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08/04/2015

Perspectives politiques - entretien LNA avec Gabriele Adinolfi mars 2015

 

Source : LNA


 

Entretien non-aligné avec Gabriele Adinolfi réalisé en mars 2015 :
 
Parmi les thématiques abordées : 
 
Ukraine, Russie, Europe
 
-  Actualité de l’axe Paris-Berlin-Moscou.
 
- Stratégie de la tension géopolitique américaine pour affaiblir l'Europe. 
 
- Affrontement véritable ou partage d'influences ? 
 
Nationalisme européen et souverainisme 
 
- Souverainetés nationales et alternative européenne
 
- Etat des lieux des forces nationales et recomposition d'un pôle politique alter-européen. 
 
Rappelons aussi la sortie d'un nouveau texte politique de Gabriele Adinolfi intitulée "L'Europe" disponible ici : http://synthese-editions.com/home/58-l-europe.html
 
Texte dans lequel il développe plus à fond sa vision d’un nationalisme européen alternatif au chaos mondialiste. Partant du constat que dans le monde globalisé actuel les nations européennes ne peuvent plus, seules, avoir la force nécessaire pour faire face aux blocs (USA, Chine, Inde, pays émergents...), seule la création d'une Europe forte et unie, reposant sur la défense de ses identités nationales et régionales, peut inverser les choses. 
 
Gabriele Adinolfi sera en outre en conférence à Paris jeudi 9 mars pour présenter ce livre et répondre aux questions. Il est possible de suivre la conférence en streaming. De votre ordinateur ou de votre i-phone vous pouvez vous connecter et également poser des questions en directe en msg. Il suffit de se connecter jeudi 9 (pas avant 19 h 30) sur : https://www.anymeeting.com/075-685-256 et de vous inscrire, vous serez connecté immédiatement.
 
Les Non-Alignés.
 

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Flower Power (La Grande Touriste)

 

"Ne leur pardonnez pas, ils savent très bien ce qu'ils font."

Lucio Bukowski, Golgotha (2014)

 
"Un jour, tous les oiseaux du monde se réunirent en une grande conférence. Alors, la huppe, toute émue et pleine d'espérance, s'avança au milieu d'eux et déclara : « Chers Oiseaux. Je passe mes journées dans l'angoisse. Je ne vois autour de nous que querelles et batailles pour des bouts de territoire ou des grains de blé. Cela ne peut pas durer. Pendant des années j'ai parcouru le ciel et la terre. J'ai traversé un espace immense et je sais. Écoutez-moi : nous avons un roi. Il nous faut partir à sa recherche, sinon nous sommes perdus. » "

Farid al Din Attar, La Conférencedes Oiseaux (1142 - 1190)

 

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« EEIL », « ISIS », « DAECH », « DAESH », « Groupe État Islamique », « Pseudo État Islamique » : que de noms pour ne pas le nommer ! Moins d'une année après sa fondation, sa zone d'influence couvre trois continents. Considérer ses sujets comme de vulgaires tarés condamne la « pensée » occidentale à plus ou moins court terme. Jusqu'à présent, il semble que seul Marc-Édouard Nabe ait livré du phénomène une analyse juste et mesurée,  intitulée "Un État de Grâce" et parue dans le premier numéro de la revue Patience. On y trouve, entre autres choses introuvables dans la presse ordinaire, le texte exact du discours d'investiture du calife Abou Bakr al-Baghdadi :

 
"Le califat est une obligation qui a été délaissée très longtemps, si absente de notre vie que beaucoup de Musulmans ne la connaissent pas. Une obligation qui rend les Musulmans fautifs s'ils ne l'établissent pas. Ils doivent s'efforcer constamment de l'instaurer. Et voilà qu'ils viennent de le faire, alors louange à Allah ! J'ai été éprouvé en ayant été désigné pour porter cette responsabilité. C'est une très lourde charge. J'ai été désigné pour vous diriger, mais je ne suis pas meilleur que vous. Si vous voyez que j'ai raison, alors soutenez-moi, et si vous voyez que j'ai tort, alors remettez-moi dans le droit chemin."

