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Le recours à l'appui extérieur (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco, La Spirale Prophétique, Le recours à l'appui extérieur, pp.189 à 191, Guy Trédaniel Éditions

 

« L'engagement spirituel de celui qui se voit mystérieusement tenu de chercher en lui-même sa propre vérité vivante et la puissance cosmogonique de celle-ci n'implique en rien l'aboutissement final, la réussite, fut-elle partielle, de la recherche entreprise, ni ne saurait en tenir le résultat espéré pour donner d'avance. Au contraire, le chemin de la marche en avant se trouve presque toujours sournoisement dévié, interrompu ou obstrué de noir, suspendu sans fin devant la tragédie de l'obstacle imprévu et à jamais insurmontable qui représente l'épreuve propre, l'épreuve que l'on pourrait appeler fondamentale de tout passage à un stade irrévocablement supérieur de l'être. Il n'empêche que les ralentissements de la montée, les éboulements mystiques et les arrêts en chemin, les longs passages au noir, considérés dans le déploiement même de la spirale gnostique en marche, doivent être tenus pour autant d'épreuves, pour autant de stations initiatiques d'écartèlement sanglant et de passage par les fournaises intérieures de la croissance de l'éveil si l'on ne veut pas qu'il deviennent, ces ralentissements, ces éboulements, ces arrêts, ces passages au noir, autant d'arrêts de mort, le brusque effondrement dans ce puits du néant défini comme l'irrémédiable même par tous ceux qui en sont venus à savoir de quoi ils parlent.

 

Cependant, l'épreuve, et quelle qu'elle fût, n'est jamais suscitée pour que l'on avise de la contourner subversivement, mais pour qu'elle soit prise nuptialement, dramatiquement à bras le corps, assumée jusqu'à en faire une nourriture intérieure et un feu intérieur de ce contre quoi elle s'est trouvé appelée à agir là même où elle agit, en nous ou hors de nous. Toute grande épreuve est donc une chance de vive, tranchante, l'offre unique d'amorcer une montée autre, de se hausser plus et encore, aventureusement, dans le perpétuel retournement sur soi-même de la spirale cosmogonique porteuse ; toute épreuve est sommation de gloire pour celui qui sait se résoudre à lui faire face héroïquement. Tel fut aussi le pouvoir du mot à couvert de ce qu'il était convenu d’appeler, l'heure venue, les vertus d’héroïcité dans la conception active et eucharistiquement vivante de la sainteté qui s'avère celle de certains ordres catholiques militants durant le grand été ontologique du moyen-âge (et même par la suite ; tout près de nous, n'instruisit-on pas les vertus d'héroïsme d'une Sainte Bernadette Soubirous, d'un saint Pie X, d'une sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, répondant tous d'une mystique, d'une vision spirituelle totale fondée exclusivement sur l'héroïsme). Aussi, dans la montée spirituelle, il n'y a jamais de retour en arrière, ni d'arrêt, l'un et l'autre étant chaque fois, le signe du glissement fatal, de l'abdication forcée devant la mort - ou, comme ils disent, devant la seconde mort - que craignent tous les grands confesseurs des voies ascensionnelles avant choisi le danger de la marche au bord du ravin qui longe l'irrémédiable. Alors ceux-ci se font-ils soutenir et porter, inconsciemment, par les souffles transcendantaux de Vâyu, le vent tout-puissant des abîmes ultimes qui, dans la tradition hindoue, hante les cieux intérieurs du Soufle vital, les poumons embrasés de l'unique poitrine. Mais, longer ainsi le bord du ravin fatal est aussi la marche de concert avec la volonté occulte et immédiatement agissante de Dieu, ce que l'hindouisme traditionnelle appelle du nom de brahmachariya, la marche du brahamacharî avec Dieu, dont on devient alors le compagnon unique.

 

C'est là, pourtant, qu'apparaît le véritable vertige de l'interdit ultime : si nulle épreuve ne saurait être fatale en elle-même , parce que chaque fois qu'elle présente comme épreuve, elle se trouve située à peine un peu au-dessus de la ligne du plus extrême effort que l'on peut livrer de soi-même pour la dépasser, pour la réduire, le nombre de ceux qui parviennent à se hisser, exclusivement de par eux-mêmes, au-dessus précisément de ce léger surplus au-delà de leurs dernières forces n'appartient plus, dans les sombres temps du Kâli-yuga, les nôtres, qu'aux plus grands, aux fondateurs éveillées des mondes en recommencement et des cycles d'illumination compassionnelle ou amoureuse d'un passé déjà immémorial ou qui resteraient à venir.

 

Car, en fait, nulle grande épreuve ne saurait être résolue sans le secours, sans l'appui extérieur d'une puissance occultement requise et engagée à cette fin décisive. Aussi le problème des terribles obstacles que l'on n'en finit plus de rencontrer dans la spirale du salut et de la délivrance de notre cheminement le plus intime, sera, à chaque fois, le problème de l'obtention du plus juste appui extérieur à l'heure la plus vide, à l'heure la plus noire.

 

Appui extérieur nécessaire à l'effort d'au-delà de notre plus grand effort propre, appui extérieur qui seul peut tenter de renverser l'ordination négative constituée, au-dessus de nous-mêmes et jusqu'en nous-mêmes, par toute mise à l'épreuve qui se veut et qui parvient à se trouver posée comme tout à fait décisive. Plus ses faveurs augmentent, plus vous devez être vigilante écrivait la bien heureuse Marie d'Agréda, maîtresse de l'ascension spirituelle par excellence puisqu’elle construisit mystiquement le mystère même de l'Assomption de Marie d'Agréda peuvent très bien être traduis sur mode négatif, et avancer ainsi que plus les épreuves sont grandes, insoutenables, plus on doit comprendre que le dessein très caché que le très amoureux dessein à l'égard de l'être ainsi éprouvé est un dessein surélevé, celui-ci éprouvé par e qu'il y a de plus impitoyablement déchirant dans sa marche, et parfois même par l'inéprouvable même.

