26/12/2014
Eurasie dans la guerre de réseau : Réseau eurasien à la veille de 2015 (Alexandre Douguine)
Source : The Fourth Political Theory
Parallèlement à cela, la dernière fois que j'ai enregistré une augmentation d’attaques frontales contre Eurasiens et moi personnellement, ainsi que contre des personnes qui interagissent avec moi en Russie et dans le monde entier ces derniers mois. Le dernier point c'était l'ouverture de la boite mail professionnelle d'un membre du "Mouvement eurasien" et suite à cela, une avalanche de publications dans les grands médias d'Europe sur le soi-disant dévoilement des agents russes d'influence dans le monde, baptisés pour le plus grand discrédit «L’International Noir». Je crois qu'il est temps de faire quelques clarifications et identifier une autre ligne de notre stratégie eurasienne.
« Eurasisme » comme une idéologie anti-occidentale
Permettez-moi de rappeler l'histoire.
Eurasisme depuis sa création au début des années 20-s du XX siècle, était toujours contre la domination mondiale de l'universalisme de l'Europe occidentale, mais plutôt pour la distinction de la civilisation russe. Par conséquent, l'eurasisme est, en effet, l'idéologie anti-occidentale qui nie le droit de la société occidentale d'établir leurs critères du bien et du mal comme une norme universelle. Russie est une civilisation eurasienne orthodoxe indépendante, et non la périphérie de l'Europe, ont insisté Eurasiens après leurs prédécesseurs idéologiques slavophiles et avec d'autres conservateurs russes.
Peu à peu « l’Eurasisme » s’est enrichi avec des techniques géopolitiques eurasiennes fondées sur le dualisme de la civilisation de la Mer et de la civilisation de la Terre, dont le concept a été développé dans la première moitié du XXe siècle par un anglais H. Mackinder et développé par les stratèges américains de N. Spykman à Brzezinski. Russie c’est le noyau de la civilisation de la Terre, le cœur du continent eurasiatique, et est donc vouée à mener une bataille de plusieurs siècles avec le monde anglo-saxon – avant, le cœur de ce monde était l'Empire britannique, et depuis la seconde moitié du XXe siècle - les États-Unis.
Eurasiens, donc les adversaires de l'hégémonie occidentale, les opposants à l’expansion américaine, les adversaires de valeurs libérales et les adeptes de la civilisation russe d'origine, de la religion et de la tradition. Eurasiens – ce sont les adversaires non seulement à l'Ouest, mais aussi aux modernistes russes: tout d'abord aux libéraux.
Si l'Occident - l'ennemi pour les Eurasiens, les Eurasiens – ce sont des ennemis de l'Occident et de ses agents d'influence. C'est logique. Les Eurasiens savent qui est leur ennemi et avec qui ils se battent, et l'ennemi sait qui sont les Eurasiens. Dans une telle situation, il serait étrange si les atlantistes, les impérialistes américains et les libéraux aimaient des Eurasiens et leurs amis à travers le monde. Et vice versa. Soit nous sommes du côté de la civilisation de la Terre, soit du côté de la civilisation de la Mer. La Terre – c’est la Tradition, la Croyance (pour les russes – l’Orthodoxie), l'Empire, le seuple, le sacré, l'histoire, la famille, l'éthique. La Mer – c‘est la modernisation, le commerce, la technologie, la démocratie libérale, le capitalisme, le parlementarisme, l'individualisme, le matérialisme, la politique du genre. Deux types de valeurs réciproquement exclusifs.
