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31/03/2015

Atlantide et Hyperborée

 

Jean Parvulesco, Le Sentier Perdu, pp. 32-34, aux éditions Alexipharmaque

 

Heinrich Harrer, en effet, vainqueur de la face nord de l'Eiger en juillet 1938, avait déclaré à ce moment-là : "Nous avons fait la face nord de l'Eiger pour parvenir, par dessus le sommet, jusqu'au Führer !" Il est également certain que, par la suite, il s'était fait admettre chez les SS, et que c'est en tant que SS qu'il avait alors pu partir, en 1939, pour le Tibet, dans le but avoué de vaincre Nanga Parbat, ce qui correspondait à ce moment-là à une sorte d'ambition collective allemande, à une véritable obsession nationale allemande (quatre autres expéditions allemandes avaient déjà échoué à cette tâche, Heinrich Harrer était convaincu que, lui, il allait l'emporter).


Or il vient même de se trouver - c'est, en l’occurrence, le cas précis de l'américain David Roberts - qui en sont finalement arrivés jusqu'à se demander si, derrière la couverture d'une expédition aux buts concernant exclusivement l'alpinisme de haute compétition, il ne se dissimulaient pas, à ce moment-là, pour Heinrich Harrer, d'autres missions inavouables, ultrasecrètes, appartenant à l'horizon occulte, souterrain, du nazisme, du "grand nazisme occultiste". Aussi trouvera-t-on, dans Le Monde en date du 23 Novembre 1997, sous la signature de Alain Giraudo, les lignes qui suivent : "Si Harrer ne dit pas toute la vérité sur ses liens avec les nazis, la dit-il à propos de son passage au Tibet ? Il est clair pour David Roberts que Himmler est intervenu pour que Harrer participe à l'expédition du Banga Parbat dont le chef SS était le commanditaire direct. Il l'avait été un an auparavant d'une mission "anthropologique" qui s'était infiltrée au Tibet et jusqu'à Lhassa. Les nazis, qui avaient fait le rapprochement entre la croix gammée (swastika) et un symbole bouddhiste, s'étaient persuadés que les Tibétains descendaient directement des aryens qui avaient trouvés refuge dans l'Himalaya au moment de l'effondrement de l'Atlantide. Bruno Berger, de sinistre mémoire pour sa collection de squelettes prélevés dans les camps, accompagnait le SS Ernst Schafer pour faire la démonstration "scientifique" de ce délire fantasmatique. David Roberts n'a pas établi la preuve que Harrer connaissait le but des travaux de Schafer et Berger mais il pense que Harrer ne pouvait pas en ignorer l'existence. D'autant que Schafer aurait établi en 1938 des relations avec un dignitaire tibétain dénommé Tsarong qui, en 1946, aurait facilité à Harrer et à son compagnon l'accès au Dalaï-lama. Vu sous cet angle, la fascination qu'exerçait le Tibet sur les deux fuyards prend néanmoins une autre signification."

Ces journalistes, dont l'humeur abjectement fouineuse ne trouve d'égal que dans leur profond analphabétisme, ignorent sans doute que les tenants actuels de la tradition occidentale - dont René Guénon et Julius Evola - sont tous d'accord pour reconnaître un antagonisme irréductible entre la civilisation de l'Atlantide et celle de l'Hyperborée, entre l'extrême Occident et l'extrême Nord. La civilisation de l'Atlantide était essentiellement magicienne, sombre et crépusculaire, lunaire, et avait suicidairement mis en jeu des formidables forces métagravitationnelles dont elle ne savait pas maîtriser - ou l'avait oublié - les hautes puissances spirituelles qui eussent pu justifier les maniements et garder le contrôle. Il est en même temps vrai que l'éthos doctrinal profond de la conscience magicienne du Tibet, sombre, hallucinée par le perpétuel combat contre les démons de l'invisible, qu'elle fût pré-bouddhique ou bien celle d'un bouddhisme transformé de l'intérieur, correspond assez à ce qu'avait dû être la vision du monde de l'Atlantide. Mais dans tous les cas le "grand nazisme occultiste" n'avait pas à s’intéresser à l'Atlantide, qu'il assimilait à la civilisation matérialiste et désacralisé d'outre-atlantique, à la face irrémédiablement décadente, finale, de l'Occident mais aux civilisations originelles de l'extrême Nord, aux souvenances immémoriales de la vision hyperboréenne du monde, limpides et solaires, héroïques, divines et divinisantes, fondées dans l'être et pourvoyeuse de liberté. Ce qui est une toute autre chose. Et l’intérêt du "grand nazisme occultiste" pour le Tibet était, lui aussi, tout autre que ne sauraient se le figurer ceux qui en parlent du dehors.