 

Car une terrible chose doit enfin être dite : sans le secret spirituel de l'appui extérieur, il n'y a pas de vrai combat dans l'être, ni sur les hauteurs, ni dans les gouffres innommables de la même épreuve qui souvent se présente avec un double visage, rouge et noir. Le secret du passage de la ligne, c'est le secret de l'appui extérieur. »

 

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12/04/2017 | Lien permanent

La Pierre du Néant (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco - La Spirale Prophétique - Le recours à l'appui extérieur - La Pierre du Néant - p.191 à 192

 

Vers quelle direction polaire ultime, quand et comment se dresser alors dans le brasier menacé de la foi, dans sa limpide et intraitable volonté de franchir l'interdit, pour demander, pour tenter d'arracher de force l'appui extérieur fondamental, l'appui extérieur à la fois salvateur et libérateur devant le mystère vivant et non-vivant de la Pierre du Néant ? La sombre vérité reste cependant la suivante : dans les temps du Kâli-yuga, il n'y a plus, en Occident ni en Orient, de congrégation gnostique majeure ni de représentant qualifié de celui-ci, auprès de qui on pourrait implorer, ou exiger l'appui extérieur de la fin.

 

Alors, dans la saison terminale du Kâli-yuga, il n'y a plus de salut, ni de délivrance, ni de libération dans la vie. Seuls obtiennent l'appui extérieur devant l'obstacle au noir de l'épreuve infranchissable, de l'épreuve décisive et plus que décisive, de l'épreuve constitutive, ceux qui servent, dans le visible et dans l'invisible, mais dans les deux cas très occultement, le seul dessein de la Divine Providence en action, les agents secrets de la marche en avant de l'histoire et qui agissent, déjà, non du point de vue de l'histoire, elle-même, mais directement à l'avant-garde de la transhistoire, depuis le lieu-même où s'exerce l'attraction en spirale de la volonté de celui qui est chargé de tout mener amoureusement à son terme ultime.

 

Faut-il le répéter ? Au bout du cycle final entré dans sa phase la plus noire, il n'y a plus de salut, ni de délivrance sans mission spéciale. Heureux donc ceux qui ont déjà lavé leurs robes dans la bouilloire de leur propre sang, car c'est ainsi qu'il saura les reconnaître celui qui est le seul dispensateur de l'appui final dans les temps nocturnes du Kâli-yuga, lui même étant le Tout Dernier. 

 

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20/03/2018 | Lien permanent

La démocratie, sacrée ou laïque ? (6)

 

Alexandre Douguine, La Quatrième théorie politique : La Russie et les idées politiques du XXIième siècle, Chapitre III La démocratie, sacrée ou laïque ?, pp. 57-62, aux éditions Ars Magna

 

LA DÉMOCRATIE GLOBALE COMME ROYAUME DE L’ANTÉCHRIST

 

La démocratie du XXIème siècle apparaît de l'extérieur comme le système politique le plus contemporain et tente d’intégrer en elle tous les individus sans distinction de citoyenneté , d'orientation sexuelle, de niveau social, d'appartenance raciale ou ethnique. Elle s'appuie sur la théorie des "droits de l'homme". Mais dans ce cas également, il n'y a ni rationalité du choix, ni signification de l'individualité, ni égalité dans la prise de décision. Le bon sens d'un individu est annulé par la folie d'un autre et à travers toutes les tentatives de "moderniser" la démocratie on voit transparaître à nouveau sa nature antique ancestrale absolument archaïque et, en fin de compte irrationnelle. (Qu'y a-t-il de "rationnel" dans le fait de s'adresser à un "esprit" vague et extatique ?!). Seulement à présent, à travers les projets de société civile mondiale, s'exprime non pas l'esprit de la polis, de la tribu, du peuple mais une autre essence plus généralisée, commune à toute l'humanité, que la tradition chrétienne est encline à interpréter comme "le prince de ce monde". Les mêmes collèges de prêtres qui apparaissent aujourd'hui sous le masque des partisans de la "société ouverte" et de la "mondialisation" entreprennent d’interpréter le bougonnement indistinct des masses planétaires. Et on ne peut que deviner qui ils servent en réalité.   

 

 

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The Fourth Political Theory: beyond left and right but against the center

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07/12/2014 | Lien permanent

La primauté du cœur (Pierre-Yves Lenoble)

Pierre-Yves Lenoble, La Dame Déleste – La tradition secrète des « fidèles d'amour » islamo-chrétiens, Chapitre III – L'Amor, La Mort, L'A-Mor et l'Âme-Or, pp. 37-38, aux éditions Fiat Lux

 

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« ...Cette poésie courtoise spécifiquement destinée aux hommes d'action, on l'a dit, comporte une forte teneur initiatique et propose en filigrane les conditions, les moyens et les fins dont dispose le chevalier profane, c'est-à-dire le néophyte, afin de petit à petit transfigurer son être et d'assurer le salut définitif de son âme.

 

Le premier élément que nous souhaitons aborder concerne l'état d'être et d'esprit dans lequel le novice doit obligatoirement se mettre, soit la condition nécessaire de purification et de probation, pour obtenir la qualification requise et mener à bien son long processus d'initiation.

 

En clair, il est important de comprendre que la doctrine métaphysique professée par la poésie courtoise ne peut être appréhendée qu'après un nécessaire retour sur soi : c'est un savoir de nature ontologique qui ne doit pas rester extérieur à l'élève et qui suppose une implication plénière de l'être individuel.

 

Ainsi donc, on peut s'apercevoir que les « Fidèles d'Amour » islamo-chrétiens, en conformité avec tous les enseignements traditionnels, ont à l'unanimité affirmé la primauté du cœur en tant qu'organe subtil où s'opèrent les visions théophaniques, et en ont fait symboliquement le siège intérieur de l'intelligence et de l'amour qui seul permet la réunion harmonieuse entre le Connaître et l'Être. »

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06/05/2022 | Lien permanent

Réaction à l'audio de Thomas Ferrier au sujet de l'identitarisme européen

 

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« Les « nationaux » s’attaquent aux effets du mal, pas à ses racines. Ils sont anticommunistes mais oublient que le capitalisme et les régimes libéraux sont les principaux artisans de la propagation du communisme. Ils étaient hostiles à la politique algérienne du gouvernement, mais oublient que cette politique était le produit d’un régime, de son idéologie, de ses intérêts, de ses maîtres réels financiers et technocrates, comme de ses structures politiques et économiques. Ils voulaient sauver l’Algérie française contre le régime, mais ils reprennent à leur compte ses principes et ses mythes. Imagine-t-on les premiers chrétiens adorant les idoles païennes et les communistes chantant les louanges du capitalisme ? » Dominique Venner, Pour une critique positive