 

« Ce n'est qu'un prénom », disent nos frères en Islâm quand on évoque le califat précédent. Pour nous, c'est l'empire ottoman ; pour eux, c'est Othman ibn Affan, né en 576 et mort en 656. Allié avec l'Allemagne pendant la guerre de 14, « Othman »  est tombé en 1923 sous les assauts des Arabes, qui s'étaient alliés aux Anglais. Loin de reconnaître le nouveau califat arabe comme ils l'avaient promis, les Anglais se sont ensuite appliqués à découper l'avant-dernier empire islamique en colonies, puis en nations modernes : la Turquie, l'Arabie Saoudite, l'Irak, la Syrie, etc. . Et Israël. Voilà pourquoi, aujourd'hui, le califat brûle tous les drapeaux musulmans autres que celui de la Chahada, y compris celui de la Palestine.

 

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"L'Islâm est une religieux de paix mes frères, mais c'est avant tout une religion de justice."

(entendu dans une vidéo sur Youtube)

 
La plupart des « victimes » du nouveau califat sont musulmanes, et effectivement coupables d'avoir collaboré avec l'Occident. Il n'en va pas tout à fait de même pour les Yézidis, jugés irrécupérables. La mythologie yézidie prétend que l'« Ange Paon » est le seul qui ait refusé de se prosterner devant Adam, et que pour cette raison, il a été élevé au ciel sous la forme du soleil, afin d'y être vénéré des hommes. Or dans le Coran, Satan est maudit à cause du même refus. A noter que le « trouble des anges » devant la ressemblance d'Adam avec Dieu, qui augure l'humanité du Sauveur, est un élément de la gnose chrétienne. De là à éliminer le yézidisme de la surface du globe, il n'y a qu'un pas que les combattants du califat sont résolus à franchir.

 
"Et prépare dans la lutte contre eux toute force et cavalerie que tu es capable de réunir, pour semer la terreur, pour frapper de terreur l’ennemi de Dieu et le tien."

(Coran, 8:60)

 
Je ne sais pas grand-chose de Dieu, mais je sais, de source sûre d'eau claire de la Lune, qu'un enfant athée est un enfant blessé. Écoutez-moi : quand apparaît sur les réseaux zoziaux l'image enluminée d'un petit garçon tirant une balle dans la tête d'un adulte, l'Écran est pris à son propre piège…

 

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Impérial, religieux et enfantin : le nouveau califat est indéniablement eurasiste. Il reconduit néanmoins un sempiternel conflit, irrésolu depuis la chute de l'empire d'Othman. Au contraires des sunnites pour qui Ali, oncle et gendre du Prophète, n'est que le quatrième calife, les chiites croient qu'il est le premier, ainsi qu'il est dit dans le hadith suivant : "Je suis la cité du savoir, Ali en est la porte. Celui qui veut le savoir ainsi que la sagesse, qu'il passe donc par la porte". Depuis la mort d'Ali en 661, le véritable chef de l'Islâm est donc pour eux occulté. En attendant le retour de l'« Imam caché », ils se considèrent libres de tout pouvoir temporel. L'« Imam caché » : cette figure rejoint celle du Mahdi, attendu par tous les Musulmans. Selon le Coran, le Mahdi sera un Arabe, de la famille du Prophète. Il apparaîtra dans les derniers jours de l'existence du monde, pour préparer le second avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le chiisme est religion d'état en Iran, et nulle par ailleurs en terre d'Islâm.

