Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : extérieur

Le recours à l'appui extérieur (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco, La Spirale Prophétique, Le recours à l'appui extérieur, pp.189 à 191, Guy Trédaniel Éditions

 

« L'engagement spirituel de celui qui se voit mystérieusement tenu de chercher en lui-même sa propre vérité vivante et la puissance cosmogonique de celle-ci n'implique en rien l'aboutissement final, la réussite, fut-elle partielle, de la recherche entreprise, ni ne saurait en tenir le résultat espéré pour donner d'avance. Au contraire, le chemin de la marche en avant se trouve presque toujours sournoisement dévié, interrompu ou obstrué de noir, suspendu sans fin devant la tragédie de l'obstacle imprévu et à jamais insurmontable qui représente l'épreuve propre, l'épreuve que l'on pourrait appeler fondamentale de tout passage à un stade irrévocablement supérieur de l'être. Il n'empêche que les ralentissements de la montée, les éboulements mystiques et les arrêts en chemin, les longs passages au noir, considérés dans le déploiement même de la spirale gnostique en marche, doivent être tenus pour autant d'épreuves, pour autant de stations initiatiques d'écartèlement sanglant et de passage par les fournaises intérieures de la croissance de l'éveil si l'on ne veut pas qu'il deviennent, ces ralentissements, ces éboulements, ces arrêts, ces passages au noir, autant d'arrêts de mort, le brusque effondrement dans ce puits du néant défini comme l'irrémédiable même par tous ceux qui en sont venus à savoir de quoi ils parlent.

 

Cependant, l'épreuve, et quelle qu'elle fût, n'est jamais suscitée pour que l'on avise de la contourner subversivement, mais pour qu'elle soit prise nuptialement, dramatiquement à bras le corps, assumée jusqu'à en faire une nourriture intérieure et un feu intérieur de ce contre quoi elle s'est trouvé appelée à agir là même où elle agit, en nous ou hors de nous. Toute grande épreuve est donc une chance de vive, tranchante, l'offre unique d'amorcer une montée autre, de se hausser plus et encore, aventureusement, dans le perpétuel retournement sur soi-même de la spirale cosmogonique porteuse ; toute épreuve est sommation de gloire pour celui qui sait se résoudre à lui faire face héroïquement. Tel fut aussi le pouvoir du mot à couvert de ce qu'il était convenu d’appeler, l'heure venue, les vertus d’héroïcité dans la conception active et eucharistiquement vivante de la sainteté qui s'avère celle de certains ordres catholiques militants durant le grand été ontologique du moyen-âge (et même par la suite ; tout près de nous, n'instruisit-on pas les vertus d'héroïsme d'une Sainte Bernadette Soubirous, d'un saint Pie X, d'une sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, répondant tous d'une mystique, d'une vision spirituelle totale fondée exclusivement sur l'héroïsme). Aussi, dans la montée spirituelle, il n'y a jamais de retour en arrière, ni d'arrêt, l'un et l'autre étant chaque fois, le signe du glissement fatal, de l'abdication forcée devant la mort - ou, comme ils disent, devant la seconde mort - que craignent tous les grands confesseurs des voies ascensionnelles avant choisi le danger de la marche au bord du ravin qui longe l'irrémédiable. Alors ceux-ci se font-ils soutenir et porter, inconsciemment, par les souffles transcendantaux de Vâyu, le vent tout-puissant des abîmes ultimes qui, dans la tradition hindoue, hante les cieux intérieurs du Soufle vital, les poumons embrasés de l'unique poitrine. Mais, longer ainsi le bord du ravin fatal est aussi la marche de concert avec la volonté occulte et immédiatement agissante de Dieu, ce que l'hindouisme traditionnelle appelle du nom de brahmachariya, la marche du brahamacharî avec Dieu, dont on devient alors le compagnon unique.

 

C'est là, pourtant, qu'apparaît le véritable vertige de l'interdit ultime : si nulle épreuve ne saurait être fatale en elle-même , parce que chaque fois qu'elle présente comme épreuve, elle se trouve située à peine un peu au-dessus de la ligne du plus extrême effort que l'on peut livrer de soi-même pour la dépasser, pour la réduire, le nombre de ceux qui parviennent à se hisser, exclusivement de par eux-mêmes, au-dessus précisément de ce léger surplus au-delà de leurs dernières forces n'appartient plus, dans les sombres temps du Kâli-yuga, les nôtres, qu'aux plus grands, aux fondateurs éveillées des mondes en recommencement et des cycles d'illumination compassionnelle ou amoureuse d'un passé déjà immémorial ou qui resteraient à venir.

 

Car, en fait, nulle grande épreuve ne saurait être résolue sans le secours, sans l'appui extérieur d'une puissance occultement requise et engagée à cette fin décisive. Aussi le problème des terribles obstacles que l'on n'en finit plus de rencontrer dans la spirale du salut et de la délivrance de notre cheminement le plus intime, sera, à chaque fois, le problème de l'obtention du plus juste appui extérieur à l'heure la plus vide, à l'heure la plus noire.

 

Appui extérieur nécessaire à l'effort d'au-delà de notre plus grand effort propre, appui extérieur qui seul peut tenter de renverser l'ordination négative constituée, au-dessus de nous-mêmes et jusqu'en nous-mêmes, par toute mise à l'épreuve qui se veut et qui parvient à se trouver posée comme tout à fait décisive. Plus ses faveurs augmentent, plus vous devez être vigilante écrivait la bien heureuse Marie d'Agréda, maîtresse de l'ascension spirituelle par excellence puisqu’elle construisit mystiquement le mystère même de l'Assomption de Marie d'Agréda peuvent très bien être traduis sur mode négatif, et avancer ainsi que plus les épreuves sont grandes, insoutenables, plus on doit comprendre que le dessein très caché que le très amoureux dessein à l'égard de l'être ainsi éprouvé est un dessein surélevé, celui-ci éprouvé par e qu'il y a de plus impitoyablement déchirant dans sa marche, et parfois même par l'inéprouvable même.