« Retenez bien ceci, lui-dit-il d'une voix ardente. Dans ce siècle où les hommes meurent comme des mouches, c'est une chose trop quotidienne que la souffrance pour qu'on ne la regarde pas avec dégoût. Le christianisme est perdu s'il se contente d'être une religion de sacrifice, de privation et de refus. Ne prêchez pas la souffrance, ni la vôtre, ni celle des autres, ni celle du Christ. Le monde en déborde déjà. Prêchez la conquête et la victoire ! C'est de victoire que l'homme a faim ! Et ne confondez pas ! La victoire de l'homme, pas celle de la société : Revenez aux sources. La société n'est que matière et la matière est maudite. Elle n'est faite que pour obliger l'homme à vaincre la malédiction. Distancez-vous ! Soyez neutre ! La révolution n'a pas plus de droits que la contre-révolution. Retrouvez l'intelligence dont vos maîtres ont perdu les clefs. Ils ont voulu la communiquer trop tôt à tous, et ils l'ont perdue. Ce n'est pas parce que vous la garderez invisible qu'elle sera inopérante, au contraire. Sur l'autel du monde, c'est l'intelligence invisible qui célèbre le vrai sacrifice !...



Ces mots brûlèrent d'Aquilla comme un fer. » Raymond Abellio, La Fosse de Babel, Deuxième partie, VIII, 33. Drameille et l'abbé d'Aquilla discutent de façon socratique sur la notion de « prolétariat », p. 209, L'imaginaire Gallimard





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L'audio Telegram de Thomas Ferrier : Conférence sur l'histoire de l'identitarisme européen

 

 

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Quelques murmures étouffés d’intellectuels blêmes au chevet de la Droite agonisante, blanche comme une morte, évoquent à demi-mot le râle occidentaliste, dans le silence d'un dernier recueillement. Qu'elle repose en paix.

 

L'âme s'envole. Ce qui n'existait pas hier apparaît, à la suite de Laurent Ozon, c'est Thomas Ferrier qui se soumet à l'exercice des derniers sacrements : une introduction similaire sur l'histoire de l'identitarisme européen ; avec la même allusion. Un ange passe. Il est né le divine enfant.

 

Après test de paternité, le trait de caractère identitaire du nouvel occidentalisme français est fruit du hasard, et c'est là toute sa particularité. Le néo-occidentalisme est né d'une vierge. Le lien filial entre néo-occidentalisme et identitarisme européen est fortuit. En rien héréditaire.

 

La noire tache de naissance du néo-occidentalisme est la marque au fer rouge du prométhéisme – transhumanisme de « Droite ».

 

Le « prométhéisme » ; mélange de philosophie matérialiste et de spiritualité new age – c'est du moins notre première intuition –, en dit davantage sur l' « esprit occidentaliste », typiquement postmoderne, que les différents commentaires d'actualité et divers positions métapolitiques des animateurs et influenceurs de ce jeune mouvement. C'est une autre génération que celle des occidentalistes, qui n'a pas cette culture métapolitique du Nationalisme révolutionnaire et nonconformiste qui, timidement, commençait à ouvrir ses pages à l'école pérennialiste, une littérature de combat par ailleurs ignorée sinon occultée par les néo-occidentalistes et les prométhéens en voie d'hybridation.

 

Il n'y a pas véritablement de solution de continuité entre nationalisme européen et néo-occidentalisme ; c'est ce que les intellectuels ne comprennent (toujours) pas, mais nous développerons ce point ailleurs – dans notre essai La grande trahison métapolitique de la Droite.

 

Nous nous concentrerons ici sur les conclusions précoces de Thomas Ferrier au sujet de l' « altérité nécessaire » de l'occidentalisme et de l'eurasisme – et le dépassement hypothétique de cette « altérité » par un européisme fantôme.

 

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« L'engagement spirituel de celui qui se voit mystérieusement tenu de chercher en lui-même sa propre vérité vivante et la puissance cosmogonique de celle-ci n'implique en rien l'aboutissement final, la réussite, fut-elle partielle, de la recherche entreprise, ni ne saurait en tenir le résultat espéré pour donner d'avance. Au contraire, le chemin de la marche en avant se trouve presque toujours sournoisement dévié, interrompu ou obstrué de noir, suspendu sans fin devant la tragédie de l'obstacle imprévu et à jamais insurmontable qui représente l'épreuve propre, l'épreuve que l'on pourrait appeler fondamentale de tout passage à un stade irrévocablement supérieur de l'être. Il n'empêche que les ralentissements de la montée, les éboulements mystiques et les arrêts en chemin, les longs passages au noir, considérés dans le déploiement même de la spirale gnostique en marche, doivent être tenus pour autant d'épreuves, pour autant de stations initiatiques d'écartèlement sanglant et de passage par les fournaises intérieures de la croissance de l'éveil si l'on ne veut pas qu'il deviennent, ces ralentissements, ces éboulements, ces arrêts, ces passages au noir, autant d'arrêts de mort, le brusque effondrement dans ce puits du néant défini comme l'irrémédiable même par tous ceux qui en sont venus à savoir de quoi ils parlent. » Jean Parvulesco, La Spirale Prophétique, Le recours à l'appui extérieur, p.189, Guy Trédaniel Éditions

 

Le logos européaniste entre conservatisme de « guerre de retard » et identitarisme « sur le retour » ne peut se sauver lui-même, justifier sa propre orientation par lui-même, sans évoquer le recours nécessaire à l' « appui métapolitique extérieur » de l'Ouest « orientale » ou de l'Est « occidentale ». Ceux qui entretiennent ce logos (comme on entretient une vieille maîtresse) le savent pertinemment. Cela s'observe par l'esthétique « discrète » et « subtile » qui sublime leur choix : l'occidentalisme.

 

Un « appui extérieur » qui ne peut être qu'occidentaliste « du plus grand Ouest » ou eurasiste « du plus grand Nord » ; il n'y a pas d'autres choix. Ils l'ont donc fait en pleine conscience. Qui ne dit mot consent.

