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Depuis environ une quinzaine d'années, une nouvelle idéologie politique a surgi dans la Russie post-soviétique.
Bien qu'encore peu connue en Occident, cette doctrine s'est fortement développée et enrichie au cours de la dernière décennie, se diffusant surtout parmi les élites russes mais aussi celles de « l'étranger proche » (principalement les républiques musulmanes anciennement soviétiques) et même en Europe, en Turquie, en Iran, etc.
Cette nouvelle idéologie, qui est issue de l'immensité russe, s'appelle l'eurasisme, et elle est inséparable de la figure de son fondateur, le philosophe et géopoliticien russe, Alexandre Douguine.
L'eurasisme élève la théorie de Mackinder qui oppose thalassocratie et tellurocratie, « île mondiale » (l'Amérique) et « terre mondiale » (l'Eurasie), à la hauteur d'une explication de l'histoire.
La civilisation thalassocratique, anglo-saxonne, protestante, d'esprit capitaliste, serait irréductiblement opposée à la civilisation continentale, russe-eurasienne, orthodoxe et musulmane, d'esprit socialiste. L'Occident, là où le soleil se couche, représente le déclin, la dissolution. L'Eurasie représente la renaissance, c'est le pays des dieux, puisque c'est là que le soleil se lève.
Le but déclaré du mouvement eurasiste est de constituer un grand bloc continental eurasien pour lutter à armes égales contre la puissance maritime « atlantiste », qui représente le « mal mondial » entraînant le monde vers le chaos. Ainsi l'eschatologie se mêle à la géopolitique.
Dans le contexte strictement russe, c'est une sorte de troisième voie située entre l'orientation pro-occidentale ultralibérale et la nostalgie du passé communiste, tout en évitant les excès démagogiques du populisme extrémiste et du nationalisme étroit.