 

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30/03/2015

Intervention "magique" de Julius Evola, le maudit (Jean Mabire)

 

Jean Mabire, Thulé - Le Soleil retrouvé des Hyperboréens, I. Le Soleil d'Ambre, La Quête d'une Tradition primordiale, Intervention "magique" de Julius Evola, le maudit, pp. 49-50, aux éditions Pardès

 

En publiant en 1963 mon premier livre consacré à Drieu La Rochelle, j'avais montré toute l’œuvre de ce normand lucide et amer dominée par l'idée de décadence. Drieu n'avait guère eu de peine à me convaincre, tant le pessimisme actif appartient, depuis l'époque des sagas, à notre tempérament profond. Croyant au crépuscule des dieux, l'idée d'une décadence des hommes m'apparaissait familière, confortée, si l'on peut dire, par l'observation quotidienne du monde contemporain. En commençant cette enquête, je savais donc que je devrais lire tôt ou tard l’œuvre de Julius Evola, dont l'action politique, avant et pendant la dernière guerre, importe peu, au regard de sa contribution à l'analyse de notre temps et à la connaissance de notre passé. Que ce grand souffrant solitaire, paralysé sur son lit depuis sa blessure de 1945 jusqu'à sa mort en 1974, fût un maudit et, comme le dit l'Encyclopédie de l'Inexpliqué, "un apôtre de la contre-culture" m'importait assez peu. On pouvait présenter son œuvre comme une "Kabbale fasciste". Il suscitait trop de haine pour ne pas être luciférien, c'est-à-dire porteur de lumière.

 

De cette lecture, je ne devais pas sortir évolien. Mais on peut utiliser le code civil sans être bonapartiste. Je ne voyais pas pourquoi un livre tel que sa Révolte contre le monde moderne devrait être livré aux flammes. N'en déplaise aux inquisiteurs, il me semblait assez bien éclairer ma route. Ce fanal accrochait des reflets d'argent au sillage laissé naguère par Pythéas le Massaliote sur les flots de la mer du Nord.

 

Que disait donc Julius Evola ? "La Localisation du centre ou siège originel de la civilisation "olympienne" du centre d'or dans une région boréale ou nordico-boréale devenue inhabitable correspond à un enseignement traditionnel fondamental que nous avons exposé par ailleurs, avec des données justificatives à l'appui. Une tradition hyperboréenne, dans sa forme originelle olympienne ou dans ses résurgences de type "héroïque", se trouve çà la base d'action civilisatrices accomplies par des races qui, durant la période s'étendant entre la fin de l'ère glaciaire et le néolithique, se propagèrent dans le continent euro-asiatique."

 

Pour le grand chercheur italien de la Tradition, il ne paraissait pas impossible que ce "paradis perdu" dont rêvaient les Anciens, en le nommant Atlantide ou Thulé, se trouvât au pôle Nord. Je ne souriais pas. Evola n'était pas le premier à affirmer et rejoignait l'intuition de Jean-Sylvain Bailly.

 

Un de mes étranges compatriotes normands, Guillaume Postel, originaire de Barenton, qui vécut au XVIe siècle et mourut dans les prison de l'inquisition, a écrit dans son Compendieum Cosmographicum : "Le paradis se trouve sous le pôle Arctique". Et qu'était le paradis pour le clerc d'origine nordique, si ce n'est la transposition mystico-théologique du souvenir de la patrie primordiale ?

 

L'explication "polaire" en valait une autre. Le Nord devenait ainsi le centre suprême du monde et l'archétype de toute "domination" au sens supérieur du terme. Il se confondait aisément avec l'emplacement idéal du premier âge, dont nous gardons toujours la nostalgie, après des millénaires. Le symbole et la réalité ne pouvaient que s'identifier et en cela, je suivais Evola sur la route que m'avait déjà tracé Sénèque en m'emmenant "au-delà de Thulé".

 

"Le centre hyperboréen reçut, explique avec une conviction entraînante l'auteur de Révolte contre le monde moderne, entre autres dénominations qui s'appliquèrent ensuite, par voie de conséquence, au centre atlantique, celle de Thulé, l'île Blanche ou de la Splendeur, de "Terre du Soleil" : dans toutes les traditions indo-européennes, des souvenirs concordants parlent de cette terre devenue mythique par la suite, en rapport avec une congélation ou un déluge."

 

 

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27/03/2015

L'Eurasisme face au Libéralisme (Action Française)

 

Conférence à Bordeaux du jeudi 13 mars, organisée par le Cercle Jean-Baptiste Lynch, traitant du sujet "L'eurasisme face au libéralisme" présenté par Charles Horace.

 

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Cette conférence s'inscrit dans le cadre de la campagne "Le libéralisme contre les libertés" initié par l'Action Française.