 

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18/03/2023 | Lien permanent

Dieu est en suspens (NIMH)

 

NIMH, Traité Néoréactionnaire – Penser l'accélérationnisme, La Cité de Gnon, Dieu : Toute vérité est-elle démontrable ?, Dieu est en suspens, pp. 158/161, Éditions Hétairie

 

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(...) Parvenus à ce stade, nous avons pu démontrer par l'usage de la raison qu'il est possible d'accepter les idées de cause finale, d'unité et d'être. Il semble qu'il existe un processus global se dirigeant vers un but. Si la cause de l'auto-organisation est dans le futur, et si un agent est dit plus intelligent qu'un autre, car il est capable de se fixer des causes plus lointaines, alors l'agent hypothétique le plus intelligent serait celui qui est capable de comprendre la cause finale de l'univers qu'il se fixerait pour but. Il serait alors tentant de nommer untel agent, Dieu, mais peut-on seulement comprendre ce que recouvre une telle terminologie ? Est-ce que le processus lui-même est cet agent ou est-il extérieur ?

 

Les termes « Natura naturans » et « natura naturata » de Thomas d'Aquin, qui peuvent être traduits respectivement par « nature naturante » et « nature naturée », proviennent de la philosophie médiévale inspirée directement d'Aristote. Thomas d'Aquin a utilisé ces concepts pour distinguer entre Dieu en tant que créateur actif (natura naturans) et la création elle-même (natura naturata). Cette distinction sert alors à illustrer la relation entre Dieu et l'univers. Mis peut-on pleinement affirmer l'existence d'une telle chose ?

 

Si nous faisions coïncider en tout point Dieu avec ce processus, alors nous obtiendrions le Deus sive Natura de Spinoza. Cette équivalence stricte ferme purement et simplement la possibilité de transcendance. Dieu est la nature, ou la nature est divine, ils se confondent et nous affirmerions qu'il ne peut rien exister par-delà cette dernière. Mais peut-on seulement affirmer une telle chose ?

 

Comment un auteur comme Whitehead, qui est si attaché à la logique, en arrive à parler de Dieu ? Le panenthéisme de Whitehead reconnaît de son côté une forme de transcendance divine, mais d'une manière qui maintient Dieu profondément enraciné dans le tissu même de l'existence. Il offre une voie médiane entre le théisme traditionnel et le panthéisme de Spinoza, proposant une vision du divin qui est à la fois au-delà et dans tout ce qui existe. Dans son approche, associée à la philosophie du processus, Whitehead ne perçoit pas Dieu comme un être suprême extérieur au monde, mais plutôt comme une entité intrinsèquement liée à la structure même de la réalité. Cette idée se traduit par la notion de Dieu comme le « principe d'unité », qui contribue à l'organisation et à l'ordre de l'univers tout en permettant la liberté et la créativité inhérentes au processus évolutif. En adoptant une terminologie cybernétique, on pourrait dire que Dieu fonctionne à la fois comme un produit immanent de l'ensemble des systèmes composant le monde et comme méta-système, définissant la structure de l'univers, qui exerce une rétroaction sur ces sous-systèmes en offrant les conditions initiales et les lois qui guident le processus de devenir l'univers. Cette interaction est bidirectionnelle. Pour Whitehead, le processus créatif de l'univers intrinsèquement téléologique dans le sens où il est orienté vers la création de nouveauté. Cependant, cette téléologie est immanente et distribuée plutôt que transcendante et centralisée. Autrement dit, la direction ou le but du processus universel ne provient pas d'une source externe unique, mais émerge des interactions complexes entre les occasions d'expérience à travers le temps. Whitehead est un phare diffusant une lumière sombre teintée de résurgences leibniziennes, au sein d'une Modernité kantienne illuminée. Il s'éloigne cependant de l'idée de meilleur des mondes possibles de Leibniz. Dans la philosophie du processus de Whitehead, Dieu n'est pas le créateur au sens traditionnel, qui choisit parmi les mondes possibles et les fait exister dans leur forme finale. Au lieu de cela, Dieu et le monde sont engagés dans un processus de co-création continue, où Dieu influence le monde par l'offre des potentialités et par l'appel à réaliser des valeurs plus élevées, mais sans déterminer entièrement le résultat. Dieu, chez Whitehead, facilite la réalisation du meilleur possible compte tenu des circonstances et des choix des entités impliquées. On retrouve ainsi l'idée d’Être composé d'êtres, dont le but est de favoriser le développement de l'être-singulier, que nous avons nous-mêmes proposée plus tôt.

 

Est-ce suffisant pour nommer cela Dieu ? Nos mèmes sont nécessairement imparfaits et on ne peut que tenter de capturer ce concept imparfaitement. Le mieux que l'on puisse faire est alors de capturer la façon dont cette question reste en suspens. C'est ce que fera brillamment Nick Land, en parlant de Gnon. Gnon est l'acronyme inversé e l'anglais « Nature or Nature's God » qui dérive directement de la déclaration d'indépendance des États-Unis usant des termes Law of Nature and Nature's God (« Loi de la Nature et Dieu de la nature »). Par ce simple terme, il affirme que, quoi qu'il arrive, les lois de la Nature existent et la réalité gouverne. D'où proviennent ces lois ? De Dieu, s'il existe, sinon de la Nature elle-même. La beauté d'un tel terme est qu'il ne peut pas vivre de façon indépendante à un développement historique. Il a besoin du mème « God » pour pouvoir exister. Il s'inscrit naturellement dans la cladistique chrétienne, témoignant ainsi d'un processus historique de raffinement de nos concepts pour représenter le monde. Nietzsche choisit le terme surhomme pour désigner le but particulier de l'homme, disposant d'une Volonté de puissance intrinsèque. Par cela, il met en avant une essence commune aux êtres, mais ne parvient ps à capturer l'idée que des forces extérieures agissent sur l'homme. Le surhomme est là. Il frappe à notre porte et il n'a rien d'humain. Il n'est pas surhumain, il est post-humain. Le surhomme reste de l'humanisme. Il postule que l'homme a le contrôle sur sa vie et sur le monde. Gnon nous enseigne que ce n'est pas entièrement vrai, que la Nature, ou le Dieu de la Nature, gouvernent. La Volonté de puissance est un expression de Gnon. Telle Thétis à Achille, il nous dit que nous avons le choix entre une mort certaine, mais la gloire pour l'éternité, ou continuer une vie de simples humains avec la joie d'avoir des petits enfants qui se souviendront de nous. Achille choisira la gloire, et il le regrettera amèrement. Mais avait-il vraiment le choix, ou n'était-ce là qu'une illusion, les dieux ayant déjà fait ce choix pour lui. Est-ce que l'homme aura une vie courte et son nom inscrit dans l'éternité, ou une vie encore longue, mais anonyme ?