 

Car une terrible chose doit enfin être dite : sans le secret spirituel de l'appui extérieur, il n'y a pas de vrai combat dans l'être, ni sur les hauteurs, ni dans les gouffres innommables de la même épreuve qui souvent se présente avec un double visage, rouge et noir. Le secret du passage de la ligne, c'est le secret de l'appui extérieur. »

 

VO.jpg

 

Lire la suite

12/04/2017 | Lien permanent

La Pierre du Néant (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco - La Spirale Prophétique - Le recours à l'appui extérieur - La Pierre du Néant - p.191 à 192

 

Vers quelle direction polaire ultime, quand et comment se dresser alors dans le brasier menacé de la foi, dans sa limpide et intraitable volonté de franchir l'interdit, pour demander, pour tenter d'arracher de force l'appui extérieur fondamental, l'appui extérieur à la fois salvateur et libérateur devant le mystère vivant et non-vivant de la Pierre du Néant ? La sombre vérité reste cependant la suivante : dans les temps du Kâli-yuga, il n'y a plus, en Occident ni en Orient, de congrégation gnostique majeure ni de représentant qualifié de celui-ci, auprès de qui on pourrait implorer, ou exiger l'appui extérieur de la fin.

 

Alors, dans la saison terminale du Kâli-yuga, il n'y a plus de salut, ni de délivrance, ni de libération dans la vie. Seuls obtiennent l'appui extérieur devant l'obstacle au noir de l'épreuve infranchissable, de l'épreuve décisive et plus que décisive, de l'épreuve constitutive, ceux qui servent, dans le visible et dans l'invisible, mais dans les deux cas très occultement, le seul dessein de la Divine Providence en action, les agents secrets de la marche en avant de l'histoire et qui agissent, déjà, non du point de vue de l'histoire, elle-même, mais directement à l'avant-garde de la transhistoire, depuis le lieu-même où s'exerce l'attraction en spirale de la volonté de celui qui est chargé de tout mener amoureusement à son terme ultime.

 

Faut-il le répéter ? Au bout du cycle final entré dans sa phase la plus noire, il n'y a plus de salut, ni de délivrance sans mission spéciale. Heureux donc ceux qui ont déjà lavé leurs robes dans la bouilloire de leur propre sang, car c'est ainsi qu'il saura les reconnaître celui qui est le seul dispensateur de l'appui final dans les temps nocturnes du Kâli-yuga, lui même étant le Tout Dernier. 

 

6393f186.png

Lire la suite

20/03/2018 | Lien permanent

La démocratie, sacrée ou laïque ? (6)

 

Alexandre Douguine, La Quatrième théorie politique : La Russie et les idées politiques du XXIième siècle, Chapitre III La démocratie, sacrée ou laïque ?, pp. 57-62, aux éditions Ars Magna

 

LA DÉMOCRATIE GLOBALE COMME ROYAUME DE L’ANTÉCHRIST

 

La démocratie du XXIème siècle apparaît de l'extérieur comme le système politique le plus contemporain et tente d’intégrer en elle tous les individus sans distinction de citoyenneté , d'orientation sexuelle, de niveau social, d'appartenance raciale ou ethnique. Elle s'appuie sur la théorie des "droits de l'homme". Mais dans ce cas également, il n'y a ni rationalité du choix, ni signification de l'individualité, ni égalité dans la prise de décision. Le bon sens d'un individu est annulé par la folie d'un autre et à travers toutes les tentatives de "moderniser" la démocratie on voit transparaître à nouveau sa nature antique ancestrale absolument archaïque et, en fin de compte irrationnelle. (Qu'y a-t-il de "rationnel" dans le fait de s'adresser à un "esprit" vague et extatique ?!). Seulement à présent, à travers les projets de société civile mondiale, s'exprime non pas l'esprit de la polis, de la tribu, du peuple mais une autre essence plus généralisée, commune à toute l'humanité, que la tradition chrétienne est encline à interpréter comme "le prince de ce monde". Les mêmes collèges de prêtres qui apparaissent aujourd'hui sous le masque des partisans de la "société ouverte" et de la "mondialisation" entreprennent d’interpréter le bougonnement indistinct des masses planétaires. Et on ne peut que deviner qui ils servent en réalité.   

 

 

vladimir_poutine_ria_novosti.jpg


The Fourth Political Theory: beyond left and right but against the center

Lire la suite

07/12/2014 | Lien permanent

La primauté du cœur (Pierre-Yves Lenoble)

Pierre-Yves Lenoble, La Dame Déleste – La tradition secrète des « fidèles d'amour » islamo-chrétiens, Chapitre III – L'Amor, La Mort, L'A-Mor et l'Âme-Or, pp. 37-38, aux éditions Fiat Lux

 

LDC.jpg

 

« ...Cette poésie courtoise spécifiquement destinée aux hommes d'action, on l'a dit, comporte une forte teneur initiatique et propose en filigrane les conditions, les moyens et les fins dont dispose le chevalier profane, c'est-à-dire le néophyte, afin de petit à petit transfigurer son être et d'assurer le salut définitif de son âme.

 

Le premier élément que nous souhaitons aborder concerne l'état d'être et d'esprit dans lequel le novice doit obligatoirement se mettre, soit la condition nécessaire de purification et de probation, pour obtenir la qualification requise et mener à bien son long processus d'initiation.

 

En clair, il est important de comprendre que la doctrine métaphysique professée par la poésie courtoise ne peut être appréhendée qu'après un nécessaire retour sur soi : c'est un savoir de nature ontologique qui ne doit pas rester extérieur à l'élève et qui suppose une implication plénière de l'être individuel.

