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20/03/2018

La Nature de la Complexité (Joseph A.Tainter)

 

Joseph A.Tainter, L'effondrement des sociétés complexes, 2 De la nature des sociétés complexes, La Complexité, La nature de la complexité, pp. 26-27, aux éditions Le Retour aux Sources

 

La complexité est généralement comprise comme se rapportant à des notions telles que la taille d'une société, le nombre de ses composants et leurs traits caractéristiques, la variété des rôles sociaux spécialisés qu'elle regroupe, le nombre de personnalités sociales distinctes présentes et la variété des mécanismes pour les organiser en un ensemble cohérent et fonctionnel. L’accroissement de l'une ou de l'autre de ces dimensions augmente la complexité d'une société. Les sociétés de chasseurs-cueilleurs (en guise d'illustration d'un contraste de complexité) ne contiennent pas plus que quelques dizaines de personnalités sociales distinctes, tandis que les dernières études chiffrées européennes reconnaissent entre 10000 et 20000 rôles professionnels uniques, et les sociétés industrielles peuvent compter plus d'un million de types différents de personnalités sociales.

 

Deux concepts importants pour comprendre la nature de la complexité sont l'inégalité et l'hétérogénéité. L'inégalité peut être considérée comme une différenciation verticale, un rang ou un accès inégal aux ressources matérielles et sociales. L'hétérogénéité est un concept plus subtil. Elle se rapporte au nombre d'éléments ou de composants distinctifs d'une société, et en même temps aux différentes manières dont une population est répartie entre ces éléments. Une population qui distribue de façon égale les professions et les rôles d'une société est répartie de façon homogène ; le contraire implique une hétérogénéité et une complexité croissantes. Une société de grande hétérogénéité  est donc une société complexe. L'inégalité et l'hétérogénéité sont étroitement liées mais répondent en partie à des processus différents et ne sont pas toujours positivement corrélées dans l'évolution socio-politique. Dans les premières civilisations, par exemple, l'inégalité avait tendance à être initialement élevée et l'hétérogénéité s'est accrue au fur et à mesure que se développaient de multiples hiérarchies. Johnson (1978, pp. 91, 94) associe ce processus à l’accroissement de la quantité et de la variété d'informations que doit traiter une société, rendant nécessaire une plus grande complexité sociale.

 

Les sociétés complexes ont tendance à être ce que Simon a appelé "des systèmes presque décomposables". C'est-à-dire qu'elles sont en partie constituées d'unités sociales, elles-mêmes potentiellement stables et indépendantes, ce qui a pu certainement être le cas à un moment. Ainsi, un État nouvellement établi peut inclure divers villages ou groupes ethniques auparavant indépendants, ou, un empire, des États auparavant établis. Dans la mesure où ces États, groupes ethniques ou villages conservent leur potentiel d'indépendance et de stabilité, le processus d'effondrement peut résulter en une inversion (décomposition) vers ces "blocs de construction" de la complexité. 

 

 

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Les feux de la Grande Ourse (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco - La Spirale Prophétique - G.I. Gurdjieff et la Fraternité des Polaires - Les feux de la Grande Ourse - p. 265 à 266

 

Rappelons-nous donc, aussi, qu'une antique prophétique gnostique, aujourd'hui bien oubliée, liait la réapparition d'Enoch et l'établissement de sa régence apocalyptique finale aux destinées occultes de l'ancienne Cappadoce, terre hantée depuis toujours par les puissances du feu spirituel des origines, du Feu Vivant, dit Le Libre d'Enoch, Feu Vivant dans lequel il s'agit de reconnaître la préfiguration cosmogonique fondamentale du Saint-Esprit.

 