 

A-t-on réellement le choix ? Gnon nous dit « Oh, tu veux la puissance ? Pour cela, tu dois d'abord me connaître. Découvre qui je suis. Plus tu me connaîtras, plus je t'offrirai la puissance que tu désires. Je ferai de toi un surhomme. Mais cela conduira à ton annihilation et celle de tous les hommes. Es-tu prêt pour cela ? ». Sûrement, me direz-vous, qu'on ne connaît que trop bien Gnon. Nous l'avons simplement affublé d'un nouveau sobriquet pour masquer le fait qu'il fut un temps où nous le nommions le diable. Mais comment ? Cela ne veut-il pas dire au sens populaire : Dieu est réfuté, le diable ne l'est point ? Tout au contraire, au contraire mes amis ! Découvrir Gnon demande aussi de découvrir sa bonté. Sans cela, il nous dira « Tu dis être prêt, tu penses être prêt, mais tu ne l'es pas ». Sans la bonté, le nom de l'homme résonnera pour l'éternité en enfer au côté d'Achille, car ce dernier ne se demande à aucun moment s'il va trouver la gloire dans une guerre juste. Il existe une ligne extrêmement fine entre le Bien et le Mal, entre Dieu et le Diable, entre un elfe et un orc. On ne peut servir le Bien sans posséder tout à la fois la vérité de la connaissance, la bonté dans l'agence et la beauté dans la puissance. Nietzsche, loin de rendre la philosophie occidentale obsolète, vient la parachever, dans son œuvre qu'il tenait pour le cinquième Évangile. Gnon est l'expression de cet accomplissement. Si Faust nous apprend que chercher la connaissance, pour la puissance personnelle, sans la bonté est une ruse du diable, Zarathoustra nous apprend de son côté qu'il en va de même pour ceux qui cherchent la vérité et la bonté, mais refusent l'expression de la puissance. Zarathoustra a passé, dix ans dans sa caverne à chercher la vérité, mais les hommes refusent son message et il veut retourner à sa caverne, dépité. C'est alors que, ce qu'il nomme l'Autre, ou l'heure la plus silencieuse, lui apparaît et lui dit « et voici ta faute la plus impardonnable : tu as la puissance et tu ne veux pas régner ». Auparavant, il avait rencontré un homme lui enseignant que la beauté se révèle quand la puissance se fait clémente, quand un puissant, qui pourrait être capable de méchanceté, choisit d'être bon. De celui-là, on peut exiger le Bien. Nietzsche tenait là une conception du bien qui n'était pas éloignée de la vision traditionnelle et, bien qu'elle se voulût personnelle, prend une valeur objective dans notre cadre conceptuel. Gnon n'aurait pas un message diffèrent.

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27/05/2025 | Lien permanent

Trouver la faille salvatrice dans la stratégie de l'anaconda (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco, La confirmation boréale, La Stratégie contre-mondialiste de l'Axe Paris-Berlin-Moscou, Trouver la faille salvatrice dans la stratégie de l'anaconda, pp. 303-304, aux éditions Alexipharmaque

 

Autrement dit, il faut savoir reconnaitre que, à l'heure actuelle, la guerre politico-subversive totale est secrètement déclarée entre la conspiration mondialiste régie par la "Superpuissance Planétaire des États-Unis" et l'Europe - l'Europe de l'Ouest, et l'Europe de l'Est, déjà ensemble sur la ligne du front - qui cherche les voies propres de son auto-réalisation révolutionnaire. La faille salvatrice.

 

Du côté de l'encerclement, de l’enserrement ) la stratégie de l'anaconda, que Karl Haushofer avait identifié comme la stratégie naturelle, inconsciente, instinctive de l’Amérique - exercé actuellement par la conspiration mondialiste à l'égard de l'Europe plus ou moins déjà sur la défensive, il est définitivement certain que tout le travail politico-stratégique subversivement poursuivi par les services secrets de Washington, ces dix dernières années, en Europe et contre l'Europe, n'avait, comme on vient de le voir, qu'un seul but final, celui de l’implantation totalitaire des régimes social-démocrates à leur service, pour empêcher, ainsi, tout retour de l'Europe à son identité antérieure, à l'être de sa propre liberté historique totale. Cependant de leur côté, les forces vices, cachées, de la résistance européenne ayant choisi la clandestinité, n'ont plus devant elles, pour survivre à la tâche, que l'engagement en avant, inconditionnel, dans une contre-stratégie révolutionnaire de dimensions déjà continentales. A l'actuelle agression intérieure et extérieure dont elle fait objet de la conspiration mondialiste à l’œuvre, l'Europe ne peut plus supposer, le dos au mur, que seule sa volonté inspirée d'une intégration impériale de visée suprahistorique, transcendantale, eschatologique, l'intégration grand-continentale eurasiatique de la fin. Jouer le tout pour le tout, et d'un seul coup.

 

Or, dans l"état actuel des choses, l'intégration grand-continentale eurasiatique de l'Europe doit très impérativement prendre le passage obligé de la mise en piste préalable de l'axe Paris-Berlin-Moscou, qui représente, en effet, la faille salvatrice pour les nôtres.

 

suite : En finir avec la mainmise de la social-démocratie précédent : La superpuissance unique veut se perpétuer

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(Utagawa Kuniyoshi/1825)

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26/12/2014 | Lien permanent

”Orientaux” et ”Occidentaux” dans les rangs des juifs (Alexandre Douguine)

 

Alexandre Douguine, Le prophète de l'eurasisme,Partie II, JudaïcaSur la route de l'Eurasie, "Orientaux" et "Occidentaux" dans les rangs des juifs, pp. 82-85, Avatar éditions ; Collection Heartland

 