 

Pendant ce temps, en France. Henri d'Orléans, Comte de Paris, héritier du trône des Lis et descendant direct de Mahomet par le dernier roi arabe de Grenade, a parfaitement pris acte de la volonté islamique de soumettre les « adorateurs de la Croix », par les armes d'un côté et par les urnes de l'autre (1). Dans une vidéo sur Youtube, le califat appelle à tuer les ressortissants des vingt-deux pays (!) de la coalition anti-califale, là où ils se trouvent et "en particulier les méchants et sales Français", tandis que chez moi, nos frères en Islâm s'acharnent à m'expliquer qu'il est insultant d'appeler « Mohammed » Mahomet. Vu d'ici, la violence des uns et l'insistance des autres sont les deux versions d'un même prénom, à la grâce de Dieu. Dans la cosmologie hindoue, Kali la Sanguinaire intervient à la fin des temps pour « détruire les branches de l'ignorance ». Elle s'arrête, dit le mythe, quand elle s'aperçoit qu'elle est en train de piétiner le corps de son époux.

 

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Les complotards n'ont pas manqué de remarquer le plus sérieusement du monde que le 7 janvier, date des attentats contre Charlie-Hebdo, était le « jour des sacrifices humains » dans le calendrier satanique. Le 7 janvier est aussi le jour de Noël orthodoxe et l'anniversaire d'Alexandre Douguine. Ajoutons que 2014, année de l'avènement du nouveau califat, est aussi celle de la neutralisation du programme nucléaire iranien, du retour de la Crimée au sein de la Russie, du couronnement du septième roi d'Araucanie et de Patagonie, du centenaire de la « Der des Ders », du bicentenaire de la mort du marquis de Sade, et du tricentenaire de la querelle des Anciens et des Modernes autour de traduction de L'Iliade en vers français... Quitte à jouer avec les dates, autant jouer vraiment.



« A qui profite le crime ? », demandent-ils finement. A Israël, bien sûr. Et alors ? Comme disait René Guénon, il est des problèmes qui n'existent que parce qu'ils sont mal formulés. Le Pape François lui-même a appelé à la guerre contre le califat, ce qui veut dire que la récréation est terminée.



Le corollaire de tout ceci : il y a une différence entre « être eurasiste » et  « s'intéresser à l'eurasisme ». L'homologue d'Alexandre Douguine en Europe est Laurent James, et son œuvre littéraire, qui a pignon sur rue (2), est unanimement ignorée par le « Front National », par « Égalité & Réconciliation », par « L'Action Française » et par toutes les diverses obédiences païennes qui « s'intéressent à l'eurasisme », à l'instar des zigotos qui ont entrepris de saborder les Brigades Continentales (3). Comme on ne saurait se réclamer de la Tradition et se torcher avec la hiérarchie, voyons, s'il vous plaît, ce que dit Monsieur James de la mission transhistorique de l'Islâm:

 

"Aujourd'hui comme de tous temps, la véritable scission est opérante entre le bourgeois (celui qui fait tout pour durer) et le révolutionnaire (celui qui défait tout pour l'émergence d'une discontinuité). Toutes les conditions sont là pour établir que l'unique force révolutionnaire est l'Islâm. Lisez donc Gamal Abdel Nasser de Dominique de Roux, si vous avez du mal à me croire. C'est volontairement que je n'évoque pas les raisons mystico-bibliques qui étayent cette hypothèse. J'irais même jusqu'à dire que tout révolutionnaire cohérent est forcément islamique. La conséquence immédiate de cette indéniable assertion est à chercher en chacun de vous, au tréfonds vibratoire de votre cœur pourri."

 

 

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31/03/2015

Atlantide et Hyperborée

 

Jean Parvulesco, Le Sentier Perdu, pp. 32-34, aux éditions Alexipharmaque

 

Heinrich Harrer, en effet, vainqueur de la face nord de l'Eiger en juillet 1938, avait déclaré à ce moment-là : "Nous avons fait la face nord de l'Eiger pour parvenir, par dessus le sommet, jusqu'au Führer !" Il est également certain que, par la suite, il s'était fait admettre chez les SS, et que c'est en tant que SS qu'il avait alors pu partir, en 1939, pour le Tibet, dans le but avoué de vaincre Nanga Parbat, ce qui correspondait à ce moment-là à une sorte d'ambition collective allemande, à une véritable obsession nationale allemande (quatre autres expéditions allemandes avaient déjà échoué à cette tâche, Heinrich Harrer était convaincu que, lui, il allait l'emporter).


