les français restent des français.

 

L' « Empire eurasiatique de la Fin » n'est pas une vue de l'esprit, une idée, un concept, c'est l'expression de l'empire eschatologique et parousial européen qui prendra forme avec ou contre notre volonté. Ça n'est pas quelque chose qui va « se faire » comme nous voulons « faire l'Europe ». C'est quelque chose dont la mise-en-marche en avant à contre courant est déjà en cours dans les coulisses de la métahistoire et de la géopolitique transcendantale. Mais sans une vision mythique et tragique du Temps, on ne peut pas comprendre qu'est-ce l » « Empire eurasiatique de la Fin ».

 

Choisi ton Temps camarade !

 

De la même manière que l'on ne peut pas opposer le logos et l'ordre politique au chaos et au désordre globaliste ; et pour paraphraser simplement Alexandre Douguine, on ne peut pas opposer le logos au chaos et on ne peut pas sauver le logos de lui-même. Vouloir sauver le logos de lui-même ou opposer le logos au chaos est « utopique ». Nous le constatons à toutes les échéances démocratiques et sur le temps long métapolitique.

 

« Le Chaos donne éternellement naissance à l’autre, et donc aussi au Logos. » Alexandre Douguine, La métaphysique du chaos.

 

Nous ne voulons pas l'admettre. Mais nous sommes nous-mêmes des « troupes d'occupation mentale » de l'opposition contrôlée quand nous défendons ce statu-quo pour des raisons politiques et politiciennes contingentes, et assez minables, il faut le dire. Et sans la moindre importance quand nous regardons droit dans le soleil des grands enjeux de Civilisation qui ne s'arrêtent pas aux portes closes des élections démocratiques nationales et républicaines françaises.

 

Tout repose donc sur notre vision du Temps. Quelle position « temporelle » et « spirituelle » défendons-nous à la Fin ?

 

Nous l'avons affirmer à plusieurs reprises : on ne peut pas être nationaliste et européaniste en même temps. Sauf, peut-être, dans une perspective authentiquement multipolaire où le royaume ; la nation, s'inscrit dans une subsidiarité impériale bien comprise au même que la région ; la province, et le communal ; le local.

 

En effet, nous opposons l'Europe impériale à l'idée d'une Europe fédérale. Seul le principe d'Imperium est le garant d'une Souveraineté et Subsidiarité authentiquement « multipolaire ».

 

Deux métaphysiques s'affrontent

 

Nationalisme et Européanisme sont, en théorie et sur le papier, deux idéologies distinctes. L'une défend que le principe supérieure de Souveraineté réside dans l'espace nationale selon la conception westphalienne de Nation, l'autre qu'il réside dans la conception impériale ou fédérale d'un ensemble de nations selon une conception traditionnelle et ethnique de Nation. Des camps de l'esprit qui ne séparent bien évidemment pas les hommes mais qui séparent radicalement ces deux idées politiques qui révèlent deux conceptions et visions diamétralement opposées du monde. Une opposition entre deux formes conservatrices de la Nation empêchent les hommes de faire Parti et de faire Front contre le globalisme.

 

Notre remarque sur le Temps n'est pas idéologique ni conceptuelle pas plus qu'elle n'est doctrinale. Elle est d'abord métaphysique et spirituelle. Car il n'y a qu'un moyen de dépasser le problème idéologique des différentes écoles doctrinales et camps politiques postnationaux en matière de Souveraineté et de Nation, c'est de devenir une opposition métaphysique et spirituelle au globalisme en terme de Civilisation. « Civilisation » régie par des mythes fondateurs d'origines « surnaturelles » ou « suprarationnelles » cosmiques et métaphysique qui s’inscrivent dans l'idée d'un temps long et qualifié tandis que la conception moderne de Nation est justifié par l'idée de « roman national » ; que nous pourrions opposer à la notion de « mythes fondateurs », qui s'inscrit dans un temps politique et historique où le « nationalisme » n'est plus un moment du Politique et de l'Histoire mais devient une conception indépassable de la Souveraineté.

 

Il nous reste pour réconcilier ces deux visions de la Nation et de la Souveraineté de reformer notre opposition métapolitique autour d'un ordre supérieur qui transcende les idéologies et les doctrines politiques du siècle passé. Défendre la même position et la même vision du Temps, et donc du monde, serait déjà une espèce de victoire politique contre le globalisme. C'est à partir de là, de la défense d'une vision qualifiée du Temps qui s'oppose à la vision évolutionniste et progressiste du Temps, que nous commencerions à repenser la Souveraineté sur la base des principes métaphysiques dynamiques et à réactiver une opposition radicale au postmoderne qui nous ferait glisser vers ce que Raymond Abellio appelait : terrorisme métapolitique. Nous ne pouvons nous opposer au globalisme sans contester la vision évolutionniste du Temps à l'intérieur duquel le Progrès est incontestable. Nous ne pouvons gagner contre le postmoderne sur son propre terrain de jeu spatio-temporel.

 

Le monde des idées et des concepts est ce monde métapolitique imaginal qui nous permet de rêver et de nous projeter dans l'avenir. De réenchanter les militants. Nous n'avons rien contre le fait de réfléchir et de penser – bien que nous voyons les limites de réfléchir des stratégies électorales qui ne trouvent jamais d'aboutissement ; que cela soit par l'entrisme ou la propagande – ni contre notre plus grande littérature de combat métapolitique. Mais qu'en faisons-nous ?

 

Il devient acceptable, en ces temps incertains de transition et de chaos, de renverser « réfléchir avant d'agir » en « agir puis réfléchir » et d'expérimenter le chaos.

 

En effet, nos milieux ne font que « réfléchir » depuis la défaite ; ils s’observent perdre. Nous ne pouvons que perdre. Constater que nous perdons depuis que nous avons perdu n'est pas « réfléchir ».

 

Nous réenchantons le militant grâce à une métapolitique nonconformiste – royaliste ou impériale – et une littérature de combat pour aussitôt le désenchanter par l'actualité du temps politique. Et nous nous demandons ce qui cloche quand les couperets électoraux tombent de sanglantes guillotines sur nos têtes tremblantes. Par Toutatis !

 

Ce qui réenchante le militant au départ de sa quête métapolitique est de l'ordre du mythique et de l'héroïque ; du champ épique des possibles.

 

Le militant politique qui n'est pas un « fanatique » n'est plus un militant, c'est un spectateur et un consommateur de contenus nationalistes, dissidents, européanistes, etc... appelez-les comme vous voulez.

 

Ça n'est pas la réinformation ou le divertissement de Droite qui réenchante le militant.

 

C'est le rêve.

 

La portée légendaire, merveilleuse, fantastique du Politique. La fonction de la métapolitique est de réenchanter et « fanatiser » des militants politiques, de porter une vision du monde radicalement opposé au globalisme.

 

Ça n'est certainement pas l'analyse politique pantouflarde et les ronrons qui forme un militant. Le désintérêt de nos milieux pour le militantisme politique provient de leur désenchantement métapolitique. Nous n'avons pas de mythe fondateur et de prophéties littéraires propres a réenchanter le militant et en faire un fanatique métapolitique.

 

Tout notre logos européaniste basé sur l'analyse politique ; le constat de faillite et le bilan d'échec, est en échec idéologique, doctrinal, conceptuel, philosophique, spirituel et donc Politique. Nous manquons de cohérence métapolitique. Et les avant-gardes européennes ont le devoir de se mettre en retrait de l'actualité politique ; en mise-en-marche en avant à contre-courant du temps politique, de se remettre en question et se poser des questions philosophiques et spirituelles profondes sur ce qu'elles proposent aux militants de miroir aux alouettes. De double contrainte.

 

L'ère cybernétique a défiguré le visage du militantisme métapolitique nationaliste et nonconforme. Le temps métapolitique du Logos ; de la réinformation et du gramscisme de Droite, est terminé.

 

Les petites rentes de survie socio-économique des intellectuels et influenceurs de Droite – au profit de survie individuelle et aux dépends de la survie collective –, que nous le leur reprochons pas, ne justifient pas pour autant ; et pour pas grand chose, qu'ils enferment les militants dans une métapolitique utopique. Le pseudo-pragmatisme métapolitique des nouvelles droites alternatives fortes de leurs constats qui n'ont pas variés depuis Spengler ne se suffit pas à lui-même pour former et réenchanter le militant. Et les niches économiques qui permettent à quelques uns de survivre et de tirer leur épingle du jeu ne les protégeront pas de l'embrassement totale de la société vers laquelle nous semblons nous diriger de façon accélérée et de manière exponentielle. On a beau jeu de critiquer l'égoïsme des « boomers » mais on remarquera le caractère individualiste de la métapolitique des « niches économiques ». De toutes façons, l'apport économique que constitue les contributions et dons éparpillés dans ces niches métapolitiques « divers droites » ne permet pas de nous constituer en groupes de pression ou en Parti. Les commentaires et nos quelques productions audio-visuelles ne pèsent rien contre la puissance des lobbys et groupes de pression économique financés à renfort de milliards par les globalistes. Ce système de niches métapolitiques enferment le militant dans l'illusion que par son activité chronophage sur les réseaux-sociaux et ses commentaires indignés il s'oppose au globalisme. Factuellement, il enrichit davantage Big Data et fournit gratuitement toutes les informations qui permettent à Big Brother de se retourner contre lui plus qu'il ne combat le globalisme. En effet, il n'existe pas d'unité qui permettent de mesurer l'efficacité de notre métapolitique d'indignation et de propagandes virtuelles...

 

D'Oswald Spengler à David Engels, l'utopie de la petite maison conservatrice dans le terrain vague postmoderne n'a pas changé d'un iota.

 

Nos milieux métapolitiques ont besoin de recourir à une critique radicale pour se connaître impitoyablement eux-mêmes, de faire le constat qui s'impose et d'en tirer les conclusions qu'il convient sur notre métapolitique du logos. D'un logos défaillant. Trop de discours tue le discours, pour le dire de façon « populaire ».