Neo-eurasisme dans la période post-soviétique
Toutes ces idées ont été restaurées et développés comme une idéologie depuis la fin des années 1980, par un groupe de néo-Eurasiens qui s'étaient rassemblés autour de moi. Nous avons restauré une partie importante de l'héritage idéologique des premiers Eurasiens, ajouté la géopolitique et le traditionalisme et appliqué tout cela aux réalités politiques de l'Union Soviétique. Comme les premiers Eurasiens en 1920-s, écrivant dans l'immigration, nous étions derrière la transformation de l'URSS dans l'Empire Eurasien, avec la préservation du territoire sous un contrôle stratégique unique, mais avec un changement dans l'idéologie pour celle d'orthodoxe et d’eurasienne. Tout comme les premiers Eurasiens, nous étions convaincus que les libéraux et les occidentaux – ce sont des pires ennemis de l'idée russe (pire que les communistes), et qu’ils effondrent la Grande Russie (URSS), s'ils prennent le pouvoir. Surtout parce qu'ils font partie du réseau atlantiste. Le temps l'a pleinement confirmé : ils l'ont détruit. Et ont essayé après de briser la Russie. C'est pour cela que dans les années 90-s, des Eurasiens étaient dans l'opposition radicale à Eltsine et à l'ensemble du régime fantoche pro-occidentale et libérale-démocratique, qui a été dominé par la bourgeoisie compradore et des agents russophobes d'influence des US. De cette période commence la diabolisation des eurasiens - comme des opposants patriotiques dans la Russie, comme des "chauvinistes russes" - aux Etats-Unis et à l'Occident. Dans cette hystérie idéologique, les occidentaux ont impliqué un certain nombre de ces dirigeants qui ont adhéré à la position patriotique - profitant de leur ignorance ou de la vanité, ou tout simplement en les «achetant ».
Tout cela a changé en 2000 avec l'arrivée de Poutine au pouvoir. Il a commencé à transformer le système d’Eltsine en esprit patriotique, incarnant des idées, des principes et des valeurs des Eurasiens. C'est la seule raison pour laquelle les Eurasiens ont soutenu Poutine et le soutiennent jusqu'à maintenant. Il n’y a rien de personnel : nous nous sommes battus avec un atlantiste-occidental Eltsine, mais on soutient le patriote Poutine. Le choix purement idéologique et clair.
A cause de tout cela, le degré de la haine pour les Eurasiens entre les libéraux russes et pro-occidentaux aux États-Unis et l'Occident en général a augmenté de façon spectaculaire.
Et puisque la politique de Poutine se déplace de plus en plus vers les idées eurasiennes, contre les eurasiens à l'Occident et dans les médias russes libérales, une campagne frontale a commencé. Le danger du soutien de Poutine par les eurasiens, ce n’est pas en nombre et en influence des eurasiens, mais sur la puissance des idées eurasiennes basée sur la géopolitique et les méthodes de la civilisation, sur l'exactitude de l'analyse historique et radicalement anti-occidental et l'orientation anti-libérale, ne pas laissant aux occidentaux le moyen de manipuler, frauder et faire des manoeuvres trompeuses. Pour cette raison, l'effort approfondie a été fait pour veiller à ce que Poutine n'aurait pas le moindre soutien des eurasiens, ce qui, selon les architectes de l'atlantisme, aurait tôt ou tard, marginaliser « eurasisme » et retirer son idéologie à la périphérie. Des forces colossales ont été jetés pour cela dans l'Ouest et parmi les libéraux russes. Nous ne pouvons pas dire qu'on a pu surmonter tous leurs efforts, mais une chose est évidente : Poutine va en toute confiance à la création de l'Union Eurasienne, il n'a pas peur de jeter un défi ouvert à l'Occident et ses valeurs libérales, à pleine voix il se réfère à la foi, la tradition, aux fondations conservatrices de la société.
