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La Bibliothèque de Christopher

ORIENT ET OCCIDENT

ORIENT ET OCCIDENT

On peut diviser sommairement l’œuvre de René Guénon en 2 grandes parties : d’une part l’exposé purement métaphysique – tel qu’on le découvre par exemple dans les États multiples de l’être ou Le Symbolisme de la croix – et d’autre part la critique du monde moderne qui présuppose d’ailleurs cet éclairage doctrinal.

Orient et Occident – dont la parution en 1924 eut un retentissement considérable dans les milieux intellectuels – appartient à cette seconde partie du message guénonien. Grâce, justement au point de vue intemporel de l’auteur, le caractère véritablement prophétique de ce livre nous apparaît plus clairement encore qu’aux contemporains puisque les tares et les menaces qu’il dénonce n’ont fait que s’aggraver depuis lors.

Le propos de Guénon était d’éviter ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui le « choc des civilisations », en présentant, un Occident en déshérence oublieux de son propre patrimoine spirituel, les richesses d’un Orient largement ignoré, ou défiguré. Comme on l’a dit très justement, ce métaphysicien fut un passeur entre les mondes, un artisan de paix entre des peuples qui se haïssaient faute de se connaître.

Que le désordre occidental se soit depuis lors largement étendu à l’Orient et que la haine ait encore creusé le fossé entre les peuples, cela n’invalide en aucune façon l’exposé de Guénon qui n’en revêt au contraire qu’une actualité plus brûlante. Et les dernières lignes d’Orient et Occident sonnent plus de 80 ans après comme une exhortation destinée à ceux qui, au sein du chaos actuel, doivent préparer qu’on le veuille ou non, un véritable renversement des pôles intellectuels : « Quand on a pour soi la puissance de la vérité, n’eût-on rien d’autre pour vaincre les plus redoutables obstacles, on ne peut céder au découragement car cette puissance est telle que rien ne saurait prévaloir finalement contre elle ; il n’y a pour en douter, que ceux qui ne savent pas que tous les déséquilibres partiels et transitoires doivent nécessairement concourir au grand équilibre total de l’Univers. »