 

Ainsi donc, on peut s'apercevoir que les « Fidèles d'Amour » islamo-chrétiens, en conformité avec tous les enseignements traditionnels, ont à l'unanimité affirmé la primauté du cœur en tant qu'organe subtil où s'opèrent les visions théophaniques, et en ont fait symboliquement le siège intérieur de l'intelligence et de l'amour qui seul permet la réunion harmonieuse entre le Connaître et l'Être. »

Lire la suite

06/05/2022 | Lien permanent

Réaction à l'audio de Thomas Ferrier au sujet de l'identitarisme européen

 

FhRO1wVX0AEEZh2.jpg

 

« Les « nationaux » s’attaquent aux effets du mal, pas à ses racines. Ils sont anticommunistes mais oublient que le capitalisme et les régimes libéraux sont les principaux artisans de la propagation du communisme. Ils étaient hostiles à la politique algérienne du gouvernement, mais oublient que cette politique était le produit d’un régime, de son idéologie, de ses intérêts, de ses maîtres réels financiers et technocrates, comme de ses structures politiques et économiques. Ils voulaient sauver l’Algérie française contre le régime, mais ils reprennent à leur compte ses principes et ses mythes. Imagine-t-on les premiers chrétiens adorant les idoles païennes et les communistes chantant les louanges du capitalisme ? » Dominique Venner, Pour une critique positive



« Retenez bien ceci, lui-dit-il d'une voix ardente. Dans ce siècle où les hommes meurent comme des mouches, c'est une chose trop quotidienne que la souffrance pour qu'on ne la regarde pas avec dégoût . Le christianisme est perdu s'il se contente d'être une religion de sacrifice, de privation et de refus. Ne prêchez pas la souffrance, ni la vôtre, ni celle des autres, ni celle du Christ. Le monde en déborde déjà. Prêchez la conquête et la victoire ! C'est de victoire que l'homme a faim ! Et ne confondez pas ! La victoire de l'homme, pas celle de la société : Revenez aux sources. La société n'est que matière et la matière est maudite. Elle n'est faite que pour obliger l'homme à vaincre la malédiction. Distancez-vous ! Soyez neutre ! La révolution n'a pas plus de droits que la contre-révolution. Retrouvez l'intelligence dont vos maîtres ont perdu les clefs. Ils ont voulu la communiquer trop tôt à tous, et ils l'ont perdue. Ce n'est pas parce que vous la garderez invisible qu'elle sera inopérante, au contraire. Sur l'autel du monde, c'est l'intelligence invisible qui célèbre le vrai sacrifice !...



Ces mots brûlèrent d'Aquilla comme un fer. » Raymond Abellio, La Fosse de Babel, Deuxième partie, VIII, 33. Drameille et l'abbé d'Aquilla discutent de façon socratique sur la notion de « prolétariat », p. 209, L'imaginaire Gallimard





***

 

L'audio Telegram de Thomas Ferrier : Conférence sur l'histoire de l'identitarisme européen

 

 

***

 

Quelques murmures étouffés d’intellectuels blêmes au chevet de la Droite agonisante, blanche comme une morte, évoquent l'occidentalisme à demi-mot, dans le silence d'un dernier recueillement. Qu'elle repose en paix.

 

L'âme s'envole. Ce qui n'existait pas hier apparaît, à la suite de Laurent Ozon, c'est Thomas Ferrier qui se soumet à l'exercice des derniers sacrements : une introduction similaire sur l'histoire de l'identitarisme européen avec la même allusion à l'occidentalisme. Un ange passe. Il est né le divine enfant.

 

Après test de paternité, le trait de caractère identitaire du néo-occidentalisme est fruit du hasard, et c'est là toute sa particularité. Le néo-occidentalisme est né d'une vierge. Le lien filial entre néo-occidentalisme et identitarisme européen est fortuit.

 

La tache de naissance du néo-ccidentalisme est le prométhéisme. Le prométhéisme comme philosophie matérialiste et spiritualité new age, qui en dit davantage sur l'esprit occidentaliste postmoderne que les commentaires d'actualité et positions métapolitiques des animateurs et influenceurs de ce mouvement. C'est une autre génération que celle des néo-occidentalistes, qui n'a pas cette culture métapolitique du Nationalisme révolutionnaire qui ouvrait ses pages à l'école pérennialiste, une littérature ignorée par les néo-occidentalistes prométhéens.

 

Il n'y a pas véritablement de solution de continuité entre nationalisme européen et néo-occidentalisme ; c'est ce que les intellectuels ne comprennent pas, mais nous développerons ce point ailleurs, peut-être dans un commentaire de l'audio Telegram de Laurent Ozon sur le même thème.

 

En attendant, nous le ferons dans notre essai La grande trahison métapolitique de la Droite que nous sommes en train de diffuser en plusieurs articles et où nous abordons le sujet du prométhéisme.

 

Nous nous concentrerons ici sur les conclusions précoces de Thomas Ferrier au sujet de l' « altérité nécessaire de l'occidentalisme et de l'eurasisme ».

 

***

 

« L'engagement spirituel de celui qui se voit mystérieusement tenu de chercher en lui-même sa propre vérité vivante et la puissance cosmogonique de celle-ci n'implique en rien l'aboutissement final, la réussite, fut-elle partielle, de la recherche entreprise, ni ne saurait en tenir le résultat espéré pour donner d'avance. Au contraire, le chemin de la marche en avant se trouve presque toujours sournoisement dévié, interrompu ou obstrué de noir, suspendu sans fin devant la tragédie de l'obstacle imprévu et à jamais insurmontable qui représente l'épreuve propre, l'épreuve que l'on pourrait appeler fondamentale de tout passage à un stade irrévocablement supérieur de l'être. Il n'empêche que les ralentissements de la montée, les éboulements mystiques et les arrêts en chemin, les longs passages au noir, considérés dans le déploiement même de la spirale gnostique en marche, doivent être tenus pour autant d'épreuves, pour autant de stations initiatiques d'écartèlement sanglant et de passage par les fournaises intérieures de la croissance de l'éveil si l'on ne veut pas qu'il deviennent, ces ralentissements, ces éboulements, ces arrêts, ces passages au noir, autant d'arrêts de mort, le brusque effondrement dans ce puits du néant défini comme l'irrémédiable même par tous ceux qui en sont venus à savoir de quoi ils parlent. » Jean Parvulesco, La Spirale Prophétique, Le recours à l'appui extérieur, p.189, Guy Trédaniel Éditions

 

Le logos européaniste entre conservatisme de guerre de retard et identitarisme postmoderne ne peut se sauver lui-même, justifier sa propre orientation par lui-même, sans évoquer le recours nécessaire à l'appui métapolitique extérieur.