Réseau eurasien à l’étranger
Déjà dans les années 1990, et surtout dans les années 2000, les Eurasiens ont commencé à créer un vaste réseau extensif avec un appuie sur les forces qui comme les Eurasiens, rejetaient l'atlantisme et de l'hégémonie américaine, le libéralisme politique et la politique du genre, mais pour les traditions, le sacré, le christianisme, et d'autres religions traditionnelles. Le plus souvent, le réseau eurasien incluait des conservateurs appelé les "droits", mais très souvent il y avait des adversaires de l'hégémonie américaine du coté «gauche». Certains d'entre eux étaient russophiles, mais prennaient souvent l’eurasisme pour des raisons pragmatiques - la société traditionnelle en Russie a été plus forte que celle dans l'Occident, et le potentiel stratégique de la Russie pourrait devenir un contrepoids à la domination américaine. Beaucoup, en Europe et ailleurs ont étudié la géopolitique, et ont facilement identifié dans l'eurasisme les adeptes de la civilisation de la Terre, à laquelle ils se rapportent eux-mêmes (en parlant de la tradition contre le libéralisme). Cependant, le réseau eurasien était incomparablement plus faible et plus étroit que l'immense réseau atlantiste, basée sur un grand capital mondial, une élite libérale pro-américaine (qui est presque toujours la classe dirigeante), la puissance militaire et le service secret des Etats-Unis et de l'OTAN, un segment de la jeunesse en pleine expansion connecté au réseau de l'Ouest, formant une vision cosmopolite des choses, l'individualisme, dépassement de la morale et une rupture totale avec la religion, la tradition, les gens, la famille, et même le genre. Néanmoins, l'Eurasie a été développé sur la base des forces qui étaient en désaccord avec la nouvelle forme de domination mondiale - «troisième totalitarisme", rejettant le droit de toutes les autres idéologies, s'ils ne reconnaissent pas les principes fondamentaux du libéralisme. Toute alternative anti-libérale de la «gauche» a été classé comme un «stalinisme» et «goulag» et de la «droite» - comme un «nazi» et «Auschwitz». Eurasisme n'était ni communiste ni fasciste, donc, ni «droit» ni «gauche», c'est pour cela que les libéraux l’ont surnommé le «l'internationale rouge brun». En fonction de la situation, il pourrait être déclaré comme «un réseau d'agents du KGB», ("stalinisme") ou «l'Internationale noir» (le «fascisme eurasien»). Ce que ce n'était ni l'un ni l'autre, n'intéressait personne, car pour les libéraux la vérité n'existe pas en dehors du libéralisme. D'ici une campagne médias systématique et délibérée des occidentaux, a commencé dans les années 90-s du XXe siècle pour le dénigrement systématique de l'eurasisme et des Eurasiens.
Peu à peu, l'influence des réseaux eurasiens a grandi et à l’extérieur de la Russie (en Europe, en Turquie, en ancienne Union Soviétique - en particulier dans la Crimée et les anciens territoires de l'est de l'Ukraine), et en Russie même. Le dernier moment, montrant les dimensions souvent imperceptibles pour un observateur ordinaire, de l'influence croissante de l'Eurasie, était une réponse de Poutine à la révolution à Kiev - les retrouvailles avec la Crimée et le début de la libération de la Novorossia. Ces scénarios ont été décrits par moi comme des inévitables dès les années 1990 et justifié une nécessité historique et géopolitique (A.Dougine, Géopolitique M. 1997.): La logique de la géopolitique eurasienne était suivante : soit l'Ukraine sera avec les atlantistes (dans ce cas les parties est et sud seront détachés de son territoire), ou avec la Russie (dans ce cas la révolte sera soulevée par les occidentaux). Ce qui est arrivé, et Poutine dans une situation difficile s‘est comporté comme un patriote russe et eurasien, et non comme un libéral et atlantiste. En conséquence, dans l'Ouest et parmi les libéraux russes, une nouvelle vague de persécution des Eurasiens qui étaient opposés aux revendications sans fin et parfois franchement absurde a commencé, pour les blâmer de tous les péchés mortels. Plus ces idées devenaient claires et plus elles se traduisaient dans des actions politiques réelles, plus elles ont suscité la haine entre les représentants de la civilisation de la Mer et leurs réseaux.