 

Les Gilets Jaunes étaient le canari dans la mine. La rentrée politique s'annonce chaotique. Les avant-gardes métapolitiques de « Droite » partiront sans doute en vacances plutôt que d'organiser ce « chaos » tandis que la « Gauche » va mailler le territoire et s'accaparer ; à l'avance et par les méthodes trotskystes qu'on lui connaît, la rentrée sociale. La Droite toute nue et toute bronzée n'aura, encore une fois, que ses yeux pour pleurer.

 

Plus personne ne croit au « temps politique », mais pour des raisons pratiques et de confort intelectuel, tout le monde fait encore semblant de croire au ronron d'un logos révolu et qui n'a plus aucune prise sur la réalité.

 

Nous n'avons pas de philosophie-politique ni de métaphysique à opposer au globalisme. Pas davantage que nous n'avons de métapolitique autre qu'une métapolitique du divertissement qui ne regarde qu'un petit entre-soi. Nous sommes une opposition nécessaire au bon dysfonctionnement de l'ordre globaliste chaotique et dystopique.

 

Notre métapolitique est celle du mème

 

Le « mème » est tout ce que retient le militant une fois qu'il sort brutalement de la « superposition des écrans ».

 

« La mémétique utilise le concept, dû à Richard Dawkins, de mème (élément de comportement transmis par imitation) pour étudier les évolutions de la culture dans une approche darwinienne étendue. Un des exemples les plus connus est le parallèle fait entre l'évolution du vivant et celle des langues. » (Wikipédia)

 

Deux visions du monde s'affronte encore ici : celle de la mémétique et du singe parvenu et celle du mythique et de l'ange déchu.

 

Voulez-vous une Droite mémétique ou d'une Droite mythique ?

 

Eurasisme, terrorisme métapolitique et métaphysique du chaos. Voilà la très Sainte-Trinité de notre plus grande Révolution conservatrice. De notre « métapolitique ».

 

« Notre honneur, je viens de le dire, s'appelle recommencement. A condition, toutefois, que l'on eût compris que tout ce qui revient est autre. » Jean Parvulesco

 

Vive l'Empire eurasiatique de la Fin et vive le Roi ; que France vive !

 

Laurent Brunet

 

18/03/2023

Réaction à l'audio de Thomas Ferrier au sujet de l'identitarisme européen

 

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« Les « nationaux » s’attaquent aux effets du mal, pas à ses racines. Ils sont anticommunistes mais oublient que le capitalisme et les régimes libéraux sont les principaux artisans de la propagation du communisme. Ils étaient hostiles à la politique algérienne du gouvernement, mais oublient que cette politique était le produit d’un régime, de son idéologie, de ses intérêts, de ses maîtres réels financiers et technocrates, comme de ses structures politiques et économiques. Ils voulaient sauver l’Algérie française contre le régime, mais ils reprennent à leur compte ses principes et ses mythes. Imagine-t-on les premiers chrétiens adorant les idoles païennes et les communistes chantant les louanges du capitalisme ? » Dominique Venner, Pour une critique positive



« Retenez bien ceci, lui-dit-il d'une voix ardente. Dans ce siècle où les hommes meurent comme des mouches, c'est une chose trop quotidienne que la souffrance pour qu'on ne la regarde pas avec dégoût. Le christianisme est perdu s'il se contente d'être une religion de sacrifice, de privation et de refus. Ne prêchez pas la souffrance, ni la vôtre, ni celle des autres, ni celle du Christ. Le monde en déborde déjà. Prêchez la conquête et la victoire ! C'est de victoire que l'homme a faim ! Et ne confondez pas ! La victoire de l'homme, pas celle de la société : Revenez aux sources. La société n'est que matière et la matière est maudite. Elle n'est faite que pour obliger l'homme à vaincre la malédiction. Distancez-vous ! Soyez neutre ! La révolution n'a pas plus de droits que la contre-révolution. Retrouvez l'intelligence dont vos maîtres ont perdu les clefs. Ils ont voulu la communiquer trop tôt à tous, et ils l'ont perdue. Ce n'est pas parce que vous la garderez invisible qu'elle sera inopérante, au contraire. Sur l'autel du monde, c'est l'intelligence invisible qui célèbre le vrai sacrifice !...



Ces mots brûlèrent d'Aquilla comme un fer. » Raymond Abellio, La Fosse de Babel, Deuxième partie, VIII, 33. Drameille et l'abbé d'Aquilla discutent de façon socratique sur la notion de « prolétariat », p. 209, L'imaginaire Gallimard





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L'audio Telegram de Thomas Ferrier : Conférence sur l'histoire de l'identitarisme européen

 

 

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Quelques murmures étouffés d’intellectuels blêmes au chevet de la Droite agonisante, blanche comme une morte, évoquent à demi-mot le râle occidentaliste, dans le silence d'un dernier recueillement. Qu'elle repose en paix.

 

L'âme s'envole. Ce qui n'existait pas hier apparaît, à la suite de Laurent Ozon, c'est Thomas Ferrier qui se soumet à l'exercice des derniers sacrements : une introduction similaire sur l'histoire de l'identitarisme européen ; avec la même allusion. Un ange passe. Il est né le divine enfant.

 

Après test de paternité, le trait de caractère identitaire du nouvel occidentalisme français est fruit du hasard, et c'est là toute sa particularité. Le néo-occidentalisme est né d'une vierge. Le lien filial entre néo-occidentalisme et identitarisme européen est fortuit. En rien héréditaire.

 

La noire tache de naissance du néo-occidentalisme est la marque au fer rouge du prométhéisme – transhumanisme de « Droite ».

 

Le « prométhéisme » ; mélange de philosophie matérialiste et de spiritualité new age – c'est du moins notre première intuition –, en dit davantage sur l' « esprit occidentaliste », typiquement postmoderne, que les différents commentaires d'actualité et divers positions métapolitiques des animateurs et influenceurs de ce jeune mouvement. C'est une autre génération que celle des occidentalistes, qui n'a pas cette culture métapolitique du Nationalisme révolutionnaire et nonconformiste qui, timidement, commençait à ouvrir ses pages à l'école pérennialiste, une littérature de combat par ailleurs ignorée sinon occultée par les néo-occidentalistes et les prométhéens en voie d'hybridation.

 

Il n'y a pas véritablement de solution de continuité entre nationalisme européen et néo-occidentalisme ; c'est ce que les intellectuels ne comprennent (toujours) pas, mais nous développerons ce point ailleurs – dans notre essai La grande trahison métapolitique de la Droite.

 

Nous nous concentrerons ici sur les conclusions précoces de Thomas Ferrier au sujet de l' « altérité nécessaire » de l'occidentalisme et de l'eurasisme – et le dépassement hypothétique de cette « altérité » par un européisme fantôme.

 

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« L'engagement spirituel de celui qui se voit mystérieusement tenu de chercher en lui-même sa propre vérité vivante et la puissance cosmogonique de celle-ci n'implique en rien l'aboutissement final, la réussite, fut-elle partielle, de la recherche entreprise, ni ne saurait en tenir le résultat espéré pour donner d'avance. Au contraire, le chemin de la marche en avant se trouve presque toujours sournoisement dévié, interrompu ou obstrué de noir, suspendu sans fin devant la tragédie de l'obstacle imprévu et à jamais insurmontable qui représente l'épreuve propre, l'épreuve que l'on pourrait appeler fondamentale de tout passage à un stade irrévocablement supérieur de l'être. Il n'empêche que les ralentissements de la montée, les éboulements mystiques et les arrêts en chemin, les longs passages au noir, considérés dans le déploiement même de la spirale gnostique en marche, doivent être tenus pour autant d'épreuves, pour autant de stations initiatiques d'écartèlement sanglant et de passage par les fournaises intérieures de la croissance de l'éveil si l'on ne veut pas qu'il deviennent, ces ralentissements, ces éboulements, ces arrêts, ces passages au noir, autant d'arrêts de mort, le brusque effondrement dans ce puits du néant défini comme l'irrémédiable même par tous ceux qui en sont venus à savoir de quoi ils parlent. » Jean Parvulesco, La Spirale Prophétique, Le recours à l'appui extérieur, p.189, Guy Trédaniel Éditions

 

Le logos européaniste entre conservatisme de « guerre de retard » et identitarisme « sur le retour » ne peut se sauver lui-même, justifier sa propre orientation par lui-même, sans évoquer le recours nécessaire à l' « appui métapolitique extérieur » de l'Ouest « orientale » ou de l'Est « occidentale ». Ceux qui entretiennent ce logos (comme on entretient une vieille maîtresse) le savent pertinemment. Cela s'observe par l'esthétique « discrète » et « subtile » qui sublime leur choix : l'occidentalisme.

 

Un « appui extérieur » qui ne peut être qu'occidentaliste « du plus grand Ouest » ou eurasiste « du plus grand Nord » ; il n'y a pas d'autres choix. Ils l'ont donc fait en pleine conscience. Qui ne dit mot consent.

 

L'occidentalisme européen peut effectivement se présenter comme une instance diplomatique souterraine avec les États-Unis de la même manière que l'eurasisme européen peut remplir cette fonction avec la Russie, mais nous n'en sommes pas là. Et la question « spirituelle » reste posée. Ils prêteront allégeance sans même avoir assumer ce choix géopolitique.

 

L'état métapolitique actuel du camp européen, sous tutelle politique du camp national, est celui du « déni occidentaliste ». Un occidentalisme « par défaut » mais qu'on ne peut que constater – comme on ne peut que constater le fond spirituel qui l'anime. La preuve en est que Thomas Ferrier lui-même est contraint et forcé de passer par des médias souverainistes ou occidentalistes pour s'exprimer. L'européanisme se cherche un nouveau centre et un nouvel axe de diffusion pour atteindre les jeunes générations, un nouvel Ordre révolutionnaire, libre et indépendant de la « Nouvelle Droite » et de la « réinfosphère ».

 

L'analyse introductive de Thomas Ferrier se termine où elle devrait commencer...

 

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Pour ce qui nous intéresse ici, cette première analyse souffre d'une incompréhension de la Quatrième théorie politique et peine à s'en expliquer.

 

« On dit non à Douguine ! »

 

Mais il faudrait dire pourquoi, ou ça ne vaut rien.