 

Un « appui extérieur » qui ne peut être qu'occidentaliste « du plus grand Ouest » ou eurasiste « du plus grand Nord » ; il n'y a pas d'autres choix.

 

L'occidentalisme européen peut se présenter comme une instance de dialogue métapolitique diplomatique avec les États-Unis comme l'eurasisme européen peut remplir la même fonction avec la Russie, mais nous n'en sommes pas là. Et la question « spirituelle » reste posée.

 

L'état métapolitique actuel du « camp européen », sous tutelle du « camp national », est celui du déni occidentaliste. Un occidentalisme par défaut mais qu'on ne peut que constater – comme on ne peut que constater le fond spirituel qui l'anime. La preuve en est que Thomas Ferrier lui-même est contraint et forcé de passer par des médias souverainistes ou occidentalistes pour s'exprimer. L'européanisme se cherche un nouveau centre et un nouvel axe de diffusion, un nouvel Ordre révolutionnaire, libre et indépendant de la Nouvelle Droite et de la réinfosphère.

 

L'analyse introductive de Thomas Ferrier se termine où elle devrait commencer...

 

***

 

Pour ce qui nous intéresse, cette première analyse souffre d'une incompréhension des théories multipolaires eurasistes et peine à s'en expliquer.

 

« On dit non à Douguine ! »

 

Mais il faudrait dire pourquoi, ou ça ne vaut rien. Guillaume Faye n'est plus là pour s'expliquer, nous n'avons rien trouver dans nos archives qui justifie ce non et nous ne retiendrons que cette absence de justification de laquelle on ne peut rien faire.

 

Lire la suite

18/03/2023 | Lien permanent

Trouver la faille salvatrice dans la stratégie de l'anaconda (Jean Parvulesco)

 

Jean Parvulesco, La confirmation boréale, La Stratégie contre-mondialiste de l'Axe Paris-Berlin-Moscou, Trouver la faille salvatrice dans la stratégie de l'anaconda, pp. 303-304, aux éditions Alexipharmaque

 

Autrement dit, il faut savoir reconnaitre que, à l'heure actuelle, la guerre politico-subversive totale est secrètement déclarée entre la conspiration mondialiste régie par la "Superpuissance Planétaire des États-Unis" et l'Europe - l'Europe de l'Ouest, et l'Europe de l'Est, déjà ensemble sur la ligne du front - qui cherche les voies propres de son auto-réalisation révolutionnaire. La faille salvatrice.

 

Du côté de l'encerclement, de l’enserrement ) la stratégie de l'anaconda, que Karl Haushofer avait identifié comme la stratégie naturelle, inconsciente, instinctive de l’Amérique - exercé actuellement par la conspiration mondialiste à l'égard de l'Europe plus ou moins déjà sur la défensive, il est définitivement certain que tout le travail politico-stratégique subversivement poursuivi par les services secrets de Washington, ces dix dernières années, en Europe et contre l'Europe, n'avait, comme on vient de le voir, qu'un seul but final, celui de l’implantation totalitaire des régimes social-démocrates à leur service, pour empêcher, ainsi, tout retour de l'Europe à son identité antérieure, à l'être de sa propre liberté historique totale. Cependant de leur côté, les forces vices, cachées, de la résistance européenne ayant choisi la clandestinité, n'ont plus devant elles, pour survivre à la tâche, que l'engagement en avant, inconditionnel, dans une contre-stratégie révolutionnaire de dimensions déjà continentales. A l'actuelle agression intérieure et extérieure dont elle fait objet de la conspiration mondialiste à l’œuvre, l'Europe ne peut plus supposer, le dos au mur, que seule sa volonté inspirée d'une intégration impériale de visée suprahistorique, transcendantale, eschatologique, l'intégration grand-continentale eurasiatique de la fin. Jouer le tout pour le tout, et d'un seul coup.

 

Or, dans l"état actuel des choses, l'intégration grand-continentale eurasiatique de l'Europe doit très impérativement prendre le passage obligé de la mise en piste préalable de l'axe Paris-Berlin-Moscou, qui représente, en effet, la faille salvatrice pour les nôtres.

 

suite : En finir avec la mainmise de la social-démocratie précédent : La superpuissance unique veut se perpétuer

 Utagawa Kuniyoshi, 1825 print of warrior Matsui Tamijiro battling giant snake.jpg

(Utagawa Kuniyoshi/1825)

Lire la suite

26/12/2014 | Lien permanent

”Orientaux” et ”Occidentaux” dans les rangs des juifs (Alexandre Douguine)

 

Alexandre Douguine, Le prophète de l'eurasisme,Partie II, JudaïcaSur la route de l'Eurasie, "Orientaux" et "Occidentaux" dans les rangs des juifs, pp. 82-85, Avatar éditions ; Collection Heartland

 