Or G.I. Gurdjieff n'était-il pas lui-même originaire, précisément, de la Cappadoce ? Tout a commencé, tout finira en Cappadoce, cœur vivant et battant de cette zone mystérieuse et toujours virginalement refermée sur elle-même qui, par les rivages escarpés de la mer Noire, domaine de l'ancienne Maîtresse Pontique, l'unique, la sombre, l'extatique, la sanglante, fait se rencontrer, aujourd'hui encore, mais dans les souterrains de quel terrible, de quel vertigineux secret au noir, l'éthos visionnaire et cosmologique du Sud-Est européen avec lui, non moins hanté, non moins embrasé et embrassant, des hauts lieux prédestinés d'Asie Centrale, du Nord de l'Inde, de la Chine et du Japon, l'un et l'autre entièrement assujettis au souvenir immémoriale de leurs provenances de la Grande Ourse. Or ce faisant, la Cappadoce n'en finit plus de reconstituer, dans l'invisible, l'unité originale de ce qui avait été et qui n'est plus, mais qui reviendra à nouveau quand les temps seront prêts. Il y a, en effet, un mystère actuel, et même extraordinairement actuel de la réapparition, suractivée, et, au regard de quelques-uns, déjà paroxystique, de l'Eurasie antérieure, dont la nouvelle émergence s'annonce, précisément, au niveau d'un certain réveil spirituel, d'une certaine attente aurorale, d'une certaine conscience révolutionnaire gnostique et, de par cela même, transhistorique. Or, de toute évidence, c'est le mystère de cette nouvelle émergence transhistorique de l'Eurasie antérieure en terme de réveil, d'attente, de conscience que G.I. Gurdjieff avait été chargé de véhiculer, de faire pénétrer eucharistiquement dans la conscience occidentale de l'Europe actuelle, de l'Europe de la fin, de l'Europe souterraine dont le futur éveil à l'Esprit, au Feu Vivant, incendiera le monde à nouveau, et tous les cieux. Faut-il encore le préciser ? Ce futur éveil de la conscience occidentale de l'Europe de la fin, si dramatiquement mis à feu par le ministère occulte de G.I. Gurdjieff, doit comporter aussi, et c'est ce qui sera, une nouvelle dimension religieuse, fondamentalement gnostique et cosmologique, et bien plus encore, une nouvelle religion de salut, une nouvelle religion salvatrice, vivante, catholique et agissante. Or celle-ci ne saurait être, en tout état de cause, que la religion du Feu Vivant qui se cache, depuis si longtemps, derrière les révélations incendiaires du Livre d'Enoch.

 

Ainsi, pour ceux qui sauraient s'y aventurer spirituellement, une définition topologique active de cet espace interdit, de ce vaste territoire transcendantal qui recouvre et entretient le mystère vivant de la plus grande Cappadoce et de ses terres pontiques originales, se trouve charitablement dissimulée dans Rencontres avec des hommes remarquables, le seul livre vraiment initiatique de G.I. Gurdjieff, mais, aussi, le seul livre occidental contemporain bénéficiant d'une lecture chiffrée au niveau de l'être, d'une mise en chiffre ontologique et dont les clefs de déchiffrement impliquent et exigent l'utilisation de la constellation de la Grande Ourse en tant que telle.    

 

 

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La Pierre du Néant (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco - La Spirale Prophétique - Le recours à l'appui extérieur - La Pierre du Néant - p.191 à 192

 

Vers quelle direction polaire ultime, quand et comment se dresser alors dans le brasier menacé de la foi, dans sa limpide et intraitable volonté de franchir l'interdit, pour demander, pour tenter d'arracher de force l'appui extérieur fondamental, l'appui extérieur à la fois salvateur et libérateur devant le mystère vivant et non-vivant de la Pierre du Néant ? La sombre vérité reste cependant la suivante : dans les temps du Kâli-yuga, il n'y a plus, en Occident ni en Orient, de congrégation gnostique majeure ni de représentant qualifié de celui-ci, auprès de qui on pourrait implorer, ou exiger l'appui extérieur de la fin.

 

Alors, dans la saison terminale du Kâli-yuga, il n'y a plus de salut, ni de délivrance, ni de libération dans la vie. Seuls obtiennent l'appui extérieur devant l'obstacle au noir de l'épreuve infranchissable, de l'épreuve décisive et plus que décisive, de l'épreuve constitutive, ceux qui servent, dans le visible et dans l'invisible, mais dans les deux cas très occultement, le seul dessein de la Divine Providence en action, les agents secrets de la marche en avant de l'histoire et qui agissent, déjà, non du point de vue de l'histoire, elle-même, mais directement à l'avant-garde de la transhistoire, depuis le lieu-même où s'exerce l'attraction en spirale de la volonté de celui qui est chargé de tout mener amoureusement à son terme ultime.

 

Faut-il le répéter ? Au bout du cycle final entré dans sa phase la plus noire, il n'y a plus de salut, ni de délivrance sans mission spéciale. Heureux donc ceux qui ont déjà lavé leurs robes dans la bouilloire de leur propre sang, car c'est ainsi qu'il saura les reconnaître celui qui est le seul dispensateur de l'appui final dans les temps nocturnes du Kâli-yuga, lui même étant le Tout Dernier. 

 

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