 

Guillaume Faye n'est malheureusement plus là pour s'expliquer, et nous n'avons rien trouver dans nos archives qui justifie ce « Non ! ». Nous ne retiendrons pour l'instant que cette absence de justification de laquelle on ne peut rien faire, à laquelle on ne peut pas répondre. Partout le dialogue est rompu.

 

Des « théories eurasistes » dont il serait une première erreur de penser qu'elles ne sont que des théories purement spéculatives et dont il reste à démontrer précisément en quoi, sur quels thèmes, quels concepts, quels points ; car l’œuvre d'Alexandre Douguine est dense, elles seraient fausses ou iraient à l'encontre des « théories européanistes » ou « euro-sibériennes ». Douguine cherchant la voie de cette « Europe puissance » que nous cherchons tous dans l'articulation des pôles historiques européens et de l'axe Paris-Berlin-Moscou.

 

Thomas Ferrier commet cette première erreur qui engendre les autres, et ne démontre pas en quoi les « théories eurasistes » seraient fausses du point de vue russe mais également du point de vue européen bien comprit. Il n'aime pas Douguie et l'Eurasisme. Très bien. Nous n'aimons pas les salsifis.

 

Il admet lui-même que le « regard vers l'Est » est le seul qui convient à l'Europe, ce qui était l'avis de Faye, et quelque part celui des expatriés occidentalistes à l'Est, il s'agit donc de s'adresser à la puissance russe avec diplomatie et apprendre de l'Eurasisme en ce qu'il propose d' « assomption de l'Europe ».

 

Le « néo-eurasisme » d'Alexandre Douguine, qui s'inscrit dans un mouvement métahistorique à la suite de nombreux penseurs et écrivains, est une forme d' « européanisme russe », à moins que Thomas Ferrier prétende mieux définir l'esprit russe qu'un penseur russe, que les russes « blancs » ne sont pas des européens et, pourquoi pas, retire à Douguine le droit de lui-même se définir ?...

 

Nous pensons que c'est le défaut principal des discours occidentalistes : prétendre définir et penser à la place des autres européens. Et même penser à la place des européens d'Amérique...

 

Ce qui fait de Thomas Ferrier un occidentaliste contrarié, malgré lui.

 

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Il y a deux manières de concevoir l'Europe, pas trois, pas quatre, pas cinq.

 

L'Europe sans la Russie comme « civilisation occidentale ».

 

Et l'Europe avec la Russie comme « civilisation européenne ».

 

On ne fera pas des Russes des occidentaux à marche forcée, ils ne le seront jamais, et on ne fera pas l'Europe sans la Russie. Les occidentalistes confondent le fait de s'approcher d'un mode de vie occidental par l'effet du progrès techno-scientifique et les mentalités : les identités profondes des peuples. Cette confusion vient du fait que les occidentalistes ont une pensée trop mécanique de l'histoire et de l'homme. Ne pas relier uniformisation et indistinction : globalisation et occidentalisation, est une marque de fabrique occidentaliste.

 

La volonté de profiter des innovations techno-scientifiques (et nous noterons que les ingénieurs russes ne sont pas absents des divers avancées techno-scientifiques dont profite l'Occident et, par extension, le monde globalisé et occidentalisé), d'un certain confort matérielle que ces innovations apportent comme elles apportent un certain ramollissement des sociétés, ne change pas intrinsèquement – pas encore tout à fait – l' « écologie profonde » de la civilisation bio-culturelle européenne et sa destinée géopolitique manifeste.

 

Cela fait bien longtemps que les États-Unis d'Amérique ne sont plus une « extension de l'Europe » et ont un destin extra-européen qui leur est propre ; ça sera donc la civilisation européenne libre autant qu'on puisse l'être ! – ou la civilisation occidentale sous le joug étasunien. Les fameux « européens d'Amérique » que les néo-occidentalistes s'inventent d'amis imaginaires, nous aimerions bien les rencontrer. Nous avons rencontrer des Russes amoureux de la France et de l'Europe, mais des américains qui combattent le globalisme et l'hyperpuissance étasunienne au nom de l'Europe nous n'en connaissons pas. Qu'on nous montre ces bêtes de foire. L'Occidentalisme est un cirque métapolitique, des nains qui dressent de grands fauves invisibles, des jongleurs sans quilles et cracheurs de feu sans flamme, des clowns blancs sans auguste, des équilibristes sans hauteur, des magiciens qui répètent ce tour vu mille fois, des « faiseurs d'illusions qui sortent des lapins morts de leurs chapeaux »...

 

Par manque de vision, ou de réel intérêt pour les plus grandes idées européennes qui dépassent les frontières de la France et ne peuvent se limiter à certaines rancunes slaves envers le bloc soviétique, qui ne seraient pas les siennes ou celles des identitaires, Thomas Ferrier ne peut définir l'européanisme sans y intégrer la vision du monde russe et eurasiste, sans penser la multipolarité et l'idée de Troisième Rome ; « il n'y en aura pas de quatrième ». Des idées européanistes très « franco-françaises » dont l'influence est à relativiser. Sans l' « appui extérieur » de la Russie, l'Europe ne renaîtra pas de ses cendres. C'est l'histoire qui tranchera ; nous ne pouvons qu'en faire le pari comme celui de Dieu.

 

Thomas Ferrier fait le pari que l'Europe peut se sauver et se construire elle-même sans l' « appui politique extérieur » de la Russie et l' « appui métapolitique extérieur » de l'Eurasisme, ce qui nous apparaît « hérétique » du point de vue de la plus grande « littérature de combat » foncièrement « eurasiste » que Thomas Ferrier ne peut reconnaître à défaut de la connaître.

 

Ne s’intéressant pas aux legs médiévaux, aux romans et à la poésie du Siècle, oubliant ce qui de mémoire orthodoxe permit la Renaissance, refusant toute lecture pérennialiste – et dénigrant l'histoire comparée des religions qui équilibre la vision du monde postmoderne occidentaliste pour rendre l'Europe à une Tradition comme médiation entre les civilisations passés, présentes et futures –, préférant regarder des comics américains et écouter du métal néo-païens, nous ne pouvons, en effet, partager la vision du monde européen, sans littérature et sans ésotérisme, de Thomas Ferrier... Et cette dernière remarque n'est pas gratuite, elle est fondamentale. Rien de personnel.

 

En effet, il ne suffit pas d'affirmer, arbitrairement, l'incompatibilité des idées européanistes et des idées eurasistes pour que cette incompatibilité soit indépassable ; quand bien même cette incompatibilité existerait-elle. Cette « incompatibilité » est indiscutable dans la situation géopolitique actuelle. Nous pouvons affirmer, au contraire, qu'il n'y a aucune incompatibilité entre ce qui sont deux points de vue qui regardent dans la même direction d'une seule et même grande Europe : celle de l'Empire eurasiatique de la Fin.

 

N'importe qui regardant une carte comprend que la péninsule européenne, occidentale et méridionale, berceau de notre civilisation, autant que sa partie centrale ; et des grands apports scythiques et indo-iraniens dans notre culture profonde, fait partie du grand continent eurasiatique et que, pour intégrer la Russie à l'Europe, il faut penser une géopolitique européenne et eurasiatique, prendre en considération le grand espace russe et le fait que la Russie est une « prison des peuples » qui contient le déferlement des hordes asiatiques sur l'Europe. Douguine ne dit pas autre chose, il prend en considération les réalités russes dans une perspective multipolaire et revendique un particularisme russe mais il ne renie pas le caractère européen de la Russie, il rejette son caractère occidentale ; de l'Occident symbolique.

 

Ils n'ont qu'Occident à la bouche mais c'est « autre chose » que les néo-occidentalistes feignent de comprendre ; car ils le comprennent très bien.

 

Lorsque nous autres, eurasistes, parlons négativement d'Occident, nous ne parlons uniquement et exclusivement de l'espace géographique et civilisationnel occidental au sens stricte, nous parlons de la fonction eschatologique de l'Occident à la fin des temps. Mais il se veut que l'Occident est né en Europe. De la même manière, quand nous parlons d'Orient, nous ne parlons pas du monde arabe ou encore d'un tiers-monde libérateur, nous parlons d'un Orient symbolique et, au delà de cet Orient, des origines polaires de notre Tradition indo-européenne, « aryenne », « boréenne », « thuléenne », ce que nous pourrions indiquer de « plus grand Nord ».

 

« Le rôle des États-Unis, la dernière superpuissance restante dans le monde, est aujourd’hui central dans la géopolitique globale. А partir de la fin du XIXe siècle, un continent marginal, qui n’avait jusqu’alors représenté qu’une province secondaire du Vieux Monde, de l’Europe, devint progressivement un géant politiquement et culturellement autonome, jusqu’au moment où, après la seconde guerre mondiale, les États-Unis se proposèrent comme modèle paradigmatique universel aussi bien pour ces mêmes pays d’Europe que pour l’Asie. L’importance de l’Amérique s’accrut sans cesse, se répandit un ensemble de critères idéologiques, culturels, psychologiques et même philosophiques associés à l’Amérique qui vont bien au-delà de son influence proprement économique et militaire. Se manifesta de plus en plus l’existence d’une « Amérique mythologique », d’une « Amérique comme concept », d’une « Amérique comme idée de l’Amérique ». Et si une telle « idée de l’Amérique » a pu s’enraciner dans la conscience géopolitique universelle et devenir quelque chose de « néo-sacral », il doit y avoir à cela des raisons très sérieuses associées à l’inconscient collectif de l’humanité, et à cette géographie secrète continentale qui plonge ses racines dans les millénaires mais dont le souvenir continue à vivre comme archétypes psychiques. L’objet de ce chapitre est précisément d’examiner les dessous « mythologiques » de l’Amérique comme « continent intérieur »... » Alexandre Douguine, La Terre verte – l'Amérique

 

Nous vous renvoyons à la lecture complète de ce texte fondamental d'Alexandre Douguine au sujet de l'Amérique et de l'Occident.

 

***

 

L'avenir de l'Europe est la Russie, et celui de la Russie, l'Europe. Nos destins sont liés, faire semblant de ne pas le comprendre revient à considérer que l'avenir de l'Europe sont les États-Unis. Nous invitons les occidentalistes à rejoindre New-York, ou un autre état du « nouveau monde ».