Réseau contre réseau
Dès le début du drame ukrainien, j'ai divisé le segment russe des atlantistes en «cinquième» et «sixième» colonnes. La "Cinquième colonne" - ce sont des atlantistes ouverts, les opposants de Poutine, du patriotisme russe, ainsi que des libéraux et des conducteurs de la politique des US. La "Sixième colonne" se déguise en pragmatistes et les fonctionnaires, soi-disant soutenant Poutine, mais aussi comme la «cinquième» colonne, rejettant catégoriquement les idées eurasiennes et tentant de restreindre ou saboter des efforts patriotiques de Poutine, portant un coup au réseau eurasien - en Russie et à l'étranger. En Ukraine, le Maidan était atlantiste. La Crimée est devenue la première réponse eurasienne à Maidan. Novorossia aurait pu être la deuxième réponse eurasienne, mais notre offensif ici a été freiné par des atlantistes à l’extérieur et à l’intérieur de la Russie (jusqu'à présent). Beaucoup de choses ont changé dans le cours des événements dramatiques en Ukraine cette année 2014. Mais la géopolitique eurasienne est restée inchangée: l'avenir de la Russie – c'est la souveraineté, la multipolarité et la totale indépendance de la domination des États-Unis. C’est de quoi Poutine parle et c’est aussi ce qu’il fait. Par conséquent, en dépit de tout, le soutien de Poutine et de son cours par des eurasiens reste inébranlable. Encore une fois, rien de personnel. À un moment donné certains aspects de la politique peuvent ou non provoquer de l’enthousiasme, mais généralement à une grande longueur de temps, mesurée en décennies, nous voyons que Poutine tient à la politique eurasienne. Son dernier message à l'Assemblée Fédérale ne laisse aucun doute. Il était impossible ne pas comprendre son message. Déclarant ouvertement la course eurasienne, Poutine a dit:
«Si pour certains pays européens, la fierté nationale est une notion oubliée, et la souveraineté – c'est du luxe, pour la Russie la souveraineté – c'est une condition nécessaire de son existence. Cela devrait être évident pour nous. Je tiens à souligner que, soit nous sommes souverains, soit on est perdu dans le monde. Et il faut que cela soit compris par les autres puissances».
Dans la situation avec l'Ukraine, le réseau eurasien en Europe a pu démontrer sa valeur. Presque toutes les manifestations pro-russes, des groupe d'observateurs, et même les volontaires français dans la Novorossia ont été en quelque sorte lié avec les réseaux eurasiens, ainsi qu'avec des réseaux parallèles. C'est tout à fait naturel. Les eurasiens en Europe et dans d'autres pays sont bien conscients que ce n’est pas deux nations slaves - ukrainiennes et russes qui sont rencontrés, mais la Terre et la Mer, l'hégémonie des États-Unis et le multilatéralisme, représentant par la Russie. Par conséquent, le réseau eurasien n'agit pas dans les intérêts de la Russie, mais dans les intérêts de l'Europe, dans l'intérêt de l'idée de la multipolarité. Encore une fois, rien de personnel: il y a ceux qui sont en accord avec le libéralisme et le programme américain, et il y en a ceux qui sont en désaccord. Le milieu conservateur de l'Europe n'est pas d'accord. Par conséquent, ils se tournent les yeux là d’où l'alternative pourrait venir. Et que voient-ils? La Russie de Poutine et l'idéologie eurasienne. Cette logique est visible à des amis, mais elle est aussi évidente à nos ennemis. Poutine - l'ennemi numéro un à la civilisation occidentale moderne et libérale de la Mer, car il défend toujours les intérêts de la civilisation de la Terre. Tout gouverneur faisant de la Russie un pays grand et indépendant serait dans les yeux de l'Occident le "méchant". Par conséquent, Poutine ne peut tout simplement pas devenir un héros pour le monde des États-Unis et l'atlantisme, parce que pour ce faire, il doit détruire la Russie, comme Gorbatchev a fait avec l'Union Soviétique, et à qui on a applaudi.