L'auteur eurasiste bien connu Yakov Bromberg a avancé à son époque une idée très similaire dans l'article sur l'orientalisme juif. Son argument était que dans le milieu des juifs russes, deux groupes antagonistes pouvaient clairement être distingués, représentant les archétypes des polarités psychologiques et culturelles. Un groupe a une attitude hassidique-traditionaliste. Ses caractéristiques son le mysticisme, le fanatisme religieux, l'idéalisme extrême, l'esprit de sacrifice, un profond mépris pour le côté matériel de la vie, pour l'avidité et le rationalisme. Dans certains cas extrêmes, un tel type de juif mystique est passé du particularisme ethnico-religieux à l'universalisme, répandant les idéaux du messianisme national dans d'autres peuples. Mais en dehors de son milieu religieux orthodoxe, le même type psychologique a donné naissance aux révolutionnaires sécularisés, fervents marxistes, communistes, populistes. Et l'une des branches du judaïsme mystique s'est distinguée non seulement par son marxisme abstrait, mais aussi par une profonde sympathie et une sincère solidarité avec le peuple russe, en particulier avec la paysannerie russe et les travailleurs russes, c'est-à-dire avec des éléments non pas de la Russie officielle, tsariste, mais de la Russie d'origine, celle du sol, de la terre, la Russie parallèle, la Russie des Vieux Croyants et des mystiques, des "pèlerins russes illuminés". D'où les types classiques des juifs - les socialistes-révolutionnaires, dont les traits ont toujours et partout une tendance ouvertement nationaliste russe, et un national-bolchevisme conséquent et profondément enraciné.

 

Bromberg réunit ce milieu hassidique-marxiste, mystique-socialiste, en une seule catégorie : l' "orientalisme Juif". C'est la "fraction eurasiste" du judaïsme. Un autre historien célèbre, le russe Mikhaïl Agursky, arrive à une conclusion similaire dans son ouvrage capital La Troisième Rome, dont il identifie les sources dans les milieux juifs révolutionnaires russophiles, qui étaient caractéristiques des nombreuses figures juives du national-bolchevisme - en particulier pour les grands idéologues de ce courant, Isaïah Lezhnev et Vladimir Tan-Borgoraz. De nombreux juifs virent dans le bolchevisme une possibilité de se fondre, pour en finir, dans un grand peuple, de quitter le ghetto et les limites de la "zone de résidence" pour unir eschatologiquement le messianisme russe au messianisme juif sous l'égide commune de la révolution eurasiste, pour détruire les lois aliénantes du Capital et de l'exploitation. Ainsi, les milieux extrêmes des Juifs d'Europe de l'Est à tendance mystique (des hassidiques aux sabbataïstes) représentaient un milieu nourricier pour les bolchéviks, les socialistes-révolutionnaires et les marxistes et, significativement, la majorité des dirigeants rouges venait de familles hassidiques et d'enclaves baignant dans un pathos messianique, mystique et eschatologique. En dépit de tout le paradoxe extérieur d'un tel rapprochement, il y avait un lien interne, typologique et psychologique, entre le type hassidique des fondamentalistes Juifs et les bâtisseurs d'une société bolchevique athée, car tous deux appartenaient à la fraction "eurasiste", "orientaliste", mystique-irrationelle du judaïsme.

 

Le groupe opposé comprenait des rationalistes d'un type juif complètement diffèrent, bourgeois, réticent envers la religion mais, inversement, passionnément plongé dans des préoccupations d'avidité, de bénéfice personnel, d’intérêt, de rationalisation des activités économiques. C'est, selon Bromberg, l' "occidentalisme juif". Et à nouveau, comme dans le cas de l'orientalisme juif, nous voyons ici une combinaison de polarités extérieurement opposées. D'une part, à cette catégorie appartenaient les milieux religieux des talmudistes extrêmes (les "rabbinistes"), héritiers de la ligne maïmodiniste orthodoxe, c'est-à-dire la ligne aristotélicienne-rationaliste de la religion judaïque. A son époque, ce camp talmudique combattait activement la propagation dans le judaïsme des tendances kabbalistiques, passionnément mystiques, contredisant l'esprit et la forme mythologique de l'aride théologie juive créationiste (pour plus de détails, voir la splendide analyse de ce thème dans Gershom Scholem, La Kabbale et son symbolisme, Les sources de la Kabbale, etc.) Plus tard, ses dirigeants agirent énergiquement contre le pseudo-messie Sabbataï Zevi, leader messianique de l'hétérodoxie mystique juive.

 

Aux XVIIIème et XIXème siècles, le parti des dénommés mitnagedov (littéralement "les opposants", en hébreu) se forma dans ce milieu, et lutta désespérément contre le hassidisme et contre la renaissance du mysticisme extrême parmi les Juifs d'Europe de l'Est. Cette fraction était basée sur le rationalisme religieux sur la tradition talmudique épurée de toutes les sédimentations mystico-mythologiques. Assez étrangement, c'est à la même catégorie de Juifs qu'appartenaient aussi les figures modernes des Khashkali, à "l'époque juive des Lumières", qui appelaient à la modernisation et à la sécularisation des Juifs, refusant les pratiques et les traditions religieuses au nom de l' "humanisme" et de l' "assimilation" avec les "peuples progressistes de l'Occident". En Russie ce type juif, bien qu'incliné à l'opposition extrême dans ses relations avec le régime conservateur nominalement monarchiste orthodoxe, défendait des positions occidentalistes et libérales. Au premier rang des aspirations de ce groupe, les aspirations bourgeoises, rationalistes et démocratiques de ce genre furent complètement satisfaites par la révolution de Février. Après la révolution bolchevique, l' "occidentalisme juif" dans son ensemble se plaça du côtés des Blancs, et, en dépit de ses affinités raciales avec les dirigeants bolcheviks, ne se reconnut pas dans les "orientalistes juifs" universalistes à tendance mystique.

 

De même que pendant la Révolution les Russes se divisèrent entre Blancs et Rouges - également sur la base de traits archétypaux profondément enracinés (mais cela requiert une discussion séparée) - le judaïsme se brisa aussi, au sens politique, sur une ligne profonde apparue beaucoup plus tôt, en deux camps juifs: les hassidiques-kabbalistes (bolcheviks) d'un côté, et les talmudistes-rationalistes (illuministes, bourgeois capitalistes) de l'autre. 