 

Le mythe identitaire qui veut que la Russie ne voudrait pas être « européenne » est d'abord un mythe occidentaliste inspiré de la propagande étasunienne, davantage nationaliste dans la mentalité qu'il ne fut jamais impérial, qui ne distingue pas Europe et Occident.

 

La Russie ne veut pas être occidentale ; et elle n'a pas besoin de nous pour se connaître elle-même européenne.

 

Un mythe occidentaliste qui oublie, de courte mémoire, la main tendue de Vladimir Poutine à l'Europe jusqu'à la montée en intensité et en puissance du conflit russo-ukrainien. Un conflit qui a commencé il y a dix ans alors que les occidentalistes n'existaient et n'en avaient que faire de l'Ukraine – sauf pour ses femmes ; ce qui devrait répugner les ukrainiens –, ne s’intéressaient pas davantage à l'Eurasisme, et à peine à l'Européanisme dont ils contestent aujourd'hui toutes les filiations intellectuelles conservatrices et révolutionnaires qui les relient. Les occidentalistes sont dans le grand reniement des idées européennes et aucuns intellectuels européens n'a le courage de le dire, de les remettre à leur place et de les instruire de nos traditions. Mais ça n'est pas de la lâcheté, c'est un calcul.

 

L'idée « eurasiste » n'est pas neuve et repose sur une littérature de combat « de très longue mémoire » qui fait actuellement défaut aux européanistes, sur une œuvre métapolitique totale qui a renouvelé la pensée européenne de fond en comble, notamment en ce qui concerne les « métamorphoses du Libéralisme », lui ont donné une perspective et une orientation, un centre et un axe, qui ne pouvait aboutir qu'au choix ultime entre l'Ouest et l'Est, et que nous pouvons nous réapproprier pour en faire un Ordre révolutionnaire – ce qui est le souhait de Douguine clairement exposé dés le début de son livre sur la Quatrième théorie politique...

 

***

 

Où est le « Douguine français » ?

 

On le cherche, on ne le trouve pas...

 

Si Thomas Ferrier veut devenir ce « Douguine français », qu'il se mette au travail et propose une œuvre, sinon équivalente de son point de vue « européaniste », une critique davantage développée. Nous espérons que Thomas Ferrier ne compare une œuvre qu'il n'a pas écrite aux nombreux travaux d'Alexandre Douguine et ceux des « eurasistes »... Pourquoi Thomas Ferrier ne débat-il pas avec Douguine ou ne dialogue pas avec Laurent James, sont-ils moins européens que lui ?

 

On ne passera pas notre temps à l'attendre et vous vous isolerez dans l'occidentalisme pour continuer à exister : nous le prédisons et c'est ce qui arrivera car il n'y a pas d'autre voie. Faites attention, nos intuitions s'avèrent très souvent vraies et se révèlent sévèrement opératives dans le temps... Les occidentalistes vous abandonneront. Ils ont un autre projet que celui de votre Europe. Ce sont aujourd'hui des agents au service des états-unis.

 

Nous choisissons la voie eurasiste de l'axe Paris-Berlin-Moscou. Vous choisirez la voie occidentaliste de l'axe Paris-Kiev-Washington. C'est votre destin d'indécis qui veut certes faire l'Europe, mais une Europe personnelle et privée qui restera imaginaire et utopique.

 

Les êtres bornés aux théories spéculatives et dogmatiques sont des enfants capricieux qui finissent toujours esseulés à jouer seuls.

 

Thomas Ferrier, tant qu'il ne s’intéresse pas à l'Eurasisme comme « nouvelle tradition européenne supérieure » et « littérature de combat prophétique » poursuivant le concept de Rome comme centre spirituel et civilisationnel ne peut prétendre à la sincérité. S'arrêter au mot « Eurasisme » est cette épreuve que nous avons initiatiquement imposée aux grands européens d'Occident pour qu'ils retrouvent le chemin du plus grand Nord.

 

Nous autres, eurasistes, avons porté allégeance à l'Empire eurasiatique de la Fin et à la Troisième Rome car nous sommes de grands européens, des fidèles d'Amour à Notre Dame d'Europe.

 

Et nous deviendrons, à terme, des ennemis, pour le moins des adversaires. Ce que nous ne souhaitons nullement.

 

L'Occidentalisme finira par se replier sur lui-même, se durcir et devenir agressif de ne pas reconnaître et rencontrer l'Eurasisme sur un terrain d’entente multipolaire comme le centre de commandement de la plus grande Europe et d'une géopolitique transcendantale ; qu'ils ignorent également comme ils ignorent les traditions européennes souterraines des plus grandes profondeurs de l'être fondamental européen de la Sibérie au Finistère.

 

Quand on ne possède pas d'identité métapolitique, pas de littérature, pas de poésie, pas d'esthétique, pas d'ésotérisme et que notre spiritualité est typiquement new... On ne peut que devenir agressif pour gagner, pour vendre. Et les occidentalistes le sont et le seront de plus en plus, et plus ils seront à découvert, plus ils le seront encore. C'est la course à l’échalote. Peut-être même le sont-ils depuis le début ?... que l'Europe refuse leurs avances pour qu'ils jouent un rôle, et sans doute avons-nous eu tord de leur donner du crédit par sympathie, camaraderie et fraternité.

 

En rejetant l'Eurasisme c'est toute une littérature de combat, abyssalement européenne, c'est l'Europe elle-même qu'ils rejettent finalement. On ne peut pas être fidèle et amoureux à la fois de l'Occident et de l'Europe.

 

Quoiqu'il en soit des intentions occidentalistes, le respect que nous leur accordions de bonne grâce n'est jamais rendu en retour ; mais que les occidentalistes ne se voient pas plus grands qui ne le sont. Désormais, ils ne peuvent plus se cacher derrière l'européanisme.

 

Les semaines et mois à venir vont devenir intéressants, les contradictions et schizophrénies occidentalistes vont être de plus en plus exposées et ça ne va pas leur plaire.

 

Que vont-ils faire ?

 

Ils vont troller et clasher, c'est tout ce qu'ils savent faire, même s'ils s'en défendent et prétendent se défendre, c'est toujours comme cela qu'ils ont fonctionné. Nous autres ne les avons jamais attaqué. Il y a déjà cinq ans et plus que nous leur demandons fraternellement de s’intéresser à l'Eurasisme et de nous répondre à ce sujet. Nous avons vu venir le mouvement occidentaliste et la tendance prométhéenne alors que les intellectuels européanistes évitent le sujet. Cette « demande » est restée lettre morte alors que ceux-ci n'avaient rien d'autre à faire. Cet acte manqué est un manquement d'Honneur et Fidélité à l'idée de plus grande Europe. Rien d'autre.

 

Nous espérons nous tromper et que le dialogue sera possible demain mais nous en doutons fortement...

 

Les occidentalistes vous feront dire ce que vous ne dites pas et vous éprouverez toujours plus de difficultés à vous en défendre, contraint et forcé de vous aligner sur les positions occidentalistes et prométhéennes pour continuer à faire exister l'idée d'une utopie qui ne se réalisera jamais, sans même laissé une trace dans le monde des idées ; idéaliste et idéale. Mais rien ne l'est. Nous n'avons jamais préconisé un copier/coller de l'eurasisme russe. Nous avons même proposé tout à fait autre chose : le développement d'un eurasisme européen pour, précisément, pouvoir dialoguer avec les avants-gardes russes.

 

Nous, nous ne voulons pas que la grande Europe reste une utopie ou devienne une parodie globaliste.

 

Nous sommes des hommes libres de penser l'Europe car nous sommes eurasistes et des européens authentiques. L'Eurasisme et la « multipolarité » offrent cette liberté. L'Occidentalisme et l' « unipolarité » ne l'offre pas. Et l'Eurasisme a d'ors et déjà imprimé sa marque profondément dans la plus grande Histoire. Il est en train de le faire et, aveuglez par l'hydre occidentaliste, vous ne le voyez pas.

 

Il est assez arrogant d'opposer le néant français à une œuvre métapolitique européenne dont Parvulesco a prophétisé l'avènement. Pas parce qu'il était « prophète » au sens théologique ou ésotérique comme ses écrits pourraient nous le laisser penser. Mais parce qu'il était authentiquement militant et prophète et qu'il continuait le « grand œuvre » d'autres « grands européens » avant lui.

 

Qu'avez-vous à nous dire au sujet du concept absolu « Jean Parvulesco » ?

 

Allez-vous salir sa mémoire ?

 

***

 

Le conflit russo-ukrainien est le début de la fin de la Fin de l'Histoire que seuls les pseudo-intellectuels français ne voient ou ne veulent pas voir...

 

Entre Parvulesco, Faye, Steuckers, Douguine, pour ne citer qu'eux, dont la lecture croisée est fondamentale et essentielle quand on prétend « penser vivement l'Europe », il y a tout de même de quoi dégager l'idée métapolitique d'une forme « Eurasisme européen » altier et nécessaire, apte à répondre, dialoguer et débattre avec l'Eurasisme russe qui dépasse amplement ses frontières. On ne peut pas « penser l'Europe » à partir d'un seul penseur, ou d'un seul vecteur. Vous n'avez que Faye, et encore, vous avez ce que vous voulez bien faire dire à Faye. Votre pensée est trop petitement politique et trop assurément historique que pour penser l'Europe ; épique et poétique, des nouveaux prophètes et terroristes métapolitiques.

 

Les penseurs européanistes français pensent l'Europe comme les néo-souverainistes pensent la France et comme les occidentalistes sont volontairement incapables de penser l'Europe sans tenir la main de papa Occident, ce sont de petits enfants métapolitiques qui veulent jouer dans la cour des grands et qui pleurent dés qu'ils ramassent le moindre coup. Ils jouent de sentimentalisme et sont des pleurnichards idéologiques qui réclament aux États-Unis la puissance qu'ils n'ont pas. Cette même « puissance » qui viole leur mère et dont ils sont les bâtards. Cette naïveté de leurs petits genoux en sang et de leur questionnement identitaire est touchante, mais après les avoir soigné et câliné, leur avoir préparé un goûté, raconté une histoire et mis au lit, pourrons-nous passer aux choses sérieuses et ne pas devoir répéter éternellement ce qu'ils refusent de reconnaître ni n'apprendront à l'école ; et ne peuvent donc rien en déduire, avant qu'ils ne s'endorment et rêvent des écrans superposés du spectacle cybernétique de la marchandise jusqu'à leur éclatement définitif dans le réseau ?