La même chose pour l'eurasisme: quoi que cette idéologie soit, si elle défie l'hégémonie américaine, et s'appuie aussi sur une puissance nucléaire, elle ne peut pas être indifférente ou considérée neutre; les ennemis le comprennent très bien et jetent tous les efforts pour diaboliser eurasisme par tous les moyens: dénigrement, détraction, insultes, injures, l'identification avec «stalinisme» ou «fascisme» (selon le contexte).
Tenir sous l’attaque. Préparer une action offensive.
À un certain moment, Poutine comme le leader d'un grand pays et l'idéologie eurasienne comme un appareil conceptuel qui décrit précisément les défis et les objectifs de situation géopolitique actuelle, où les vieilles idéologies (gauche et droite) ne fonctionnent plus, ont fusionné en un objet commun de la haine totale dans les yeux de l'ensemble du réseau atlantiste. Toute personne qui soutient la Russie ou critique l'Occident, devient un «agent de Poutine», «l’espion russe» et «Eurasiens». Dans le même temps, lorsque nous parlons de la cinquième colonne et du réseaux atlantistes d’agents d'influence russes, on nous accuse de paranoïa et de théories du complot. Mais regardez les manchettes des médias occidentaux: ils cherchent la «cinquième colonne de Poutine», publie des listes des espions russes, et en raison de l’ouverture de la boite e-mail d’un membre du "Mouvement eurasien" par des agents de CIA déguisés pour des «Ukrainiens», une campagne est en cours d’élaboration afin d'identifier tous ceux qui sont favorables à la Russie. Qu'est-ce que notre petit réseau d’adversaires à l’ordre mondial libéral moderne par rapport aux milliards du Réserve Mondial, les universités libérales, des nouvelles technologies, des médias mondiaux, avec des dizaines de milliers d'ONG et des agents d'influence sur le haut de n'importe quel pays en Europe et en Asie ... Mais même cela met l'ennemi en rage. Parce que la Russie est avec nous. A la tête de la Russie est Poutine. Avec lui c'est le peuple et notre histoire. Et pas si pathétique elle devient, cette poignée de passionnés qui sortent avec des drapeaux de Novorossia et des portraits de Poutine dans les rues des villes européennes. C'est la civilisation alternative – la Terre qui se réveille de son sommeil.
Maintenant c’est le calme avant la tempête. La situation en Novorossia a atteint une impasse. Pression sur la Russie est de plus en plus forte. Nous sommes sous les assauts. Toute personne qui soutient activement Poutine, est inclus dans le réseau eurasien, jette le défie à la Bête américaine, maintenant sous l’attaque. La pression est de plus en plus forte. Le plus désagréable dans cette situation c’est la trahison. C'est quand l'ennemi est bien conscient à quel point tu es dangereux pour lui, et un ami ne se rend pas compte de ton utilité pour lui. Mais c’est aussi une épreuve à passer. Et on ne peut la passer que grâce à l'idée. Malgré la psychologie et de «jeux de réseau» complexes avec lesquels nos adversaires essaient de nous étrangler.
Nous avons fait et nous ferons notre réseau mondial eurasien. Nous avons travaillé et nous travaillerons contre l'hégémonie américaine. Nous avons soutenu et nous soutiendrons toutes les forces alternatives en Europe et en Asie, qui représentent la tradition (et pour nous c'est principalement l’orthodoxie), la justice, la liberté et le monde multipolaire. Contrairement à l'Occident: il n'y a pas une, mais plusieurs civilisations; il n'y a pas une (libérale), mais de nombreuses idéologies; il n'y a pas une seule culture, mais la diversité riche des cultures qui n'acceptent pas la mondialisation et se battront jusqu'à la fin.
Dieu est avec nous, comprenez-le et soumettez-vous, parce que le Dieu est avec nous!
Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | |
Les commentaires sont fermés.