 

Ainsi, la typologie de Bromberg et Agursky, basée sur des exemples historiques, confirme cette conclusion à laquelle nous parvenons en suivant une voie purement logique : le judaïsme, représentant une unité ethnico-religieuse (qui n'est pas si évidente cependant !), est néanmoins essentiellement divisé en deux camps, deux "Ordres", deux "communautés", deux types, qui dans des situations critiques précises montrent non seulement une divergence, mais aussi une hostilité fondamentale. Chacun de ces pôles a simultanément une expression religieuse et une expression séculière, demeurant essentiellement uniforme. L' "orientalisme juif", l' "eurasisme juif" (d'après Bromberg) ou le "national-bolchevisme juif" (d'après Agursky) comprend un niveau religieux - le hassidisme, le sabbataïsme, le kabbalisme - et un niveau séculier - le marxisme, le socialisme révolutionnaire, le populisme, le bolchevisme.

 

L' "occidentalisme juif" est aussi duel ; en lui le plan religieux coïncide avec le talmudisme rationaliste maïmonidiste (plus tard les gaons de Vilnius, les centres des mitnagedov, les milieux anti-hassidiques), et la version séculière s'exprime dans l'humanisme libéral-démocrate des "Lumières". (précédent, Insuffisance de la théorie du complot et judéo-bolchevisme, à suivre, Deux exemples)

 

Albero_della_Vita_di_Davide_Tonato.jpg

Lire la suite

01/02/2015 | Lien permanent

Le corps comme machine à rêver (Michel Clouscard)

sexbot4.jpg

Michel Clouscard, Le capitalisme de la séduction – critique de la social-démocratie libertaire, Première partie : L'initiation mondaine à la civilisation capitaliste, Chapitre 5 : Quatrième niveau initiatique, subversive et institutionnelle. – Le hasch et un certain usage de la pilule, A. – LE CORPS AUTONOME DU MANNEQUIN, 1. Du sensualisme à l'intégration institutionnelle – Le corps comme machine à rêver, pp. 155 à 119, éditions Delga

 

La dynamique de groupe et l'animation sonore ont donné au corps un équipement machinal tel qu'il peut fonctionner de lui-même. La statue dispose, maintenant, rappelons-le, d'un savoir organique mais aussi psychologique et sociologique. L'automate est devenu autonome. Il devient adulte.

 

Il reste un automate : il ne sait que ce qu'il a appris par la bande et le machinal. Il ne peut que fonctionner selon la programmatique acquise. Il la répète machinalement. Mais à un certain moment de cette création « continuée », l'intervention constante des stimulateurs, ne sera même plus nécessaire.

 

Au début, le mannequin n'était que pulsions, gestes saccadés, rythme fébrile. Son intimité intérieure n'était que la projection de l'intimité extérieure inventée par le capitalisme. L'univers du stroboscope et du synthétiseur – l'animation machinale – est aussi l'univers mentale du robot humain parfaitement dressé. Les pulsions ne sont pas des conduites. Encore moins des actes. Mais quand il n'y a que pulsions, le psychisme n'est qu'un jeu de lumières et de bruits, de gestes qui ne peuvent se continuer, d'intentions aussi tôt oubliées. Et tout cela inlassablement, inexorablement répété.

 

Le premier sensualisme – de la statue – n'est que jeu de machine. L'être machinal, l'être des pulsions. Le bruit et la mièvre fureur de la gesticulation. La statue de Pompidou accède à une animation spécifique, propre au rythme du capitalisme. Inédite. La statue de Condillac disposait, elle, d'un sensualisme... des sens. Celle de Pompidou a le sensualisme du psy., que seul le capitalisme pouvait inventer et déverser dans la statue. Nouvelle innervation, qui écoule et inocule dans le plus intime du non-être organique les significations intimistes de l'animation machinale.

 

L'être psychologique est celui du sensualisme. Et celui-ci est l'être du psychédélique. Le mannequin a bien la dimension « psychologique » de sa nature. Celle qu'il mérite. Ce psy. Est le résidu d'une sensation. Et celle-ci le résidu d'une consommation. Le tout est un dressage. De l'être machinal.

 

A la fin de la culture par la bande – de groupe et sonore – le corps dépasse ce premier conditionnement. Maintenant, le robot dispose d'une mémoire. C'est un robot à la coule, qui sait vivre. Cette mémoire est très sophistiquée, très élaborée. Le mannequin mondain peut répondre aux stimuli mondains – et à eux seuls – selon un choix. Et il peut proposer ce qui ressemble à l'improvisation : de nouvelles combinaisons, plus stigmatisées. Il peut puiser dans un énorme arsenal de signes, de gestes, de formes et proposer même des conduites très complexes, quasi imprévisibles tant les matériaux acquis sont multiples et divers. Le robot devient un extraordinaire montage de séries gestuelles et sonores qui s'articulent pour proposer un discours machinal. Celui de la mondanité capitaliste.

 

Le mannequin « s'humanise ». Sa machination ressemble de plus en plus au gestuel humain. Comme ces robots qui, au dernier moment de leur récitation, proposent un geste inédit, surprenant tant il imite la vie. Geste qui paraît même plus vivant que le vécu organique. La statue, alors, semble vraiment s'animer. Comme si elle échappait à son mécanisme. Pour vivre d'elle-même. Libre. D'une vie née de la perfection du geste. Hoffman a pu s'y laisser prendre. Mais cet humain est un top humain inexorablement dénoncé par on ne sait quelle imperceptible fébrilité.

 

Ce corps parfait du machinal va pouvoir s'élancer vers des conduites mondaines encore plus perfectionnées. Vers une définitive intégration corporelle au système. Le mannequin mondain va accéder à des conduites adultes. Celles de l'initiation mondaine mixte, subversive et institutionnelle.