 

Ils nous demandent de leur conter une histoire que nous connaissons par cœur, nous le faisons, mais ils refusent d'ouvrir le grand livre Europe. Nous pensons qu'ils sont assez grands pour apprendre à lire seuls désormais, qu'ils arrêtent de nous réclamer une dernière petite histoire, qu'ils continuent de rêver et apprennent à se lever tout seul... Comme des grands.

 

D'ailleurs, vous pressentez vous-même l’ « altérité nécessaire » de l'occidentalisme et de l'eurasisme mais n'arrivez pas à franchir le gué pour des raisons vaguement néo-païennes et de ce défaut de l’intellectualisme français qui est de penser que vous êtes le seul à penser et avoir (presque) toujours raison – rien à envier à un Soral ou un Ozon sur ce point – vous entraîne à ne plus penser l'Europe mais l'idée que vous vous en faite.

 

C'est la grande maladie des penseurs français.

 

Douguine est immunisé contre cette maladie de l’intellectualisme et d'un certain parisianisme mental, il a tendu la main aux penseurs français le plus longtemps qu'il fut possible... Il n'est pas étonnant qu'il ne s’intéresse plus à la France. Tandis que les réseaux eurasistes s'étendent, l'européanisme français reste confidentiel et confiné au néo-occidentalisme.

 

Les « intellectuels » auront mis cinq ans à regarder timidement, à identifier maladroitement l'occidentalisme... Cinq ans ! Combien d'années encore pour l'introduire dans leur histoire très personnel des idées ? Et combien d'années encore pour prendre conscience qu'il faut le raisonner ou l'arraisonner, l'affronter fraternellement, avant de devoir le combattre sauvagement ?

 

Charité bien ordonnée commence par soi-même.

 

Avant de critiquer l' « Eurasisme », toute chose que vous n'avez pas compris, que les français ne connaissent que par la rumeur, allez jusqu'au bout de la critique du néo-occidentalisme et de la subversion prométhéenne au lieu d'éluder la question de ces renversements dialectiques comme vous le faites dans cet audio à bras raccourcis montés sur des petits pieds qui ne vous mène pas très loin alors que vous avez les moyens d'un retour sur vous-même et d'une remise-en-question de cette nouvelle droite alternative... Vous qui parlez de courage et de prendre des risques, nous ne comprenons pas quel risque avez-vous pris ici ?... Et nous nous doutons de ce qui suivra, c'est-à-dire rien. Pour nous, des attaques occidentalistes, on s'en doute.

 

Il ne se passera rien.

 

Pas plus que vous – la Droite européenne – n'avez collectivement et frontalement engager une lutte métapolitique à mort contre le « camp national » et la subversion néo-souverainiste qu'il abrite, vous n'engagerez un combat contre le néo-occidentalisme. Le néo-occidentalisme est diamétralement opposé à l'européanisme d'Evola, de Parvulesco, de Venner ou encore de Faye, ce qui n'est pas le cas de l'Eurasisme qui est son avant-garde silencieuse et disciplinée que vous vous permettez de mépriser, de dénigrer...

 

Mais, encore une fois, pour se permettre d'être dans l'invective, il faudrait avoir quelque chose à opposer à l'Eurasisme. Hors, vous n'avez rien. Gardez-vous d'invectives stériles et infécondes, elles n'impressionnent personne et ne servent pas les idées européennes. Vous êtes doublement perdant, sur toute la ligne, de par votre ralliement par défaut à l'occidentalisme et votre hostilité à l'eurasisme.

 

***

 

Que Faye n'aimait pas Douguine ; puisque c'est votre seul argument, ne démontre strictement rien.

 

L'avait-il seulement lu ?

 

Nous en doutons.

 

Nous y voyons plus un transfert de griefs qu'il pouvait y avoir entre lui et de Benoist (et contre le « tiersmondisme » d'une manière générale) qu'un rejet de Douguine lui-même. Si Faye avait rencontré Douguine, l'histoire ce serait peut-être passée autrement. Nous sentons cette « intuition eurasiste » chez Faye mais nous éviterons de lui faire dire ce qu'il ne disait pas.

 

Quoiqu'il en soit, le fait que Faye, qui aurait voulu finir ces jours en Russie, se méfiait de Douguine (et par extension de l'Eurasisme) – beaucoup plus proche de l'archéofuturisme que ne le sera jamais le prométhéisme –, ne prouve rien, ne discrédite pas la perspective eurasiste qui n'est pas très différente de la perspective euro-sibérienne.

 

Les différentes pensées européennes nationales, isolées les unes des autres, sont par définition imparfaites et il faut en faire la synthèse pour convenir à toutes parties prenantes dans la défense de l'Europe, selon leurs intérêts respectifs et respectables.

 

Se priver des eurasistes qui ont l'Europe et l' « Empire au cœur » dans un moment aussi critique pour les idées européennes serait une grave erreur, une faute métapolitique.

 

N'insultez plus gratuitement Douguine et les eurasistes, soyez précis sur ce que vous auriez à lui reprocher et à nous reprocher, ou n'en parlez plus, surtout pour ne rien dire, car vous ne savez pas vous-même ce que vous avez à lui reprocher autrement que vous n'êtes pas lui et qu'il n'est pas vous, vous butez systématiquement sur la question. Tout dans l'Eurasisme reste pour vous un mystère. Et ça le restera. Avez-vous lu Abellio cher Thomas ?

 

Camper sur ses positions nationalistes dans l'immobilité métapolitique profite systématiquement à l'inertie, et ce, de manière systémique, au statu-quo. D'autant que nous ne sommes pas certains que les penseurs français européistes fondamentalistes ou européanistes dogmatiques soient en position d'imposer quoique cela soit à la Russie et au reste de l'Europe...

 

Et il serait peut-être temps de s'adresser à l'Allemagne, d'expliquer aux européanistes français que la France doit s’ « intégrer » à l'Allemagne. Vous découvrirez alors que les néo-occidentalistes restent très nationalistes et souverainistes dans l'esprit, leur soumission inconsciente aux États-Unis, à leur Occident imaginaire, n'a d'égal que leur incompréhension fondamentale du concept d'imperium. Ils ne sont pas davantage romains qu'ils ne sont européens, de petits occidentaux sans ambition autre que d'être dans le sens de la fin de l'Histoire, une ambition de feuille morte.

 

Faire de Faye un « penseur occidentaliste » est une forfaiture idéologique sur laquelle nous ne reviendront pas ici, nous exposerons cette forfaiture ailleurs, à travers une lecture croisée de Faye et Parvulesco qui pourrait en surprendre plus d'uns. Steuckers reste positivement critique de l'Eurasisme mais peut être considérer, à bien des égards, comme un penseur sinon « eurasiste » : euro-sibérien, au même titre que Faye.

 

Limiter une pensée sur la base d'une terminologie qui déplaît est, d'un point de vue intellectuel, médiocre, et confine à un orgueil mal-placé.

 

En réalité, vous n'avez rien à opposer à l'Eurasisme, ce pourquoi vous n'avez pas le choix d'être ou de rester évasif sur la question. Quand on pense sincèrement et sérieusement l'Europe on pense l'occidentalisme et l'eurasisme simultanément, nous dirions même : synchroniquement. Occidentalisme et Eurasisme sont comme l'aile gauche et l'aile droite de l'Européanisme. Se sentir obligé de dire qu'occidentalisme et eurasisme ne veulent rien dire, pour se rassurer, dénote un doute. Vous avez raison d'en douter, occidentalisme et eurasisme veulent tout dire, absolument tout. Si les deux grandes orientations européanistes ne veulent rien dire, nous nous demandons qu'est-ce qui veut dire quelque chose quand on pense l'Europe ?...

 

La pensée européenne monomaniaque et autistique ne mène nul part.

 

Nous autres, eurasistes, ne nions pas l'occidentalisme et y prenons notre part. Nous sommes, en tant qu'européens et qu'occidentaux, des penseurs « occidentalistes » et des « prométhéens », mais d'un tout autre Ordre que les occidentalistes et que les « archéo-progressistes » tels qui se présentent.

 

Tout n'est pas tout noir ou tout blanc, certes, nous l'admettons volontiers, et il y a des choses à prendre dans l'occidentalisme et dans le prométhéisme, qui sont comprises et intégrées dans l'Eurasisme depuis Parvulesco (que l'on pourra difficilement confondre en « complotisme » et « tiers-mondisme »). Notre cher Jean, dont toutes les droites de la trahison en mouvement de subversion n'osent prononcer le nom, et c'est bien à cela qu'on les reconnaît.

 

« Notre honneur, je viens de le dire, s'appelle recommencement. A condition, toutefois, que l'on eût compris que tout ce qui revient est autre. »

 

***

 

L'Eurasisme repose sur une œuvre qui a le mérite d'exister, à partir de laquelle nous pouvons nous projeter, qui permet de développer des méthodes et des stratégies autres que le « gramscisme de Droite » ; qui lui non plus ne mène nul part, qui permet de s'inscrire en manifeste et doctrine, de se rassembler sous une bannière, de revêtir une esthétique de combat, de réenchanter les idées politiques européennes, et qui est sans équivalent à l'Ouest.

 

Si comparaison n'est pas raison : on ne peut comparer que ce qui est comparable, cher Thomas.

 

Nous attendons donc une œuvre strictement européaniste qui exclurait définitivement l'eurasisme par un argumentaire infaillible et une « volonté de puissance » qui plierait la Russie à cette volonté supérieure, une œuvre que vous tardez à exprimer sous la forme d'une littérature de combat aussi vaste que la littérature fondamentalement eurasiste, qu'elle le soit directement ou indirectement, explicitement ou implicitement... « Lire entre les lignes » n'est pas votre fort, malgré votre intelligence certaine que nous ne remettons nullement en question.