L'auteur eurasiste bien connu Yakov Bromberg a avancé à son époque une idée très similaire dans l'article sur l'orientalisme juif. Son argument était que dans le milieu des juifs russes, deux groupes antagonistes pouvaient clairement être distingués, représentant les archétypes des polarités psychologiques et culturelles. Un groupe a une attitude hassidique-traditionaliste. Ses caractéristiques son le mysticisme, le fanatisme religieux, l'idéalisme extrême, l'esprit de sacrifice, un profond mépris pour le côté matériel de la vie, pour l'avidité et le rationalisme. Dans certains cas extrêmes, un tel type de juif mystique est passé du particularisme ethnico-religieux à l'universalisme, répandant les idéaux du messianisme national dans d'autres peuples. Mais en dehors de son milieu religieux orthodoxe, le même type psychologique a donné naissance aux révolutionnaires sécularisés, fervents marxistes, communistes, populistes. Et l'une des branches du judaïsme mystique s'est distinguée non seulement par son marxisme abstrait, mais aussi par une profonde sympathie et une sincère solidarité avec le peuple russe, en particulier avec la paysannerie russe et les travailleurs russes, c'est-à-dire avec des éléments non pas de la Russie officielle, tsariste, mais de la Russie d'origine, celle du sol, de la terre, la Russie parallèle, la Russie des Vieux Croyants et des mystiques, des "pèlerins russes illuminés". D'où les types classiques des juifs - les socialistes-révolutionnaires, dont les traits ont toujours et partout une tendance ouvertement nationaliste russe, et un national-bolchevisme conséquent et profondément enraciné.

 

Bromberg réunit ce milieu hassidique-marxiste, mystique-socialiste, en une seule catégorie : l' "orientalisme Juif". C'est la "fraction eurasiste" du judaïsme. Un autre historien célèbre, le russe Mikhaïl Agursky, arrive à une conclusion similaire dans son ouvrage capital La Troisième Rome, dont il identifie les sources dans les milieux juifs révolutionnaires russophiles, qui étaient caractéristiques des nombreuses figures juives du national-bolchevisme - en particulier pour les grands idéologues de ce courant, Isaïah Lezhnev et Vladimir Tan-Borgoraz. De nombreux juifs virent dans le bolchevisme une possibilité de se fondre, pour en finir, dans un grand peuple, de quitter le ghetto et les limites de la "zone de résidence" pour unir eschatologiquement le messianisme russe au messianisme juif sous l'égide commune de la révolution eurasiste, pour détruire les lois aliénantes du Capital et de l'exploitation. Ainsi, les milieux extrêmes des Juifs d'Europe de l'Est à tendance mystique (des hassidiques aux sabbataïstes) représentaient un milieu nourricier pour les bolchéviks, les socialistes-révolutionnaires et les marxistes et, significativement, la majorité des dirigeants rouges venait de familles hassidiques et d'enclaves baignant dans un pathos messianique, mystique et eschatologique. En dépit de tout le paradoxe extérieur d'un tel rapprochement, il y avait un lien interne, typologique et psychologique, entre le type hassidique des fondamentalistes Juifs et les bâtisseurs d'une société bolchevique athée, car tous deux appartenaient à la fraction "eurasiste", "orientaliste", mystique-irrationelle du judaïsme.

 

Le groupe opposé comprenait des rationalistes d'un type juif complètement diffèrent, bourgeois, réticent envers la religion mais, inversement, passionnément plongé dans des préoccupations d'avidité, de bénéfice personnel, d’intérêt, de rationalisation des activités économiques. C'est, selon Bromberg, l' "occidentalisme juif". Et à nouveau, comme dans le cas de l'orientalisme juif, nous voyons ici une combinaison de polarités extérieurement opposées. D'une part, à cette catégorie appartenaient les milieux religieux des talmudistes extrêmes (les "rabbinistes"), héritiers de la ligne maïmodiniste orthodoxe, c'est-à-dire la ligne aristotélicienne-rationaliste de la religion judaïque. A son époque, ce camp talmudique combattait activement la propagation dans le judaïsme des tendances kabbalistiques, passionnément mystiques, contredisant l'esprit et la forme mythologique de l'aride théologie juive créationiste (pour plus de détails, voir la splendide analyse de ce thème dans Gershom Scholem, La Kabbale et son symbolisme, Les sources de la Kabbale, etc.) Plus tard, ses dirigeants agirent énergiquement contre le pseudo-messie Sabbataï Zevi, leader messianique de l'hétérodoxie mystique juive.

 

Aux XVIIIème et XIXème siècles, le parti des dénommés mitnagedov (littéralement "les opposants", en hébreu) se forma dans ce milieu, et lutta désespérément contre le hassidisme et contre la renaissance du mysticisme extrême parmi les Juifs d'Europe de l'Est. Cette fraction était basée sur le rationalisme religieux sur la tradition talmudique épurée de toutes les sédimentations mystico-mythologiques. Assez étrangement, c'est à la même catégorie de Juifs qu'appartenaient aussi les figures modernes des Khashkali, à "l'époque juive des Lumières", qui appelaient à la modernisation et à la sécularisation des Juifs, refusant les pratiques et les traditions religieuses au nom de l' "humanisme" et de l' "assimilation" avec les "peuples progressistes de l'Occident". En Russie ce type juif, bien qu'incliné à l'opposition extrême dans ses relations avec le régime conservateur nominalement monarchiste orthodoxe, défendait des positions occidentalistes et libérales. Au premier rang des aspirations de ce groupe, les aspirations bourgeoises, rationalistes et démocratiques de ce genre furent complètement satisfaites par la révolution de Février. Après la révolution bolchevique, l' "occidentalisme juif" dans son ensemble se plaça du côtés des Blancs, et, en dépit de ses affinités raciales avec les dirigeants bolcheviks, ne se reconnut pas dans les "orientalistes juifs" universalistes à tendance mystique.

 

De même que pendant la Révolution les Russes se divisèrent entre Blancs et Rouges - également sur la base de traits archétypaux profondément enracinés (mais cela requiert une discussion séparée) - le judaïsme se brisa aussi, au sens politique, sur une ligne profonde apparue beaucoup plus tôt, en deux camps juifs: les hassidiques-kabbalistes (bolcheviks) d'un côté, et les talmudistes-rationalistes (illuministes, bourgeois capitalistes) de l'autre. 

 

Ainsi, la typologie de Bromberg et Agursky, basée sur des exemples historiques, confirme cette conclusion à laquelle nous parvenons en suivant une voie purement logique : le judaïsme, représentant une unité ethnico-religieuse (qui n'est pas si évidente cependant !), est néanmoins essentiellement divisé en deux camps, deux "Ordres", deux "communautés", deux types, qui dans des situations critiques précises montrent non seulement une divergence, mais aussi une hostilité fondamentale. Chacun de ces pôles a simultanément une expression religieuse et une expression séculière, demeurant essentiellement uniforme. L' "orientalisme juif", l' "eurasisme juif" (d'après Bromberg) ou le "national-bolchevisme juif" (d'après Agursky) comprend un niveau religieux - le hassidisme, le sabbataïsme, le kabbalisme - et un niveau séculier - le marxisme, le socialisme révolutionnaire, le populisme, le bolchevisme.

