Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/05/2015

Philippe le Bel, le pape et les Templiers (Dominique Venner)

 

Dominique Venner, Histoire et tradition des Européens – 30 000 ans d'identité, 7 Héritages romains, Philippe le Bel, le pape et les Templiers, p. 156, aux éditions du Rocher

 

La querelle entre guelfes et gibelins, le pape et l'empereur, sera tranchée au profit d'un nouveau pouvoir temporel, celui des royaumes « nationaux », Angleterre, France et Castille. Rejetant l'autorité du pape comme celle de l'empereur, ils attribueront à la « souveraineté nationale » le caractère sacré détenu jusque-là par la papauté dans l'ordre spirituel, et par l'Empire dans le temporel.

 

Alliés souvent au pape contre l'empereur, les Capétiens vont se montrer parfois de redoutables adversaires de la papauté. Philippe IV le Bel abaissera le pouvoir pontifical comme aucun empereur n'aurait jamais imaginé le faire. Le petit-fils de Saint Louis recueillera dans cette querelle l'assentiment unanime de sa nation. On le verra bien lorsque, pour appuyer sa cause, il convoque en 1302 les premiers États généraux de l'histoire du royaume. A cette occasion, ni les barons, ni les bourgeois, ni même le clergé de France ne lui ménagent leur soutien. Ce sera la première manifestation du gallicisme que formalisera plus tard Bossuet.

 

Le conflit commence lorsqu'en 1297 le pape Boniface VIII veut s'interposer entre les communes flamandes et Philippe le Bel. Celui-ci refuse toute immixtion romaine, faisant répondre par ses légistes que « le roi est empereur en son royaume ». Le diffèrent ayant rebondi un peu plus tard, Guillaume de Nogaret est envoyé en Italie pour déposer le pape. Il fait si bien, lors de l' « attentat » d'Anagni en 1303, que Boniface VIII n'y survivra pas. Le roi fait alors élire un pape français à sa dévotion, l’archevêque de Bordeaux, Bertrand de Got, qui devient pontife sous le nom de Clément V. Pour mieux le contrôler, le roi l'établit en Avignon. Si l'on en croit Michelet, ce pape fut l'une des plus grandes canailles de la chrétienté, couvrant de bijoux sa maîtresse, la belle Brunissende de Talleyrand-Périgord, grâce aux fonds quémandés pour la croisade. Cette corruption au sommet sert les desseins du roi. L'abaissement de la papauté lui permet de détruire en un seul jour de 1307 la puissance de l'Ordre du Temple, à la fois grande banque internationale et force maritime de premier plan en Méditerranée. Comme précédemment avec les Juifs, son but est de s'emparer des biens du Temple pour renflouer un trésor perpétuellement vide. Ce en quoi il échoue semble-t-il, le pape ayant désigné les chevaliers de Rhodes comme héritiers légataires des Templiers.

 

rhodes.jpg

Les commentaires sont fermés.