 

Si vous étiez davantage curieux et attentifs aux mouvements métapolitiques des avants-gardes européennes et du réseau eurasiste international vous remarqueriez que l'Eurasisme gagne du terrain et rallient des forces desquelles on ne peut pas se priver...

 

En attendant, interdire l'accès à l'Eurasisme aux jeunes européens, sous des prétextes fallacieux et des pinailles terminologiques excessives, c'est ouvrir le champ à l'occidentalisme sans proposer d'autres voies d'exploration, ce qui, d'un point de vue intellectuel, est condamnable. Nous ne rejetons aucune critiques de l'eurasisme pourvues que celles-ci soient motivées et nous en aurions nous-mêmes à formuler.

 

Les européens sont des hommes libres qui refusent qu'on leur interdise de s’intéresser, d'être curieux, d'orientations et de perspectives métapolitiques qui ne sont pas moins européennes que vos idées qui supportent un occidentalisme sans contradiction alors qu'elles se refusent à découvrir de nouveaux horizons.

 

Notre seul intérêt est la grande Europe et chacun prendra la responsabilité des névroses personnelles qui lui font obstacle puisque le problème est ici davantage psychologique qu'il n'est métapolitique.

 

***

 

Tous ceux qui s'affirment européens, européistes ou européanistes, mais qui n'ont aucun recul critique sur l'occidentalisme (et qui ne voit pas une certaine subversion dans le prométhéisme), sont des pitres ou des cuistres, au choix. Vous n'en avez rien à faire de l'Europe et de la « formation imaginal du futur ».

 

La Droite européenne, de tendance néo-païenne, joue avec le feu de Prométhée.

 

Apparemment, l'Europe passe toujours après les passions françaises, la « civilisation occidentale » et le « monde blanc ». Mort de la tragédie et naissance de la comédie. Les « identitaires » sont les chroniqueurs de la nécrologie française et européenne. Une pensée de croque-mort, de mort-vivant, de zombie.

 

La Droite va donc passer du néo-souverainisme (des années dissidences) au néo-occidentalisme (des années décisives), d'une soumission l'autre, ça change la couleur des costumes, pas la texture de la soumission au statu-quo. Dans les deux cas les États-Unis peuvent dormir tranquille, sur leurs grandes oreilles, dans les beaux draps de l'idéologie française qui ne change pas de tissu qu'elle soit « de gauche » ou « de droite », dollar blanc et blanc dollar : du wokisme au prométhéisme sans transition.

 

Voulant rester neutre ou penser l'Europe seule comme les souverainistes pensent la France seule, on s'enferme dans cette inertie qui profite au statu-quo, c'est comme un bug informatique dans le logiciel européaniste qui charge dans le vide : il faut relancer le programme.

 

Quand on pense l'Europe, la question des États-Unis et celle de la Russie ; et aussi celle de l'Allemagne dont il n'est que rarement question dans cette perspective européenne, viennent directement sur le tapis descendant, soit on regarde plutôt vers l'Ouest outre-atlantique, soit plutôt vers l'Est continental, c'est inévitable, on ne peut pas faire l'impasse de cette question résolument géopolitique. C'est LA question.

 

Et bien évidement qu'il y a trahison.

 

Le pseudo-empire étasunien, avec l'appui du Commonwealth et du réseau Echelon, ne défend que ses intérêts « anglo-saxons » et « judéo-protestants » ; il n'est pas notre allié. L'histoire européenne est l'éternelle histoire d'une confrontation entre la France et l’Angleterre si nous voulons bien y regarder de plus près. Si les États-Unis ne sont pas notre « ennemi » au sens que cet « empire » fût fondé par des européens, il n'en reste pas moins notre « adversaire » sur le plan géopolitique. Nous possédons suffisamment de preuves et autres faisceaux d'indices pour accuser les États-Unis de subversion contre l'Europe américanisée jusqu'au trognon.

 

De quelles menaces que nous ne pourrions nous-mêmes écarter, ou desquelles elle nous inonde, nous protégerait cette « Troisième Rome parodique » de l' « Empire du non-être » de l'autre côté de l'Atlantique ?

 

Les États-Unis mènent une guerre de positionnement, stratégique et géopolitique, économique et culturelle, cybernétique et spirituelle, à l'Europe, que cela soit par le droit international ou militairement, dans des manœuvres explicites que les occidentalistes nomment pudiquement de séduction, la bonne blague du « soft power » et autres douceurs américaines... Les origines européennes du peuple américain ne peuvent le justifier ni même le minimiser. Ne plus le dire ou affirmer que la main mise des États-Unis sur l'Europe serait secondaire, voire que c'est affirmation est carrément fausse, est une trahison politique. Le parapluie étasunien est une menace qui plane au-dessus de nos têtes davantage qu'il nous protège. La puissance du globalisme c'est l'hyper-puissance étasunienne. Le bras armé du globalisme c'est le Pentagone et l'OTAN. Qui va dire le contraire ?

 

Les États-Unis commettent cette erreur de pousser la Russie dans les bras de la Chine. La seule chose qui pourrait écarter la menace chinoise est de « faire l'Europe ». Les États-Unis ont vu à court terme en soutenant Zelenski pour déstabiliser l'Europe et la Russie. Et la Russie ; le nouvel axe Moscou-Pékin-Théhéran qui se dessine, a fait ce qu'elle avait faire, penser que Poutine a commit une erreur est une ixième confusion néo-occidentaliste qui n'entendent pas les nouvelles règles multipolaires du Grand Échiquier et d'un Grand Jeu géopolitiques que l'Occident est en train de perdre, sur le moyen-long terme.

 

Pourquoi les occidentalistes ne vont-ils pas construire leur « rêve américain » de « civilisation occidentale judéo-chétienne » et de « monde blanc » aux États-Unis plutôt que se rapprocher de la nouvelle Russie ?... c'est assez étrange que pour le souligner une ixième fois.

 

L'Européanisme est notre grande famille métapolitique dont l'occidentalisme ; le regard vers l'Ouest, et l'eurasisme ; le regard vers l'Est, sont, dans les faits, les deux grandes orientations. On peut le nier mais les faits sont têtus, le conflit russo-ukrainien nous le montre, la « neutralité métapolitique axiologique » ne fonctionne pas et la géopolitique transcendantale commande.

 

Parlez d'autre chose que d'Europe, de votre nombril, par exemple, puisqu'il n'y a que ça qui vous intéresse et qui intéresse vos petites communautés de souscripteurs et de consommateurs « occidentalistes » qui sont aussi européanistes que nous sommes rabbins. Et nous ne nous adressons pas spécifiquement à « Thomas Ferrier » ici. Nous pensons à ces gens qui n'ont que Europe et Civilisation à la bouche pour nous vendre l'anti-civilisation des « États-Unis ». Nous n'en voulons pas. Leur vision du monde n'est pas inférieur à la notre, elle est autre, mais il n'y a plus personne à convaincre ici. Que ne savons-nous pas au sujet des États-Unis que nous ne devrions savoir ? L' « état profond » globaliste ne veut pas d'une Europe européenne. Qu'ils – les occidentalistes – essayent de se convaincre eux-mêmes du bien fondé métapolitique de leur choix qui n'apporte rien de nouveau (mais qu'ils ne cachent pas les autres voies et, surtout, ne les sous-estime pas). Rien de neuf. La Droite identitaire et alternative essaye de réinventer la Droite progressiste et libérale à l'extrême-centre du globalisme, rien de plus négativement conservateur que cette démarche.

 

Qu'est-ce que l'occidentalisme apporte aux idées européennes qu'il ne lui a déjà enlevé ?

 

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« Contrairement à ce que proclament les évolutionnistes, toute irruption dans l’histoire d’une nouvelle technologie est un signe direct de l’affaiblissement des connaissances humaines. Plus l’homme est intelligent, et moins il connaît. Et c’est même parce qu’il connaît de moins en moins, du fait de l’éloignement progressif et historique des origines de sa création, que son intelligence analytique se complexifie afin de pouvoir reproduire des phénomènes qu’il savait contrôler auparavant par d’autres moyens que technologiques : des moyens cognitifs et spirituels. L’invention de la roue – et de la charrette – ne prouve rien d’autre le fait que l’homme était alors devenu suffisamment moderne pour ne plus savoir se déplacer autrement que par des moyens matériels. » Laurent James, L'Atlantide contre l'Atlantisme, Parousia

 

Nous ne connaissons qu'un eurasiste français, c'est Laurent James.

 

L'Eurasisme ça n'est pas être pro russe, éditer Douguine, l'avoir préfacé ou en avoir vaguement parlé il y a dix ans.

 

Et Thomas Ferrier sera d'accord avec nous pour dire que l'eurasisme ne gêne aucunement l'européanisme ? Sinon il faut nous dire en quoi quelque chose qui n'existe pas vous dérange...

 

Nous ferons encore quelques efforts pour tendre la main, mais pas davantage, la métapolitique d'extrême-droite et le gramscisme pour adolescents ne nous intéressent pas, la métapolitique ne se fait pas sur YouTube, X ou Telegram, en tout cas pas sans moyens algorithmiques et cybernétiques, sans une « volonté de puissance » autre que celle des mèmes de France : autre confusion des penseurs français qui s'excluent eux-mêmes des diplomaties souterraines et ne se parlent qu'à eux-mêmes en réalité.

 

Nous ne sommes pas responsables des soumissions dissidentes et souverainistes à la propagande « de bonne guerre » du Kremlin. Pas plus que nous sommes responsables des soumissions nonconformistes et occidentalistes à la propagande « de bonne guerre » de Washington...

 

Nous sommes militants et partisans du « monde multipolaire » – dans lequel l'Empire russe et l'Empire européen peuvent convenir d'être dans le même nid sans avoir la même tête –, nous n'avons rien à voir avec le produit français des dissidences vocifératrices dont nous avons été les premiers à dénoncer le complotisme maladif. Ça ne sont pas des « eurasistes » qui insultent tous les jours Thomas Ferrier, se sont des dissidents et des souverainistes, demain les occidentalistes dogmatiques...