 

L' "occidentalisme juif" est aussi duel ; en lui le plan religieux coïncide avec le talmudisme rationaliste maïmonidiste (plus tard les gaons de Vilnius, les centres des mitnagedov, les milieux anti-hassidiques), et la version séculière s'exprime dans l'humanisme libéral-démocrate des "Lumières". (précédent, Insuffisance de la théorie du complot et judéo-bolchevisme, à suivre, Deux exemples)

 

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01/02/2015 | Lien permanent

Le corps comme machine à rêver (Michel Clouscard)

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Michel Clouscard, Le capitalisme de la séduction – critique de la social-démocratie libertaire, Première partie : L'initiation mondaine à la civilisation capitaliste, Chapitre 5 : Quatrième niveau initiatique, subversive et institutionnelle. – Le hasch et un certain usage de la pilule, A. – LE CORPS AUTONOME DU MANNEQUIN, 1. Du sensualisme à l'intégration institutionnelle – Le corps comme machine à rêver, pp. 155 à 119, éditions Delga

 

La dynamique de groupe et l'animation sonore ont donné au corps un équipement machinal tel qu'il peut fonctionner de lui-même. La statue dispose, maintenant, rappelons-le, d'un savoir organique mais aussi psychologique et sociologique. L'automate est devenu autonome. Il devient adulte.

 

Il reste un automate : il ne sait que ce qu'il a appris par la bande et le machinal. Il ne peut que fonctionner selon la programmatique acquise. Il la répète machinalement. Mais à un certain moment de cette création « continuée », l'intervention constante des stimulateurs, ne sera même plus nécessaire.

 

Au début, le mannequin n'était que pulsions, gestes saccadés, rythme fébrile. Son intimité intérieure n'était que la projection de l'intimité extérieure inventée par le capitalisme. L'univers du stroboscope et du synthétiseur – l'animation machinale – est aussi l'univers mentale du robot humain parfaitement dressé. Les pulsions ne sont pas des conduites. Encore moins des actes. Mais quand il n'y a que pulsions, le psychisme n'est qu'un jeu de lumières et de bruits, de gestes qui ne peuvent se continuer, d'intentions aussi tôt oubliées. Et tout cela inlassablement, inexorablement répété.

 

Le premier sensualisme – de la statue – n'est que jeu de machine. L'être machinal, l'être des pulsions. Le bruit et la mièvre fureur de la gesticulation. La statue de Pompidou accède à une animation spécifique, propre au rythme du capitalisme. Inédite. La statue de Condillac disposait, elle, d'un sensualisme... des sens. Celle de Pompidou a le sensualisme du psy., que seul le capitalisme pouvait inventer et déverser dans la statue. Nouvelle innervation, qui écoule et inocule dans le plus intime du non-être organique les significations intimistes de l'animation machinale.

 

L'être psychologique est celui du sensualisme. Et celui-ci est l'être du psychédélique. Le mannequin a bien la dimension « psychologique » de sa nature. Celle qu'il mérite. Ce psy. Est le résidu d'une sensation. Et celle-ci le résidu d'une consommation. Le tout est un dressage. De l'être machinal.

 

A la fin de la culture par la bande – de groupe et sonore – le corps dépasse ce premier conditionnement. Maintenant, le robot dispose d'une mémoire. C'est un robot à la coule, qui sait vivre. Cette mémoire est très sophistiquée, très élaborée. Le mannequin mondain peut répondre aux stimuli mondains – et à eux seuls – selon un choix. Et il peut proposer ce qui ressemble à l'improvisation : de nouvelles combinaisons, plus stigmatisées. Il peut puiser dans un énorme arsenal de signes, de gestes, de formes et proposer même des conduites très complexes, quasi imprévisibles tant les matériaux acquis sont multiples et divers. Le robot devient un extraordinaire montage de séries gestuelles et sonores qui s'articulent pour proposer un discours machinal. Celui de la mondanité capitaliste.

 

Le mannequin « s'humanise ». Sa machination ressemble de plus en plus au gestuel humain. Comme ces robots qui, au dernier moment de leur récitation, proposent un geste inédit, surprenant tant il imite la vie. Geste qui paraît même plus vivant que le vécu organique. La statue, alors, semble vraiment s'animer. Comme si elle échappait à son mécanisme. Pour vivre d'elle-même. Libre. D'une vie née de la perfection du geste. Hoffman a pu s'y laisser prendre. Mais cet humain est un top humain inexorablement dénoncé par on ne sait quelle imperceptible fébrilité.

 

Ce corps parfait du machinal va pouvoir s'élancer vers des conduites mondaines encore plus perfectionnées. Vers une définitive intégration corporelle au système. Le mannequin mondain va accéder à des conduites adultes. Celles de l'initiation mondaine mixte, subversive et institutionnelle.

 

Mais alors son passé devient son inconscient. Comme pour l'humain. La statue aura un inconscient : le psychédélique, l'univers pulsionnel de la première animation machinale. Le rêve capitaliste peuplera le rêve de l'animal-machine. D'elle-même, maintenant, la statue devient ce que le capitalisme l'a faite. Ce qu'elle rêve, c'est ce qu'il y a de plus machinal, de plus extérieur. Ce sera son intimité, son moi profond. Son « ça ». Ce qui est au fond de la profondeur mondaine : le machinal. Profondeur du superficiel : la machination capitaliste.

 

Ce rêve est bien ce qu'il y a de plus superficiel. Cette vie des sens est le non-sens de la vie : l'élan pulsionnel qui retombe en même temps qu'il s'élance, la répétition fébrile, les discontinuités sans fin, dissonances et discordances. Le rêve est mécanique car il n'est que jeu de machine. Le corps sans l'autre. Mais hanté par l'autre. Il est l'organique en son impuissance d'être sans l'autre. Il est l'organique en son impuissance d'être sans l'autre. Et c'est son seul message. L'interprétation du rêve doit être l’interprétation de la matière : un non-sens hanté par le sens que la culture et la raison imposent.