 

Mais alors son passé devient son inconscient. Comme pour l'humain. La statue aura un inconscient : le psychédélique, l'univers pulsionnel de la première animation machinale. Le rêve capitaliste peuplera le rêve de l'animal-machine. D'elle-même, maintenant, la statue devient ce que le capitalisme l'a faite. Ce qu'elle rêve, c'est ce qu'il y a de plus machinal, de plus extérieur. Ce sera son intimité, son moi profond. Son « ça ». Ce qui est au fond de la profondeur mondaine : le machinal. Profondeur du superficiel : la machination capitaliste.

 

Ce rêve est bien ce qu'il y a de plus superficiel. Cette vie des sens est le non-sens de la vie : l'élan pulsionnel qui retombe en même temps qu'il s'élance, la répétition fébrile, les discontinuités sans fin, dissonances et discordances. Le rêve est mécanique car il n'est que jeu de machine. Le corps sans l'autre. Mais hanté par l'autre. Il est l'organique en son impuissance d'être sans l'autre. Il est l'organique en son impuissance d'être sans l'autre. Et c'est son seul message. L'interprétation du rêve doit être l’interprétation de la matière : un non-sens hanté par le sens que la culture et la raison imposent.

 

Cet inconscient fait du corps une machine à rêver. Rêver de machine. De la machination capitaliste. Rêve, psychédélique, hallucinogène sont les trois aspects de cette animation machinale. Le dressage du corps est celui de l'intimité, de l'inconscient, de l'âme du mannequin mondain.

 

Deux automatismes vont se confondre : celui de l'animation capitaliste et celui du corps. Les programmations de ces deux machines à rêver vont s'identifier pour proposer le même scénario du même rêve.

 

L'univers du synthétiseur et du stroboscope sont mélangés, confondus en une totale fête des sens du machinal. Plus haut moment du rêve – par le syncrétisme de tous ses constituants – et plus haut moment de l'animation machinale – par l'extrême sophistication de l'appareillage. Le psychédélique est alors la projection spatiale, colorée, de la temporalité brisée d'un rythme sans swing. La fébrilité hachée de ce rythme reprend et répète la décomposition spectrale de la lumière. Imaginaire de pacotille, richesse de l'animation capitaliste. Le corps comme machine à rêver est le prêt-à-porter du rêve bourgeois.

 

sexbot2.jpg

Lire la suite

27/02/2019 | Lien permanent

Axe Grand-Continental II (Jean Parvulesco)

Jean Parvulesco, Un Retour en Colchide, pp. 52/54, aux éditions Guy Trédaniel Éditeur

 

(430) Evgueni Maximovitch Primakov vient d'être nommé Premier ministre. Le chaos s'installe en Russie, soudain tout semble sur le point de basculer dans le vide sanglant des recommencements antérieurs, le spectre du communisme refait sournoisement surface.

 

La catastrophe politico-économique de la Russie est organisée, dans l'ombre, depuis l'extérieur : en s'attaquant à la Russie, la puissance des ténèbres à l’œuvre dans l'histoire actuelle du monde s'attaque au concept en marche de la grande Europe et aux visées impériales grand-continentales eurasiatiques de celle-ci. C'est en effet la Russie qui assure, géopolitiquement aussi bien qu'en termes de « grand destin », le pont de passage et d'intégration du pôle carolingien franco-allemand en direction de la Grande Sibérie, de l'Inde et du Japon, et la présente tentative de neutralisation politico-économique de la Russie est destinée à empêcher, à bloquer la marche en avant du processus de mobilisation impériale et polaire européenne grand-continentale, la constitution à terme de l'empire eurasiatique de la Fin pour lequel nous combattons, nous autres « travailleurs de minuit » de l'achèvement révolutionnaire, de la mise en situation immédiatement eschatologique de l'actuelle histoire du monde, entrée en son cycle terminal ultime.

 

C'est à l'Allemagne que doit être imputée aujourd'hui, en premier lieu, la présente catastrophe de la Russie, parce que c'est à l'Allemagne qu'était échue la charge d'organiser et de promouvoir, après l’effondrement du communisme soviétique, les forces national-révolutionnaires émergentes en Russie, de les soutenir et de les armer, doctrinalement aussi bien qu'en termes d'action politique immédiate, de manière à ce que le front intérieur national-révolutionnaire puisse s'occuper réellement d'activer le démantèlement des derniers foyers en place de la conspiration soviétique, ainsi que de faire face – en même temps – à l'offensive extérieur du capitalisme mondial, sous lequel se cache l'action subversivement permanente de l'impérialisme planétaire des États-Unis.

 

Pourquoi l'Allemagne n'a-t-elle pas été en situation d'accomplir la tâche spéciale qui était la sienne à l'égard de la Nouvelle Russie ? Parce que, sur le plan interne, l'Allemagne elle-même s'est trouvée neutralisée, politiquement bloquée par l'assaut permanent de la subversion socialo-communiste et gaucho-trotskyste souterrainement toujours e place, assaut auquel le régime du chancelier Helmut Kolh n'a pas su ni sans doute pu opposer la contre-stratégie qui eût pu contenir et finalement anéantir le travail négatif de l'opposition marxiste. Et cela à cause de cet extraordinaire état d'hémiplégie progressive dont l'Allemagne se trouve si dramatiquement affligée, à la suite de l'impuissance d'une classe politique inepte et corrompue jusqu'à l'os, aliénée par la culpabilisation qu'on lui fait subir et assumer depuis 1943, et qui a fini par devenir une condition fondamentale de l'actuelle conscience politico-historique allemande.

 

Cependant, cette culpabilisation abyssale de sa conscience politique et historique nationale n'est pas seulement propre à l'Allemagne ; l'Europe dans son entier – et plus particulièrement, depuis quelques années, la France – s'est trouvée contrainte à la même aliénation, subversivement concertée en vue de la neutralisation de ses pouvoirs de décision, d'affirmation politique offensive propres.

 

Aussi l'auto-déculpabilisation révolutionnaire de la conscience politique et historique de l'Allemagne et de l'Europe devient-elle aujourd'hui la condition absolument fondamentale de tout recommencement d'un destin autre de l'Europe, la condition fondationnelle même d'une Nouvelle Europe conforme à son ultérieure prédestination grand-continentale eurasiatique.