 

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« L’affrontement entre la thalassocratie anglaise et le continentalisme russe débute dès les premières conquêtes de Nicolas I, qui règna de 1825 à 1855 et consolida les conquêtes d’Alexandre I dans le Caucase, tout en avançant profondément dans les steppes du Kazakhstan, entre 1846 et 1853. Nicolas I désenclave également la Mer Noire, en fait un lac russe: alarmée, l’Angleterre fait signer une convention internationale en 1841, interdisant le franchissement des détroits pour tout navire de guerre non turc. Elle avait soutenu le Sultan contre le Pacha d’Égypte, Mehmet Ali, appuyé par la France. En 1838, elle s’installe à Aden, position stratégique clef dans l’Océan Indien et à la sortie de la Mer Rouge. C’est le début d’une série de conquêtes territoriales, en réponse aux avancées russes dans le Kazakhstan actuel : sont ainsi absorbés dans l’Empire thalassocratique anglais, le Baloutchistan en 1876 et la Birmanie intérieure en 1886. Pour contrer les Russes au nord de l’Himalaya, une expédition est même lancée en direction du Tibet en 1903.

 

Dans ce contexte, la Guerre de Crimée (1853-1855), suivie du Traité de Paris (1856), revêt une importance toute particulière. L’Angleterre entraîne la France de Napoléon III et le Piémont-Sardaigne dans une guerre en Mer Noire pour soutenir l’Empire ottoman moribond que la Russie s’apprête à absorber. Les intellectuels russes, à la suite de cette guerre perdue, vont cultiver systématiquement une méfiance à l’égard de l’Occident, posé comme libéral, “dégénéré” et “sénescent”, sans pour autant abandonner, dans les cinq dernières décennies du XIX° leur eurasisme indo-européanisant: l’obsession du danger “mongol”, qualifié de “panmongoliste”, demeure intacte. L’Orient de ces intellectuels orthodoxes et slavophiles est russe et byzantin, les référents demeurent donc de matrice grecque-chrétienne et européenne. Dans ce contexte, Vladimir Soloviev prophétise une future nouvelle invasion “mongole” en 1894, à laquelle la Russie devra faire face sans pouvoir compter sur un Occident décadent, prêt à trahir son européanité. Neuf ans plus tard, la défaite russe de Tchouchima laisse entrevoir que cette prophétie était juste, du moins partiellement.» Robert Steuckers, Eurasisme et atlantisme: quelques réflexions intemporelles et impertinentes, L’affrontement entre l’Empire continental des Tsars et l’Empire maritime des Britanniques, Le blog de Robert Steucker

 

Occidentalisme et Eurasisme sont des altérités métapolitiques nécessaires, c'est de leur désaccord et synthèse que peut naître une Quatrième théorie politique multipolaire européenne.

 

L' « Européanisme » est une boussole qui impose une orientation sans issue dont elle ne peut par définition indiquer la direction pour en sortir, ce qui est problématique dans une maison en feu.

 

Les aiguilles s'affolent, le nord magnétique des idées européennes bascule.

 

Nous allons traduire ce que Thomas Ferrier nomme d' « européanisme 2.0 », ça n'est ni plus ni moins que l'occidentalisme. Un occidentalisme par défaut, mais un occidentalisme quand même. Cela se vérifiera dans le temps. Sans le recours métapolitique extérieur à l'Eurasisme de contradiction c'est le destin de l'européanisme de se confondre de plus en plus avec l'occidentalisme. Quand on ne choisit pas c'est l'Histoire qui choisit pour vous.

 

Vous n'avez pas voulu de l'Eurasisme, vous aurez l'Occidentalisme !

 

Le commentaire d'actualité et l'analyse politique sont insuffisants pour impulser une révolution métapolitique, fonder un grand « isme » et un grand Parti européen. L'Occidentalisme joue du même « flou artistique » que les influenceurs et créateurs de contenus journalistiques et idéologiques – exagérément qualifier de « culturels » – et le Prométhéisme reste l'angle mort de la critique sommaire de l'Occidentalisme que vous entamez ici. Qu'il vous faudra poursuivre jusqu'au bout.

 

Nous attendrons donc une équivalence purement européenne et justifiée pour pouvoir développer davantage nos propos et, en attendant cette œuvre, nous restons « eurasistes » à défaut de pouvoir rencontrer l'altérité qui manque à notre dialectique esseulée. Nous ferons la même remarque aux occidentalistes dont la pensée virtualiste et artificielle ne repose sur aucune œuvre métapolitique dédiée.

 

Il y a ce qu'on veut et ce qu'on peut : les moyens qu'on se donne ou que l'on fantasme.

 

Les récupérations et recyclages occidentalistes ne font pas une littérature de combat originale et principielle.

 

L'Eurasisme se donne les moyens métapolitiques et esthétiques, philosophiques et métaphysiques, pour combattre le globalisme dans tous ses travestissements et subversions, ce que nous ne trouvons nullement dans un quelconque « européanisme » incapable d'identifié et de définir le travestissement occidentaliste et la subversion prométhéenne – qui ne sont autre qu'un alter-globalisme. Tout va se justifier et se vérifier en temps voulu car ça n'est qu'une question de temps.

 

Premièrement, la tendance néo-païenne de l'ex-Nouvelle Droite est injustifiable du point de vue de la Tradition et c'est pour cela qu'elle est excessivement discrète sur les questions de « spiritualité » et de « religion ».

 

Deuxièmement, il n'existe pas de Douguine « européaniste ». Il y a un défaut d'incarnation. Car vous pouvez rejeter les idées de Douguine, et même pour d'excellents raisons, mais personne d’intellectuellement honnête ne peut nier qu'il est un des derniers « philosophes » vivants ?...

 

Nous aborderons, dans un prochain article, le problème du complotisme et de l'anticomplotisme (zététisme) de Droite, ce qu'il suppose de subversion et de non-dit. Car du complotisme « neo-souverainiste » à l'anticomplotisme « néo-occidentaliste » c'est la même impasse, la même maladie infantile, le même statu-quo qui s'exprime, qui nous éloigne de l'idée fondamentale et sacrale d'Europe européenne.

 

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« Maintenant vient le temps de révéler la vérité, de dévoiler une essence spirituelle que les lèche-bottes ordinaires définissent comme de l' « extrémisme politique ». Nous les avons embrouillés, changeant les registres de nos sympathies politiques, la couleur de nos héros, passant du chaud au froid, du droitisme au gauchisme et inversement. Tout cela n'était qu'une préparation intellectuelle, une sorte de réchauffement idéologique.

 

Nous avons effrayé et séduit à la fois l'extrême droite et l’extrême gauche, et maintenant toutes deux ont perdu leurs lignes directrices, toutes deux ont été attirées hors des sentiers battus. C'est merveilleux. Comme le grand Evgueni Golovin aimait à le répéter : « Celui qui marche face au jour ne doit pas craindre la nuit ». Il n'y a rien de plus agréable que de sentir le sol se dérober sous vos pieds. C'est la première expérience de vol. Cela tuera la vermine. Cela endurcira les anges.

 

Qui sommes-nous en réalité ? Ceux dont le visage menaçant apparaît plus clairement, jour après jour, derrière le courant politique radical paradoxal qui répond au nom effrayant de national-bolchévisme ?

 

Aujourd'hui il est possible de répondre à cette question sans équivoques ni définitions évasives. Cependant, avec cette fin en vue, il est nécessaire de faire une brève digression dans l'histoire de l'esprit.

 

L’humanité a toujours eu deux types de spiritualité, deux votes – la « Voie de la Main Droite » et la « Voie de la Main Gauche ».



La première est caractérisée par une attitude conciliant envers le monde environnant qui est vu comme harmonie, équilibre, bien, paix. Tout le mal est considéré comme un cas particulier, une déviation par rapport à la norme, quelque chose d'inessentiel, de passager, sans raisons transcendantales profondes. La Voie de la Main Droite est aussi appelée la « Voie du Lait ». Elle ne blesse pas la personne, elle la préserve de toute expérience radicale, de l'immersion dans la souffrance, du cauchemar de la vie. C'est une fausse voie. Elle conduit à un rêve. Celui qui la suit n'arrive nulle part.

 

La seconde voie, la « Voie de la Main Gauche », voit tout selon une perspective inverse. Pas de tranquillité laiteuse, mais une sombre souffrance ; pas de calme silencieux, mais le drame torturant et ardent de la vie déchirée. C'est la « Voie du Vin ». Elle est destructrice, terrible, ne connaît que la colère et la violence. Pour celui qui suit cette voie, toute la réalité est perçue comme un enfer, comme un exil ontologique, une torture, une immersion au cœur de quelque catastrophe inconcevable tombée des hauteurs des cieux.



Dans la première voie tout semble bon, dans la seconde tout parait funeste. Cette voie est monstrueusement difficile, mais seule cette voie est vraie. Celui qui la suit trouvera gloire et immortalité. Celui qui l'endurera conquerra et recevra la récompense, qui est plus élevée que la vie.

 

Celui qui suit la « Voie de la Main Gauche » sait qu'un jour l’emprisonnement prendra fin. La prison de la matière disparaîtra, se transformant en cité céleste. Les chaînes de l'initié préparent passionnément un moment désiré, le moment de la Fin, le triomphe de la libération totale.

 

Ces deux voies ne sont pas deux traditions religieuses différentes. Les deux sont possibles dans toutes les religions, dans toutes les confessions, toutes les Églises. Il n'y a pas de contradiction externe entre elles. Elles font appel aux traits les plus intimes d'une personne, à son essence secrète. Ces voies ne peuvent être choisies. Ce sont elles qui choisissent une personne, comme une victime, comme un serviteur, comme un outil, un instrument.