Or il vient même de se trouver - c'est, en l’occurrence, le cas précis de l'américain David Roberts - qui en sont finalement arrivés jusqu'à se demander si, derrière la couverture d'une expédition aux buts concernant exclusivement l'alpinisme de haute compétition, il ne se dissimulaient pas, à ce moment-là, pour Heinrich Harrer, d'autres missions inavouables, ultrasecrètes, appartenant à l'horizon occulte, souterrain, du nazisme, du "grand nazisme occultiste". Aussi trouvera-t-on, dans Le Monde en date du 23 Novembre 1997, sous la signature de Alain Giraudo, les lignes qui suivent : "Si Harrer ne dit pas toute la vérité sur ses liens avec les nazis, la dit-il à propos de son passage au Tibet ? Il est clair pour David Roberts que Himmler est intervenu pour que Harrer participe à l'expédition du Banga Parbat dont le chef SS était le commanditaire direct. Il l'avait été un an auparavant d'une mission "anthropologique" qui s'était infiltrée au Tibet et jusqu'à Lhassa. Les nazis, qui avaient fait le rapprochement entre la croix gammée (swastika) et un symbole bouddhiste, s'étaient persuadés que les Tibétains descendaient directement des aryens qui avaient trouvés refuge dans l'Himalaya au moment de l'effondrement de l'Atlantide. Bruno Berger, de sinistre mémoire pour sa collection de squelettes prélevés dans les camps, accompagnait le SS Ernst Schafer pour faire la démonstration "scientifique" de ce délire fantasmatique. David Roberts n'a pas établi la preuve que Harrer connaissait le but des travaux de Schafer et Berger mais il pense que Harrer ne pouvait pas en ignorer l'existence. D'autant que Schafer aurait établi en 1938 des relations avec un dignitaire tibétain dénommé Tsarong qui, en 1946, aurait facilité à Harrer et à son compagnon l'accès au Dalaï-lama. Vu sous cet angle, la fascination qu'exerçait le Tibet sur les deux fuyards prend néanmoins une autre signification."

Ces journalistes, dont l'humeur abjectement fouineuse ne trouve d'égal que dans leur profond analphabétisme, ignorent sans doute que les tenants actuels de la tradition occidentale - dont René Guénon et Julius Evola - sont tous d'accord pour reconnaître un antagonisme irréductible entre la civilisation de l'Atlantide et celle de l'Hyperborée, entre l'extrême Occident et l'extrême Nord. La civilisation de l'Atlantide était essentiellement magicienne, sombre et crépusculaire, lunaire, et avait suicidairement mis en jeu des formidables forces métagravitationnelles dont elle ne savait pas maîtriser - ou l'avait oublié - les hautes puissances spirituelles qui eussent pu justifier les maniements et garder le contrôle. Il est en même temps vrai que l'éthos doctrinal profond de la conscience magicienne du Tibet, sombre, hallucinée par le perpétuel combat contre les démons de l'invisible, qu'elle fût pré-bouddhique ou bien celle d'un bouddhisme transformé de l'intérieur, correspond assez à ce qu'avait dû être la vision du monde de l'Atlantide. Mais dans tous les cas le "grand nazisme occultiste" n'avait pas à s’intéresser à l'Atlantide, qu'il assimilait à la civilisation matérialiste et désacralisé d'outre-atlantique, à la face irrémédiablement décadente, finale, de l'Occident mais aux civilisations originelles de l'extrême Nord, aux souvenances immémoriales de la vision hyperboréenne du monde, limpides et solaires, héroïques, divines et divinisantes, fondées dans l'être et pourvoyeuse de liberté. Ce qui est une toute autre chose. Et l’intérêt du "grand nazisme occultiste" pour le Tibet était, lui aussi, tout autre que ne sauraient se le figurer ceux qui en parlent du dehors.

 

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