 

Cet inconscient fait du corps une machine à rêver. Rêver de machine. De la machination capitaliste. Rêve, psychédélique, hallucinogène sont les trois aspects de cette animation machinale. Le dressage du corps est celui de l'intimité, de l'inconscient, de l'âme du mannequin mondain.

 

Deux automatismes vont se confondre : celui de l'animation capitaliste et celui du corps. Les programmations de ces deux machines à rêver vont s'identifier pour proposer le même scénario du même rêve.

 

L'univers du synthétiseur et du stroboscope sont mélangés, confondus en une totale fête des sens du machinal. Plus haut moment du rêve – par le syncrétisme de tous ses constituants – et plus haut moment de l'animation machinale – par l'extrême sophistication de l'appareillage. Le psychédélique est alors la projection spatiale, colorée, de la temporalité brisée d'un rythme sans swing. La fébrilité hachée de ce rythme reprend et répète la décomposition spectrale de la lumière. Imaginaire de pacotille, richesse de l'animation capitaliste. Le corps comme machine à rêver est le prêt-à-porter du rêve bourgeois.

 

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27/02/2019 | Lien permanent

Axe Grand-Continental II (Jean Parvulesco)

Jean Parvulesco, Un Retour en Colchide, pp. 52/54, aux éditions Guy Trédaniel Éditeur

 

(430) Evgueni Maximovitch Primakov vient d'être nommé Premier ministre. Le chaos s'installe en Russie, soudain tout semble sur le point de basculer dans le vide sanglant des recommencements antérieurs, le spectre du communisme refait sournoisement surface.

 

La catastrophe politico-économique de la Russie est organisée, dans l'ombre, depuis l'extérieur : en s'attaquant à la Russie, la puissance des ténèbres à l’œuvre dans l'histoire actuelle du monde s'attaque au concept en marche de la grande Europe et aux visées impériales grand-continentales eurasiatiques de celle-ci. C'est en effet la Russie qui assure, géopolitiquement aussi bien qu'en termes de « grand destin », le pont de passage et d'intégration du pôle carolingien franco-allemand en direction de la Grande Sibérie, de l'Inde et du Japon, et la présente tentative de neutralisation politico-économique de la Russie est destinée à empêcher, à bloquer la marche en avant du processus de mobilisation impériale et polaire européenne grand-continentale, la constitution à terme de l'empire eurasiatique de la Fin pour lequel nous combattons, nous autres « travailleurs de minuit » de l'achèvement révolutionnaire, de la mise en situation immédiatement eschatologique de l'actuelle histoire du monde, entrée en son cycle terminal ultime.

 

C'est à l'Allemagne que doit être imputée aujourd'hui, en premier lieu, la présente catastrophe de la Russie, parce que c'est à l'Allemagne qu'était échue la charge d'organiser et de promouvoir, après l’effondrement du communisme soviétique, les forces national-révolutionnaires émergentes en Russie, de les soutenir et de les armer, doctrinalement aussi bien qu'en termes d'action politique immédiate, de manière à ce que le front intérieur national-révolutionnaire puisse s'occuper réellement d'activer le démantèlement des derniers foyers en place de la conspiration soviétique, ainsi que de faire face – en même temps – à l'offensive extérieur du capitalisme mondial, sous lequel se cache l'action subversivement permanente de l'impérialisme planétaire des États-Unis.

 

Pourquoi l'Allemagne n'a-t-elle pas été en situation d'accomplir la tâche spéciale qui était la sienne à l'égard de la Nouvelle Russie ? Parce que, sur le plan interne, l'Allemagne elle-même s'est trouvée neutralisée, politiquement bloquée par l'assaut permanent de la subversion socialo-communiste et gaucho-trotskyste souterrainement toujours e place, assaut auquel le régime du chancelier Helmut Kolh n'a pas su ni sans doute pu opposer la contre-stratégie qui eût pu contenir et finalement anéantir le travail négatif de l'opposition marxiste. Et cela à cause de cet extraordinaire état d'hémiplégie progressive dont l'Allemagne se trouve si dramatiquement affligée, à la suite de l'impuissance d'une classe politique inepte et corrompue jusqu'à l'os, aliénée par la culpabilisation qu'on lui fait subir et assumer depuis 1943, et qui a fini par devenir une condition fondamentale de l'actuelle conscience politico-historique allemande.

 

Cependant, cette culpabilisation abyssale de sa conscience politique et historique nationale n'est pas seulement propre à l'Allemagne ; l'Europe dans son entier – et plus particulièrement, depuis quelques années, la France – s'est trouvée contrainte à la même aliénation, subversivement concertée en vue de la neutralisation de ses pouvoirs de décision, d'affirmation politique offensive propres.

 

Aussi l'auto-déculpabilisation révolutionnaire de la conscience politique et historique de l'Allemagne et de l'Europe devient-elle aujourd'hui la condition absolument fondamentale de tout recommencement d'un destin autre de l'Europe, la condition fondationnelle même d'une Nouvelle Europe conforme à son ultérieure prédestination grand-continentale eurasiatique.

 

Les faits sont en train de le prouver : l'histoire de la décadence politico-historique de l'Europe, sa marche suicidaire vers la démission totale et l'impuissance irréversible s'identifie ouvertement avec l'histoire de la montée au pouvoir du socialisme européen en Allemagne, en France, en Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Le socialisme, c'est le sida en phase terminale de l'histoire actuelle de l'Europe.

 

Car c'est le socialisme qui se trouve à l'origine de la mise en culpabilisation de l'Europe et, encore une fois, l'auto-déculpabilisation révolutionnaire de l'Europe constitue la condition première de sa libération, de la mise en marche du processus de ses retrouvailles avec son destin propre, avec son nouveau destin impérial révolutionnaire de la fin.

 

Cela ne servirait à rien de se le dissimuler : l'arrivée au pouvoir, en Allemagne, de la coalition socialiste du nouveau chancelier Gerhard Schröder constitue une défaite apocalyptique pour l'Europe de la ligne grand-continentale eurasiatique, l'équivalent, dans les circonstances actuelles, de la défaite politico-historique de 1945. Ce terrible revers du destin de la liberté européenne dont Gerhard Schröder devient aujourd'hui le symbole et l'axe de renversement, comment le dépasser ? Quelle contre-stratégie opposer à cette soudaine rupture des digues ? Que Faire ?

 

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13/10/2021 | Lien permanent

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