 

Les faits sont en train de le prouver : l'histoire de la décadence politico-historique de l'Europe, sa marche suicidaire vers la démission totale et l'impuissance irréversible s'identifie ouvertement avec l'histoire de la montée au pouvoir du socialisme européen en Allemagne, en France, en Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Le socialisme, c'est le sida en phase terminale de l'histoire actuelle de l'Europe.

 

Car c'est le socialisme qui se trouve à l'origine de la mise en culpabilisation de l'Europe et, encore une fois, l'auto-déculpabilisation révolutionnaire de l'Europe constitue la condition première de sa libération, de la mise en marche du processus de ses retrouvailles avec son destin propre, avec son nouveau destin impérial révolutionnaire de la fin.

 

Cela ne servirait à rien de se le dissimuler : l'arrivée au pouvoir, en Allemagne, de la coalition socialiste du nouveau chancelier Gerhard Schröder constitue une défaite apocalyptique pour l'Europe de la ligne grand-continentale eurasiatique, l'équivalent, dans les circonstances actuelles, de la défaite politico-historique de 1945. Ce terrible revers du destin de la liberté européenne dont Gerhard Schröder devient aujourd'hui le symbole et l'axe de renversement, comment le dépasser ? Quelle contre-stratégie opposer à cette soudaine rupture des digues ? Que Faire ?

 

gerhard.jpg

Lire la suite

13/10/2021 | Lien permanent

Le Projet ”Empire” V (Alexandre Douguine)

 

Alexandre Douguine, La Quatrième théorie politique - La Russie et les idées politiques du XXIème siècle, Chapitre X Le projet "Empire", Les Alternatives à l'Empire global : La prolongation du statu quo de Yalta, pp. 214-216, aux éditions Ars Magna

 

Si l'on considère sérieusement le projet d'empire américain mondial, une question surgit immédiatement : que peut-on proposer en qualité d'alternatives ? Nous avons déjà pris connaissance de l'une d'elles mais cette alternative apparaît attirante pour un nombre limité de partisans de la gauche extrême, les trotskystes, les anarchistes, les postmodernistes, etc. Considérons d'autres projets.

 

Le désir de conserver le statu quo constitue une réponse simple au projet impérial. Il s'agit du désir instinctif de conserver inchangé l'ordre international qui s'était établi au XXème siècle lorsque la souveraineté était liée à l’État-nation et lorsque l'Organisation des nations unies servait d'espace commun au règlement des questions internationales litigieuses. Une telle approche est vouée à l'échec, dans la mesure où l'ordre mondial du vingtième siècle, après 1945, avait été établi sur les fondements de la deuxième guerre mondial et alors que la souveraineté nominale des États-nations se voyait garantie par la parité des armements stratégiques des deux superpuissances, (le camp socialiste) se voyaient équilibrées par les ambitions impériales de l'autre (le camp capitaliste). Les autres États-nations se voyaient invités à s'inscrire dans cet équilibre avec une large marge de manœuvre  au sein du mouvement des non-alignés. L'Organisation des nations unies n'a fait que confirmer cet équilibre dans la structure du Conseil de sécurité.

 

Après l'effondrement du camp socialiste et la dissolution de l'URSS, tout le système de la paix de Yalta s'est effondré, la parité stratégique a été rompue et presque tous les États-nations ont été contraints de faire dépendre leur souveraineté de la puissance de l'empire américain qui avait cru de façon disproportionnée. L'ONU a cessé de signifier quoi que ce soit et l'ordre mondial de Yalta a été renvoyé dans le passé.

 

Nombre de pays tenté de s'élever contre ce tableau unipolaire, l'Irak, la Yougoslavie, l'Afghanistan, ont ressenti dans leur chair ce qu'est le monde post-Yalta et quel est le prix de la souveraineté dans ce monde. Le fait est que dans les conditions du XXIème siècle, aucun État-nation n'apparaît capable d'affirmer sa souveraineté dans le cadre d'une confrontation frontale avec l'empire américain. D'autant plus que d'autres pays dirigeants dans le monde se rangent aux côtés des États-Unis. Les difficultés techniques que rencontrent les Américains dans leur entreprise de construction impériale planétaire (il s'agit bien ici de la mondialisation à ces différents niveaux) ne doivent pas nous induire en erreur : s'ils ne parviennent pas à réaliser quelque chose actuellement, cela ne signifie pas qu'ils n'y parviendront pas.

 

Le projet de construction d'un empire global libéral-démocrate constitue le principal et unique agenda de la politique extérieur américaine au XXIème siècle et, après, l'effondrement de monde bipolaire, formellement rien n'est en mesure de lancer un défi à ce modèle. Les optimistes et les pessimistes à l'intérieur des États-Unis mêmes discutent de la date à laquelle l'empire sera achevé, demain ou après-demain, mais non pas de la question de savoir s'il convient de le construire. Il s'agit là de discussions d'importance. Le fait que nombre d’États-nations ne souhaitent pas renoncer à leur souveraineté constitue un problème purement psychologique : cela rappelle les douleurs fantômes dont souffre un corps dont les membres sont déjà absents.

 

Aucun États-nations dans le monde contemporain n'est réellement capable d'affirmer sa souveraineté face à l'empire global à moyen comme à court terme. Le maximum de ce qu'il est réaliste de faire se limite à gagner du temps. Mais le retard ne constitue pas une alternative.

 

Ainsi, les États-nations apparaissent désormais souverains de façon purement nominale et ne constituent pas une alternative au modèle unipolaire. Dans cette situation, l'ONU se voit condamné à dépérir, ce que Washington ne cesse de rappeler. 

 

yalta.jpg

The Fourth Political Theory: beyond left and right but against the center

Lire la suite

07/12/2014 | Lien permanent

Page : 1 2 3