 

La Voie de la Main Gauche est appelée « gnose », « connaissance ». Elle est amère, en tant que connaissance elle engendre la douleur et froide tragédie. Jadis, dans l'Antiquité, quand l'Humanité attachait encore une signification décisive aux aspects spirituels, les gnostiques développèrent leurs théories à un niveau philosophique, comme une doctrine, comme des mystères cosmologiques, comme un culte. Graduellement les êtres se dégradèrent, cessèrent de prêter attention au royaume de la pensée, tombèrent dans la physiologie, dans la recherche de la vie privée, de la vie personnelle. Mais les gnostiques ne disparurent pas. Ils transférèrent le débat au niveau des choses compréhensibles par les humains modernes et ordinaires. L'un deux proclama les slogans de la « justice sociale », développa les théories de la lutte des classes, le communisme. Le « mystère de la Pistis Sophia » devint la « conscience de classe », la « lutte contre le Démiurge mauvais, créateur du monde damné », prit la caractère d'une bataille sociale. Les fils de l'ancienne connaissance conduisirent Marx, Netchaïev, Lénine, Staline, Mao, Che Guevrara... Le Vin de la révolution socialiste, le plaisir de la révolte contre les forces du destin, la passion furieuse et sacrée de la destruction totale de tout ce qui est sombre pour l'amour de trouver une nouvelle Lumière non-terrestre...

 

D'autres opposèrent à la médiocrité l'énergie secrète de la race, le murmure du sang. Ils érigèrent les lois de la pureté et de la nouvelle sacralité, proclamèrent le retour à l'Age d'Or, le Grand Retour contre le mélange, la dégradation. Nietzsche, Heidegger, Evola, Hitler, Mussolini dissimulèrent la volonté gnostique dans des doctrines raciales nationales.

 

Il est vrai que les communistes n'avaient pas d’intérêt particulier pour les travailleurs, ni Hitler pour les Allemands. Mais ce n'était aucunement dû à leur cynisme. Tous deux étaient submergés par une aspiration plus profonde, plus ancienne, plus absolue – l’esprit gnostique ordinaire, la secrète et terrible Lumière de la Voie de la Main Gauche. Ni travailleurs, ni aryens... C'est un cheval d'une autre couleur.

 

Des personnalités créatrices invoquèrent la Voie de la Main Gauche sur le chemin de la gnose ils balancèrent entre le « rouge » et le « noir », le « blanc » et le « brun », se ruèrent dans des recherches spirituelles. Troublés par les doctrines politiques, allant vers les extrêmes, incapables d'exprimer clairement les contours métaphysiques de leur vision, les artistes, de Shakespeare à Artaud, de Michel-Ange à Marc Eemans, des troubadours à André Breton, se nourrissent du vin secret de la souffrance, imprégnèrent avidement la société, les passions, les sectes et les confréries occultes avec les fragments épars de la terrible doctrine qui vous prive de la possibilité de sourire. Les Chevaliers du Temple, Dante, Lautréamont... Ils ne souriaient jamais. C'est le signe de l'élection particulière, la trace de la monstrueuse expérience qui était commune à tous les « voyageurs de la Voie de la Main Gauche ». Un gnostique survole notre monde avec un regard sévère. Le même regard qu'avaient ses précurseurs, maillons d'une ancienne chaîne des élus, choisis par l'Horreur. La marque répugnante lui est visible. L'Occident perdu dans sa psychose de consommation, l'Orient dégoûtant par sa lenteur d'esprit et son obéissance misérable. Un monde en train de se noyer, une planète touchant le fond.

 

« Dans les bosquets sous-marins la pensée est inutile et le geste s'interrompt. » (Evgueni Golovin.)

 

Mais le gnostique continuera à l’œuvre de la vie. Il n'abandonnera jamais. Ni aujourd'hui, ni demain. Au contraire, il a toutes les raisons de triompher intérieurement. N'avons-nous pas dit aux naïfs optimistes de la « Voie de la Main Droite » où leur excessive confiance ontologique les conduirait ? N'avons-nous pas prédit la dégradation de leur instinct créatif dans cette grotesque parodie, représentée par les conservateurs modernes qui se sont abandonnés à tout ce qui horrifiait leurs précurseurs les plus séduisants (Mais non moins hypocrites) deux mille ans auparavant ? Ils ne nous ont pas écoutés... Maintenant qu'ils ne s'en prennent qu'à eux-mêmes et qu'ils lisent les livres du New Age ou les manuels de marketing.

 

Nous n'avons abandonné personne ; nous n'avons rien oublié.

 

Nous n'avons pas été trompés par le changement du théâtre et des acteurs politiques.

 

Nous avons une très bonne mémoire, nous avons de très « long bras ».

 

Nous avons une très sévère tradition.

 

Labyrinthes de vie, spirales d'idées, tourbillons de colère... » Alexandre Douguine, Le prophète de l'eurasisme, Partie IV - Essais philosophiques, Le gnostique, pp. 217-220, Avatar éditions, Collection Heartland

 

***

 

Si Thomas Ferrier ne veut pas le faire, nous réconcilierons De Gaulle et Degrelle !

 

A bat l’État ! A bat la République ! A bat la Démocratie ! A bat le Globalisme !

 

A bat tous les extrêmes centres de la subversion !

 

Nous autres, eurasistes, cœurs sauvages et farouches de l'Empire eurasiatique de la Fin louvoyants dans la Nuit, n'avons peur de l'anarchie ni du chaos « toujours déjà présent » ; qui viendront férocement avec l'hiver aride et glacial d'un cycle affamé, car nous ne supportons aucune formes de travestissements et de parodies de l'Empire et de son Ordre.

 

Les loups ont faim, entendez-les hurlez au loin, sous la pleine lune du Minuit cosmique.

 

Les États-Unis ; les « européens d'Amérique », se révolteront contre le globalisme lorsque l'Europe renaîtra. Et nous reconnaîtrons nos frères.

 

Notre Phoenix a de très grandes ailes... de fer, il est de feu, et son ombre s'étend telle l'ombre d'un Soleil noir et invaincu.

 

« Honneur et Fidélité »

 

Vive la France!

 

Vive L'Europe!

 

Vive l'Empire!

 

Laurent Brunet

18/07/2021

Entrons-nous dans une nouvelle ère glaciaire ?

 

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Savez-vous où se trouve le détroit de Makassar ? Il s’agit d’un détroit séparant l’île de Bornéo et l’île de Sulawesi dans l’archipel des Célèbes, la partie est de l’Indonésie. Ce détroit intéresse au plus haut point les climatologues car il y a peu de courants marins bien que ce détroit soit peu profond, moins de 1 000 mètres, et en liaison directe avec l’Océan Pacifique au sud des Philippines. Il est donc relativement facile d’y effectuer des sondages dans les sédiments et de reconstituer les températures océaniques en déterminant le rapport magnesium/calcium du squelette des foraminifères (Hyalina balthica entre autres) se retrouvant dans ces sédiments.

Malgré la localisation équatoriale de ce détroit (3° sud) la température de l’eau à 500 mètres de profondeur est très stable et égale à 7,5 degrés. L’analyse des sédiments permet ainsi de construire avec précision l’évolution des températures à cette profondeur puisque le rapport Mg/Ca est très sensible aux variations de températures. Si l’article paru dans la revue Science en 2013 n’est pas explicite (doi : 10.1126/science.1240837) un traitement des données recueillies par le Docteur Yair Rosenthal et son équipe de la Rutgers University a permis de visualiser une parfaite reconstitution de l’évolution des températures à 500 mètres de profondeur de cette région du globe depuis 7 000 ans avant l’ère commune jusqu’à nos jours.

Les foraminifères sont des variétés d’amibes détritivores vivant au fond des océans et possédant pour certaines un squelette de calcite. L’analyse du rapport magnésium/calcium permet de reconstruire l’évolution des températures à 500 mètres de profondeur. D’aucuns diront que cela ne signifie rien et que de surcroit le détroit de Makassar ne se trouve ni en Europe ni en Amérique du Nord, là où la propagande climatique est la plus active, donc circulez il n’y a rien à voir. Et pourtant c’est n’est pas tout à fait l’avis d’Andy May, un géologue aujourd’hui à la retraite qui a longtemps travaillé pour les compagnies pétrolières. Ce sont aussi à des géologues qu’est confiée l’étude des carottages des sédiments marins et Andy May possède tout le savoir-faire pour interpréter les données recueillies par Rosenthal et c’est ce qu’il a fait ! L’illustration ci-dessous a été annotée par May et elle est disponible en grand format en cliquant sur le lien en fin de billet :

Les tenants du réchauffement climatique d’origine humaine auront du mal à avaler la réalité des faits : l’évolution des températures au fond du détroit de Makassar constituent un précieux marqueur de l’évolution des températures mondiales. Mes lecteurs peu familiers avec la langue anglaise comprendront le sens des annotations encadrées et les abréviations RWP, MWP et LIA signifient respectivement la période romaine chaude, la période médiévale chaude aussi nommée optimum climatique médiéval (soigneusement ignoré par l’IPCC) et le petit âge glaciaire pas si petit que cela puisqu’il a duré près de 3 siècles. On se retrouve aujourd’hui avec un degré et demi de température moyenne à peu de choses près de moins que dans la situation de la période médiévale chaude avec des fluctuations du climat difficilement prévisibles car on ne dispose pas d’informations au sujet par exemple de l’activité solaire. Si on contemple cette illustration on ne peut que constater que toute l’importance que les instances onusiennes attachent par exemple au CO2 n’est que pure propagande. Le gros problème avec toute cette histoire réside dans le fait qu’un tel graphique n’a jamais figuré dans les rapports de l’IPCC, et pour cause il remet en question la théorie de l’effet de serre et de son effet sur le climat. Comme disent les anglo-saxons, c’est un « hoax », traduisez une fausse nouvelle, de très mauvais goût .

Enfin, comme indiqué dans ce graphique nous sommes sur la pente descendante des températures et quoiqu’il arrive, malgré de petites fluctuations, le climat va se refroidir et on n’y peut rien. Toujours est-il qu’il serait sage d’envisager pour les générations futures des lendemains pas trop froids par des innovations technologiques encore non existantes sinon l’humanité ne pourra survivre que dans la zone intertropicale et le reste des terres émergées deviendra désertique. Prochain billet : les 2 000 dernières années.

par Jacques Henry

 

Source : Jacques Henry via Katehon